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philippe.bourmaud@univ-lyon3.fr Une partie de commentaire de document : rédiger l’introduction, introduire le plan d étailler et rédiger la conclusion. CONSTRUCTIONS ETATIQUES DE L’EMPIRE OTTOMAN AUX ETATS POST-OTTOMANS Confits et crise se multiplient au Moyen-Orient. Souvent expliquée en sens politique avec l’expression « d’Etat failli ». Les états de la région ne se seraient pas conformés au modèle de l’état moderne tel qu’il s’est construit en Europe occidentale à partir du XVe-XVIe siècle. Les états du MO seraient nés sur les ruines d’Empires et ce seraient les principes de ces empires qui empêcheraient les états actuels de « bien fonctionner ». Les constructions étatiques du MO ont-elles conservés des éléments du système impérial ottoman, et si oui, lesquels ? Quelles en ont été les conséquences ? CHAPITRE 1 : La construction d’un empire islamique (XIVe-XVIe siècle) A lire : Frédéric HITZEL, L’Empire ottoman XVe-XVIe siècles, Paris, Les Belles Lettres, 2010, chapitre 1 et 3. BIBLIOGRAPHIE : - Juliette DUMAS, « Des esclaves pour époux…stratégies matrimoniales dans la dynastie ottomane (mi-XIVe – début XVIe siècle) », Clio. Femmes, genre, histoire, 34, 2011, p.255-275 - Benjamin LELLOUCH, « Puissance et justice retenue du sultan ottoman. Les massacres sur les fronts iranien et égyptien (1514-1517) », dans David El Kenz (dir.), Le Massacre, objet d'histoire, Paris, Gallimard, 2005, p. 171-182 - Elisabeth MALAMUT, “La complexité de la guerre et de la paix entre Turcs et Byzantins (XIVe- XVe siècle)”, Actes des Congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, 136/1, 2012, p. 19-33 Soliman le Magnifique (r. 1520-1566) et François Ier font alliance pour lutter contre leur ennemis à savoir Charles Quint. Cette alliance n’est pas très populaire. Ne l’envisagent pas de la même manière. François Ier : défense au sein de ses frontières qu’on étend progressivement. Pour Soliman, il considère que François Ier lui fait allégeance. Pour lui son empire est formé d’un certain nombre de territoire qui lui ont fait allégeance. En 1539, François Ier adopte l’édit de Villers-Cotterêts, qui édicte que le français est la seule langue de référence de la France. Pour les ottomans le turc ne devient langue officiel qu’en 1876 quand il est inscrit dans la constitution. On est dans un empire avec des populations diverses qui n’ont pas toutes le même statut. Comment ont-ils réussi sur ces bases à construire une puissance politique et militaire ? I- La formation d’un « empire de la poudre » A- Un empire islamique  Un émirat turc islamique Frederick Cooper et Jane Burbank, Empire. De la Chine ancienne à nos jours, Paris, Payot, 2011. L’EMPIRE OTTOMAN AUX ORIGINES Commence dans l’ouest de l’Anatolie (Turquie actuelle) vers 1300. A cette époque se consolide un pouvoir autour d’une famille de langue turque, qui se fait reconnaitre sur une frontière physique. Nait sur un point de contact entre les principaux islamiques anatoliennes (en particulier le sultanat seldjoukide de Konya) et l’Empire Byzantin. Nait sur une frontière religieuse, entre des puissances politiques de régions différentes, mais pas sur une frontière ethnique ou culturelle, car les populations sont très mélangées de part et d’autre. La principauté ottomane s’affirme peu à peu comme un empire islamique, comme on peut le voir à travers le songe d’Osman. Le nom ottoman vient d’Osman, fondateur de la dynastie. DOC1. On insiste sur le fait qu’Osman est un musulman et que son père est converti. L’état qu’il fonde est présenté comme un bon gouvernement, car il y fait produire de la verdure, considérée comme faveur divine. Nous montre l’idéal politique de bon gouvernement et justifie l’expansion ottomane. Gouvernement à base religieuse, assuré par le mariage d’Osman avec la fille d’Edebali.  Expansion de l’empire et expansion de la charia La charia, ou loi islamique tire son contenu : - Des corpus textuels qui fondent l’islam : o Coran (« récitation » donnée à Muhammad). o La Sunnah : tradition prophétique, contenant les hadiths : propos du prophète Muhammad et de ses compagnons. - La coutume antérieure à l’Islam. - Le consensus des juristes. - Les écoles du droit islamique et la jurisprudence. Parmi ces sources, la place du Coran est éminente : la loi islamique est donnée par Dieu. Il en découle une obligation pour tous les musulmans : la répandre à travers le monde pour le bien de tous. C’est un aspect du djihad (effort de croyance pour aller vers l’unité avec Dieu), que l’EO utilise pour justifier son expansion. B- Un empire expansionniste  Le djihad Le djihad est la justification de l’expansion initiale des Ottomans. Cette expansion se fait au détriment des Byzantins et des royaumes chrétiens des Balkans : Jalonné de conflits. - 1361 ou 1369 : prise d’Edirne, aujourd’hui en Turquie d’Europe. L’expansion ottomane dans les Balkans s’accélèrent. - 1453 : prise de Constantinople, « la pomme rouge », objet principale des entreprises militaires ottomanes. L’Empire Byzantin disparait (mais survit jusqu’en 1461 à travers l’Empire de Trébizonde, en mer Noire). - 1515-1517 : prise de la Syrie, de l’Egypte et de l’Arabie sur les sultans mamlouks (donc cette fois sur un Etat musulman).  