PONDICHÉRY 2019 CORRECTION TERMINALE S SUJET 1 Les mémoires : lecture historiqu
PONDICHÉRY 2019 CORRECTION TERMINALE S SUJET 1 Les mémoires : lecture historique Ce sujet devait permettre à l’élève de reprendre les notions abordées dans le seul chapitre, intitulée le rapport des sociétés à leur passé du thème 1 : L’historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France / L’historien et les mémoires de la Guerre d’Algérie. Le chapitre implique de voir le rôle des historiens et l’évolution de la mémoire dans l’un ou l’autre des conflits. Le professeur choisissait l’un des deux conflits : il fallait bien sûr choisir le conflit qui avait été étudié en classe. Sujet 1a : L’historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale DÉMARCHE Une composition suppose tout d’abord d’avoir bien défini les termes du sujet - Mémoire : la mémoire s’appuie sur le souvenir et le témoignage d’acteurs qui ont vécu les événements et cherchent à le transmettre aux populations. Selon l’historien Pierre Nora, la mémoire entretient un rapport affectif au vécu. Cependant, cette mémoire peut être erronée, ou biaisée par des informations extérieures ou bien par le vécu de la personne qui a mémorisé les faits. Attention, le sujet utilise le pluriel : les mémoires, il y a donc plusieurs types de mémoires. - Les historiens : il faut donc prendre en considération les personnes qui étudient l’histoire. L’historien s’appuie sur l’analyse critique de sources et évite toute implication personnelle. L’histoire doit donc être dénuée de toute subjectivité afin d’atteindre une vérité historique la plus exacte possible - Borne chronologique de début → 1945 : fin de la Seconde Guerre mondiale, début du mythe résistancialiste. - Borne chronologique de fin → de nos jours : développement d’une mémoire plus complète Il ne faut pas oublier de faire une problématique : une problématique n’est pas une simple répétition des termes du sujet sous forme de question : il faut intégrer une nouvelle notion. Elle doit rappeler que les historiens ont travaillé pour l’élaboration d’une mémoire plus liée à la réalité, après le développement de nombreuses mémoires officielles, erronées ou tronquées. - En quoi les historiens ont-ils progressivement mis en évidence les différentes mémoires de la Seconde Guerre mondiale ? Le sujet stipule de travailler sur une période longue : il est donc plus judicieux de faire un plan chronologique. Cela oblige à trouver des bornes chronologiques pour chaque partie. I. Une histoire immédiate tronquée (1945 – fin des années 1960) A. L’image d’une France majoritairement résistante se développe dès la fin de la guerre Argument : Idée de mythe résistancialiste, soutenue par De Gaulle, ancien chef de la Résistance française. Volonté d’oublier le régime de Vichy et la politique de collaboration, mais oubli également des victimes du génocide. Exemple : nombreuses célébrations organisées pour glorifier le souvenir de la Résistance, comme le transfert des cendres de Jean Moulin le 19 décembre 1964 au Panthéon. B. Le parti communiste cherche à faire oublier le pacte germano-soviétique et se proclame parti des « 75 000 fusillés » Argument : Volonté d’oublier une entrée dans la résistance tardive suite au pacte de non-agression entre l’Allemagne et l’URSS. Le parti communiste obtient de plus en plus de voix suite aux succès de l’URSS dans la guerre. Exemple : Les intellectuels sympathisants comme Aragon ou Sartre participent à l’héroïsation du PC. C. La mémoire pétainiste essaie de justifier les actes du maréchal pendant le régime de Vichy Argument : Procès de Pétain en juillet 1945. Théorie forgée par son avocat : « bouclier de la France » : Pétain aurait accepté de collaborer avec l’Allemagne pour préserver l’avenir du pays. Mémoire non durable, même si elle ressurgit suite à la découverte que Mitterrand fleurit chaque année la tombe de Pétain. Exemple : La thèse est défendue par l’écrivain Robert Aron (1898-1975) dans Histoire de Vichy publié en 1954 et ouvrage de référence jusqu’aux années 1970. II. Une approche historique mémorielle à la fin des années 1960 A. La fin du mythe résistancialiste laisse apparaître une France peu résistante Argument : Idée apparaît selon laquelle peu de gens ont été résistants : la majorité de la population a laissé faire. L’ouvrage La France de Vichy de Paxton paru en 1973 montre que c’est le régime de Vichy qui a eu l’initiative de la collaboration et de la législation antisémite. Exemple : Le film Le Chagrin et la Pitié de Marcel Ophuls (sorti en 1971) démontre, à travers l’exemple de Clermont-Ferrand en 1940 à 1944, que la Résistance était un phénomène minoritaire. Il met l’accent sur les comportements quotidiens à l’égard de l’occupant, ambigus ou de collaboration. B. Le développement d’une