Europe antique. Un glossaire © Hervé Cariou, 2023 P a g e | 1 Europe antique. U

Europe antique. Un glossaire © Hervé Cariou, 2023 P a g e | 1 Europe antique. Un glossaire © Hervé Cariou, 2023 Photo de couverture : Margit Wallner | Pixabay.com Europe antique. Un glossaire © Hervé Cariou, 2023 P a g e | 2 Introduction Cet essai présente un glossaire antique et protohistorique de populations indo- européennes ou qui adoptèrent une langue proto-indo-européenne. Il se concentre sur des populations qui résidèrent en Europe mais interagit avec d'autres qui ne revendiquent pas d’établissement sur le sol européen. L’essai s’appuie sur des auteurs antiques (à la lumière de connaissances actuelles). Ces derniers réservent encore quelques surprises. Par exemple, plusieurs soutiennent que les premiers conquérants de l’Europe occidentale, les Ibères et les Pélasges, ne rencontrèrent en chemin que des hommes vivant dans des « cavernes ». Même si ce glossaire couvre large au niveau de ces auteurs, nous utilisons deux « bases » : Hérodote (et son Histoire1) et Diodore de Sicile (et sa Bibliothèque historique2). Ce dernier passa de longues années à compiler des documents de la regrettée bibliothèque d’Alexandrie (Égypte). Enfin, nous ajoutons un travail de compilation d’Henri d’Arbois de Jubainville (1827-1910) : Les Premiers Habitants d’Europe3. 1. Traduction française à titre posthume (1850) de Pierre-Henri Larcher (1726-1812) 2. Traduction française (1851) de Jean-Chrétien-Ferdinand Hœfer (1811-1878) 3. Les Premiers Habitants d’Europe, t. 1, avec la collaboration de G. Dottin, Paris, Ernest Thorin éd., 1889, 2e éd., 480 p. Les Premiers Habitants d’Europe, t. 2, Paris, Thorin et Fils éd., 1894, 2e éd., 426 p. Europe antique. Un glossaire © Hervé Cariou, 2023 P a g e | 3 Glossaire Ambrons L’archéologie avance une origine géographique : le nord de l’Europe et plus précisément l’Ems, un fleuve qui se jette dans la mer du Nord entre le Rhin et l’Elbe. Cette origine repose sur leur alliance avec les Cimbres, les Teutons et les Tigurins. Cela dit, Plutarque précise que les Ligures s’appelaient eux-mêmes Ambrons. Arimaspes Selon Diodore, « La nation des Scythes s’accrut considérablement sous des rois célèbres qui laissèrent leur nom aux Saces, aux Massagètes, aux Arimaspes et à plusieurs autres peuplades ». Jubainville précise que « Les Arimaspes sont les Scythes que Pythéas trouva sur les bords de la mer au-delà du Rhin ». Assyriens Selon Diodore (à son époque), Ninus reste le premier souverain assyrien connu. Il s’allia à Ariéus, souverain des Arabes (des « hommes robustes »), et s’attaqua à un pays limitrophe : la Babylonie. Les Babyloniens « non aguerris » payèrent un tribut. Puis, Ninus marcha sur l’Arménie, gouvernée par un certain Barzanès. Ce dernier se soumit et le souverain assyrien, magnanime, n’exigea que des troupes auxiliaires. Ensuite, il marcha sur la Médie, dirigée par Pharnus. Même si ce dernier disposait d’une armée « considérable », les désertions causèrent sa perte et il sera « mis en croix ». Finalement, Ninus se rendra maître de toute l’Asie, à l’exception des Indes et de la Bactriane. Ensuite, Ninus se retira sur ses terres et fonda la cité de… Ninus (que les Mèdes raseront lors de la chute de l’empire assyrien). Europe antique. Un glossaire © Hervé Cariou, 2023 P a g e | 4 Les auteurs antiques restent discrets sur l’origine des Assyriens. Jubainville défend la thèse sémite en s’appuyant, notamment, sur le nom de leur dieu suprême : Ilu dit Assur. Cela dit, les Égyptiens les appelaient Routonou et nous orientent vers une langue indo-européenne (futurs Rutènes de Gaule et/ou future Ruthénie slave ?). L’archéologie sait que la cité-État d’Assur redevient indépendante au 21e siècle avant notre ère. Elle sait aussi que son premier personnage connu (deux siècles plus tôt) se nomme Ititi. On note la corrélation avec hittite. Cela dit, Nesha (Kültepe actuelle), la première cité hittite, apparaitra six siècles plus tard en Anatolie. Dans un registre plus récent, Diodore mentionne « le secours envoyé par les Assyriens aux Troyens ». Ensuite, il ajoute que « Priam, roi de Troie, et soumis au roi des Assyriens ». Enfin, il précise que « l’empire des Assyriens, qui est de tous les empires celui qui a duré le plus longtemps ». À ce sujet, selon Ctésias1, cet empire dura treize cents ans. Jubainville se réfère au même Ctésias pour affirmer qu’à l’époque de la guerre de Troie, « les Assyriens étaient déjà depuis plus de mille ans maîtres de l’Asie » (Proche-Orient actuel). Effectivement, Assur redevint indépendante un millénaire plus tôt pour s’affranchir des souverains d’Akkad (empire de Sargon, 24e siècle avant notre ère). 