ΒΥΖ^ΝΤΙΟΝ REVUE INTERN/ITION/JLE DES ÊTUDE5 ВуялнТшв5 TOME XII (1937) BRUXELLES

ΒΥΖ^ΝΤΙΟΝ REVUE INTERN/ITION/JLE DES ÊTUDE5 ВуялнТшв5 TOME XII (1937) BRUXELLES SECRÉTARIAT DE LA REVUE 1937 Voyez la TABLE DES MATIÈRES complète du t. XII à la fin du volume Extrait du Rapport de la Commission des Prix de l'Association pour l'Encouragement des Etudes Grecques. (H. Ch. P U E C H et G. M I L L E T ) C) Byzantion a merveilleusement réalisé son programme. Parmi les collabora- teurs de ses premiers volumes, nous en comptons qur^ante de langue fran- çaise, vingt-trois des Balkans et de Grèce, quatorze russes, douze anglais ou américains, sept autrichiens et deux hongrois, six italiens, trois espagnols, trois polonais, un hollandais. Les Byzantinistes allemands s'attachent de préférence à la philologie. La revue de Munich n'attirait pas suffisamment les historiens et les archéologues. Byzantion s'ouvrit plus largement à toutes les disciplines. Certes la philologie, avec ses quarante-neuf articles, se place au premier rang, mais l'histoire et l'archéologie en ont respectivement quarante-huit et quarante-cinq, l'histoire de l'Église seize, les sciences auxiliaires treize, ce qui donne à l'ensemble beau- coup de variété et d'attrait. Aucun des aspects de cette civilisation raffinée et complexe n'échappe au lecteur curieux d'en pénétrer les secrets. Il serait super- flu de rappeler que tous ces articles sont d'excellente qualité. Quelques-uns portent la signature des maîtres les plus respectés : nous avons le dernier de Kondakov, un des derniers d'Uspenskij : d'autres nous révèlent les jeunes ta- lents à qui appartient l'avenir. Il y a dans le nombre de vrais mémoires, étendus et d'une importance décisive. Cinq de ces volumes sont offerts en hommage à des maîtres de notre science, à l'occasion d'un de leurs anniversaires : Kon- dakov, Diehl, Heisenberg, Ramsay et lorga. Us sont dignes des noms illustres inscrits sur la première page. En un temps aussi où la complexité croissante des recherches oblige le Byzantiniste à se consacrer à une seule discipline, Byzantion donne des bul- letins spéciaux, épigraphie, art, droit, musicologie, L stoire ecclésiastique, sigiUographie, papyrologie, folklore. Bulletins régionaux bulletins spéciaux, groupement par régions, groupement par disciplines, tous ensemble donnent au lecteur assidu de Byzantion une image vivante de notre activité scientifique et c'est là un des traits originaux de la jeune revue. (1) V. Revue des Études Grecques, t. XLV (1932), n° 8 210-211, p. LXXV sqq. A WILLIAM HEPBURN BUCKLER GENTILHOMME ARCHÉOLOGUE ÉRUDIT DE GRANDE RACE AMI DES INSCRIPTIONS ET BIENFAITEUR DES LETTRES ETA GEORGINA BUCKLER SAVANTE HUMANISTE ET GRACIEUX ÉCRIVAIN QUI A FAIT REVIVRE DANS SON « ANNE COMNÈNE » LE CHARME DE LA FÉMINITÉ BYZANTINE M ÉCHANGE D'AMBASSADES ENTRE CORDOUE ET BYZANCE AU IXe SIÈCLE Ο Dans son histoire, depuis longtemps classique, des Musul­ mans d'Espagne jusqu'au début du xn e siècle, R. Dozy a été parmi les premiers à signaler l'établissement, à l'époque de l'émirat, puis du califat des Umaiyades de Cordoue, de relations diplomatiques occasionnelles entre cette dy- nastie et les empereurs de Byzance (2). Mais ni le savant hol- landais, ni les historiens plus récents n'ont accordé à ces relations autre chose que de brèves mentions. Dozy a même omis d'indiquer, à propos du plus grand des souverains his- pano-umaiyades, 'Abd ar-Rahmân III an-Nâsir, que celui-ci reçut au cours de son règne (912-961) au moins une ambassade officielle de Constantinople : sur la foi d'anciennes chroniques arabes, des historiens musulmans du xive siècle la rappellent pourtant, sans s'accorder sur sa date exacte (3). Le succes- seur d'an-Nâsir, al-Hakam II (961-976), renoua, on le sait, (1) Cet échange d'ambassades a fait l'objet, de la part de l'auteur du présent article, d'une communication à l'Académie des Inscrip- tions et Belles-Lettres de l'Institut de France (séance du 27 mars 1936). Les textes nouveaux qui le concernent ont été, d'autre part, présentés à la séance de l'Institut d'Études Orientales de l'Université d'Alger tenue le 19 novembre 1935, à l'occasion du séjour de M. le Professeur Henri Grégoire, directeur de Byzantion,vemi recevoir le diplôme et les insignes de docteur honoris causa de la Faculté des Lettres de cette ville. — Je remercie M. H. Grégoire des renseignements qu'il a bien voulu me fournir sur la politique extérieure de Byzance à l'époque envisagée. (2) R. DOZY, Histoire des Musulmans d'Espagne, nouvelle édition revue et mise à jour par E. LÉVI-PROVENÇAL, Leyde, 1932, t.II, p.175. (3) Ainsi IBN 'iDäm,. al-Bayân al-mugrib, t. II, éd. DOZY, p. 229, 231, 246-247, 248 ; trad. FAGNAN, p. 353, 357, 382, 383 ; IBN HALDÛN, Kitâb al-'ibar, éd. de Bulâk, t. IV, p. 142. 