Le drapeau noir l'équerre et le compas Les maillons libertaires de la chaîne d'

Le drapeau noir l'équerre et le compas Les maillons libertaires de la chaîne d'union Éditions Alternative Libertaire Table des Matières 3 Préface - Michel Champendal 13 Introduction 16 Première Partie - Les Anciens - Sylvain Maréchal Le marquis de Sade - Proudhon - Michel Bakounine - Multatuli 31 Deuxième Partie - Les Francs-Maçons et la Commune de Paris Eugène Pottier - Les Reclus - Louise Michel - Jules Vallès Jean-Baptiste Clément 41 Troisième partie - Paul Robin - Les Laisant - Domela Nieuwenhuis Laurent Tailhade - Jacques Gross - Sébastien Faure - Paraf-Javal Francisco Ferrer - Augustin Hamon - Montéhus - Jean Marestan La guerre de 1914-1918 - La CNT-FAI 63 Quatrième partie - Petit éventail fraternel - Charles d'Avray Jean Biso - Voline - Jules Rivet - Henri Chassin - Rémy-Pierre Boyau Jean Roumilhac - Gaston Leval - Michel Herbert - Ernestan - Hem Day André Prévotel - Suzy Chevet - René-Louis Lafforgue - Delgado Égo-parenthèse - Conclusion 84 Annexe - Une enquête de La Revue Anarchiste - Le Rôle de la Franc-Maçonnerie - Plaidoyer pour la Franc-Maçonnerie - Réponses à l'enquête - Autour de l'enquête - Ajout - Qui Suit - Conclusion NOTE DES ÉDITEURS Réservé à une diffusion interne, cet ouvrage fut édité une première fois en 1969 sous le titre Les Anarchistes dans la Franc-Maçonnerie ou Les Maillons Libertaires de la Chaîne d'Union aux Éditions Culture et liberté. Revu et considérablement remanié, il fut édité, cette fois à l'intention de tous les publics, en 1978, sous le titre actuel Le drapeau noir, l'Équerre et le Compas aux Éditions Goutal-Darly. En 1997, une synthèse de ces deux versions fut éditée par la Maison de la Solidarité et de la Fraternité d'Évry et les Éditions Alternative Libertaire. Le tirage étant épuisé, nous avons décidé de le réimprimer, sous forme de brochure, afin de lui donner une plus large diffusion. Si ces pages pouvaient passer de mains en mains, nous remplirions notre objectif. L'œuvre de Léo Campion reste unique et irremplaçable. Bien sûr, il existe de nombreux ouvrages (de qualité très diverse) traitant de la maçonnerie. De même, la bibliothèque anarchiste est vaste et bien fournie. Mais, seul Léo Campion a su dire combien les idéaux libertaires et maçonniques pouvaient se rejoindre et se compléter. Noël Roger (Babar) pour les Éditions Alternative Libertaire librairie-anarchiste@wanadoo.fr ● http://perso.wanadoo.fr/libertaire/ PRÉFACE Léo Campion un Frère exemplaire Feu notre Frère Léo Campion, qui est passé à l'Orient Éternel voici seulement quelques années, à plus de 90 ans et après avoir franchi le cap de ses 50 ans de vie maçonnique, fût un chansonnier émérite, un travailleur professionnel de l'humour, par ailleurs anarchiste pacifiste et franc-maçon (et réciproquement). Je n'ai pas eu la chance de le connaître personnellement. Mais j'ai lu nombre de ses livres, et des plus goûteux. Et j'ai entendu autour de moi des Profanes et des Maçons en parler avec chaleur et admiration, de ce Frère... Parmi les Profanes, je pense notamment à Bruno et Noëlle, deux camarades alors trentenaires avec qui j'ai milité (avant que je ne rejoigne le Grand Orient de France en 1995) à l'Union Pacifiste de France fondée par Louis Lecoin, l'homme qui, notamment, arracha à de Gaulle (le mot n'est pas trop fort) la loi sur l'objection de conscience. Louis Lecoin et Léo Campion avaient été amis, mais, à l'époque, je ne le savais pas. Un jour, durant la première guerre du Golfe, déclenchée par l'exécutif états- unien au début des années 90 du siècle passé, Bruno et Noëlle participaient à une manifestation pacifiste pour protester contre cette guerre. Aux côtés de mes amis, surgit un vieux monsieur au crâne chauve, un homme souriant et révolté à la fois. Il s'appliquait à distribuer des tracts pacifistes tout en scandant des slogans hostiles à la guerre que le gouvernement de la France menait alors contre celui de l'Irak. Un vieil homme plein de jeunesse et d'allant, soucieux également de se préserver et de préserver, par la même occasion, ses camarades des coups potentiels des policiers animés par un zèle des plus chagrins. Ce n'était pas Aguigui Mouna, c'était Léo Campion. Léo emmena Bruno et Noëlle boire un verre après la manif et leur donna un exemplaire d'un de ses livres, intitulé Le Drapeau Noir, l'Équerre et le Compas. J'aimerais vieillir comme a vieilli cet homme, dira de Léo mon camarade Bruno. Et puis, quelque temps après, je rencontre un Frère du Grand Orient de France qui militait à la Fédération Anarchiste et qui me raconte à quel point Léo Campion