ARCHIVES COMMUNALES DE GUINGAMP Introduction Historique de Guingamp La plus anc

ARCHIVES COMMUNALES DE GUINGAMP Introduction Historique de Guingamp La plus ancienne mention de Guingamp apparaît en dans le cartulaire de saint Melaine de Rennes, en 1123. Néanmoins, le nom de Guingamp (en breton, Gwengamp) est très certainement antérieure au Xe siècle. Il s’agit, selon Bernard Tanguy, d’ « un homologue de campus Wincamp, terre mentionnée à Comblessac (Ille-et-vilaine), en 830, dans un acte de l’abbaye de Redon ». Le terme vient du vieux-breton win (aujourd’hui gwenn), « blanc », et aussi « béni, sacré » ; en l’occurrence, il pourrait ici désigner, comme en gallois, une terre en friche. Le vieux-breton camp, du latin campus, désignait un champ ouvert. La ville a donc dû être fondée vers le Xe siècle, sur un site où la vallée du Trieux, encaissée en amont et en aval, s’élargit en îlots et en gués dans une plaine alluviale. Pour faire face aux raids vikings, les seigneurs d’Avaugour construisirent une tour de défense en bois qui surplombait le Trieux. C’est à partir de cette tour que se battira la cité, qui connaîtra un essor rapide, notamment après que la famille de Penthièvre se soit entée sur celle d’Avaugour. L’union d’Etienne de Penthièvre et de Havoise de Goello, en effet, créera un fief puissant dont Guingamp sera la capitale, et où se battra monnaie jusqu’en 1364. La gestion de la communauté était assurée par un procureur dès 13801. Le XIVe siècle fut en fait émaillé de luttes et d’occupations successives – entre autres : Edouard III , roi d’Angleterre ; Philippe VI, roi de France ; Duguesclin – qui scandèrent la rivalité entre les familles Monfort et Penthièvre pour la succession au duché de Bretagne. A la mort, sans enfant légitime, du duc Jean III, en 1341, Charles de Blois fut désigné pour lui succéder, mais Guingamp prit le parti de Jean de Monfort, prétendant au duché. Jean de Montfort fut fait prisonnier au tout début des hostilités, et sa femme, Jeanne de Flandres, prit le commandement du duché pour s’opposer à Charles de Blois, lui-même soutenu avec ardeur par sa femme Jeanne la Boiteuse – ce fut la « guerre des deux Jeanne ». Malgré tout, Guingamp connut un essor particulier au XVe siècle, lorsque le fils aîné de Jean V devint comte de Guingamp, puis duc de Bretagne sous le nom de Pierre II ; c’est lui qui fit construire le château. C’était un quadrilatère régulier de soixante-cinq mètres de côté, flanqué de quatre tours d’angle massives coiffées de toits coniques. De même que les remparts, le château possédait d’épaisses murailles revêtues de pierres de taille en granit breton. Privée d’ornements, son architecture austère lui donnait l’aspect d’une véritable forteresse médiévale. L’accés en était commandé par un pont-levis défendu par des portes elles-mêmes pourvues de ponts-levis. La porte de Rennes, la plus importante, possédait en outre un donjon qui servait de prison. La chapelle du château devint plus tard l’église de Notre-Dame-de-Bon-Secours. Les murailles furent construites vers 1444. 1 Cette structure originale, les "nobles bourgeois de Guingamp", est la plus ancienne de Bretagne après celle de Saint-Malo, où un procureur est attesté en 1362. 1 Soucieux de former des tireurs d’élite, Pierre II institua aussi le papegault (ou papegai), compétiton qui se déroulait sur le champ Maurroy1. Il s’agissait d’abattre une cible mobile à l’arbalète ou à l’ « hacquebute » : on retrouve de nombreuses pièces relatives au papegault dans les archives anciennes. Guingamp était alors divisé entre la ville close, intra muros, et ses cinq faubourgs : Saint- Sauveur, la Trinité, Sainte-Croix, Saint-Michel et Saint-Martin. Mais la ville allait connaître de nouveaux malheurs dans les luttes qui s’engagèrent contre les Français, à la fin du XVe siècle. Alors que le vicomte de Rohan assiégeait Nantes qu’occupait François II, neveu de Pierre et héritier du duché, les bourgeois soutinrent la capitale. Pour les punir, Rohan marcha sur Guingamp et somma la ville de se rendre au roi de France. Malgré l’encombrante protection de mercenaires commandés par le prince d’Orange et après la mort de François II en septembre 1488, le vicomte de Rohan s’empara de la ville le 22 janvier 1489, et la pilla2. Elle devait être à nouveau prise et pillée par l’armée française en 1491. Consciente du dévouement de Guingamp, la duchesse Anne s’y arrêta lors de son tour de Bretagne, en septembre 1505. La cité put dès lors se développer dans une paix propice à la prospérité. Au XVIIIe siècle, les murailles et les portes, devenues obsolètes, tombèrent peu à peu en ruine, et un plan d’embellissement eut pour effets, de 1775 à 1780, la suppression des anciennes halles pour créer la place de la Pompe (l’actuelle place du Centre), et l’aplanissement de la Motte au Comte qui deviendra la place du Vally. Sous la Révolution, un Comité