01 SOMMAIRE Préface Note Introduction Brel en classe de français Bruxelles Tabl
01 SOMMAIRE Préface Note Introduction Brel en classe de français Bruxelles Tableaux récapitulatifs Pour découvrir la chanson Pour exercer le vocabulaire Pour exercer la grammaire Pour exercer la phonétique Pour exercer l’expression orale Ecrire pour… Fiches pédagogiques 1. Amsterdam 2. La bière 3. Les bonbons 4. Les bourgeois 5. Bruxelles 6. La chanson des vieux amants 7. Fils de ... 8. Une ile 9. Il neige sur Liège 10. Isabelle 11. Jef 12. Madeleine 13. Les Marquises 14. Mathilde 15. Ne me quitte pas 16. Le plat pays 17. Quand on n’a que l’amour 18. La quête 19. Vesoul 20. Les vieux 21. Jacques Brel : à la découverte de sa biographie Bibliographie 04 Notes : L’ensemble de cet ouvrage, y compris les textes des chansons, sont écrits en orthographe nouvelle, en application des Rectifications de l’orthographe française de 1990, fruit du travail d’un groupe d’experts mis en place par le Premier ministre français de l’époque, Michel Rocard. Pour plus d’informations, consulter le site http://www.orthographe- recommandee.info. Trois associations s’occupant d’orthographe (l’AIROE, française, l’ANO, suisse, l’APARO, belge) ont mis au point une brochure reprenant pratiquement les 1 400 mots touchés par ces recommandations orthographiques. Renseignements : (00 32) 02 640 21 52. Dans trois cas, les textes des chansons n'ont pas pu être intégrés dans les fiches pédagogiques qui leur sont consacrées : Les bourgeois, Isabelle, Ne me quitte pas. Les maisons d'édition propriétaires des droits n'ayant pas autorisé leur reproduction. Nous remercions la Fondation Jacques Brel qui a accepté d'accompagner notre démarche. 05 Introduction Enseigner le français langue étrangère ou langue maternelle avec Jacques Brel peut sembler relever de la mission impossible tant cet interprète hors normes tranche avec la culture musicale véhiculée par les médias, où l’on mise autant sur le physique et les dons chorégraphiques que sur la voix, le texte et la musique. Jacques Brel n’est pas un chanteur du samedi soir, qui fait danser les foules sur des rythmes en béton. Mais il ne l’était pas non plus à son époque. Personnalité atypique du monde de la chanson, il n’avait pas le profil d’une « idole », adulée par les jeunes de son temps. Il était plutôt celui qui chantait ce que les hommes et les femmes vivent au quotidien : les premières amours, les moments de joie ou de tristesse, les souvenirs intimes, les échecs, les rêves et les désirs secrets. Jacques Brel posait un regard à la fois tendre et cynique sur ses contemporains. Parce qu’il n’était pas l’homme des compromis ou de la complaisance, il a souvent été détesté par ceux qu’il caricaturait et dont ses chansons renvoyaient le reflet, comme un miroir. Et pourtant… Les chansons de Brel ont fait le tour du monde. Traduits aux Etats-Unis, au Japon, dans presque tous les pays d’Europe, les textes de Brel touchent l’homme en plein cœur. Brel a réussi à mettre en mots et en musique la force de sentiments et d’émotions universels. Que l’on pense, par exemple, à Ne me quitte pas (If you go away interprété par Patricia Kaas), Fils de (Frank Sinatra), Amsterdam (David Bowie), mais aussi La chanson des vieux amants, Les vieux, Quand on n’a que l’amour, etc. Pour comprendre l’univers brélien, il faut nécessairement resituer l’homme et le contexte artistique de l’époque qui n’a rien à voir avec celui du troisième millénaire. L’évolution technique dans ce domaine a entrainé une véritable révolution copernicienne dans la manière de concevoir et de faire des chansons. Aujourd’hui, enregistrer une chanson se passe dans plusieurs « espace-temps » : on enregistre la musique à New-York, avec chaque musicien séparément, on mixe le tout et on enregistre ensuite la (les) voix dans un studio parisien, après l’enregistrement séparé de la musique, ce qui permet de se consacrer uniquement au timbre et à la justesse de la voix. La mode n’est plus à l’interprète solo, mais aux groupes qu’on fabrique en quelques semaines, qu’on forme à l’art du chant et de la danse et qui font l’objet d’un véritable marketing avant même la sortie d’un premier disque. Rien de tel à l’époque de Brel. 06 L’homme Fils d’un industriel belge, Jacques Brel a, dès son plus jeune âge, le gout pour l’art de la scène et la création de textes. Elève peu motivé (sauf en français), plus intéressé par les récits de voyage et les pitreries destinées à faire rire ses camarades que par les matières enseignées par ses professeurs, il travaille dès 18 ans dans l’usine d’emballage de son père, tout en continuant à se