LA PARTICIPATION DES HURONS-WENDAT À LA PREMIÈRE ET À LA SECONDE GUERRE MONDIAL

LA PARTICIPATION DES HURONS-WENDAT À LA PREMIÈRE ET À LA SECONDE GUERRE MONDIALE DES HOMMES DÉVOUÉS La Nation huronne-wendat vit une époque où elle est confrontée à des pressions énormes cherchant à remettre en cause l’affirmation et la défense historique de ses droits et intérêts territoriaux et ancestraux. Cette situation renforce la nécessité de diversifier l’approche envers notre passé et vient nourrir notre soif de vérité historique et appuyer la conviction qui nous anime. Il s’agit également d’une continuité dans la chaîne générationnelle de notre Nation. Faire la lumière sur certains pans de notre histoire et sur les individus qui la composent représente l’un des fondements pour faire reconnaitre hors de tout doute nos droits issus de traité. C’est la raison pour laquelle je suis fier de soutenir le projet de recherche mené par le Bureau du Nionwentsïo concernant la participation militaire des anciens combattants hurons- wendat aux Première et Deuxième Guerres mondiales. Pour la première fois de son histoire, la Nation huronne- wendat peut se vanter d’avoir comblé en bonne partie le vide à propos des connaissances disponibles sur ces deux importantes étapes contemporaines. Cette opération a été rendue possible grâce au travail de Hurons-Wendat et constitue une amélioration bénéfique pour les Hurons- Wendat avant tout. En soi, ce projet de recherche représente la première véritable contribution d’importance destinée à la mise en valeur de cette période de l’histoire de la Nation huronne-wendat. En témoignant de la participation de ses membres aux conflits mondiaux, non seulement un hommage est-il rendu à leurs nombreux sacrifices, mais surtout, une pierre s’ajoute à l’édification d’une histoire collective forte. La tradition guerrière de notre Nation a contribué à forger son image de grandeur et à faire d’elle un acteur central sur l’échiquier politique et militaire du nord-est de l’Amérique pendant de nombreux siècles. En rappelant maintenant cette partie de notre réalité guerrière, nous témoignons de la continuité historique de la Nation huronne-wendat à travers la mémoire de ceux qui sont allés défendre des idéaux plus grands que nature. Önenh! Konrad Sioui Grand Chef Mot du Grand Chef II DES HOMMES DÉVOUÉS Ce projet n’aurait pas pu être possible sans la contribution essentielle de personnes passionnées et dévouées. Je tiens tout d’abord à remercier Jean-François Richard, anthropologue au Bureau du Nionwentsïo, de m’avoir donné la chance de mener ce fantastique projet. Il fut ensuite présent du début à la fin, de la planification à la correction finale, m’appuyant à chaque instant. Je dois aussi remercier Dorothy Duschesneau, agente au registre des Indiens, dont le travail généalogique effectué m’a permis d’établir les fondements de ma recherche et sans qui une grande partie de ce travail n’aurait pas pu se réaliser. Je tiens en outre à témoigner gratitude envers toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation de ce projet et qui sont mentionnées ci-dessous. Sans vous, ce dernier n’aurait pas l’envergure qu’il possède. À chacun et à chacune je vous suis à jamais reconnaissant. L’essence même de ce projet reposant sur l’histoire de nos anciens combattants, je me dois également de saluer la collaboration indispensable de