Ex oriente luxuria (I). Introductory seminar : towards a definition of the luxur

Ex oriente luxuria (I). Introductory seminar : towards a definition of the luxury item. Pierre Schneider, Jean Trinquier, Charl` ene Bouchaud, Eva Dubois-P´ elerin, La¨ etitia Graslin, Christelle Maz´ e To cite this version: Pierre Schneider, Jean Trinquier, Charl` ene Bouchaud, Eva Dubois-P´ elerin, La¨ etitia Graslin, et al.. Ex oriente luxuria (I). Introductory seminar : towards a definition of the luxury item.. 2015. <hal-01202124> HAL Id: hal-01202124 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01202124 Submitted on 18 Sep 2015 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destin´ ee au d´ epˆ ot et ` a la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publi´ es ou non, ´ emanant des ´ etablissements d’enseignement et de recherche fran¸ cais ou ´ etrangers, des laboratoires publics ou priv´ es. 1 Ex oriente luxuria (I) Introduction : comment définir l'objet de luxe ? Compte-rendu de la première journée d'études organisée par Jean Trinquier et Pierre Schneider le 10 novembre 2014, à l'École normale supérieure de Paris 2 Sommaire - Présentation de la journée d’étude (Jean Trinquier – Pierre Schneider) [p. 3-5] - Introduction (Pierre Schneider) [p. 6-15] - Une approche de « l’objet luxueux » au 1er siècle p.C. (Eva Dubois-Pelerin) [p. 16-17] - Regards archéobotaniques sur les notions de luxe et d’exotisme (Charlène Bouchaud) [p. 18-22] - Produits de luxe dans les sources écrites mésopotamiennes du 1er millénaire (Laëtita Graslin) [p. 23-35] Annexe 1 : observations sur le mot latin pauper (Jean Trinquier) [p. 36-38] Annexe 2 : réflexions d’une égyptologue (Christelle Mazé) [p. 39-42] Annexe 3 : résumé de l’article de M. Cobb (P. Schneider) [p. 43-46] Annexe 4 : programme de la journée d’étude 3 Déroulement de la journée d’étude Comme cela apparaît dans l'argumentaire (voir annexe 4), cette journée d’étude se voulait comme une introduction aux suivantes. Il s'agissait, en abordant la définition de l'objet de luxe, de clarifier ce qui serait constamment à l'arrière-plan dans les études de cas à venir (perle, écaille de tortue, poivre etc.). On n'attendait pas de la journée qu'elle produise une définition de l'objet de luxe. Elle avait vocation à rassembler des idées et à susciter des questionnements : ceux-ci forment un socle conceptuel sur lequel les journées suivantes devraient pouvoir s’appuyer, celles-ci permettant à leur tour de progresser dans l'établissement d'une définition de ce que l'on appelle objet de luxe dans l'histoire antique. La présence de contributeurs dont les champs de recherches sont variés a répondu à ce souhait. Peu d'entre eux effectuent leurs recherches à partir des mêmes sources. Ce point est important : appréhender ce que peut être l'objet de luxe change beaucoup suivant que l'on utilise des sources archéologiques, écrites ou iconographiques, avec toutes les combinaisons imaginables entre ces différentes catégories. Ce n'est pas la seule raison pour laquelle la question de l'objet de luxe soulève des questions spécifiques quand on aborde l'histoire antique. En effet, l'Antiquité est sans aucun doute l'époque à laquelle la notion d'objet de luxe entre véritablement dans le champ de l'histoire, en même temps que surgissent des sociétés de plus en plus complexes : s'il est difficile de cerner ce que pouvaient être les objets de luxe dans les sociétés celtes de l'âge du Fer, il n'y a guère de doute quant à leur présence dans les sociétés de l'Antiquité classique, quand bien même il est malaisé d'en définir la nature de façon stable. Pierre Schneider a ouvert la journée par une introduction générale au thème de la journée d’étude. Cette présentation du cheminement personnel qui l'a conduit à la question de l'objet de luxe se concentre sur deux sujets en particulier : d'une part l'état de la question dans la bibliographie ; d'autre part les réflexions suscitées par les sources écrites grecques et latines qu'il a examinées lors de la rédaction de sa monographie consacrée aux perles de l'océan Indien. Eva Dubois-Pelerin a une excellente connaissance des villas vésuviennes en général, et de leur mobilier en particulier. Elle s’est concentrée sur certains artefacts, qui nous paraissent être des objets de luxe (bijoux avec ambre, pierres précieuses, perles, vases de cristal de roche, vases murrhins etc.) en relation avec leur contexte archéologique. Elle a également examiné comment celui qui les observe - archéologue, ou historien - les apprécie en tant que tels, en fonction de leur aspect mais aussi de catégories subjectives (par exemple, « objet luxueux »; « objet utilisé de façon 4 ostentatoire » ; « objet hors de prix » …). E. Dubois-Pelerin