À juste titre Guide de rédaction non sexiste Table des matières  Introduction

À juste titre Guide de rédaction non sexiste Table des matières  Introduction o I. La langue évolue constamment  A. L'usage au Canada et dans la francophonie européenne  B. La féminisation en marche au XX e siècle o II. Rédiger sans discriminer : précision et clarté  A. Rédiger de façon neutre  1. Emploi des génériques et des tournures neutres  2. Les offres d'emploi  B. Alterner les genres  C. Répéter tout au long  1. Les noms, les titres et les pronoms  2. La position du féminin  3. L'accord grammatical  4. La reprise avec les pronoms  D. Abréger ou raccourcir  1. Les raccourcis typographiques  2. La suppression de l'article ou de l'adjectif  3. L'ellipse  E. Employer le féminin générique  F . Le masculin générique o III. En conclusion, un juste équilibre  Annexe A – Emploi des titres féminins  Annexe B – Règles de formation du féminin  Annexe C – Exemples de réécriture  Bibliographie Introduction Dans le cadre de son mandat de promouvoir l'égalité sociale, économique et juridique des femmes, la Direction générale de la condition féminine de l'Ontario (DGCFO) avait publié, en 1994, la première édition du présent guide, qui avait remporté un grand succès. Déjà à cette époque, la féminisation lexicale, à savoir l'utilisation des formes féminines de titres, postes et fonctions, faisait pratiquement partie de l'usage français de l'Ontario. Les méthodes de rédaction non sexiste consistaient alors à utiliser des raccourcis typographiques et à répéter les formes masculine et féminine tout au long. Cette seconde méthode constituait d'ailleurs le nœud gordien de la résistance aux textes non sexistes. La seconde édition d'À juste titre a été publiée au début de 1998. Il s'agissait d'une refonte visant surtout à montrer l'évolution de la question dans la francophonie jusqu'à la fin de 1997 et à consacrer plus d'espace à des exemples de rédaction non sexiste. Cette troisième édition, publiée en 2005, fait le point sur les avancées et accorde encore plus d'espace aux procédés et exemples de rédaction non sexiste. Le guide continue de montrer de nombreux exemples, des moins controversés aux plus audacieux. Sauf indication contraire, tous les exemples sont authentiques et ont été tirés principalement des médias franco-ontariens, ainsi que de quelques sources canadiennes, de 1993 à 2004. La date n'est indiquée que si le caractère historique d'un exemple le justifie. Enfin, il convient de mentionner que la nouvelle orthographe recommandée n'a pas été adoptée dans le présent guide, en raison du caractère authentique de la plupart des exemples qui y figurent et du fait que les autorités compétentes du Canada n'avaient pas encore pris de décision en la matière au moment de la publication. Proposée le 6 décembre 1990 par le Conseil supérieur de la langue de France, la réforme de l'orthographe avait soulevé de nombreuses réticences qui commencent à s'estomper. En cette période de transition, les graphies traditionnelles ne peuvent être condamnées. Aujourd'hui, pour représenter équitablement l'apport des femmes et des hommes à la société, on a de plus en plus recours à la rédaction sans sexisme, également qualifiée d'« épicène » : des répétitions judicieuses, des tournures neutres ou collectives et des reformulations ingénieuses. Comme par le passé, ce guide a pour but de faire prendre conscience de ces changements linguistiques qui visent à établir un juste équilibre entre la non-discrimination des femmes et une rédaction claire et précise. Le guide s'adresse particulièrement aux rédactrices et rédacteurs, aux traductrices et traducteurs, aux journalistes et aux scénaristes. Toute personne dont la profession l'oblige à porter une attention particulière à la langue et tout organisme avec un mandat d'éducation publique et d'emploi de langage simple y trouvera de nombreuses suggestions, voire, espérons-le, de l'inspiration. I. La langue évolue constamment La plupart des gens pensent que la pureté de la langue est fixée une fois pour toutes dans les dictionnaires et les grammaires. Or, la langue n'est pas statique, elle évolue constamment, pour nommer les nouvelles réalités et les changements sociopolitiques. L'un des meilleurs exemples de la résistance envers un usage pourtant très vivant est l'orthographe reflétant la prononciation des verbes conjugués à l'imparfait, agréée en 1835. Il a fallu des siècles pour que la graphie je pensais, alors écrite je pensois, soit acceptée. Le grammairien J. Peletier du Mans, rapportait déjà cet écart en 1555 : « Pas un de ceux qui prononçaient j'alès, je fesès, n'auraient osé écrire autrement que j'allois, je faisois. » La féminisation de la langue est une adaptation de la langue pour refléter de nouvelles réalités sociales. La féminisation a longtemps été perçue avec