ces femmes et ces hommes qui ont chacun accepté de partager avec moi les souvenirs de leurs proches aujourd’hui disparus. Je remercie donc : Denis, Rayne et Normand Lainé, enfants de Fernand Lainé; Michel Sioui, fils de Paul-Henri Sioui; Christine Théberge et Benoit Huot, petite-nièce et petit-fils de Delphis Théberge; Ronald Gros- Louis, fils de Paul-Émile Gros-Louis; Élisabeth Sioui, cousine de Jean-Paul Sioui; Élisabeth et Heather Bastien, filles de Marcel Bastien; Hélène Sioui, fille d’Emery Sioui; Céline Picard, belle-fille d’Albert W. Picard; Marielle Lainé, fille de Jean-Baptiste Lainé; Michel Picard, fils de Roger Picard, ainsi qu’Alexandre Sioui, frère de Patrick et Donat Sioui. Finalement, je tiens à souligner l’indispensable contribution du Grand Chef Konrad Sioui à ce projet. Il a su non seulement reconnaître et valider la pertinence de ce projet pour l’histoire de notre Nation, mais aussi, il a partagé avec générosité ses larges connaissances sur notre histoire et ses individus en plus d’apporter ses judicieux conseils afin de rendre ce travail le plus complet et pertinent possible. Chargé de projet et rédaction Jean-Philippe Thivierge, agent de recherche, historien, B.A. Supervision à la recherche et à la rédaction Jean-François Richard, anthropologue, M.A. Isabelle Lechasseur, agente de recherche et de développement de projets, B.A. Aide à la recherche Dorothy Duschesneau, agente au registre des Indiens Conception visuelle et infographie Andrew Germain, graphiste et chargé de projet, B.A. Révision linguistique et édition Denise Brie, agente de secrétariat Linda Sioui, agente de recherche, B.A. Stéphanie B. Nadeau, consultante, B.A. Cartographie Émilie Gros-Louis, Technicienne en géomatique Archives Stéphane Picard, archiviste du CNHW Éric Marmen, Musée du Régiment de la Chaudière Caporal Érick Jacques, Archives du Royal 22e Régiment REMERCIEMENTS ÉQUIPE DE RÉALISATION DES HOMMES DÉVOUÉS III MOT DU GRAND CHEF II REMERCIEMENTS III ÉQUIPE DE RÉALISATION III PRÉSENTATION DE LA NATION HURONNE-WENDAT VI 1. LES HURONS-WENDAT : ALLIANCES ET INDÉPENDANCE 1 1.1 DE NATION À NATION : L’INDÉPENDANCE POLITIQUE 1 1.2. LES HURONS-WENDAT : UNE NATION GUERRIÈRE 2 2. L’ENGAGEMENT MILITAIRE DES PREMIÈRES NATIONS 4 2.1 UN DISCOURS AMBIVALENT 4 LE REFUS DE LEUR ENRÔLEMENT 4 L’APPEL À LA MOBILISATION 5 2.2 COMBATTRE POUR SOI-MÊME: LA CONSCRIPTION OU LA LIBERTÉ DE CHOISIR 8 ACQUÉRIR PLUS DE DROITS 8 LA NÉGATION DU STATUT D’ALLIÉES 8 LA CONSCRIPTION : HISTORIQUE 9 LA POSITION DE LA NATION HURONNE-WENDAT : VOLONTAIRES ET NON CONSCRITS 10 3. DES HURONS-WENDAT AU FRONT 13 3.1 LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE 13 UN OFFICIER PRÊT AU COMBAT 13 DEUX GUERRES PLUTÔT QU’UNE 17 DES OUBLIÉS : LES FRÈRES SIOUI 18 PLUS D’UN CASSE-TÊTE À RÉSOUDRE 18 LA GUERRE N’ÉPARGNE PERSONNE 18 COMBATTRE AVEC LE CORPS EXPÉDITIONNAIRE AMÉRICAIN 23 Table des Matières IV DES HOMMES DÉVOUÉS 3.2 LA SECONDE GUERRE MONDIALE 24 UN « 22 » EN ITALIE 24 « NUNQUAM RETRORSUM » : COMBATTRE AVEC LES FUSILIERS MONT-ROYAL 25 L’ANGLETERRE OU SERVIR SOUS LES BOMBES 27 HER MAJESTY’S CANADIAN SHIP 30 DES GUERRIERS CHEZ LES « CHAUDS » 32 COMBATTRE DANS LA US NAVY 38 UNE TRADITION GUERRIÈRE JUSQU’À AUJOURD’HUI 40 LISTE D’HONNEUR 42 PREMIÈRE GUERRE MONDIALE (1914-1918) 42 SECONDE GUERRE MONDIALE (1939-1945) 42 BIBLIOGRAPHIE 44 SOURCES PRIMAIRES 44 SOURCES