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1 « Toute personne croyant qu’une croissance exponentielle peut continuer à l’infini dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste ». Kenneth Boulding La croissance économique L’activité économique ne connaît pas un rythme de croissance stable dans le temps. A des périodes de forte activité succèdent des phases de ralentissement économiques pouvant même se transformer en récession économique. La science économique s’est donc efforcée de trouver des modèles permettant d’expliquer et donc d’agir sur la variation du taux de la croissance économique. Au moment où les classiques et les néoclassiques considèrent la croissance économiques comme étant un phénomène exogène, d’autres économistes ont tenté de prouver que la croissance est endogène, prônant ainsi le rôle des politiques économiques volontaristes dans l’amélioration de cette dernière. La croissance économique constitue d’ores et déjà, le souci majeur des décideurs politiques, et des pays industrialisés et des pays en voie de développement. En effet, avec la croissance économique beaucoup de problèmes peuvent être résolus à savoir le chômage, les déficits budgétaires et commerciaux, la pauvreté, l’exclusion et la discrimination. Avec la montée en puissance des préoccupations écologiques (réchauffement planétaire, épuisement des ressources naturelles, biodiversité…), la croissance économique commence à suivre une nouvelle logique de plus en plus propre et non polluante : il s’agit autrement dit, de rechercher une croissance économique qui s’inscrit dans le cadre d’un développement propre et durable. I. Définitions, mesure de la croissance économique et modalités: A. Aspects définitionnels: Selon la définition de François Perroux, la croissance économique correspond à « l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en termes réels. » À court terme, les économistes utilisent plutôt le terme d'« expansion », qui s'oppose à « récession », et qui indique une phase de croissance dans un cycle économique. Elle entraîne, sauf exception, le développement, qu’il définit comme « l’ensemble des transformations des structures économiques, sociales, institutionnelles et démographiques qui accompagnent la croissance, la rendent durable et, en général, améliorent les conditions de vie de la population ». (Voir infra) Pour mesurer le niveau de la croissance économique, les économistes utilisent souvent le taux de croissance du PIB, RNB ou autre indicateur significatif. N.B : Pour les limites du calcul du PIB, voir 1er chapitre : « comptabilité nationale » DKHISSI Atman : Professeur agrégé d’économie CPA-Economie 2 « Toute personne croyant qu’une croissance exponentielle peut continuer à l’infini dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste ». Kenneth Boulding Remarque : si l’on parvient à réunir des données fiables pour établir le PIB de chaque période, on se heurte au problème du choix de l’unité, à savoir la monnaie. En effet pour comparer les valeurs monétaires dans le temps, il faut déflater les séries statistiques pour éliminer l’impact du changement de pouvoir d’achat de la monnaie, pour les comparer dans l’espace, il faut éliminer l’effet des variations du change entre les devises.  Déflatage d’une série statistique : il se pratique à l’aide d’un Indice des Prix à la Consommation (IPC) en appliquant la formule suivante : Valeur Réelle n = Valeur Nominale n .IPC1 / IPC n. Donc PIB R1997= PIB N1997. IPC1990/IPC1997 ; avec (base 100=1990) La croissance potentielle (ou taux de croissance potentielle) est une notion de macroéconomie désignant la croissance économique liée aux facteurs fondamentaux d’une économie. Elle est calculée comme une estimation statistique des valeurs structurelles de l’économie : les niveaux des facteurs de production (stock de capital, quantité de travail fournie estimée à partir de la population active, du taux d'emploi et de la durée du travail) et de la « productivité globale des facteurs » (PGF). Ces valeurs sont estimées à partir des tendances passées ou sur la base de modélisations économiques. Il existe toujours un écart entre la croissance potentielle et celle effectivement réalisée ; la différence entre les deux constitue l’écart de production, également appelé décalage conjoncturel (output gap). Pour l’économie française, le taux de croissance potentielle annuel prévu pour la période 2008–2015 est égal à 2,1 %. Une récession économique est une diminution plus ou moins prolongée de l'activité économique. La transition d'un état « normal » à une situation de récession se fait par une crise économique. Plusieurs définitions existent : une des définitions est une diminution du PIB pendant deux trimestres consécutifs. La France a connu des récessions en 1974, en 1993 et en 2009. La notion est à distinguer :  du ralentissement économique, où la croissance du PIB diminue mais reste positive (l'économie continue de croître, mais plus lentement);  