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Basmala Tabari, Mohammed, sceau des prophètes. Une biographie traditionnelle, e

Basmala Tabari, Mohammed, sceau des prophètes. Une biographie traditionnelle, extraite de la Chronique de Tabari, traduite par Hermann Zotenberg et préfacée par Jacques Berque, Paris, Sindbad, 1980, 359 p. (« La Bibliothèque arabe »). — Abu Ga'far at-Tabarî (839-923) a été l'un des grands historiens, juristes et commentateurs du Coran, au xe siècle de notre ère, ce « Siècle d'or » de la civilisation musulmane. Sa double qualité de théologien et d'historien ne doit pas nous échapper, ni davantage nous surprendre : elle est dans le droit fil de la tradition culturelle du monde de l'Islam, à l'époque que nous appelons « médiévale » et qui est tout sauf « médiévale » pour les adeptes de cette religion. L'œuvre la plus célèbre de notre auteur, à côté d'un monumental Tafsîrj Commentaire dont nous disposons, est un ouvrage encore plus monumental : les Annales/ Ta' rikh, qui nous est parvenu sous une forme « abrégée » de quelque 12 volumes, et qui porte l'empreinte d'auteurs postérieurs, désireux de « combler les vides ». C'est dire la difficulté que nous avons à soutenir, avec certitude, que les pages que nous lisons reflètent toujours ce qu'avait exactement écrit le célèbre annaliste. Un des continuateurs de Tabarî fut un persan, al-Bal'amî, vizir à la cour des Sâmânides, les maîtres de la Perse orientale à la fin du xe siècle. Et c'est de cette recension établie par al-Bal'amî qu'a été extraite la « biographie traditionnelle » (terme qui rend l'arabe Slra, quelquefois traduit par « tradition prophétique ») du Prophète de l'Islam, présentée ici dans la version française de H. Zotenberg, rédigée il y a plus d'un siècle. Le grand mérite de Tabarî, aussi surprenant que cela puisse paraître au premier abord, c'est d'avoir été un riche propriétaire foncier, indépendant du budget de l'Etat, et à l'abri des pressions de mécènes intéressés : il n'a pas écrit sur ordre ; d'où une grande et exceptionnelle indépendance d'esprit. Dans ses Annales, il ne chercha pas à offrir un exposé cohérent et continu des faits historiques, mais reproduisit consciencieusement, et sans craindre les contradictions les plus manifestes, l'ensemble des traditions qu'il affirme avoir recueillies au cours de ses incessants voyages et lectures. Et comme les sources de notre auteur ont été très diversifiées (Marc Philonenko a récemment décelé chez lui une influence proprement « essénienne »), le résultat est réconfortant. Cette lecture « plurielle », très « moderne uploads/Histoire/ bas-mala.pdf