SECONDAIRES 45 DES HOMMES DÉVOUÉS V PRÉSENTATION DE LA NATION HURONNE-WENDAT La Nation huronne‐wendat a toujours été présente dans l’estuaire et la vallée du Saint‐Laurent, notre majestueuse Grande rivière, jusqu’à la région des Grands Lacs. En 1534, c’est le Grand Chef huron‐wendat Donnacona qui a accueilli l’explorateur Jacques Cartier à Stadaconé, nom du village situé à l’emplacement de l’actuelle ville de Québec, lors de son périple à la recherche des Indes. Les Hurons-Wendat vivaient principalement des abondantes ressources disponibles dans le Nionwentsïo, leur territoire coutumier, grâce à la chasse, la pêche ou encore la récolte de végétaux. Le commerce, que ce soit celui des fourrures ou d’autres produits issus du territoire, occupait également une place de premier plan dans leur économie et leur mode de vie. Le 5 septembre 1760, dans le contexte de la Conquête de la Nouvelle‐France, la Nation huronne‐ wendat a conclu un traité d’alliance de Nation à Nation, de paix et de protection mutuelle avec la Couronne britannique, représentée par le général James Murray. Le Traité Huron‐Britannique de 1760 protège les droits et intérêts territoriaux, culturels, spirituels et commerciaux relatifs au territoire coutumier des Hurons‐Wendat, le Nionwentsïo. Ce Traité a été par ailleurs reconnu unanimement par les juges de la Cour suprême du Canada, en 1990, dans l’affaire Sioui. À l’époque du Traité Huron‐Britannique de 1760, le pays de chasse et de pêche de la Nation huronne‐ wendat s’étend au moins de la rivière Saint‐Maurice, à l’ouest, près de la ville de Trois‐Rivières, jusqu’à la rivière Saguenay, à l’est, près du village de Baie‐Sainte‐Catherine. Le Nionwentsïo s’étend également sur la rive sud du fleuve Saint‐Laurent, jusqu’à la grande rivière Saint‐Jean et il correspond au territoire principal qui était fréquenté par la Nation huronne‐wendat à l’époque du Traité. Les activités de commerce de la Nation huronne‐wendat, tout comme les activités diplomatiques ainsi que celles impliquant des prélèvements de ressources, s’effectuaient principalement dans le Nionwentsïo, mais s’étendaient bien au-delà de celui‐ci. La Nation huronne‐wendat pratique toujours ses coutumes ancestrales dans le Nionwentsïo. Les Hurons‐Wendat y exercent, par exemple, leurs rites et cérémonies spirituelles, la chasse, la pêche, le piégeage des animaux à fourrure, de même que la récolte de végétaux. Le Nionwentsïo demeure au cœur de l’identité des Hurons‐Wendat. Le contenu de la partie Présentation de la Nation huronne-wendat a été préparé indépendamment de ce document par les autorités du Bureau du Nionwentsïo de la Nation huronne-wendat. 1 DES HOMMES DÉVOUÉS Dès l’arrivée des Européens, au 16e siècle, sur le territoire du Canada actuel, la Nation huronne- wendat a su tisser des relations diplomatiques avec les nouveaux arrivants. Ces liens se sont progressivement transformés en alliances politiques et militaires. Les Français ont d’ailleurs rapidement compris que les Hurons-Wendat étaient indispensables au maintien de leurs propres alliances avec les différents peuples des Premières Nations1 du nord-est du continent (Lechasseur, uploads/Histoire/ des-hommes-devoues.pdf

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  • Publié le Mar 18, 2021
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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