produire dans une troupe de théâtre amateur. Il se marie à 21 ans avec Miche, dont il aura trois filles. Malgré une certaine bonne volonté, il s’ennuie dans la fabrique familiale et fréquente assidument les cabarets de Bruxelles où il tente ses premiers essais d’auteur-compositeur- interprète. Dès l’âge de 24 ans, il fait la tournée des cabarets de Paris où il multiplie les auditions, sans se décourager par l’enchainement des refus. Peu à peu, il commence à se faire connaitre et enregistre son premier disque en direct, en studio avec tous les musiciens, conditions qu’il ne voudra jamais quitter malgré les possibilités techniques offertes par l’évolution du matériel et des procédés d’enregistrement. Pendant cinq ans, le public, dérouté par ses allures provinciales et l’outrance de son interprétation, ne lui réservera qu’un accueil mitigé. C’est à l’âge de 29 ans, en 1958, après l’enregistrement de plusieurs 33 tours, qu’il conquiert son public lors d’un concert à l’Olympia. Conseillé par ses amis musiciens, il abandonne la guitare, « trop limitée musicalement » et se consacre entièrement au travail du chant et de la voix. Grâce à un travail acharné et solitaire, sa voix acquiert « ampleur et puissance, devient chaude et convaincante ». Il perd presque tout accent belge, « même si les « r » roulent encore un peu » (O. Todd, 1984, p. 122). C’est un Brel véritable homme de scène et maitre de sa très forte personnalité, qui triomphera pendant huit ans dans des tournées internationales. Au sommet de sa gloire, à 37 ans (en 1966), après « quinze années d’amour », Brel décide d’abandonner la chanson pour faire autre chose. Comédien né, il quitte la scène des music-halls pour celle des théâtres et du cinéma. Il tourne comme acteur dans une dizaine de films1, monte une comédie musicale (L’homme de la Mancha, 1968) et réalise lui-même deux films (Franz, 1972 ; Le Far West, 1973). En même temps que ce changement de carrière, naissent en lui deux autres passions : la voile et l’avion. Dès 1967, il devient copropriétaire d’un voilier et deux ans plus tard, il s’achète un avion et suit des cours de pilotage. Il va pouvoir enfin concrétiser ses rêves de voyages et d’aventures. En 1974, huit ans plus tard, il décide de faire le tour du monde et achète un voilier. Mais il tombe malade dès le début du voyage. Il s’installe alors aux iles Marquises. Il achète un petit avion et fait de celui-ci un taxi pour aider la population locale. Deux ans plus tard, touché par la maladie, il doit retourner à Bruxelles faire des examens médicaux, mais rejoint toujours l’ile de Hiva-Oa, malgré un climat défavorable à sa santé. En 1977, il revient à la chanson et enregistre un dernier disque. Il repart aux Marquises et meurt à Paris en 1978, après s’être battu contre le cancer qui lui rongeait le poumon. C’est donc à force de ténacité et grâce à un formidable talent d’interprète que Jaques Brel, cet ouragan, ce survolté, s’est forgé une place d’or dans le monde de la chanson. Une volonté d’action immense, une détermination sauvage caractérisent cet homme exubérant et pudique qui a forcé l’attention d’un public sévère et a réussi à se faire respecter et aimer de lui. Mais quel est donc le secret du phénomène Brel ? 1 Les risques du métier (André Cayatte), 1967; La bande à Bonnot (Philippe Fourastier), 1968; Mon oncle Benjamin (Edouard Molinaro), 1969; Mont-Dragon (Jean Valère), 1970 ; Les Assassins de l’ordre (Marcel Carné), 1971; L’Aventure c’est l’aventure (Claude Lelouch), 1972; Le Bar de la Fourche (Alain Levent), 1972 ; L’Emmerdeur (Edouard Molinaro), 1972. 07 L’artiste Pol Vandromme dit en parlant de Jacques Brel : « Brel a l’instinct du poète, il n’en a pas les moyens […] Il fait des chansonnettes, parce que le poème chez lui reste à l’état d’ébauche » (P. Vandromme, 1977, p. 41). Les textes qu’il écrit sont accessibles, ses mots sont limpides et sa syntaxe, simple. « Un débutant en langue française peut vite comprendre son style » (O. Todd, 1984, p. 141). Brel lui-même ne se définit pas comme un poète, qui se cache derrière son œuvre, mais comme un chanteur, un homme qui s’exhibe devant un micro et un public, propulsé dans les chansons par la musique. C’est donc grâce à cette union fusionnelle entre la mélodie et les textes que Brel, auteur-compositeur-interprète, a percuté les foules. « Brel musicien serait quelconque, poète, il serait moyen ; auteur-compositeur de uploads/Histoire/ brel-1 1 .pdf
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- Publié le Fev 04, 2022
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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