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1. Qu’est-ce qu’une dissertation historique ? 1.1. Un devoir construit et argum

1. Qu’est-ce qu’une dissertation historique ? 1.1. Un devoir construit et argumenté Une dissertation, appelée aussi parfois composition, est un devoir entièrement rédigé qui consiste à répondre à un sujet de manière argumentée et structurée selon un plan qui montre une progression de la pensée. Ce plan doit impérative- ment répondre à une problématique annoncée en introduction : cette probléma- tique constitue le fil directeur du devoir et correspond à un questionnement majeur que pose le sujet. C’est ce qui permet d’éviter de transformer la dissertation en une simple question de cours, qui consisterait à « réciter » des fiches de cours et des connaissances. La maîtrise d’une méthode spécifique est donc indispensable. La dissertation repose aussi sur des connaissances historiques précises : il s’agit d’évaluer le degré de maîtrise d’un sujet, à travers des notions, du vocabulaire, des dates, des noms, des localisations… Les connaissances ne doivent pas être unique- ment descriptives, mais explicatives c’est-à-dire argumentées et développées pour démontrer les principales idées soulevées par la problématique. 1.2. Les spécificités de la dissertation en histoire Si la dissertation est un exercice très répandu dans les sciences humaines et sociales, et se retrouve donc aussi dans de nombreuses autres disciplines, elle présente des spécificités notables en histoire. La règle essentielle, et qui peut sembler évidente à énoncer, est de toujours raisonner en historien, c’est-à-dire ne jamais perdre de vue la dimension historique et chronologique du sujet. Le sujet doit effectivement toujours être replacé dans un contexte précis. Cette démarche historique nécessite donc : • D’utiliser un vocabulaire historique c’est-à-dire les notions spécifiques au sujet, qui ont des significations précises et liées au contexte de l’époque. Par exemple, dans un sujet sur la guerre froide, des termes comme « endigue- ment du communisme », « bloc », « équilibre de la terreur », « politique de la corde raide » ou encore « guerre » sont à connaître. De même, certains termes n’ont pas la même signification selon les périodes, par exemple le mot « colonisation » qui a un sens différent dans l’Antiquité et au XIXe siècle. • De bien connaître la chronologie : une dissertation d’histoire se fait toujours avec des dates. • De savoir identifier les principaux acteurs (noms des personnages) et les lieux. 8 Première parti • Méthodologie : comment réussir sa dissertation d’histoire 2. Le travail au brouillon : comment analyser un sujet et gérer son temps ? Avant de se lancer dans la rédaction au propre de la dissertation, il est néces- saire de consacrer un temps suffisamment conséquent au brouillon, temps durant lequel il faut commencer par réfléchir au sens du sujet puis noter les principales idées qui y sont liées. À titre indicatif, on peut estimer qu’il ne faut pas dépasser un tiers du temps total de l’épreuve pour ce travail au brouillon. Ainsi, pour une dissertation en 4 heures, il est souhaitable de passer au maximum 1h30 sur son brouillon puis de conserver les 2h30 suivantes à la rédaction de la copie. Temps indicatif à consacrer (pour une dissertation en 4h) Étape du travail au brouillon 10 minutes La première étape consiste à lire attentivement le libellé du sujet, et à considérer chaque terme important et la manière dont ces termes sont mis en relation entre eux (être notamment attentif aux sujets avec un « et »). Il faut immédiatement écrire la définition précise des termes, identifier la période et l’espace à étudier. 25 minutes La deuxième étape consiste à écrire toutes les idées en relation avec le sujet (les thèmes à aborder, les principales dates, des références historiographiques…), ou les questions que l’on est amené à se poser, même si cela se fait d’abord dans le désordre. C’est un moyen efficace de mobiliser ses connaissances issues des cours et de la lecture des ouvrages. 25 minutes La troisième étape doit mettre de l’ordre dans cette liste d’idées et de questions en opérant des regroupements logiques, car, nécessai- rement, certaines idées s’associent autour d’un thème commun. C’est ainsi que, progressivement, une esquisse de plan se dessine et s’affine de plus en plus : après un regroupement en trois grands thèmes, des regroupements doivent se faire à l’intérieur de chaque thème. C’est ainsi qu’un plan détaillé a été créé, se composant de parties elles- mêmes divisées en sous-parties. 10 minutes La quatrième étape doit permettre de trouver un fil directeur à ce plan détaillé : c’est la problématique, qu’il est plus commode de présenter sous forme interrogative. Avant de la trouver, il ne faut pas hésiter à écrire plusieurs questions, à s’y prendre à plusieurs reprises. 