1. Médecin grec du 5e avant notre ère qui exerça en Perse et auteur de Persica, traité d’histoire et de géographie de l’Asie (Proche-Orient actuel) Bactriens Jubainville écrit que « nous voyons par le dénombrement de l’armée de ce célèbre roi des Perses que les Saces, nom perse des Scythes, et les Bactriens étaient réunis sous l’autorité du même gouverneur ». L’origine de la Bactriane indo-européenne, située en Asie, reste incertaine. Diodore précise que la première dynastie scythe connue, celle du conquérant assyrien Ninus, marcha sur Bactres, la capitale. Ninus épousa la souveraine Europe antique. Un glossaire © Hervé Cariou, 2023 P a g e | 5 vaincue, la légendaire Sémiramis, la « plus célèbre de toutes les femmes ». Elle ne peut référer à l’assyrienne Sammuramat (9e avant notre ère) car Ninus naquit mille ans plus tôt. De plus, Diodore confirme la souveraineté de Sémiramis sur la Bactriane. Pour le reste, lui et Hérodote s’entendent pour souligner l’œuvre architecturale de cette femme dans des contrées occupées (Médie, Babylonie). Cappadociens Selon Hérodote, « Les Grecs donnent aux Cappadociens le nom de Syriens. Avant la domination des Perses, ces Syriens étaient sujets des Mèdes ». Cariens Selon Hérodote, « Les Cariens avaient passé des îles sur le continent ; ils avaient été anciennement sujets de Minos : on les appelait Lélèges ». Il évoque également la tradition crétoise qui le contredit : « Voilà ce que les Crétois racontent des Cariens : mais ceux-ci pensent différemment sur leur origine. Ils se disent nés dans le continent même, et croient qu’ils n’ont jamais porté d’autre nom que celui qu’ils ont présentement. Ils montrent aussi à Mylasses un ancien temple de Jupiter Carien où ils n’admettent que les Mysiens et les Lydiens, à cause de l’affinité qu’ils ont avec ces peuples. Ils disent, en effet, que Lydus et Mysus étaient frères de Car ». Toujours selon Hérodote, Lydus (Lydos), fils d’Atys (et donc membre de la dynastie des Atyades) descendait de Manès, souverain légendaire de Méonie qui abritera la future Lydie. Chaldéens Selon Diodore, le souverain libyen Bélus (Bélos) envoya des colons à Babylone sur les rives de l’Euphrate. Les prêtres de ces colons restaient exempts d’impôt et de toute charge publique (à l’image des prêtres égyptiens). Les locaux, impressionnés par l’observation des astres pratiqués par ces prêtres, leur donnèrent le nom de Chaldéens. Comme les locaux ne différenciaient guère les Libyens et les Égyptiens, Europe antique. Un glossaire © Hervé Cariou, 2023 P a g e | 6 la confusion régna ensuite sur leurs origines. Diodore ajoute que « Les Chaldéens sont les plus anciens des Babyloniens » en oubliant qu’ils furent envoyés à… Babylone. Cela dit, si l’on considère une étymologie akadienne, bāb-ili(m) ou bāb- ilāni, soit la « Porte du Dieu » ou des Dieux, le site originel pouvait se résumer à un lieu de culte. Enfin, la région environnante pouvait abriter seulement des populations pastorales. Plus tard, en Babylonie, les Chaldéens « forment, dans l’État, une classe semblable à celle des prêtres en Égypte. Institués pour exercer le culte des dieux, ils passent toute leur vie à méditer les questions philosophiques ». Enfin, « La philosophie des Chaldéens est une tradition de famille ; le fils qui en hérite de son père est exempté de toute charge publique ». Cela dit, cette « philosophie » chaldéenne ne préfigure pas l’humanisme grec et reste ancrée dans la théologie. On note tout de même un concept qui présage la notion d’infini : « le monde est éternel de sa nature, qu’il n’a jamais eu de commencement et qu’il n’aura pas de fin ». Cimbres Les Cimbres, doués d’une force herculéenne (selon Hérodote), dévastèrent la République romaine avant que les Romains ne finissent par les éradiquer. Selon Posidonios, ils s’apparentaient aux Cimmériens et des auteurs (Strabon, Diodore et Plutarque, notamment) se rallieront à cette thèse. Selon Claude Ptolémée, ils résidaient sur les rivages de la « péninsule du bord » (actuel Danemark). Cimmerians According to Herodotus, they had resided for ages on the shores of the Sea of Azov (Black Sea) before the Scythians expelled them. He tells of their flight and specifies that some went up the Danube. Then they disappeared for centuries. Posidonios resurrected them by supporting a relationship with the Cimbres. Ptolemy located them in the current Denmark. Between the Sea of Azov and Denmark, one goes up the Danube, one crosses the Hercynian massifs and one goes down the Elbe. If the Europe antique. Un glossaire © Hervé Cariou, 2023 P uploads/Histoire/ europe-antique-un-glossaire 1 .pdf

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  • Publié le Aoû 15, 2022
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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