politique mémorielle Argument : Afin de perpétuer la politique mémorielle, des lieux de mémoires sont élaborés dès la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ils permettent d’honorer les participants à la résistance, comme les soldats venant des colonies ou de lieux emblématiques de la Seconde Guerre Mondiale. Exemple : Exemple de persécution des civils, comme le Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane qui commémore un massacre de 642 civils par des SS en juin 1944. C. Le début de la mémoire de la Shoah Argument : La déportation dans les camps nazis est évoquée pour montrer la violence de la guerre, mais la mémoire ne parle pas d’un génocide juif ou tzigane. Seuls 3% des déportés juifs sont revenus des camps. Progressivement une mémoire de la Shoah se développe avec la multiplication des témoignages et le procès d’Eichmann (1961), dirigeant nazi qui a été reconnu coupable des déportations juives pendant la guerre. Exemple : Les témoignages écrits se multiplient, notamment celui de Primo Levi, paru en 1987 en France (alors qu’il est paru en Italie en 1947). III. De nouveaux enjeux mémoriels à la fin du XXe siècle et au XXIe siècle A. Le devoir de mémoire Argument : Devoir de mémoire se centre sur la commémoration du génocide juif. Mise en place d’une transmission officielle de la mémoire : ainsi, l’État met en place des lois mémorielles. Mais ces lois sont souvent critiquées par les historiens. Exemple : Loi Gayssot, en 1990, interdit le négationnisme. B. La recherche des coupables implique la création de procès Argument : Le procès Eichmann provoque la multiplication de grands procès dans les années 1980-1990 en France, après le vote de la loi introduisant le caractère imprescriptible du crime contre l’humanité. Ainsi, des dirigeants du régime de Vichy ou du IIIe Reich sont jugés en France. Exemple : Procès Klaus Barbie, à Lyon en 1987 : ancien chef de la Gestapo, il a été jugé à Lyon. Son procès a été entièrement filmé, permettant de l’utiliser en tant que témoignage historique. B. Les reconnaissances officielles permettent de mettre en lumière des faits occultés Argument : La reconnaissance politique de la responsabilité de l’État français dans la déportation des Juifs par Jacques Chirac en 1995. Déclaration de repentance des évêques en 1997 qui évoque le génocide et leur neutralité. Exemple : Les Français qui ont caché des Juifs sont aussi célébrés, sous le nom de Justes. Titre octroyé par les personnes qui ont contribué à sauver des Juifs. Ceci n’est qu’un plan très détaillé : en effet, chaque sous partie nécessite un argument bien développé et un exemple précis. Des schémas peuvent être réalisés au sein de la dissertation pour préciser les informations données dans le développement. En conclusion, il faut répondre à la problématique posée au début : les historiens ont travaillé pour l’élaboration d’une mémoire plus liée à la réalité. Sujet 1b : L’historien et les mémoires de la guerre d’Algérie DÉMARCHE Une composition suppose tout d’abord d’avoir bien défini les termes du sujet. - Mémoire : la mémoire s’appuie sur le souvenir et le témoignage d’acteurs qui ont vécu les événements et cherchent à le transmettre aux populations. Selon l’historien Pierre Nora, la mémoire entretient un rapport affectif au vécu. Cependant, cette mémoire peut être erronée, ou biaisée par des informations extérieures ou bien par le vécu de la personne qui a mémorisé les faits. Attention, le sujet utilise le pluriel : les mémoires, il y a donc plusieurs types de mémoires. - Les historiens : il faut donc prendre en considération les personnes qui étudient l’histoire. L’historien s’appuie sur l’analyse critique de sources et évite toute implication personnelle. L’histoire doit donc être dénuée de toute subjectivité afin d’atteindre une vérité historique la plus exacte possible - Guerre d’Algérie : guerre de décolonisation de l’Algérie avec sa métropole, la France, qui a duré de 1954 à 1962. - Borne chronologique de début → les mémoires commencent donc à la fin du conflit, en 1962. - Borne chronologique de fin → l’élaboration des mémoires perdure aujourd’hui. Il ne faut pas oublier de faire une problématique : une problématique n’est pas une simple répétition des termes du sujet sous forme de question : il faut intégrer une nouvelle notion. Il s’agissait de savoir comment l’historien fait face à la multiplication de mémoires de cette guerre. - Comment les historiens de la Guerre d’Algérie font-ils face à la multiplication des mémoires de uploads/Histoire/ bac-correction-histoire-geo-pondichery-2019-terminales-s-pdf.pdf
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- Publié le Jul 19, 2022
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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