de la dépression économique, pour laquelle la diminution du PIB est importante et prolongée. Une dépression est une forme grave de crise économique. Elle consiste en une diminution importante et durable de la production et de la consommation, par opposition à une récession, qui n'est qu'une phase passagère du cycle économique. L'exemple le plus connu est la Grande Dépression des années 1930, qui a touché tous les pays occidentaux, et a été particulièrement sévère aux États-Unis. DKHISSI Atman : Professeur agrégé d’économie CPA-Economie 3 « Toute personne croyant qu’une croissance exponentielle peut continuer à l’infini dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste ». Kenneth Boulding La Grande Dépression, dite aussi crise de 1929, est la période de l'histoire américaine qui suivit le Jeudi noir du 24 octobre 1929, jour où survint un des krachs boursiers les plus importants de l'histoire des marchés financiers (les marchés boursiers new-yorkais s'effondrèrent de manière durable le lundi 28 octobre 1929, dit lundi noir). Les événements de cette journée sonnèrent le début d'une dépression économique mondiale qui mena à une importante déflation et à un accroissement significatif du chômage. Une crise économique est une dégradation brutale de la situation économique et des perspectives économiques. Son étendue sectorielle, temporelle et géographique peut aller d'un seul secteur d'une seule région pour une brève période à l'ensemble de l'économie mondiale pendant plusieurs années ; on parlera alors de ralentissement économique ou, plus grave, de récession économique. La crise correspond à l'une des phases du Cycle Juglar. B. Les grandes phases de la croissance économiques au cours du 20éme siècle : La croissance économique dans les pays développés au cours du 20éme siècle peut être tout d’abord analysée sur des périodes relativement longues : La croissance moyenne de PIB mondial est relativement faible jusqu’à la seconde guerre mondiale malgré une phase de forte croissance économique (1919-1929). La crise des années 30 se traduit par une forte contraction de l’activité économique qui ne redémarre qu’avec l’effort de guerre initié par la seconde guerre mondiale. L’économie mondiale connaît ensuite une phase d’accélération de la croissance à la fin de la seconde guerre mondiale sur une période relativement longue. Cette phase est couramment appelée les « Trente Glorieuses » même si la phase de forte croissance économique ne se généralise qu’au milieu des années 50. DKHISSI Atman : Professeur agrégé d’économie CPA-Economie Encadré n°1 : Quelques explications théoriques des crises Karl Marx décrivit la crise comme un dispositif historiquement inévitable. Selon Marx, ces crises étaient des « crise de surproduction ». La théorie marxiste a vu dans le libéralisme un système générateur de crise en lui-même, essentiellement à cause des conflits d’intérêts entre patrons et ouvriers : « lutte des classes ». Pour l’école autrichienne d’économie, les crises sont essentiellement dues à l’accumulation de défauts d'ajustement de l'appareil de production à la demande réelle. En tentant d'empêcher ou de retarder ces ajustements par la réglementation ou la création monétaire, l'État ne fait qu'accumuler les problèmes qui devront tôt ou tard se résoudre en une crise, qui aurait pu être évitée, ou être moins grave, en laissant les ajustements se produire progressivement. La notion de crise économique a aussi permis de mettre en évidence le fait suivant : l’économie dépend pour beaucoup de phénomènes d’anticipation, c’est-à-dire, pour une grande part, de la confiance que les individus peuvent avoir dans l’économie et dans leur avenir. À l’inverse, la perspective de périodes troublées ou d’anticipations négatives peut déclencher une crise économique ou bien en accélérer les effets. 4 « Toute personne croyant qu’une croissance exponentielle peut continuer à l’infini dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste ». Kenneth Boulding Enfin, le premier choc pétrolier de 1973 se traduit par un ralentissement fort du taux de la croissance économique mondiale. De près de 5% en moyenne au cours des Trente Glorieuses, l’activité économique continue à croître dans les années 80 et 90 mais à un rythme bien moindre (entre 1% et 2% par an en moyenne). La crise des années 80 ne signifie donc pas une contraction de l’activité économique (sauf années particulières), mais simplement un ralentissement du taux de la croissance économique par rapport à la période exceptionnelle des Trente Glorieuses. Les principales évolutions récentes de l’activité économique : Pour la période contemporaine, on peut distinguer différentes périodes :  De 1973 à 1985 : les économies occidentales subissent les chocs pétroliers de uploads/Histoire/ croissance-economique.pdf

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  • Publié le Dec 01, 2022
  • Catégorie History / Histoire
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