de l’Université Saint-Joseph Mélanges Université Saint-Joseph – Dar el-Machreq
de l’Université Saint-Joseph Mélanges Université Saint-Joseph – Dar el-Machreq Beyrouth – Liban Volume LXII – 2009 Mélanges de l’Université Saint-Joseph Volume LXII – 2009 Les Mélanges de l’Université Saint-Joseph Cent ans au service de la science 1906-2006 I Les Fondateurs Actes de la table ronde internationale tenue à Beyrouth le 8 décembre 2006 II La Guerre juste dans le Proche-Orient ancien et médiéval Approches historique, philosophique et juridique Actes du colloque international tenu à Beyrouth les 29 et 30 mai 2006 Introduction Emma Gannagé et May Semaan Seigneurie 9 Les Fondateurs Actes de la table ronde internationale tenue à Beyrouth le 8 décembre 2006 Contribution des jésuites aux études orientales dans les Mélanges de l’Université Saint-Joseph Camille Hechaimé s.j. 23 Les jésuites pionniers de la préhistoire libanaise Maya Haïdar-Boustani 35 De l’érudition à l’archéologie moderne au Proche-Orient Le Révérend Père Sébastien Ronzevalle s.j. (1865-1937) Caroline Biro 63 Les antiquités de Deir el-Qalaa (Liban) dans les archives du Père Sébastien Ronzevalle Julien Aliquot 75 L’épigraphie gréco-latine dans les Mélanges de l’Université Saint-Joseph Autour des RR. PP. L. Jalabert et R. Mouterde s.j. Frédéric Alpi 129 Sur les pas de Renan… La christianisation des temples païens dans l’arrière-pays de Byblos Lévon Nordiguian 149 Mélanges de l’Université Saint-Joseph Volume LXII – 2009 La Guerre juste dans le Proche-Orient ancien médiéval Approches historique, philosophique et juridique Actes du colloque international tenu à Beyrouth les 29 et 30 mai 2006 Combattre pour son dieu Aspects religieux de la guerre dans la haute Antiquité proche-orientale Bertrand Lafont 193 « Kamosh me dit : “Va, prends Nebo à Israël” ». Réflexions sur l’idée de guerre sainte dans la Bible et chez les peuples du Levant dans l’Antiquité Françoise Briquel Chatonnet 217 Légitimer la guerre à Byzance Jean-Claude Cheynet 233 Ascétisme et jihād Christian Décobert 253 The Early Kharijites and their Understanding of Jihād Nelly Lahoud 283 Jihād : Between Law, Fact and Orientalism Sherman A. Jackson 307 « Le paradis à l’ombre des sabres » Discours sur le ğihād à l’époque de Saladin Anne-Marie Eddé 325 Le commentaire par Averroès du chapitre 9 du livre X de l’Éthique à Nicomaque : pédagogie de la contrainte, habitudes et lois Maroun Aouad et Frédérique Woerther 353 Le martyre et le jihād dans la pensée islamique moderne Maher Charif 381 Le discours salafiste jihadiste : du jihād considéré comme guerre légitime à la lutte contre la mécréance mondiale (en arabe) Radwan el Sayyed 397 Julien Aliquot, CNRS, UMR 5189, Histoire et sources des mondes antiques (Hisoma), Maison de l’Orient et de la Méditerranée, 5/7 rue Raulin, F-69635, Lyon, Cedex 07, France. julien.aliquot@yahoo.fr Frédéric Alpi, Institut Français du Proche-Orient, Archéologie et histoire de l’antiquité, B.P. 11-1424 Beyrouth, Liban. frederic.alpi@gmail.com Maroun Aouad, UPR 76 – Centre Jean Pépin, CNRS, 7 rue Guy-Môquet, B.P. 8, F. 94801 Villejuif Cedex, France. aouad@vjf.cnrs.fr Caroline Biro, Musée du Louvre, Département des Antiquités Egyptiennes, 75058 Paris Cedex 01, France. Maya Haïdar-Boustani, Musée de Préhistoire Libanaise, Faculté des lettres et des sciences humaines, Université Saint-Joseph, rue de l’Université Saint-Joseph, B. P. : 17-5208 Mar Mikhaël - Beyrouth 1104 