École pratique des hautes études. Section des sciences historiques et philologi
École pratique des hautes études. Section des sciences historiques et philologiques. Livret-Annuaire L'étude des théories de l'art (XVIe-XVIIe siècles) Colette Nativel Citer ce document / Cite this document : Nativel Colette. L'étude des théories de l'art (XVIe-XVIIe siècles). In: École pratique des hautes études. Section des sciences historiques et philologiques. Livret-Annuaire 13. 1997-1998. 1999. pp. 148-150; https://www.persee.fr/doc/ephe_0000-0001_1997_num_13_1_10350 Fichier pdf généré le 18/05/2018 148 Rapports sur les conférences 1997-1998 — Colette NATIVEL L'ÉTUDE DES THÉORIES DE L'ART (XVIe-XVIIe SIÈCLES) Chargée de conférences : Mme Colette NATIVEL Programme de l'année 1997-1998: L'Europe du Nord, les 2e et 4e vendredis de 14 h à 16 h. Le propos des conférences est d'étudier la façon dont se sont peu à peu constituées, dans un dialogue avec la rhétorique antique, la terminologie et la théorie artistiques de l'époque moderne. Les conférences se sont, cette année, attachées à explorer la naissance de ces théories en Europe du Nord à la fin du XVIe siècle et les conditions qui ont permis leur élaboration, c'est-à- dire la façon dont, peu à peu le discours pédant des philologues sur l'art - et l'art antique en particulier - a pu produire un nouveau discours, celui du curieux ou de l'amateur. Cela n'a pu se faire qu'en envisageant d'abord le rôle que joua dans ce procès l'image de l'antiquité qu'élaborèrent les érudits. En effet la théorie de l'art procède du regard savant sur la Rome antique, ses monuments d'une part, ses réflexions sur les arts d'imitation de l'autre. C'est donc sur le discours savant que se sont ouvertes ces conférences, et celui d'un des plus illustres représentants des milieux anversois de la seconde moitié du XVIe siècle, Juste Lipse. Si les traités de Lipse relatifs aux antiquités romaines ne présentent pas de théorie de l'art, illustrés par les meilleurs graveurs de Yofficina plantiniana - Peter van den Borcht, Philippe Galle, Otto van Veen -, souvent réédités au cours du XVIIe siècle, ils permettent d'appréhender la démarche des érudits antiquaires. Ce cadre posé, nous avons abordé une autre œuvre d'importance, quoique moins connue, celle du peintre humaniste Domenicus Lampsonius (Bruges, 1532-Liège, 1599), le secrétaire des princes-évêques de Liège, que Lipse met en scène dans le Poliorceticon (1596), lui attribuant même la paternité des illustrations. Lampson, qui fut le maître de Veen à Liège en 1573, est l'auteur d'une série de portraits gravés de peintres hollandais, accompagnés d'éloges en vers latins, les Pictorum aliquot celebrium Germaniae inférions effigies (Anvers, 1572). Nous nous sommes attachée à l'étude de saVita de Lambert Lombard (Bruges, 1565), modèle du peintre du Nord fasciné par l'antique. Cette biographie se distingue des Vies, contemporaines, de Vasari. Car Lampsonius, grand admirateur de l'Italien avec lequel il était en correspondance, propose une biographie programmatique. C'est ce que nous avons tenté de montrer en donnant une nouvelle traduction de ce texte et un commentaire des notions rhétoriques qui l'organisent. Lampsonius nous a conduit en France. De fait, il écrivit une lettre très critique à un étonnant commentateur de Pline l'ancien, Louis de Montjosieu (Demontiosius) - (début du XVIe-fin du XVIe). Professeur de mathématiques du frère du roi et du duc de Joyeuse, il suivit celui-ci à Rome en 1583. Les cinq parties de son Gallus Romae Hospes ubi multa antiquorum monimenta explicantur, pars pristinae formae restituuntur, (Rome, 1585), étudient ou tentent de reconstituer certains monuments romains - la pyramide de la porte Trigémine, les obélisques, l'arc de Janus, le septizonium (1-2), le Panthéon ; suivent deux chapitres sur la sculpture et la ciselure (3) et sur la peinture (4) souvent réédités. Le 5e chapitre, consacré au forum, propose une localisation des monuments disparus. Pour apprécier sa démarche, nous nous sommes fondée en particulier sur les lectures antérieures des livres 34 à 35 de Pline, mais aussi du traité de Vitruve et des Images de Philostrate. Nous avons tenté d'élucider les liens que Montjosieu put entretenir avec l'Académie du Palais et Biaise de Vigenère, qui donna une traduction et un commentaire des Plattes images.. Nous avons enfin étudié la théorie de la couleur et du coloris élaborée par Montjosieu à la lumière des théories pythagoriciennes. Nous avons abordé, pour finir, l'exemple d'un Doctus pictor, Rubens. Les liens qui unissaient Lipse et ce peintre, incontestablement l'artiste le plus savant du siècle, avec Poussin, sont bien École pratique des Hautes Études (Sciences historiques et philologiques), Livret 13, 1997-1998 Rapports sur les conférences 1997-1998 — Colette NATIVEL 149 connus. Un tableau souvent commenté de Rubens, Les quatre philosophes, en témoigne. Son érudition se manifesta avec éclat dans