Isabelle Wlodarczyk Christine Richard Manu Boisteau Des mots pour réfléchir som
Isabelle Wlodarczyk Christine Richard Manu Boisteau Des mots pour réfléchir sommaire Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 1. Le Père Fouettard et autres croquemitaines. . . . . . . . . . . . . . . . . 8 2. Chiron, le gentil Centaure. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 3. L ’ogresse de Hansel et Gretel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 4. Les géants patagons. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 5. La Belle et la Bête. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 6. Le monstre de foire de la Bartholomew Fair. . . . . . . . . . . . . . . 28 7. Le monstre sacré. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 8. Nessie, le monstre du loch Ness . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 9. Le monstre de Frankenstein. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 10. Godzilla, le monstre de l’atome. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 11. Le dragon de saint Georges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 12. Le docteur Jekyll et Mr Hyde. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 13. Lucy Westenra, la créature de Dracula. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 5 6 La définition du monstre change au fil des époques. Faisons un petit voyage dans le temps : Dans l’Antiquité Chez les Grecs, le mot « monstre » n’existait pas encore. Pourtant, le monde des anciens regorge de monstres : le Cyclope, le Minotaure, ou l’Hydre de Lerne sont les plus connus. Ce sont des créatures fantastiques que les héros combattent. Les Grecs les admirent. Mais les anciens savent aussi que les monstres sont des êtres fictifs. Les monstres sont des histoires pour les enfants : « raconter des monstres » est une expression pour dire affabuler ! À l’époque des chevaliers Le mot « monstre » apparaît au Moyen Âge. Il vient du latin monstrum qui veut dire « une chose incroyable ». Les monstres sont des signes que Dieu envoie aux hommes et que l’homme tente péniblement de déchiffrer. Au temps de François Ier À la Renaissance, les hommes découvrent le monde et s’étonnent de toutes les choses nouvelles qu’ils voient pour la première fois. Des espèces d’animaux inconnues, des phé nomènes météorologiques étranges, mais aussi des hommes dont le corps est déformé ou hors norme. Ce sont des monstres, des prodiges comme les femmes à barbe, les femmes-troncs, les nains, les géants, les lilliputiens... Certains deviennent des monstres de foire exhibés dans des spectacles populaires jusqu’au milieu du xxe siècle. Au siècle de Louis XIV Les hommes commencent à parler de monstres au sens où nous l’entendons aujourd’hui : des créatures monstrueuses, affreuses. Du coup, les criminels deviennent à leur tour des monstres. Dans sa tragédie Britannicus, Racine utilise ce mot pour parler d’un homme horrible, un empereur romain sangui naire, Néron : « J’avoue que je ne m’étais pas formé l’idée d’un bon homme en la personne de Néron. Je l’ai toujours regardé comme un monstre. » Au temps de Zola et de l’amour de la science Au début du xixe siècle naît une nouvelle science qui étudie les malformations congénitales : la tératologie. Cette science a par exemple permis de mieux comprendre le développement de l’embryon. Aujourd’hui Au xxe siècle, Jean Cocteau forge l’expression « monstre sacré ». Il désignait ainsi la performance de ses acteurs dans ses films. Cette expression est restée. On l’utilise encore aujourd’hui pour parler des grands noms de la scène comme la tragédienne Sarah Bernhardt ou l’acteur de cinéma Jean-Paul Belmondo. On continue à considérer comme des monstres les hommes dif férents de nous. À la fin du xixe siècle et au début du xxe siècle, les expositions coloniales présentaient des « zoos humains ». On exhibait les indigènes des colonies aux yeux du public blanc. Cette pratique existe encore aujourd’hui. Les touristes peuvent voir des femmes Kayan dites « femmes-girafes » dans un zoo humain à côté de Bangkok en Thaïlande. Mais le monstre n’est plus forcément méchant. Depuis quelques années, dans la littérature et les dessins animés, les monstres (par exemple Totoro dans Mon voisin Totoro de Hayao Miyazaki) sont des alliés des enfants, des créatures bienfaisantes. Dans Monstres et Compagnie, les monstres tremblent devant les bambins. Terrible revanche du marmot sur le Mormô, une vilaine créature qui enlevait les enfants dans l’Antiquité ! 7 Introduction 8 9 Connais-tu le Père Fouettard ? Chaque année, il rend visite aux enfants dans la nuit du 5 au 6 décembre. Il se grime le visage de noir, hérisse sa grande barbe noire, se drape dans un manteau tout aussi noir et entre dans les maisons des garnements pendant qu’ils dorment. Les bambins sont réveillés au son des cloches qu’il traîne derrière lui et au bruit du fouet qui claque sur le sol quand il marche. Car le Père Fouettard vient pour les terroriser et les punir s’ils n’ont pas été sages pendant l’année. Si tu essaies de soulever son chapeau, tu y trouveras des cornes, et si tu regardes sous son manteau, tu verras qu’il a une queue, comme le diable. Cet affreux personnage accompagne saint Nicolas dans sa distribution de cadeaux. Sauf qu’au lieu d’apporter de jolis cadeaux aux enfants sages qui lui présentent leurs souliers, le Père Fouettard apporte aux enfants désobéissants d’étranges présents : de la moutarde pour leur piquer le nez ou des oignons pour les faire pleurer. Parfois, il ramène même du charbon, mais on ne sait pas pourquoi. Il fouette les plus désobéissants. Dans certaines régions, on dit même que le Père Fouettard enlève les enfants la nuit ! Il les emporte dans sa grande besace et on ne les revoit plus. Le Père Fouettard est apparu au xviie siècle en Alsace. C’est un croquemitaine, un de ces monstres qui croquent les enfants et dont on a peur le soir en s’endormant. Il existe d’autres croquemitaines, qui depuis des siècles dévorent les enfants ou les enlèvent loin de chez eux. Ils portent des noms invraisemblables : le Mormô, qui mordait les marmots dans l’Antiquité grecque et que les nourrices évoquaient malicieusement pour calmer les chenapans, le grand Lustukru, transformé en sachet de pâtes avec le temps et par le marketing, le Craqueuhle avec ses énormes mâchoires, ses dents de loup et sa barbe en broussaille, le Babau, que personne n’a jamais vu et qui rôde dans les vieux villages du sud de la France. Ils ressemblent à un loup, à une sorcière, parfois à un ogre, plus rarement à un nain. Enfin, c’est ce que disent les parents. Car le croquemitaine est une invention des adultes pour faire peur aux enfants. Le Père Fouettard et autres croquemitaines Dans tous les pays, dans toutes les régions du monde, les parents appellent le croquemitaine quand ils sont débordés. Si tu ne manges pas ta soupe, il y a des chances pour qu’un croquemitaine vienne te dévorer, si tu te penches trop près d’un puits, un croquemitaine viendra t’enlever. Il en existe des milliers certainement. C’est un moyen pour les parents uploads/Histoire/ christine-richard-et-isabelle-wlodarczyk-histoires-de-monstres-pour-reflechir-extraits.pdf
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- Publié le Dec 30, 2022
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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