2020, Liban. maya.boustani@usj.edu.lb Françoise Briquel-Chatonnet, UMR 8167 – Orient & Méditerranée – Mondes sémitiques, CNRS, 27 rue Paul Bert, 94204 Ivry sur Seine Cedex, France. francoise.briquel-chatonnet@ivry.cnrs.fr Maher Charif, Institut Français du Proche-Orient, Études arabes, médiévales et modernes, Abou Roumaneh : 11, rue Chukri Al-Assali, BP 344, Damas, Syrie. m.charif@ifporient.org Jean-Claude Cheynet, Université Paris IV – Sorbonne ; Institut universitaire de France ; UMR 8167 – Orient & Méditerranée, Centre d’Histoire et Civilisation de Byzance, 52 rue du Cardinal Lemoine, F-75005 Paris, France. jean-claude.cheynet@college-de-france.fr Christian Décobert, CNRS – LEM, 7 rue Guy Môquet, BP 8, 94801 Villejuif Cedex, France. decobert@vjf.cnrs.fr Auteurs Anne-Marie Eddé, CNRS – IRHT, Section arabe, 52 rue du Cardinal Lemoine, 75005 Paris, France. am.edde@irht.cnrs.fr Sherman Jackson, University of Michigan, Department of Near Eastern Studies, 2068 Frieze Building, Ann Arbor, MI 48109-1285, USA. sajackso@umich.edu Bertrand Lafont, CNRS – Archéologies et Sciences de l’Antiquité (UMR 7041), Maison René Ginouvès Archéologie et Ethnologie, Casier 17, 21 allée de l’Université, F-92023 Nanterre Cedex, France. bertrand.lafont@mae.u-paris10.fr Nelly Lahoud, Combating Terrorism Center (CTC) in the Department of Social Sciences, U.S. Military Academy at West Point, Lincoln Hall, Westpoint, NY 10996. nellylahoud@gmail.com Lévon Nordiguian, Musée de Préhistoire Libanaise, Faculté des lettres et des sciences humaines, Université Saint-Joseph, rue de l’Université Saint-Joseph, B. P :17-5208 Mar Mikhaël - Beyrouth 1104 2020, Liban. lnordiguian@usj.edu.lb Radwan El Sayyed, Professeur d’études Islamiques, Université Libanaise, Beyrouth. ijtihad@maktoob.com Frédérique Woerther, UPR 76 – Centre Jean Pépin, CNRS, 7 rue Guy-Môquet, B.P. 8, F. 94801 Villejuif Cedex, France. woerther@vjf.cnrs.fr La Guerre juste dans le Proche-Orient ancien médiéval : approches historique, philosophique et juridique Actes du colloque international tenu à Beyrouth les 29 et 30 mai 2006 Légitimer la guerre à Byzance Jean-Claude Cheynet L’Empire byzantin continue sans rupture l’Empire romain et hérite donc de ses structures politiques et de son cadre mental. Il est difficile de donner une date de naissance précise à l’époque byzantine. Plusieurs réponses sont possibles : la première remonte au temps de Constantin, quand l’empereur fonde Constantinople, par exemple, une deuxième époque, choisie par certains historiens de l’art, est celle de Justinien, tandis que plusieurs historiens optent pour le viie siècle et le règne d’Héraclius qui voient les structures de l’Empire largement modifiées, à la suite de la perte de ses plus riches provinces en Orient, tandis que les Balkans ainsi que l’Italie étaient submergés par les envahisseurs avars, slaves et lombards, pour ne citer que les principaux. La première réponse me paraît la plus justifiée, car la conversion de Constantin change les rapports que les chrétiens entretenaient avec les institutions impériales, au premier rang desquelles figure l’armée. La fondation de Constantinople assure à terme une capitale à la partie orientale de l’Empire romain. Durant plus d’un millénaire, l’Empire affronta de nombreux envahisseurs, les peuples germaniques, les Slaves, puis les Arabes, les Bulgares, et toutes sortes de peuples turcs, dont finalement les Seldjoukides et les Ottomans, qui