Cours PCN : »Patrimoine culturel et naturel : histoire et théories ». Dr Youcef

Cours PCN : »Patrimoine culturel et naturel : histoire et théories ». Dr Youcef CHENNAOUI. Cours de Base : «Patrimoine culturel et naturel : Histoire et théories ». Chargé de Programme : Dr Youcef CHENNAOUI Maître de conférences, classe A- Chercheur à l’ENSA (ex EPAU) d’Alger. Séance N° 10 La stratégie de mise en valeur du patrimoine culturel au sein de l’optique du SDAT ( Schéma Directeur d’Aménagement Touristique). Le cas des pôles d’excellence. Contenu du Cours : o Introduction : L'enjeu touristique du patrimoine et ses retombées économiques o le contenu du concept de « pôle » touristique relatif au potentiel patrimonial. o Les stratégies de développement du tourisme culturel adoptées pour les pôles d’excellences nationaux. L'enjeu touristique du patrimoine et ses retombées économiques Bien qu'une relation existe entre le patrimoine et le tourisme, celle-ci n'est pas aussi claire et aussi simple qu'il peut paraître. Elle est au contraire complexe voire même contradictoire. Et bien qu'il y ait eu plusieurs formes de tourisme depuis l'Antiquité, c'est en 1816, en France que le concept moderne de tourisme est né, lorsque Alexandre Laborde, ministre de l'intérieur, publie la liste des monuments inventoriés1. Le tourisme est donc le résultat de la vulgarisation du concept du patrimoine. Mais ce n'est pas encore une vulgarisation totale puisque tout d'abord c'est le public instruit qui commence à s'intéresser à un patrimoine protégé pour l'intérêt général. On assiste dès lors à la création des « sociétés savantes » s'intéressant à l'étude et à la préservation du patrimoine. Ce phénomène va continuer à prendre de l'ampleur jusqu'à l'apparition de la notion de vacances, période pendant laquelle les gens en profitent pour visiter les monuments historiques. C'est ainsi que l'idée du tourisme, qu'on qualifiera plus tard par « culturel », commence à prendre forme, elle constitue aussi en quelque sorte une « consommation » patrimoniale. Existe-t-il alors une certaine contradiction entre le tourisme et le patrimoine ? Le problème serait donc d'examiner combien la « mise en tourisme du patrimoine » est conciliable avec la notion de valorisation de ce dernier. La mise en tourisme du patrimoine et la valorisation du patrimoine dans une perspective touristique sont en effet deux démarches différentes l'une de l'autre. Alors que la première consiste à placer l'objectif touristique et économique en avant, la deuxième au contraire, met l'accent sur le patrimoine et sa dimension culturelle. En France, ces deux démarches sont souvent distinctes l'une de l'autre et se traduisent au niveau de la commune, lors de l’élaboration des projets, par des approches différentes. Alors 1 AUDRERIE, (D), Questions sur le patrimoine, Confluences, Mayennes, 2003. Cours PCN : »Patrimoine culturel et naturel : histoire et théories ». Dr Youcef CHENNAOUI. que la première se réalise souvent avec l'aide des spécialistes du tourisme tels l'Agence Française d'Ingénierie Touristique (AFIT) et la Délégation Régionale du Tourisme (DRT), la seconde s'effectue avec l'appui des spécialistes de la culture comme la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) et la Délégation Interministérielle à l'Aménagement et à la Compétitivité des Territoires (DIACT)2. Mais ces démarches sont-elles réellement distinctes l'une de l'autre ? Il est aussi évident que même en France, quand il s'agit d'une démarche favorisant l'aspect touristique du lieu, le côté culturel y est toujours présent puisqu'il constitue l'une des caractéristiques du patrimoine. Cela renvoie à des questions sur ce qu'on attend de la découverte du patrimoine. Est-ce un agrément, une curiosité ou une recherche de racines ? La réponse est certes difficile. Il y a évidemment de tout cela ajouté à des raisons inexplicables touchant aux rêves et à l'imaginaire, sans toutefois oublier le rôle important que joue le patrimoine en présentant un outil matériel aux sciences humaines et sociales notamment à l'histoire. L'exploration des biens patrimoniaux fournit donc tant à ceux-ci une légitimité qu'aux gens un certain équilibre dont ils ont besoin dans cette période de mondialisation sauvage. Mais aurait-on besoin d'un point de rattachement pour la réflexion historique ? L'homme a en effet besoin d'un point de repère matériel. Il est d'une part poussé par le gain économique, et d'autre part, attiré par un besoin profond de comprendre l'histoire et les théories abstraites en exerçant un empirisme qui faciliterait l'impulsion de la pensée. Dans le cas de monuments, de bâtiments ou d'ensembles de bâtiments, la valeur d'usage direct constitue les revenus obtenus d'un usage direct comme l'habitat et le commerce, etc. Tandis que la valeur d'usage indirect résulte de l'usage du bien par des visiteurs de passage comme les touristes qui profitent de la beauté et de la valeur du lieu. La valeur de non-usage direct quant à elle, c'est la somme des profits obtenue par la mise en valeur du