Administrer la pluralité L’EO manifeste dans ses conquêtes les caractéristiques des empires expansionnistes : - L’expansion est une dynamique auto-entretenue. Les conquêtes fournissent des ressources… pour de nouvelles conquêtes. - L’expansion crée des problèmes structurels car il faut ensuite gouverner des peuples aux normes et aux lois différentes. Le conquérant doit trouver un moyen de faire tenir ensemble cette pluralité. C’est encadré avec un régime qui a connu beaucoup de controverses ultérieures : celui de la protection des population non islamiques. Les musulmans ne doivent pas imposer la conversion, les laisser pratiquer leur culte et pratiquer leurs propres lois. Les sujets non-musulmans se voient appliquer la dhimmah (protection). C’est une protection de leur culte contre une taxe, la djizya. Il y a un certain nombre de règles en retour, comme pour le mariage (apostasie considérée très grave). La dhimmah interdit en théorie aux non musulmans de porter des armes etc. Avec le temps, la pratique de la dhimmah change, les non musulmans sont prêts a beaucoup d’effort pour qu’elle soit abrogée car certaines règles sont vécues comme des discriminations. Des populations coexistent chacune avec leur lois mais sous la coupole d’un empire islamique où les musulmans sont réputés la population privilégiée et où chacun doit rester à sa place. Elle n’est généralement plus strictement appliquée après le XVIIe s, et les tentatives pour y remédier sont source de conflit. L’Empire ottoman est un empire islamique qui laisse subsister les pouvoir antérieurs et laisse exister pour chacun sa loi religieuse. Il fonctionne par alliances et s’allie avec des territoires auxquels il demande un tribut. Les liens d’allégeance supposent qu’un impôt est payé, que des soldats sont fournis en temps de guerre et que le maintien des institutions est assuré. En contrepartie le sultan veille à la sécurité des habitants. Les sultans vont donner l’image d’un empire universel, idéal. Les sultans financent des œuvres à leur nom, pour qu’on se rappelle d’eux. DOC 2 : Portrait de Mehmet II : image de propagande voulue par le sultan, peint dans le style occidental. II- Assurer la stabilité du pouvoir : allégeances et successions A- Allégeances personnelles et « patrimonialisme » (Max Weber) Un moyen d’obtenir l’allégeance de quelqu’un à l’époque est d’épouser une de ses filles. Les sultans épousent des filles de grand dignitaires. Le sultan reconnait à des notables locaux, des anciens combattants ou des serviteurs de l’Etat le droit de prélever les impôts sur un ou plusieurs villages (système du timar). Ou bien on vend la concession de la perception des impôts (système de l’iltizam). Celui qui a l’iltizam ou le timar est celui qui commence à prêter pour tous les achats des habitants. En échange, ces notables doivent fournir au sultan des troupes en cas de guerre, faire régner l’ordre public, économisant ainsi au sultan les frais d’une police qui du reste risquerait de ne pas parler la langue locale ; veiller à ce que la communauté locale paie les impôts. Il en résulte des relations sociales très verticales et cette différence de statut entre ceux qui paient les impôts et ceux qui les perçoivent est aussi une différence politique. La population se divise entre les asker, serviteurs de l’Etat (y compris les bénéficiaires du timar et de l’iltizam), exemptés d’impôts, responsables sur leur vie devant le sultan ; et le « troupeau » des contribuables, soumis au joug de l’impôt (re’aya). Cela va rester une distinction essentielle jusqu’au début du XIXe siècle. III- L’islamisation de la loi A- L’orthodoxie sunnite Le rôle des oulémas (spécialiste des sciences islamiques) est essentiel : ils vont être envoyés partout à travers l’empire. Nommés pour 3 à 7 ans, dans une ville qui ne doit jamais être leur ville d’origine. Vont faire appliquer la loi de l’état central, c’est-à-dire d’abord et avant tout la loi islamique. Consiste plus à islamiser plus qu’à ottomaniser. Il fournissent à l’Empire : - Un système de valeur qui enjoint les fidèles à accepter la domination du sultan et à uploads/Histoire/ cours-monde-extra-europeos.pdf

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  • Publié le Sep 01, 2021
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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