hostilité, comme un acte politique qui dépassait l'usage « normal » de la langue. Cependant, la population canadienne manifeste depuis près de 50 ans une grande ouverture d'esprit envers la féminisation. En plus de placer le Canada au premier rang des pays francophones dans ce domaine, cette attitude a permis le développement de procédés de plus en plus satisfaisants pour inclure femmes et hommes dans la langue. En Ontario comme ailleurs, les premières tentatives pour éliminer le sexisme dans la langue exploitaient des signes graphiques comme les parenthèses, les traits obliques, les virgules, les points, les traits d'union et la majuscule de féminisation. C'était un pas dans la bonne direction, qui présentait certains avantages pratiques. Cependant, les linguistes ne recommandent pas ces raccourcis graphiques, tout en les tolérant dans certains cas. En effet, en plus de gêner la lecture, d'introduire des formes aberrantes comme Cher(e)s client(te)s ou Déclarez votre amour à votre dulciné(e)! (qui sont deux exemples authentiques) et de contribuer à l'hostilité à l'égard de la rédaction non sexiste, ces signes contribuent à mettre les femmes « entre parenthèses » ou à les reléguer à l'arrière-plan. Durant les années quatre-vingt-dix, la rédaction non sexiste, qui dépasse la simple féminisation des titres et la répétition obligée, a fait des progrès remarquables. De nombreux guides d'écriture « épicène » ont vu le jour. Cette forme d'écriture vise une inclusion équitable des femmes et des hommes dans la langue. Elle pose le défi d'éviter le piège de la lourdeur répétitive et de refuser le stéréotype du genre masculin universel. La langue française possède les ressources pour relever ce défi, il suffit d'un peu d'imagination et de créativité. Ça date pas d'hier!  mairesse (Grammaire historique de la langue française, attesté au XIIIe siècle)  (...) et y a eut a merveilles de bons danceurs et danceresses (Mariage de Maudonette, XVe siècle)  commandante en chef (Grammaire historique de la langue française, attesté en 1429)  inventrice (Grammaire historique de la langue française, attesté au XVIe siècle)  Quand je dis la cour, i'y comprens les femmes comme les hommes (Remarques sur la langue françoise, 1647)  (...) comme aussi les Noms de ceux & de celles qui ont iusques icy inuenté des mots Pretieux (Le Grand Dictionnaire des Pretieuses, 1661)  chirurgienne (Grammaire historique de la langue française, attesté en 1759)  Les acteurs et les actrices ne sont que des amuseurs publics. (Le Canadien, 27 décembre 1880)  mécanicienne (Grammaire historique de la langue française, attesté en 1919)  Des religieux et des religieuses du Québec dirigent également des séminaires et des maisons d'éducation (...). (Les vingt siècles du français, 1949) I.A. L'usage au Canada et dans la francophonie européenne Le Canada se trouve à l'avant-garde de l'ensemble de la francophonie en matière de féminisation des titres et d'élimination du sexisme dans la langue. Cela veut dire qu'il a souvent été un pionnier, contredisant la grammaire quand elle ne suivait pas le courant et proposant des nouveaux termes et des procédés stylistiques qui n'étaient pas toujours agréés dans les dictionnaires et les ouvrages de référence. La Suisse s'est inspirée des travaux de féminisation au Canada. En 1989, le Bureau de l'égalité des droits entre hommes et femmes féminise l'ensemble de sa terminologie des métiers et professions, pour respecter un règlement d'État voulant qu'on féminise les avis officiels. Deux ans plus tard, un guide de rédaction non discriminatoire est publié. Un dictionnaire de 4 000 termes paraît l'année suivante et, en 1991, un guide de rédaction non discriminatoire est produit par l'Association suisse pour l'orientation scolaire et professionnelle. La nouvelle Constitution fédérale, entrée en vigueur au début de 2000, tient compte en substance des principes de rédaction non sexiste. En juin 2001, l'État de Genève publie un guide d'aide à la rédaction épicène. Le 4 août 1978, la Belgique promulgue une loi qui interdit les libellés discriminatoires à l'égard de l'un ou l'autre sexe. Mais les annonceurs satisfont aux obligations de cette loi en employant le masculin générique suivi de la mention H/F ou d'une formule équivalente. En mars 1989, les autorités belges émettent une proposition de décret pour féminiser les noms de métier. Ce décret est adopté en juin 1993 et a force de loi pour les documents du secteur public (lois, règlements et manuels d'enseignement, entre autres). Pour en faciliter l'application, le Conseil supérieur de la langue française de uploads/Histoire/ a-juste-titre-guide-de-redaction-non-sexiste-ontario.pdf

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  • Publié le Jui 15, 2022
  • Catégorie History / Histoire
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