9 Première parti • Méthodologie : comment réussir sa dissertation d’histoire Temps indicatif à consacrer (pour une dissertation en 4h) Étape du travail au brouillon 20 minutes Ainsi, votre plan et votre problématique constitués, il vous reste une cinquième et dernière étape à accomplir : la rédaction, dans leur totalité, de l’introduction puis de la conclusion telles qu’elles apparaî- tront sur votre copie au propre. Il s’agit des seuls éléments de votre devoir qu’il est nécessaire de rédiger entièrement au brouillon, car ils doivent être particulièrement soignés : l’introduction est en quelque sorte la « vitrine » du devoir, l’étape qui montre au correcteur si le sujet a été compris ou non, tandis que la conclusion est la partie finale du devoir, celle qui doit clairement et précisément répondre à la problématique… et qui laisse une dernière impression au correcteur. 3. Comment choisir le plan ? Quel que soit le sujet à traiter, il n’existe pas un seul plan envisageable, mais souvent plusieurs possibilités qui sont toutes acceptées du moment que le plan choisi est cohérent et permet de répondre efficacement au sujet. Cependant, en simpli- fiant, on peut dire qu’il existe trois grands types de plans en histoire : • Le plan chronologique, dans lequel chaque partie correspond à une période précise. Il s’agit de montrer une évolution, souvent sur une longue période. L’étudiant doit choisir ses découpages chronologiques et les justifier, d’où la nécessité de bien indiquer dès l’annonce du plan, à la fin de l’introduction, les dates de début et de fin pour chaque partie. Il faut avoir à l’esprit que plusieurs découpages sont possibles, mais que pour quelques sujets certaines dates sont incontournables. • Le plan thématique, qui s’applique lorsque les évolutions chronologiques ne sont pas assez significatives ou lorsqu’on doit étudier une période très restreinte, consiste à dégager quelques grands thèmes qui forment, ensemble, les parties du devoir. • Le plan chrono-thématique, qui associe les deux approches précédentes et qui est souvent utilisé ; il est par exemple possible d’envisager deux parties thématiques puis une partie chronologique, ou l’inverse. N’oubliez jamais que, dans les faits, quel que soit le plan choisi, une dissertation d’histoire comprendra toujours de la chronologie et toujours du thématique. Ces deux éléments sont indissociables, quels que soient les sujets. 10 Première parti • Méthodologie : comment réussir sa dissertation d’histoire 4. Comment construire le devoir ? Les étapes de la dissertation Une dissertation est un devoir structuré en trois grandes étapes : une intro- duction, un développement fait de trois parties divisées en sous-parties et une conclusion. Le devoir doit impérativement être aéré : ces étapes doivent être en effet clairement séparées par des sauts de lignes et des alinéas. 4.1. L’introduction : la « vitrine » de la dissertation Une introduction comprend toujours quatre étapes, qui doivent apparaître dans l’ordre suivant. • Une accroche (ou amorce) Elle consiste à introduire élégamment un sujet. Elle peut prendre des formes très variables : une citation (toujours entre guillemets, et sourcée : auteur, livre, date), une référence à un historien ou un ouvrage spécialisé d’histoire sur le sujet, un fait d’actualité, un événement significatif durant la période du sujet et que l’on souhaite ainsi mettre en exergue… L’accroche doit toujours être en rapport avec le sujet et être précise ; des éléments trop vagues sont inutiles. Si l’on n’arrive pas à trouver une accroche pertinente, il vaut mieux alors s’en passer plutôt que de se forcer à écrire quelque chose de faux ou de hors sujet. • L’analyse du sujet Étape la plus importante et la plus longue de l’introduction, c’est elle qui montre au correcteur si le sens du sujet a été compris. Cette étape doit donc cerner le sujet et ses enjeux : définition des termes clefs, mise en relation de ces termes, délimitation chronologique (bornes de début et de fin du sujet, qu’il faut préciser même si elles n’apparaissent pas explicitement dans le libellé), délimitation spatiale, enjeux principaux. On peut également faire référence à des débats historiographiques et à des noms d’historiens spécialistes du sujet, mais aussi aux sources dont dispose l’historien (voir le paragraphe 5 ci-dessous). Que faire si le sujet ne donne pas d’indications chronologiques explicites ? L’absence de dates dans l’intitulé d’un sujet n’est jamais un oubli ou une négligence du rédacteur, mais la volonté de pousser l’étudiant à trouver par lui-même les bornes chronologiques, forcément induites par l’intitulé du sujet. Ces bornes sont uploads/Histoire/ extrait 13 .pdf