On conçoit que la division de cet ordre en huit langues ou nations avec chefs,
On conçoit que la division de cet ordre en huit langues ou nations avec chefs, piliers ou baillis conventuels, subdivisées en grands prieurés ou bailliages capitulaires comprenant eux-mêmes des commanderies, ne s'établit qu'avec le temps. On peut se borner à indiquer ici que le chef de l'ordre, appelé maître et plus tard seulement grand maître, prit parfois le titre de maître de l'Hôpital à Acre et que les supérieurs des maisons du continent portaient, en général, ceux de précepteur ou commandeur et souvent aussi de maître. Il n'y eut pas en Syrie moins de douze commanderies. Du riche trésor que l'ordre a possédé, il ne subsiste plus à Malte qu'une partie dans l'église conventuelle de Saint- Jean. Au contraire, ses archives sont conservées à La Valette à peu près intactes et remontent au XIIe siècle; celles de la langue de France se retrouvent dans les divers dépôts français; mais ailleurs elles ont été en général, jusqu'à présent, difficilement abordables. Il y eut aussi, dès l'origine, de nombreuses maisons d'hospitalières, dites chevalières de Saint-Jean; une de ces maisons existe encore à Malte. Cet ordre, qui resta toujours essentiellement français par le nombre de ses chevaliers et de ses grands maîtres, a été mêlé pendant plus de quatre siècles à tous les événements qui agitèrent le Levant. Il prit une prodigieuse extension. Cependant il eut à lutter, dès son origine, en même temps que contre les Sarrasins, contre le patriarche de Jérusalem et les évêques de Palestine, jaloux de ses privilèges, et l'on a dit, d'autre part, que les querelles des Hospitaliers avec lesTempliers ont perdu la cause de la Terre sainte. La papauté les favorisait en effet à ce point que, en 1143, Calixte II plaça sous leur surveillance à Jérusalem l'hospice des Teutoniques. L'ordre, recevant sans cesse des donations, devint fort riche; deux mille pauvres étaient secourus chaque jour par lui à Jérusalem. Comprenant plusieurs centaines de chevaliers, il entretenait encore des troupes de mercenaires ou turcoples. Dès le XIIIe siècle, les établissements de l'hôpital se multiplièrent dans la chrétienté. En France , le prieuré de Saint-Gilles (Gard) existait déjà dans les premières années du XIIe siècle. Le grand prieuré de Praguedate de 1159. Aussi ne peut-on s'étonner de voir au XIIe siècle se répandre, sous le titre de miracles, des récits légendaires sur les origines de l'Hôpital. La suppression de l'ordre des Templiers, dont les hospitaliers héritèrent en 1313, accrut encore l'importance de leur rôle. De Jérusalem à Malte En 1187, à la prise de Jérusalem, ils s'étaient réfugiés dans leur place forte de Margat, bâtie sur le promontoire au Sud de Lattakieh ; mais, dès 1191, ils s'établissaient à Acre, qui venait d'être reprise, et la défendirent pendant juste un siècle jusqu'en 1291, année où les Sarrasins achevèrent la conquête de la Terre sainte, que les hospitaliers quittèrent ainsi les derniers. Jean de Villiers était alors leur grand maître. Après un séjour de peu de durée dans l'île de Chypre, à Limisso (Limassol ), ils occupèrent l'île de Rhodes, dont le grand maître, Foulques de Villaret, s'empara le 15 août 1310 ; ils se qualifièrent alors de chevaliers de Rhodes, titre nouveau qui fut confirmé par Clément V, mais tout en conservant leur titre ancien. L'ordre, souverain dans l'île, battit monnaie et traversa une brillante période jusqu'à la prise de Rhodes, le 22 décembre 1522, par Soliman le Magnifique, plus heureux que Mohammed II en 1480. Philippe de Villiers de L'Isle-Adam avait soutenu contre les Ottomans un siège de six mois; il se transporta successivement à Candie (Crète), à Messine, à Baies, à Viterbe , puis enfin, le 26 octobre 1530, à Malte , cédée aux hospitaliers par Charles-Quint. L'Ordre depuis le Moyen Âge. Les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, retirés dans l'île de Malte en 1530, prirent le nom de cette résidence à partir de cette époque et furent généralement désignés sous celui de chevaliers de Malte. Ils s'y maintinrent, non sans avoir à soutenir de nombreuses luttes, pendant plusieurs siècles. Les chevaliers de Malte s'attachèrent tout d'abord à combattre les Ottomans. Le grand maître La Valette défendit ainsi victorieusement son domaine contre les attaques des flottes deSoliman le Magnifique (1565) et fonda la ville qui porte son nom qui se substitua à l'ancienne capitale, Citta Vechia, située à l'intérieur (1566). Ces mêmes chevaliers firent la police de la Méditerranée en luttant sans relâche contre les pirates barbaresques . L'ordre de Malte s'éleva bientôt jusqu'à l'état de puissance souveraine, et ce caractère souverain était reconnu par toutes les puissances à ce point qu'il était admis, dans