2 E. LÉVl-PROVENÇAt au moins une fois ces relations, quand il envoya à Nicéphore Phocas une deputation chargée de ramener en Espagne un spécialiste du travail de la mosaïque (arabe fusaifisä' = ψήψωσις), pour diriger la décoration des parties nouvelles qu'on édifiait alors dans la grande-mosquée cordouane (x). Et l'on a souligné avec raison que l'influence indéniable que Byzance et ses maîtres d'ceuvre exercèrent sur l'or- donnance décorative des monuments de la capitale es- pagnole au xe siècle n'est sans doute point à séparer des rap- ports politiques qui purent s'étabUr ou se continuer dans le même temps entre les deux empires (2). Ces relations, on le conçoit, ne purent toutefois qu'être assez lâches et assez espacées. Par la force des choses, Cor- doue califienne s'intéressa toujours plus à l'Occident qu'à l'Orient de l'Europe. On n'oublie pas, bien sûr, que les Umai- yades d'Espagne étaient d'ascendance syrienne, donc orienta- le, que cette origine constituait pour eux un titre de noblesse certain, dont ils savaient d'ailleurs se prévaloir à l'occasion. Mais le destin de leur ancienne patrie et les conflits qui al- laient opposer les souverains musulmans de la dynastie usurpatrice, les 'Abbâsides, aux empereurs chrétiens de Cons- tantinople» n'eurent de bonne heure sur la politique person- nelle des monarques andalous que des incidences à peine perceptibles. Le temps et la distance émoussèrent peu à peu l'animosité traditionnelle des Umaiyades d'Espagne à l'égard des califes de Bagdad. La Syrie fut de moins en moins à leurs yeux un « paradis perdu » : ils régnaient maintenant sur une terre aussi privilégiée, aussi riche, aussi féconde, d'une nature non moins variée et harmonieuse. Il semble bien qu'en dehors des préoccupations fréquentes que leur cau- sèrent dans leur propre royaume les rébellions mozarabes et les visées de reconquête des principautés chrétiennes du Nord de la Péninsule ibérique, le péril étranger contre lequel les princes cordouans eurent à faire face ne fut jamais un péril 'abbâside, mais une menace bien plus directe et bien plus grave : celle des Fâtimides et de leurs puissants (1) Cf. en particulier E. LÉVI-PROVENÇAL, L'Espagne musulmane au Xe siècle, institutions et vie sociale, Paris, 1932, p. 217. (2) Cf. G. MAAÇAIS, Manuel d'art musulman : L'architecture {Tuni- sie, Algérie, Maroc, Espagne, Sicile), Paris, 1926, t. I, p. 208. CORÖÖUE ET BYZANCE AÜ IX e SIÈCLE 3 vassaux de l'Afrique du Nord toute proche. De son côté, la fortune politique de Byzance, à l'autre extrémité de la Médi- terranée, ne pouvait que demeurer assez indifférente aux Umaiyades d'Espagne. Il n'en fut pas de même de la civi- lisation byzantine vis-à-vis de la culture hispanique : elle a sans doute, de même que la civilisation de l'Irak des Abbâ- sides, imprégné plus profondément qu'on le soupçonnait na- guère encore, la société hispano-musulmane du ixe et du x e siècles, peu à peu devenue moins fidèlement attachée à une tradition syrienne, que rien, sauf le culte du souvenir, ne pouvait plus entretenir ou raviver. Quoi qu'il en soit, ces rapports officiels, aussi distendus qu'ils semblent avoir été entre Cordoue musulmane et By- zance, et en dépit de la rareté des textes originaux qui les concernent, mériteraient qu'on leur consacrât une étude exhaustive. A cette étude, les pages qui vont suivre pour- ront servir de contribution. Deux passages de la précieuse compilation d'al-Makkarî sur l'Espagne musulmane (*) étaient jusqu'ici les seuls à nous renseigner sur la venue à Cordoue, au cours de l'année 225 de l'hégire ( = 839-40 J.-C), d'une ambassade envoyée par l'empereur de la dynastie amorienne Théophile à l'émir umaiyade espagnol cAbd ar-Rahmân II, dont le règne se place entre 822 et 852, et sur la deputation que ce prince musulman fit en retour partir la même année pour Constan- tinople. Les indications fournies à ce sujet par al-Makkarî ne sont d'ailleurs pas demeurées inaperçues (a), mais leur (1) Analectes sur l'histoire et la littérature des Arabes d'Espagne, éd. R. DOZY, G. DUGAT, L. KREHL et W. WRIGHT, Leyde, 1855-1860, t. I, p. 223, 631 suiv. (récit du chroniqueur Ibn Haiyân (xie siècle) à propos de l'ambassadeur al-Gazâl). (2) Cf. déjà DOZY, Recherches sur l'histoire et la littérature de l'Es- pagne pendant le moyen âge, 3 e éd. Paris-Leyde, 1881, t. I, p. 269 ; A. A. VASILIEV, Byzance et les Arabes, t.' I, La dynastie d'Amorium, éd. française de H. GRÉGOIRE et M. CANARD, Bruxelles, 1935, p. 177-187 ; en dernier lieu, Ch. DIEHL et G. MARÇAIS, Le monde oriental de 395 à 1081, t. VII de l'Histoire du Moyen âge de la col- lection G. uploads/Histoire/ byzantion-tome-12-pdf.pdf

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  • Publié le Mar 05, 2022
  • Catégorie History / Histoire
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