a également posé la question de la relation entre la fabrication d’objets en grand nombre et la pertinence du terme « objet de luxe », une question que les prochaines journées d’étude aborderont à travers des études de cas. L'approche de Charlène Bouchaud est totalement différente, puisqu’elle apporte le point de vue de l'archéobotaniste étudiant les macro-restes végétaux. Dans le cadre de cette journée, sa présentation a principalement abordé l’étude des produits alimentaires et textiles. En s’appuyant sur les découvertes archéobotaniques faites au Moyen-Orient, et plus particulièrement autour de la mer Rouge, sa réflexion s’est portée sur l’opposition (ou sur le couple) « objet de luxe » / « produit exotique ». La seconde expression met l'accent sur la distance et ne fait pas intervenir le jugement esthétique ou la notion d'agrément. Ch. Bouchaud signale, incidemment, qu’il lui a fallu, en une occasion, modifier un article dans lequel le comité de lecture avait écarté l'expression « objet de luxe », critiquée comme subjective, au profit du terme « exotique », réputé plus neutre. Renaud Robert (contribution non disponible) s’est intéressé aux œuvres d’art, en particulier aux peintures, dont on peut se demander si elles sont en tant que telles des objets de luxe ; il s’est plus particulièrement interrogé sur tout ce qui constitue la valeur d’un tableau dans les discours antiques sur la peinture. Cette contribution a notamment abordé les points suivants : 1) l’opposition authentique / imitation ; 2) les critères qui peuvent contribuer à ériger une peinture en objet de luxe : coût du matériau (pretium) mais aussi prestige (nobilitas) et manière du peintre – voir le cas des productions de l'école de Sicyone. Ces deux critères peuvent se compléter (utilisation de pigments précieux), mais le plus souvent ils sont opposés : la peinture est précisément l’art qui a le pouvoir de transcender à la fois sa matière et le sujet de sa représentation, ce qui explique que l’on oppose aussi volontiers la peinture à l’utilisation décorative des marbres. Laëtitia Graslin quitte le domaine méditerranéen, interrogeant les sources mésopotamiennes du 1er millénaire a. C., à savoir, d’une part, des artefacts, d’autre part, des textes. Ces derniers sont rarement des documents privés, car on dispose surtout d'inscriptions royales énumérant des biens envoyés à des souverains. Il est donc impossible de percevoir ce qu'est le goût des individus dans l’acquisition de biens de luxe. L. Graslin pose une question complexe, celle de la distinction à opérer entre « objet de luxe » et « bien de prestige » : quel qualificatif appliquer à des dattes ou à des peaux d'éléphant envoyées à des rois ? Faut-il prendre en compte la différence entre les différents circuits (tributs, dons, échanges) pour établir des distinctions ? Peut-on par exemple qualifier un produit offert sur un marché d’ « objet de prestige » ? Le thème de l'opposition entre objet de luxe et objet de prestige se pose de façon encore plus aiguë avec l'intervention de Stéphane Verger (contribution non disponible) : que penser de la vaisselle métallique (cratères décorés et retravaillés) et d’éléments de mobilier (klinai à revêtement d'ivoire ou d'ambre) trouvées dans des tombes de l’âge du fer (Hochdorff, dans le Sud de l’Allemagne) et qui sont évidemment la propriété d’une élite sociale ? L’intervention de St. Verger 5 pose également la question intéressante de savoir qui a droit au luxe. En s’appuyant notamment sur des sources écrites irlandaises postérieures, d’époque médiévale, il montre que l’utilisation d’un mobilier, aussi abondant que diversifié, dans le cadre des banquets dessine toute une hiérarchie sociale. Jean Trinquier – Pierre Schneider 6 Introduction (Pierre Schneider) Pourquoi la question de l’objet de luxe ? Cette introduction au thème de la journée d’études est, d’une part, l’histoire du cheminement qui m’a conduit vers cette question ; on y trouve, d’autre part, l’état de ma réflexion au moment où se tenait cette réunion. Il va sans dire que celle-ci a évolué depuis, notamment parce qu’elle s’est enrichie de nouvelles lectures1. Enfin, il faut d’emblée dire que, la plupart du temps, je me référerai aux produits et objets provenant de l’océan Indien (i.e. des pays de la mer Érythrée), qui sont ceux que je connais le mieux. C’est au cours de la rédaction du mémoire d’habilitation à diriger les recherches, consacré à la perle de l’océan Indien2, que cette question uploads/Histoire/ ex-oriente-luxuria-i-introduction-comm.pdf

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  • Publié le Jui 06, 2022
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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