XVIIe siècle > La terre de Bonnes, symbole de puissance des Miron et des Méraul
XVIIe siècle > La terre de Bonnes, symbole de puissance des Miron et des Mérault 1603-1609 - François Miron Conseiller au Parlement, Maître des requêtes, Chancelier du Dauphin et Prévôt des marchands de Paris, il est Seigneur de Bonnes et de Gillevoisin par son épouse Marie Brisson. 1609-1644 - Jean Miron Président au Grand Conseil et Maître des comptes, il agrandit le Domaine. 1644-1654 - Veuve de Jean Miron, Anne de Baillon Avec ses enfants, elle garde l’usufruit du château, et M. Dubois est nommé Curateur. 1654-1668 - Pierre Mérault > Nicolas De Lespine - Louis Lerambert Issu d’une famille de financiers parisiens, il fut Maître d’hôtel de la reine mère Marie de Médicis. 1684-1850 > Le comté de Chamarande, le joyau francilien des Ornaison-Talaru 1684-1699 - Clair-Gilbert d’Ornaison Originaire du Forez, Premier valet de chambre du roi Louis XIV, il fait ériger par lettres patentes en 1685 la terre de Bonnes en comté de Chamarande. 1699-1737 - Louis d’Ornaison Colonel d’infanterie et Lieutenant général, c’est un proche de Monseigneur le Dauphin. Ses deux fils étant décédés, le Domaine revient à son neveu, fils de sa sœur Anne d’Ornaison, mariée à François- Hubert de Talaru, Marquis de Chalmazel. 1737-1763 - Louis de Talaru > Pierre Contant d’Ivry À Chamarande, il n’est présent que quelques semaines par an, mais il magnifie ce lieu de retraite et réception proche de la cour de Versailles. 1763-1794 - César-Marie de Talaru Sans descendance, le Domaine revient à son neveu après la levée des séquestres sous la Convention. 1794-1850 - Louis-Justin-Marie de Talaru Pendant la Révolution, les propriétés des Talaru sont vendues aux enchères, néanmoins il réussit à reprendre possession du Domaine. 1850-1977 > D’un propriétaire à l’autre, des ambitions variées 1852-1857 - René Robineau Bijoutier de métier, il est Maire de Chamarande jusqu’en 1857. 1857-1872 - Jean-Gilbert Victor Fialin, Duc de Persigny > Eugène Godebœuf - Paul de Lavenne, Comte de Choulot Homme d’État du Second Empire, il écrivit à Chamarande ses Mémoires - publiées en 1896 - dans la grande bibliothèque qu’il avait constituée. 1872-1876 - Henri Arnous Rivière Officier d’infanterie, il se reconvertit dans les affaires ; sa femme fait vendre aux enchères la bibliothèque de Persigny. 1876-1879 - Anthony Aristide Boucicaut > Oudin - Henri-Auguste Fourdinois Fils du fondateur du 1er grand magasin parisien Au Bon Marché, amateur d’art et mélomane, il promeut l’agriculture moderne sur le Domaine où il envisage de créer un musée dans l’auditoire. 1881-1922 - Laurent Amodru Médecin spécialisé dans la législation médicale, il mène une carrière politique en s’attachant à moderniser sa circonscription, promeut les questions de santé, et valorise sa commune. Il fait notamment élever le Monument aux morts de Chamarande. 1922-1948 - Marthe James Hyde Acheté en viager à Laurent Amodru qui en conserve l’usufruit jusqu’en 1930, le Domaine est délaissé, néanmoins l’association des Scouts de France continue de jouir de l’usage du site. 1957-1977 - Auguste Mione En quelques années, ce bâtisseur d’origine italienne concrétise son ambitieux projet d’installer sur le Domaine la Construction Moderne Française (CMF), une entreprise “qui mêle l’économie, la technique et le social”. Depuis 1978 > Le Domaine départemental de Chamarande - Conseil départemental de l’Essonne Photographie du Duc de Persigny © Droits réservés Photographie d’Anthony Boucicaut © Collection Bon Marché Rive Gauche Photographie recadrée de Madame André-Thome, 1926 © Droits réservés Photographie d’Auguste Mione © Droits réservés Dès la période gallo-romaine, le site est occupé. Vers 811-814, il appartient à Arteld, envoyé spécial de Charlemagne et frère de son biographe Eginhard. Puis se succèdent les Seigneurs de Bonnes, dont les patronymes marquent l’histoire de France tels ceux de Jean Cocatrix (1358-1361), Louis Dauphin de France (1409-1412), Gaucher de Châtillon (1413) ou encore Jean et François Hurault (1564- 1603). À la fin du XVIe siècle, les Archives décrivent après les guerres de religion (1562-1598) un “vieux château en partie détruit”. 1603-1668 > Un château en brique et pierre à l’histoire revisitée... Au début du XVIIe siècle, François Miron, initiateur de l’assainissement de Paris et financeur des travaux de l’Hôtel de Ville, fait réaliser l’actuel corps central du château. Cette nouvelle datation de l’édifice s’appuie sur une étude récemment menée par Ædificio qui confronte observations d’ordre constructif-archéologique et découverte de documents d’archives. Grâce à une analyse dendrochronologique (datation scientifique des pièces de bois), il est désormais avéré que la première tranche de travaux se situe juste après 1603. En regard, l’analyse typologique confirme l’existence d’une demeure de plan massé, c’est- à-dire avec un corps de logis simple et sans ailes latérales. C’est dans un second temps, entre 1644 et 