Introduction au grec ancien : alphabet, écriture, prononciation. Collège E. Var
Introduction au grec ancien : alphabet, écriture, prononciation. Collège E. Varèse Paris 19ème raphel.lettres@laposte.net Alphabet grec et prononciation en dialecte attique et en koinè (voir les explications de ces termes plus bas) prononciation Majuscules Min. nom des lettres restituée scolaire Α Β Γ Δ Ε Ζ Η Θ Ι Κ Λ Μ Ν Ξ Ο Π ρ Σ Τ Υ Φ Χ Ψ Ω α β, ϐ γ δ ε ζ η θ ι κ λ μ ν ξ ο π ρ σ,ς τ υ φ χ ψ ω ἄλφα βῆτα γάμμα δέλτα ἒ ψιλόν ζῆτα ἦτα θῆτα ἱῶτα κάππα λάμβδα μῦ νῦ ξῖ ὂ μικρόν πῖ ῥῶ σίγμα ταῦ ὗ ψιλόν φῖ χῖ ψῖ ὦ μέγα alpha bêta gamma delta epsilon zêta hêta thêta iota kappa lambda mu nu ksi omicron pi rhô sigma tau upsilon phi khi psi omega a long ou bref b g (gare) d é bref fermé dz ou sd ê ouvert comme hêtre th aspiré i long ou bref k l mm n ks o bref fermé lot p r ( roulé) s comme Sept t u long ou bref ph kh ps (capsule) o long ouvert dz t r f kh, k Remarques En minuscules, on écrit toujours – β en début de mot, parfois -ϐ en milieu de mot (c'est une question d'habitude de l'éditeur, ou des caractères dont il dispose, c'est une question indifférente, il suffit de le savoir) : βάρϐαρος ou βάρβαρος On écrit toujours –σ en début ou à l’intérieur d’un mot, toujours –ς en fin de mot : σοφία, Θάλασσα, Αθηναῖος Introduction au grec ancien : alphabet, écriture, prononciation. Collège E. Varèse Paris 19ème raphel.lettres@laposte.net Les voyelles Elles peuvent être longues ou brèves. η indique toujours un -e long, ω indique toujours un – o long Les consonnes — ς se prononce toujours –s comme dans « ensemble », jamais [z] comme dans « maison » comme dans ensemble, jamais comme dans maison — τ se prononce toujours comme dans « toit », jamais comme dans « nation » Les diphtongues (deux voyelles dans une même émission de voix) et lettres doubles (digrammes) αυ, ευ, se prononcent [aw] et [ew] en prononciation restituée à peu près comme miaou et Séoul mais dans la prononciation scolaire, l’habitude est de prononcer comme en français au, eu ( faute, neuf) ει, οι, αι se prononcent [ei] , [oi] , [ai] comme abeille, boy, ail Le digramme ( = deux lettres mais un seul son) ου qui représente soit [oo] soit [ou] se prononce comme en français dans boule les consonnes doubles γ devant γ,κ,ξ,χ se prononce –ng comme dans king ἄγκυρα [annkura] (l’ancre) -σσ se prononce toujours –s , sans doute plus intense, idem pour -ττ les groupes voyelle + consonne αν, εν, ον, αµ, οµ, ιν ne sont jamais nasalisés et se prononcent comme âne, renne, bonne, dame, homme, mine. les esprits L’esprit rude devant un mot commençant par voyelle ou -ρ correspond à une – h aspirée, mais ne se prononce pas toujours dans la prononciation scolaire. L’esprit doux indique l’absence d’aspiration Introduction au grec ancien : alphabet, écriture, prononciation. Collège E. Varèse Paris 19ème raphel.lettres@laposte.net Que sont le dialecte «attique» et la «koinè» ? 1° Le dialecte attique Il est assimilé au grec ancien, parce que c’est celui qui est principalement enseigné et lu. C’est celui qui était parlé aux Vème et IVème siècle avant J.C. à Athènes et sa région, l'Attique, ainsi que dans les colonies d’Athènes, éparpillées comme toutes les implantations grecques dans l’ensemble du monde méditerranéen. La langue grecque comprend en effet plusieurs dialectes qui se divisent en quatre ou cinq grandes familles : l’ionien-attique, l’éolien (Iles éoliennes, et Thèbes, voisine d’Athènes) , l’arcado- cypriote ( Chypre et centre du Péloponnèse) et le dorien (dialecte de Sparte entre autres), et les parlers septentrionaux apparentés au dorien. Ces variantes étaient importantes, mais les grecs se comprenaient entre eux, ce qui fait dire à l’historien et géographe Hérodote que la langue est un des traits communs qui caractérise les Grecs. L’Iliade et l’Odyssée, œuvres connues et patrimoine de tous les Grecs, sont l’image d’un mélange de dialectes présentant des archaïsmes. Un auteur comique comme Aristophane de moque de la prononciation des Spartiates, un peu comme il arrive à un Parisien de plaisanter sur l’accent d’un méridional ou d’un Belge. Introduction au grec ancien : alphabet, écriture, prononciation. Collège E. Varèse Paris 19ème raphel.lettres@laposte.net Si le dialecte attique, variante du ionien est le plus connu, c’est parce qu’Athènes a rayonné culturellement sur le monde grec, et que c’est dans ce dialecte qu’ont écrit les philosophes, les orateurs, les historiens, les poètes et auteurs de pièces de théâtre les plus célèbres. Vous avez en effet peut-être entendu parler en cours d’histoire ou de français de Platon, de Thucydide, de Périclès, de Sophocle, Eschyle, Euripide et peut-être de bien d’autres. Hérodote «le père de l’histoire», que vous connaissez aussi, écrivait en ionien, dialecte apparenté à celui de l’attique, avec quelques particularités distinctives de prononciation que vous pourrez être amenés à rencontrer, car elles se reflètent dans la graphie. 