devaient mettre fin à son existence en 1453. Les Byzantins furent donc le plus souvent en posture défensive, mais au xe siècle et au début du siècle suivant, ils connurent une phase d’expansion. L’armée byzantine fut presque en permanence engagée, car rares furent les années de paix. Cette armée est héritière des traditions romaines : un entraînement aux manœuvres les plus complexes, un armement toujours adapté aux adversaires, fût-ce au prix d’un décalage dans le temps et enfin un instrument plutôt fidèle à l’État et au souverain. À l’époque romaine, cette loyauté se traduisait par des sacrifices au génie de Rome et aux dieux de la cité. Cet attachement des militaires à la religion traditionnelle heurtait les chrétiens qui recommandaient à leurs coreligionnaires de ne pas s’engager. La fidélité aux enseignes, condition d’une bonne cohésion de la troupe, semblait suspecte d’idolâtrie. Après la conversion de Constantin, la présence de chrétiens dans l’armée se posait sous un angle nouveau, puisque les armées combattaient Jean-Claude Cheynet Mélanges de l’Université Saint-Joseph 62 (2009) 234 sous le signe de la croix, sans les anciens sacrifices. La loyauté à l’empereur était compatible avec l’adhésion au christianisme. Mais il restait à résoudre la question de la légitimité de la violence, puisque les chrétiens des premiers siècles étaient hostiles à tout ce qui conduisait à tuer. L’interdiction de tuer englobait alors aussi les condamnations à mort prononcées par les magistrats, ou les actions militaires entraînant la mort des ennemis. Dès le ive siècle, des débats se sont élevés sur cette question de la légitimité de la violence militaire, plaçant les empereurs chrétiens et leurs soldats devant un dilemme. L’État romain devenu celui du peuple chrétien devait défendre ses sujets. Pouvait-on justifier le meurtre pour protéger les frontières et les populations ? La guerre devait-elle être seulement défensive ou l’offensive pouvait-elle se justifier aussi ? Le pragmatisme l’emporta, mais il fallut construire, à propos de la guerre, des théories combinant le respect des préceptes chrétiens avec les conditions nécessaires à la survie du peuple élu de Dieu. Surmonter le pacifisme chrétien1 Les Évangiles condamnent clairement non seulement le meurtre, mais plus largement la violence militaire. Dans l’Évangile selon saint Matthieu, le Christ, au moment de son arrestation, interdit à ses disciples de recourir à l’épée pour le défendre : « Remets ton épée à sa place : tous ceux qui se serviront de l’épée, périront par l’épée » (Mt 26 : 52). Le geste du Christ arrêtant Pierre, prêt à tirer le glaive pour le protéger, semble condamner le meurtre, même en légitime défense. Dans le Décalogue, l’interdiction de tuer vient en premier lieu dans la loi de Moïse. Celle-ci toutefois ne semble pas contradictoire avec les guerres menées pour la défense du peuple juif, guerres parfois offensives – ainsi, lorsque Josué s’empare de la Terre Sainte que Dieu lui-même a donnée à son peuple. La Bible offre donc des justifications possibles à toutes les attitudes ouvertes aux chrétiens, du pacifisme le plus résolu à la guerre de conquête. On voit bien que le choix se fait en fonction uploads/Histoire/ cheynet-j-cl-legitimer-la-guerre-a-byzance-pdf.pdf
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- Publié le Mar 22, 2021
- Catégorie History / Histoire
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