les cours d'Europe, qu'à l'exception des têtes couronnées, aucun prince ne pouvait contester le pas au grand maître de Malte. Tous les pavillons rendaient les honneurs à celui de l'ordre qui n'était tenu, lui-même, à aucun salut, ainsi que l'avait décidé Louis XIV, dans une contestation qui s'était élevée entre des commandants français et des chevaliers. L'ordre entretenait des ambassadeurs à Rome, à Paris, à Vienne et à Madrid. Un bref de Clément VII, du 15 janvier 1524, donna au grand maître le droit d'occuper la première place à la droite du trône lorsque les souverains pontifes tenaient chapitre. C'est à partir de Révolution française, que l'ordre de Malte commença à perdre ses droits et ses privilèges. En 1791, l'Assemblée nationale, considérant l'ordre de Malte comme un souverain étranger, décréta que les biens qu'il possédait en France seraient soumis à toutes les charges fiscales imposées aux propriétaires nationaux, mais un autre décret du 19 septembre 1792, supprimant les ordres monastiques et confisquant leurs biens, lui fut appliqué. En 1798, lors de l'expédition d'Égypte, le général Bonaparte se fit livrer Malte, moyennant une pension payée au grand maître de l'ordre, Hompesch, qui se retira àTrieste et abdiqua peu de temps après, en faveur de l'empereur de Russie, Paul ler, qui fut reconnu grand maître le 27 octobre 1798 ( La Russie au XVIIIe siècle); Alexandre, qui lui succéda à l'empire, refusa la grande maîtrise. Mais, après un siège de deux ans, les Anglais réussirent à s'emparer de l'île (8 septembre 1800). En 1802, le traité d'Amiens stipula que l'île de Malte serait rendue à l'ordre, mais cette stipulation ne fut pas mise à exécution. Les Anglais se virent reconnaître leur souveraineté sur Malte par le traité de Paris (1814). Ils ne s'en dessaisiront qu'en1964, date de l'indépendance de Malte (21 septembre). Jean Tommasi, nommé en 1802 et mort en 1805 fut le dernier grand maître de l'ordre de Malte d'une série ininterrompue depuis le XIe siècle; ses successeurs n'eurent, au cours des décennies suivantes, que le titre de lieutenants du magistère. Le pape Léon XII transféra le siège de l'ordre dans les États romains le 12 avril 1827et Grégoire XVI l'installa définitivement à Rome en 1831. Après cette date, les royaumes lombardo- vénitien, des Deux-Siciles , de Prusse , les duchés de Parme, de Modène et de Lucques, reconnurent et rétablirent l'ordre de Malte dont les membres furent divisés en profès ou chevaliers de justice qui doivent justifier de huit quartiers de noblesse, en chevaliers d'honneur ou de dévotion qui font les mêmes preuves, et en chevaliers de grâce magistrale qui ne font pas de preuves; puis viennent les chapelains conventuels, les servants d'armes, prêtres, frères d'obédience et donats. Quatre dames, dont l'ex-impératrice Eugénie, faisaient partie de l'ordre. Le 29 mars 1879, la dignité de grand maître fut rétablie, en faveur d'un gentilhomme tyrolien , le F. Giovanni-Battista Ceschi di Santa Croce, qui était lieutenant du magistère depuis 1872. L'Autriche envoya un ambassadeur à ce grand maître et la Russie , l'Angleterre et l'Allemagne traitèrent avec lui sur le même pied qu'avec les souverains. L'ordre fut convoqué, avec toutes les autres puissances, à la conférence de Genève. Mais déjà, ayant perdu son caractère militaire, et son assise territoriale de Malte, il avait perdu aussi tout poids politique véritable. Au XIXe siècle, le cardinal Lavigerie eut la pensée de rendre l'Ordre de Malte à la vie militaire en l'employant en Afrique pour la lutte contre l'esclavage, mais ce projet n'eut pas de suite. Les chevaliers de Malte existent toujours. Le but de l'ordre est aujourd'hui exclusivement humanitaire. Sa direction spirituelle est exercée par le grand pénitencier de l'Église romaine. Le ruban de Malte est noir.( E.-D. Grand. / M. Barroux / H. Vast./ H. Gourdon de Genouillac. / A.-M. B. / B. / H. G.). L'Ordre est toujours officiellement souverain : il peut donc émettre des timbres, battre monnaie, fair passeports, avoir des ambassadeurs. Mais c'est une souveraineté sans territoire et une souveraine limitée : l'ordre n'est pas indépendant du Vatican! L'Ordre est toujours officiellement militaire, même s'il n'a plus d'armée! L'Ordre de Malte est toujour catholique : le grand maître a rang de cardinal. L'Ordre est avant tout hospitalier : cette fonction est aujourd'hui bien réelle et fait de l'Ordre de Malte le plus ancien organisme humanitaire : en 1999, il son 900e anniversaire. L'Ordre de Malte, c'est en fait la "Croix Rouge" catholique. La fête de l'Ordre de Malte a lieu le jour uploads/Histoire/ chevalires-de-malte-suite.pdf
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- Publié le Mar 02, 2021
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