2° la «koinè», ancêtre du grec moderne. Εn grec, koinè est l’abréviation de koinè glôssa (κοινὴ γλῶσσα), et signifie «langue commune». En effet, vers la fin du IVème siècle, après Alexandre qui a soumis le monde grec à son autorité et l’a en quelque sorte unifié, bon gré mal gré, la langue véhiculaire (c’est-à-dire utilisée dans tous les actes de communication, quelle que soit l’origine de ceux qui l’emploient, un peu comme l’anglais international) tend à s’unifier également au détriment des dialectes. Elle reprend globalement les traits du dialecte le plus prestigieux culturellement, le dialecte attique ( ou ionien-attique), mais elle s’en écarte parfois. Par exemple, «mer» se dit thalatta ( θάλαττα) en attique, mais thalassa (θάλασσα) en koinè, comme en ionien. C’est la forme conservée par le grec actuel. La koinè sera promise à un bel avenir: après avoir été la langue du monde hellénistique, la langue de la première transcription unifiée de la Bible ( la Septante, rédigée à Alexandrie au IIIème siècle avant J.C.) elle sera la langue véhiculaire de la moitié orientale de l’Empire Romain, et en tant que telle sera la première langue dans laquelle seront écrits les Evangiles, bien avant d’être traduits en latin. Elle évoluera et sera la langue officielle de l’Empire Byzantin. Elle continuera de se transformer, résistera à plusieurs siècles d’occupation ottomane, et donnera le grec populaire ou «démotique», que nous appelons le grec moderne. La langue que vous entendez aujourd’hui en Grèce est très simplifiée grammaticalement par rapport au grec de Périclès, elle a subi des évolutions phonétiques, mais c’est la même langue, dont on peut suivre la trace au cours de siècles. Il n’y a jamais eu de rupture ou de reconstitution de la langue, comme du latin au français. L’essentiel du vocabulaire se reconnaît très facilement. Sachant que l’origine du grec remonte au IIème millénaire av. J.C., aux Mycéniens, le grec est une des plus anciennes langues encore parlée dans le monde. Et la prononciation ? Comment connaît-on la prononciation du grec ? C’est une question épineuse, car la langue a évolué au cours du temps, et selon les régions. Heureusement, le grec est une langue dont la transcription est phonétique (les Grecs ont inventé l’alphabet phonétique, Introduction au grec ancien : alphabet, écriture, prononciation. Collège E. Varèse Paris 19ème raphel.lettres@laposte.net en adaptant celui des Phéniciens, qui ne notait que les consonnes), et nous disposons d’indications grâce, entre autres, aux hésitations dans la graphie, aux transformations, ainsi que plus tard aux transcriptions dans d’autres langues, notamment en latin. L’évolution des langues répond aussi à certaines lois phonétiques, que des spécialistes de la linguistique utilisent pour reconstituer. Il est évident que les Grecs de l’époque d’Homère avait une prononciation différente de l’Odyssée selon les régions, et différente en tous cas du lecteur des Evangiles, huit ou neuf siècles plus tard, originaire de Syrie ou d’Egypte, qui parlait une koinè à la grammaire déjà en mutation, et avec son accent local. La prononciation adoptée est donc à peu près celle que l’humaniste et savant Erasme, à la Renaissance, a reconstituée par ses travaux pour le grec attique et la koinè à ses débuts, vers le IVème siècle. C’est la raison pour laquelle elle est dite «érasmienne» (Erasme enseignait la phonétique ancienne, résultat de ses travaux, à ses élèves, mais utilisait pour ses cours la prononciation de son époque, proche du grec moderne). Cette prononciation ne nous renseigne pas sur la musicalité de la langue grecque, que nous pouvons imaginer par les accents notés sur les mots, et que certains linguistes cherchent à reconstituer par comparaison avec d’autres langues indo-européennes à tons. Mais elle prend théoriquement en compte la longueur des voyelles, la valeur des diphtongues (qui s’écrivent toujours mais ne se prononcent plus), que nous connaissons globalement, même si certains détails demeurent discutés par les linguistes. Une prononciation est toujours une reconstitution théorique d’une langue uploads/Histoire/ alphabet-grec-et-prononciation-en-dialecte-attique-et-en-koine-didatico 1 .pdf
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- Publié le Apv 06, 2021
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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