patrimoine, elle peut se manifester par exemple, par des profits résultants de la contribution d'un étranger à la sauvegarde d'un patrimoine qui n'est pas le sien. Enfin, la valeur d'option représente la valeur obtenue par le report de la « consommation » qui peut consister à détruire volontairement le bien pour être remplacé, ou involontairement par la surexploitation touristique. Cet intérêt des touristes pour le patrimoine peut en outre s'affaiblir quand les biens patrimoniaux sont livrés à la destruction ou même à la dégradation. La réutilisation de ces biens présente alors un double avantage. Le fait d'utiliser le monument ou le bâtiment pour d'autres fonctions que la simple visite des touristes, aide aussi bien à l'optimisation de l'utilisation d'investissements du passé, qu'à la préservation de l'histoire du pays. Pour que la protection soit efficace, tout un dispositif est à établir, allant d'une législation adaptée aux conditions locales, à une analyse économique des conséquences du classement, en passant par toutes les études concernant l'histoire et la typologie du bien. Même dans le cas du réemploi, des études doivent être prévues pour que le travail soit élaboré de manière à empêcher l'altération de la structure et de l'aspect originel de l'édifice, sous risque de perdre à jamais des valeurs touchant à son authenticité. 2La DIACT a remplacé la Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale (DATAR) depuis le 1er Janvier 2006. Cours PCN : »Patrimoine culturel et naturel : histoire et théories ». Dr Youcef CHENNAOUI. La notion de mise en valeur quant à elle, constitue « un instrument de présentation de l'histoire, de transmission des connaissances, de protection des richesses nationales et de développement du tourisme ». Or cette notion ne doit pas dissimuler le fait que le patrimoine continue à être détruit sous différents prétextes, notamment celui de la modernisation voire même de la restauration. La mise en valeur devient alors une locution très ambiguë. Bien que son but soit de faire reconnaître les valeurs du patrimoine, nul ne peut nier l'existence de l'idée d'intérêt résultant de l'attractivité que renforce cette mise en valeur. Il existe dès lors une « rivalité » entre deux tendances, l'une privilégiant le respect de l'authenticité et l'autre préférant la rentabilité et le prestige. o le contenu du concept de « pôle » touristique relatif au potentiel patrimonial. (L’expérience française). LARGES EXTRAITS de TEXTES : Source : www.industries-culturelles-patrimoines.fr/. LA RÉGION PACA, TERRITOIRE CULTUREL PRIVILÉGIÉ  Le Pôle Industries Culturelles et Patrimoines se propose de constituer un territoire d’excellence à la visibilité internationale pour un secteur culturel qui, en plein essor, est source d’opportunités multiples. Cette ambition se fonde d’abord sur les compétences dont dispose la région Provence-Alpes-Côte d’Azur en matière culturelle et patrimoniale… ainsi que (et ceci n’étant bien sûr pas sans relation avec cela) sur les « richesses naturelles » dont dispose la région Provence- Alpes-Côte d’Azur dans les filières de la culture et du patrimoine. La Région PACA offre la singularité d’abriter sur son territoire un patrimoine unique, attesté par le classement de quatre de ses sites historiques au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Elle possède également des collections archéologiques et artistiques de premier plan et accueille des festivals et des manifestations culturelles de renommée internationale. La Provence-Alpes-Côte d’Azur est une région aux multiples visages : s’y côtoient sites historiques, religieux, parcs naturels... Terres de cultures, l’enchevêtrement de civilisations confère à cette région une dimension culturelle exceptionnelle : patrimoine bâti, patrimoine naturel, arts plastiques, musique, photographie reflètent cette diversité. Grâce à ses atouts naturels, culturels et patrimoniaux, la région accueille 35 millions de touristes en moyenne chaque année. De plus, la présence de compétences de haut niveau, au sein des structures de formation ou des nombreux laboratoires de recherche, assure aux entreprises dont l’activité est axée sur la culture ou le patrimoine, un environnement favorable à leur épanouissement et propice à l’intégration de technologies ou de concepts innovants. Cette conjonction de facteurs, phénomène pratiquement unique au niveau mondial, offre de facto à notre région une visibilité et une renommée internationales, qui profitent à toutes les entreprises présentes sur son territoire. Cours PCN : »Patrimoine culturel et naturel : histoire et théories ». Dr Youcef CHENNAOUI. QUELQUES CHIFFRES La culture en Provence-Alpes-Côte d’Azur :  2 184 monuments classés  4 sites historiques reconnus « Patrimoine de l’Humanité » par l’UNESCO  6 villes d’art et d’histoire uploads/Histoire/ cours-de-base-n-10.pdf

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  • Publié le Dec 04, 2021
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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