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2 ALGER HISTORIQUE. D. Bacha 3 4 ALGER HISTORIQUE. D. Bacha 5 Prologue Pour arriver à comprendre le Maghreb, il faut passer par Alger, Tunis et Marrakech. Ce premier livre « Alger Historique», de la série Haut Maghreb, est la première étape du parcours. Avant d’aborder l’histoire d’Alger, il est nécessaire d’avoir une idée globale de l’Afrique du Nord. L’appellation « Maghreb » suscite parfois confusion. En langue arabe le terme « Maghreb » signifie s’éclipser. Comme le soleil au crépuscule, vers l’ouest, par conséquent le terme signifie le positionnement géographique, ouest ou occident. Dans cette même langue, le "Maghreb" désigne l’Afrique du Nord. Vaste territoire qui se trouve à l’ouest de la péninsule d’Arabie. Les Marocains appellent leur pays « El Maghrib » la dénomination officielle est « El Mamlaka El Maghribia », littéralement « Royaume du Maghreb» qui est translitéré en français et d’autres langues en « Royaume du Maroc ». Quant au Maghreb proprement dit, les Marocains l’appellent « Grand Maghreb ». Les Espagnols appellent le Maroc « Marruecos », dérivé de Marrakech. Cette translitération a donné Maroc en Français, et Morocco en Anglais Les Turcs d’aujourd’hui et les Ottomans d’antan ont toujours appelé le Maroc « Fès » alors que les Perses d’hier et 7 d’aujourd’hui lui attribuent le nom d’une autre ville « Marrakech ». Les Français appelaient les territoires colonisés ou sous protectorat : Maroc, Algérie, Tunisie ; l’Afrique du Nord. Aujourd’hui en France, cette région s’appelle désormais le Maghreb. Jusqu'à récemment, les Anglo-saxons considéraient Tanger la porte de l’Orient, le Maghreb étant méconnu. D’autres l'Afrique du Nord avec l'Afrique subsaharienne. Le nom Algérie est une translitération de l’Arabe « El Jazair » terme qui est une corruption du pluriel du mot « jazira », (île). En grammaire, le pluriel d’île est « Jouzour », non jazair. Dans cette langue, le pays porte le même nom que sa capitale, El Jazair. Il est aussi appelé « Maghreb El Awsatt ». La Tunisie qui en Arabe porte aussi le même nom que sa capitale, Tunis, est aussi appelée dans cette langue « Maghreb El Adna ». En Algérie et en Tunisie, on se réfère formellement au Maroc par l’appellation "El Makhzen”. Certains Maghrébins se proclament "Arabes", sans vraiment savoir pourquoi. D’autres, qui se foutent des proclamations se considèrent Berbères, ils s’appellent eux-mêmes « Amazighs » et appellent le Maghreb "Tamazgha". En général, les ressortissants du Proche-Orient assument le Maghreb peuplé uniquement « d’Arabes », les Berbères étant des nomades venus d’ailleurs. Ils les confondent avec les bédouins venus d’ailleurs. 8 ALGER HISTORIQUE. D. Bacha Certains Arabisés admettent que les Berbères étaient là, sur place, avant les Romains, mais ils persistent à dire que ces derniers viennent tout de même du Proche-Orient, ils les assimilent aux Phéniciens venus de l’actuel Liban. Les paléontologues nous apprennent que les Berbères sont la continuité des premiers groupes humains à avoir fouler le sol du Maghreb avec les pieds et non avec les pattes, ce qui les place en premiers occupants de la région. Leur point de départ est le même que celui de tout être humain, il se situe au delà de notre compréhension. L’histoire est délimitée par des seuils relatifs à des périodes déterminées, sinon on s’embourbe dans les considérations des origines sujettes à toutes sortes de théories sur l’évolution de l’humanité. L’origine n’est qu’un repère et non pas un étalon de mesure de la grandeur humaine. C’est la falsification de l’histoire qui dresse la haine intercommunautaire, car au fond, bien que différents, nous sommes tous de la même espèce. Il n'y a pas si longtemps, le "Monde berbère" était ostensiblement associé au folklore officiel, à l'huile d'olive ou encore aux tapis tissés par les femmes amazighes du Haut Atlas. Dans ses écrits et dans son temps, Ibn Khaldoun disait que les peuples du Maghreb, les Berbères : « Se rasent le crâne, mangent du couscous et portent le burnous ». (Khaldoun, 2003) 9 Ibn Khaldoun décrit méticuleusement la structure sociale des Berbères de son temps. Quant à leurs origines, il avance plusieurs versions basées sur des récits recueillis de différentes sources qu’il trouve lui-même parfois contradictoires et à la limite de l’absurde. Toujours est-il qu’Ibn Khaldoun utilise parfois des sources bibliques empreintes de mythes et de légendes. En outre, Ibn Khaldoun perçoit l’aspect identitaire sous le prisme de l’assimilation. Selon l’écrivaine égyptienne Nouha El Zini, Ibn Khaldoun serait lui-même Berbère andalou et ce malgré ses déclarations d’affiliation remontant jusqu’à la Mecque. (Nouha, 2011) Selon Tabari, les coutumes de l’Arabie ancienne permettaient la