légal et permanent se substitua tout d’abord à la communauté de ville. La première municipalité élue le remplaça le 25 janvier 1790. Le XIXe siècle fut celui de l’émergence d’une bourgeoisie industrielle ; de nombreuses tanneries, minoteries et usines3 assurent une production dont le chemin de fer – arrivé en 1863 – va développer l’essor. On construit des écoles, un nouvel hôpital, un abattoir… De mai à septembre 1857 ont lieu les cérémonies du couronnement de la statue de Notre-Dame-de-Bon- Secours. Fait non négligeable, le 48e régiment d’Infanterie s’installe à Guingamp le 21 mai 1876. Il y demeurera en garnison jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. A la veille de Grande Guerre, la population guingampaise dépasse les dix mille habitants. Parmi les nombreux faits de Résistance qui se déroulèrent à Guingamp, , il faut citer cette nuit du 20 au 21 avril 1944, où, « pour l’anniversaire d’Adolf Hitler », trois charges explosives furent posées à la caserne occupée par les Allemands. L’incendie qui s’ensuivit détruisit le bâtiment de l’horloge. La ville fut libérée le 7 août 1944. Un obus américain brisa la flèche de la basilique. 1 Ce nom était celui du propriétaire du champ, mais le vainqueur du tournoi étant proclamé roi, le lieu prit le nom de "Champ-au-Roy". 2 De nombreuses pièces relatives à ce siège furent rassemblées par Sigismond Ropartz dans le "Livre rouge" (cote AA38). 3 Guingamp était connu jusqu’au XIXe siècle pour la fabrication de toile, notamment la berlingue de Sainte- Croix, qu’il ne faut pas confondre avec le tissu de coton dit « guingan », dont le nom serait d’origine malaise. 2 Une histoire aussi riche a légué à Guingamp un patrimoine architectural hors du commun. Outre les édifices classés (la basilique Notre-Dame, qui remonte en partie au XIIe siècle ; la Pompe, ou Plomée, construite en 1626 puis restaurée vers 1745 ; l’actuelle mairie – notamment la chapelle et le cloître – ; ainsi que deux maisons du XVIe siècle, place du Centre), on peut remarquer, par exemple, l’ancien couvent des Ursulines (1666), les restes du château et des remparts, ou encore l’abbaye de Sainte-Croix, tous inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, ainsi que plusieurs maisons du centre ville. De nombreux personnages célèbres ont fait l’histoire de Guingamp1 : Charles de Blois, béatifié en 1904 ; Charles Hello, né à Guingamp en 1759, joua un rôle important durant la période révolutionnaire ; Auguste Pavie, qui soumit le Laos et le Tonkin à l’autorité française , fit une partie de ses études à l’école primaire supérieure des garçons ; Sigismond Ropartz, enfin, historien, procéda en 1866 au premier classement des archives communales. Bibliographie OUVRAGES IMPRIMES BLANQUART (Henri), La basilique hermétique de Guingamp, in Atlantis, n° 256 (juillet- août 1969). CENTRE GENEALOGIQUE des COTES-D'ARMOR, Répertoires des mariages de la région de Guingamp, Centre Généalogique des Côtes-d'Armor, Saint-Brieuc, 1994. DOBET (abbé François), Histoire de Guingamp, ouvrage dactylographié, 1963. DOBET (abbé François), Le Collège de Guingamp et l'Institution Notre-Dame. 1516-1948, Presses Bretonnes, Saint-Brieuc, 1950. FOURNIER (Louis), Histoire politique de la municipalité de Guingamp de la révolte parlementaire de 1788 à l'organisation révolutionnaire de 1790-1791, Presses Bretonnes, Saint-Brieuc, 1934. JOLLIVET (Benjamin), Côtes-du-Nord, Côtes-d'Armor, Res Universis, Paris, 1990, t. 3, Arrondissement de Guingamp. LE GOFF (Hervé), La ligue de Basse-Bretagne : le Trégor au temps de La Fontenelle. 1588- 1598, Trégor Mémoire Vivante, s.l., 1994. LE GOFF (Hervé), dir., La Révolution dans le Trégor, Trégor 89, s.l., 1988. LE JAMTEL (Emile), Monographie de la basilique Notre-Dame-de-Bon-Secours de Guingamp (extrait des réunions de la Société d'émulation des Côtes-du-Nord), Librairie Suberbie, Guingamp, 1947. LE MONNIER (Joseph), Guingamp, Avaugour et Penthièvre, Imprimerie de l'Ouest-Eclair, Rennes, 1923. 1 Régis de Saint-Jouan en propose une longue liste dans son Dictionnaire des communes. 3 LEGUAY (Jean-Pierre), Un réseau urbain au Moyen-Age : les villes du duché de Bretagne aux XIVe et XVe siècles, Maloine, Paris, 1981. LELOUP (Daniel), La maison urbaine en Trégor aux XVe et XVIe siècles, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 1996. MAZEAS (Goulven), Vestiges de l'époque gauloise dans la région de Guingamp (extrait des mémoires de la Société d'émulation des Côtes-du-Nord), Presses Bretonnes, Saint-Brieuc, 1960. MERLET (François), Notre-Dame de Guingamp (extrait du Congrès archéologique de France, CVIIIe session, Saint-Brieuc, 1950), s.n., 1950. MINOIS uploads/Histoire/ archives-guingamp.pdf

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  • Publié le Mai 20, 2021
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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