1648, qu’Anne de Baillon, veuve de Jean Miron, entreprend la construction des deux pavillons latéraux flanquant le corps central. Sont alors réalisés les pavillons d’entrée, celui de la chapelle et celui de l’horloge, avec un chemisage des façades des communs dans le même style dit aux trois couleurs (brique, pierre et ardoise). Interrompus par la Fronde dès 1648 et par le siège d’Étampes (1652), les travaux reprennent en 1654 avec Pierre Mérault, sous la conduite de Nicolas De Lespine : achèvement des pavillons, couverture du château et des communs par des combles mansardés (comble brisé dont chaque versant a deux pentes), remplacement du pont-levis, pavage des abords du château et plantation de 300 ormes dans l’allée d’honneur. Il fait également décorer la chapelle par le sculpteur et garde des marbres du Roi Louis Lerambert, et reçoit en 1663 l’autorisation de l’archevêque de Paris “d’avoir une chapelle pour faire célébrer le service divin en son chasteau de Bonnes”. 1684-1850 > Le Domaine des Ornaison-Talaru, entre cour et jardin À l’époque de Clair-Gilbert d’Ornaison sont réalisées les plus anciennes représentations graphiques - aujourd’hui connues - du château et du parc ; elles sont signées et datées F. De La Pointe 1689. Le Domaine connaît son apogée sous l’Ancien Régime avec Louis de Talaru qui s’attache, de 1739 à 1763, les services de l’architecte et dessinateur de jardins Pierre Contant d’Ivry pour aménager les abords du château, décorer les pièces de sa demeure (Salon blanc), créer un jardin régulier dit à la française et implanter diverses fabriques sur le Domaine. Vers 1782, César-Marie de Talaru transforme le parc en jardin irrégulier dit à l’anglaise : les parterres, bois et bosquets sont remplacés par des prairies, les allées droites par des allées sinueuses, les étangs préférés aux bassins ; seuls sont conservés le Buffet d’eau, le Potager, le Jeu de l’oie et le bois qui l’entoure. 1850-1977 > Une propriété majestueuse marquée par des temps de splendeur et d’abandon Après la proclamation de la succession des Talaru au milieu du XIXe siècle, la vente par lots d’une grande partie des terres amène une profonde modification du fonctionnement du Domaine : les sources de revenus fonciers se tarissant, le château devient une charge importante pour les propriétaires qui alternent période d’exploitation, d’aménagement voire d’abandon. En 1852, René Robineau effectue un achat à vocation spéculative : revente de parcelles, absence d’entretien du bâti et abattage d’une partie des arbres destinés à la revente. Puis, c’est le flamboyant Jean-Gilbert Victor Fialin, Duc de Persigny, qui fait appel à l’architecte Eugène Godebœuf pour construire une galerie au rez- de-chaussée du château dédiée aux souvenirs héraldiques des premiers propriétaires, et au paysagiste Paul de Lavenne, Comte de Choulot, pour réhabiliter le parc. Éphémère propriétaire à la fin des années 1870, Anthony Aristide Boucicaut est un passionné d’agronomie et de nature : il fait transformer les marais en pâturages, construire une ferme d’été et un chenil par l’architecte Oudin. Il confie la décoration de la Salle à manger des Chasses, dans un goût néo-Renaissance, à l’ébéniste Henri-Auguste Fourdinois. À partir de 1922, et jusqu’en 1951, l’association des Scouts de France a la jouissance du Domaine qui devient un haut lieu de formation avec l’organisation du Camp-École de Chefs. Occupé par les Allemands puis réquisitionné par les Américains et les Forces françaises intérieures, le Domaine est constitué en 1946 par Marthe James Hyde et ses filles Jacqueline Thome-Patenôtre et Marguerite de Contades en Société Civile Immobilière (SCI) Domaine de Chamarande dont Scylla Mione est nommée administratrice unique en 1957. Son père, Auguste Mione, entrepreneur en bâtiment, est le dernier propriétaire privé : il rénove le site, construit des logements pour ses employés et installe de nombreux équipements socio-culturels ouverts à tous. En 1972, sa société est mise en liquidation, et le Domaine de nouveau laissé à l’abandon. En 1977, le Préfet de l’Essonne demande son classement. Depuis 1978 > Un Domaine pour les Essonniens, entre patrimoine, mémoire et création Dernier propriétaire, le Conseil (général) départemental de l’Essonne engage des travaux dès 1983. Des campagnes de restauration du patrimoine bâti et paysager se succèdent au fil des décennies : réhabilitation du parc par le paysagiste Jacques Sgard (1992-2000), installation des Archives départementales dans la cour des communs et réalisation d’un silo de 30 mètres de profondeur avec une capacité de 35 kilomètres de documents pour stocker les neuf siècles d’histoire essonnienne (1997-1999), restauration du clos et du couvert du château (1999) ; création uploads/Histoire/ ddc-2018-parcours-pi-ton-domaine-3.pdf
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- Publié le Jul 21, 2022
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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