les sujets qu'il traita, mais aussi dans sa correspondance avec l'érudit français Nicolas Peiresc : il semble avoir tout lu - historiens antiques, philosophes, poètes -, connaître toutes les œuvres antiques découvertes. Cette érudition se soumet pourtant aux nécessités de l'art dans le De imitatione statuarum que le Cours de Peinture par principes de Roger de Piles nous a transmis, dans la lettre programmatique adressée à Junius et placée par celui-ci au début de la version néerlandaise du De pictura. L'étude de ce peintre fut enfin l'occasion d'une interrogation sur les notions d'asianisme et d'atticisme qui s'est fondée sur les sources antiques. Activités de la chargée de conférences : 1) Publications : a. Éditions : — Femmes savantes, savoir des femmes. XVIe-XVHe siècles. Actes du colloque « Femmes savantes, savoir des femmes, du crépuscule de la Renaissance à l'aube des Lumières », Chantilly, septembre 1995 (sous presse, Genève, Droz). — Co-édition des Actes du 9e congrès de l'I.A.N.L.S. de Bari, 29 août-3 sept. 1994 (sous presse, M.R.T.S.). — Centuriae latinae. Cent une figures humanistes de la Renaissance aux Lumières offertes à Jacques Chomarat, Genève, Droz {T.H.R. 314), 1997, in-4°. b. Articles et communications : — « Histoire, image, imaginaire : le cas Persée et Andromède », dans Histoire, images, imaginaires (fin XVe, début XXe siècle). Études réunies et présentées par Michèle Ménard et Annie Duprat. Actes du colloque international tenu à l'université du Maine (Le Mans), 21-23 mars 1996, Le Mans, université du Maine, 1998. — « A plea for Francisais Junius as an art theorician », p. 19-33, dans Rolf H. Bremmer jr. éd., Franciscus Junius F. F. and his circle, Amsterdam/Atlanta, Rodopi, 1998. — « Justus Lipsius, Belga Romae Hospes », p. 39-49, dans Justus Lipsius (1547-1606) en het Plantijnse Huis, Arivers, Muséum Plantin-Moretus en Stedelijk Prentenkabinet, 1997. — Article « Junius (Franciscus F.F.) », p. 439-448, biographie et bibliographie de l'article « Vossius (Gerardus Joannes) », p. 805-806 et 809-810, bibliographie des articles « Heinsius (Daniel) », p. 424-425 et « Vives (Jean-Louis) », p. 803-804, dans Centuriae latinae. Cent une figures humanistes de la Renaissance aux Lumières offertes à Jacques Chomarat, Genève, Droz (T.H.R. 314), 1997. — « Quelques apports du De pictura ueterum libri très de Franciscus Junius à la théorie de l'art en France », Revue d'esthétique , 31/32 (La naissance de la théorie de l'art en France. 1640-1720), 1997, p. 119-131. — « Suspendit picta uoltum mentemque tabella ; dire l'évidence en peinture selon le De pictura ueterum de Franciscus Junius », p. 265-283, dans Cahiers de philosophie de l'université de Paris XII- Val de Marne (2) : Dire l'évidence (philosophie et rhétorique antiques). Textes réunis par Carlos Levy et Laurent Pernot, Paris, L'Harmattan, 1997. 3) Colloques et séminaires : La chargée de conférence a continué à animer, avec Alain Michel, de l'Institut, et Daniel Arasse, E.H.E.S.S., le séminaire de l'E.N.S. (rue d'Ulm), « La tradition latine dans la pensée de l'art ». École pratique des Hautes Études (Sciences historiques et philologiques), Livret 13, 1997-1998 150 Rapports sur les conférences 1997-1998 — Colette NATIVEL Elle est intervenue dans plusieurs colloques ou séminaires : — Séance plénière au congrès « A retôrica greco-latina e sua perenidade », université de Coïmbra, 11-14 mars 1997 : « Quintilien lecteur de Cicéron ». — Invitation à l'université de Porto (Centre d'études anciennes) : « La permanence des concepts de la rhétorique antique dans l'esthétique du XVIIe siècle. » — 10e congrès de l'I.A.N.L.S., Avila, 4-9 août 1997 : « Le De pictura, plastice et statuaria du père Jules César Boulenger, S.J. ». — Séminaire pluridisciplinaire (D.E.A et Doctorat) « Le secret à la Renaissance » dirigé par Jean-Paul Pittion, C.E.S.R., Tours, 6-7 novembre 1997 : « Le cryptage allégorique de l'image (1550-1650) ». — Séminaire « La tradition latine dans la pensée de l'art » (E.N.S.), 21 mars 1998 : « Disposition, composition: terminologie antique, problématiques modernes ». 4) Participation à la vie des sociétés savantes : En décembre 1997, la chargée de conférences a été élue au bureau de la Société française d'Études du Seizième Siècle. En août 1998, son mandat à l'advisory board a été renouvelé par la Société internationale d'Études Néo-Latines. Elle est toujours secrétaire de la section française de la Société internationale d'Études Néo- Latines et trésorière de la Société française d'Études Néo-Latines. Elle est membre du comité d'organisation du prochain congrès de la Société internationale d'Histoire de la Rhétorique (Amsterdam, 1999). 5) Responsabilités éditoriales : Depuis le 1er janvier 1998, elle uploads/Histoire/ ephe-0000-0001-1997-num-13-1-10350 2 .pdf
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- Publié le Mai 07, 2021
- Catégorie History / Histoire
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