avait été pour lui un modèle. Il était entré en Maçonnerie pour suivre l'exemple de cet homme qu'il estime hautement. Ces deux anecdotes nous montrent, par les faits, un des traits de caractère les plus saillants de Léo Campion : sa vivacité d'esprit, sa jeunesse de cœur, en quatre mots son bonheur de vivre. Honneur au Maître (et quel Maître) ! Laissons-le d'emblée parler, dans son autobiographie malicieuse, étonnante et hilarante intitulée J'ai réussi ma vie, déconnage narcissique, préfacée en 1985 par notre Frère Roger Leray, alors Grand Maître du Grand Orient de France, avec la collaboration de feu notre Frère Xavier Pasquini, qui fut un grand pourfendeur des sectes totalitaires et un des journalistes les plus pugnaces de l'équipe du satirique et vivace Charlie Hebdo. Contrairement au Docteur Faustroll, qui naquit à l'âge de soixante-trois ans, j'ai très simplement débuté dans la vie comme nouveau-né. Et je ne m'en cache pas. De mon temps on naissait encore chez ses parents. J'ai vu le jour au troisième étage du 80 boulevard Barbès, à Montmartre, au flanc de la Butte, le 24 mars de l'an 1905 de l'Ère Vulgaire, peu avant six heures du matin. Je ne m'étais jamais levé si tôt. C'était un vendredi, jour de Vénus. Le printemps avait trois jours. Je pesais neuf livres. C'est dire que j'étais un spermatozoïde très évolué. Je suis contemporain de Jules Verne. Mais cela n'a pas duré. Il est mort deux heures après ma naissance. Je l'ai appris en lisant le journal le lendemain matin. Ce même 24 mars 1905 où je vis le jour et où le sieur Verne trépassa, l'empereur d'Allemagne, Guillaume II, faisait escale à Tanger et au Palais Bourbon avait lieu un débat parlementaire sur la Séparation des Églises et de l'État, Fragson était à l'affiche des Folies Bergères, Dranem à l'Eldorado et Esther Lekain au Parisiana. Un déjeuner au restaurant de la tour Eiffel (qui a donné son nom au Frère Gustave Eiffel) coûtait 3,50 francs. Léo Campion aura eu la chance de bénéficier d'une enfance paisible. Mon enfance fut heureuse et sans histoire. J'avais une maman adorable née Clémence Jouant. Mes parents étaient aisés. Je n'ai pas de souvenir particulier de mes primes années. Si ce n'est les inondations de 1910, vues du pont de l'Alma. L'amont de la Seine dans la culotte d'un zouave. Vers l'âge de dix ans, j'entrai comme interne à l'Institut Resve et Gros, à Montlhéry, en Seine et Oise. J'y obtins mon certificat d'études primaires élémentaires, le seul diplôme que je possède et y fis ma première communion. J'étais fermé aux mathématiques qui m'emmerdaient et m'emmerdent toujours mais je leur rends bien. En revanche je brillais dans les disciplines qui m'amusaient, à savoir l'histoire, la géographie et l'onanisme : la masturbation collective et réciproque était fort en vogue dans les dortoirs de l'estimable maison d'éducation dont j'étais pensionnaire. Sommorhe et Godome, en quelque sorte. Le petit Léo se passionne très vite pour le sport et notamment la boxe. Et puis, adolescent, il découvre l'amour, l'amour auquel il restera librement abonné toute sa vie, avec une femme de vingt-cinq ans son aînée. Puis j'ai eu ma première maîtresse. Elle avait quarante ans. Plus de soixante années après, je continue à aimer les femmes de quarante ans. Bel exemple de continuité. Contrairement à une légende qui a couru toute sa vie, Léo Campion n'était donc pas uniquement belge : il fut successivement français, puis belge et de nouveau français. Toute sa vie il fit la navette entre les deux pays, possédant l'une et l'autre cultures francophones. Le voilà donc âgé de 18 ans, ce qui à l'époque n'était pas l'âge de la majorité (fixé à 21 ans). Il dépend toujours de ses parents. J'eus en 1923 - il a donc 18 ans - le grand malheur de perdre une maman tendrement aimée. Mon père, qui était belge et habitait la France depuis trente ans, se trouvant veuf, éprouva le désir de rentrer dans son pays. Et naturellement, je le suivis. En 1925, il est âgé de 20 ans. Vint le moment d'accomplir mon service militaire. J'avais alors les idées de tout le monde, c'est-à-dire que je n'en avais pas. Ce n'est que plus tard que je devins antimilitariste. Habitant la Belgique où l'on passait 12 mois sous les drapeaux, contre 18 en France, j'optai tout logiquement pour la Belgique et effectuai mon service comme pilote aviateur. Aviateur il le restera, tout le temps de la conscription. En 1927, mon père s'étant uploads/Histoire/ drapeau-noir-equerre-compas-pdf.pdf

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  • Publié le Sep 26, 2022
  • Catégorie History / Histoire
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