cooptation et le co-allaitement pour cémenter une ascendance commune. Il était donc assez facile de se mêler à la ribambelle des « Ibn » et des « Beni » pour se proclamer pur-sang Arabe. (Tabari, 1980) Les dirigeants politiques d’Afrique du Nord créèrent en 1989, l’Union du Maghreb Arabe (UMA) qui comprend cinq pays, la Mauritanie, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, et la Libye. Ces pays sont aussi membres de la Ligue arabe, un forum et embout buccal du « Monde arabe ». Les zélateurs du « Monde arabe » qui n’est autre qu’une coquille creuse d’un espace géopolitique, veulent en faire de ce monde virtuel, une nation, une identité exclusive. Loin de rallier des pays parlant une même langue dans un « Monde arabophone », de coopération et de bloc économique, ils 10 ALGER HISTORIQUE. D. Bacha perpétuent la supercherie où la langue définit l’ethnie et l’identité. A titre de comparaison, les Américains du Nord ne se disent pas Anglais, ceux du Sud ne se disent pas Espagnols ou Portugais. Dans le pays le plus peuplé du monde, la Chine, plus de dix différentes langues sont parlées, mais les Chinois s’identifient avec leur pays, pas avec leur langue. Le concept illusoire du « Monde arabe » ou plutôt du « Monde arabophone », sert d'alibi aux despotes pour légitimer leur pouvoir. C’est un concept politique propulsé par la propagation de l’Islam depuis la Mecque jusqu’à Tanger. Les habitants de ce vaste territoire, bon gré mal gré, optèrent pour le package « Islam-Arabe ». La notion « d’arabité » fut utilisée, au fil du temps, pour servir et préserver le pouvoir des différents califes, des chefs de dynasties locales, du colonialisme européen, des dictatures panarabes, et récemment des islamistes sous la tutelle des émirs-monarques de la péninsule d’Arabie. L’arabité au Maghreb repose sur un trépied bien ancré dans un torchis d'ignorance et de duperie. La triangulation, politique-religion-langue, est une « top-formula » pour laminer la liberté individuelle, la diversité dans tous ses aspects, et la tolérance. Cette triangulation représente le symbole du déni identitaire qui empêche les membres d'une communauté de devenir citoyens à part entière. L’ultime humiliation envers l’être humain est de lui denier d’être ce qu’il croit être, le droit d’appartenir à ses origines 11 qui lui appartiennent. Ce déni, un mépris, que l’on subit et que l’on hérite, génère une rancœur latente qui éclate, "sooner or later", en temps de crise. C'est ce qui se constate aujourd'hui de part le « Monde Arabe ». Dans la lutte pour la liberté, le premier combat est celui de l’identité. L’idéologie du panarabisme, progressiste ou conservateur, a épuisé son crédit. Durant le soi-disant « Printemps arabe » en 2011, les citoyens se drapaient dans leurs couleurs nationales durant le soulèvement populaire. Ils clamaient avec ferveur leur attachement à leurs pays respectifs, ils aspiraient à une vision commune génératrice d’espoir et non à un destin commun qui ankylose. Ils voulaient croire en un avenir qui ouvre des opportunités pour tous. Le soulèvement fut un élan sincère d’une population aspirant à une amélioration sociale et politique. Cette population sans leader politique ni organisation, ni support, fut supplantée par les islamistes financés par les pétrodollars. La politique est à la portée de l'ambitieux, la religion s'adopte, et la langue s'apprend. Ces trois facteurs suggèrent une appartenance, mais ne définissent pas à eux seuls l’origine ou l’ethnie, au sens moderne du terme. La Berbèrie, terre ancestrale des Berbères, englobe cinq pays : Algérie, Maroc y compris les enclaves espagnoles, Mauritanie, Libye, et Tunisie. Elle s’étend jusqu’aux Iles 12 ALGER HISTORIQUE. D. Bacha Canaries et couvre des parties du Mali, du Niger, du Tchad et de l’Egypte. Beaucoup de Berbères conspuent le substantif « Berbère », et encore plus « Berbèrie ». Comme ils ont fait un upgrade de « Berbère » à « Amazigh », ils sont sur le point de faire` de même en zappant « Berbèrie » au profit de « Tamazgha ». Ce terme, néologisme ou mot ancien, suscite toujours un débat académique. L’étymologie du mot « Tamazgha » n’est pas encore définitivement établie. De toute manière, le terme a été « frappé » par la griffe amazighe pour signifier « homme libre ». Aujourd'hui, on fouinant dans des archives ressuscitées par les nouvelles technologies, les internautes entrent en trépidation, en apprenant que les premiers conquérants musulmans de la Péninsule ibérique étaient en grande partie Berbères, tout comme leur chef Tarik Ben Ziad. Ces internautes découvrent, uploads/Histoire/ alger-historique-extraits.pdf

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  • Publié le Oct 11, 2022
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
  • Taille du fichier 5.7411MB