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HPer B6353n Boitai, Fabius Nasser-ed-Din Schah et la rerse. ^1 l'A li I I S ho I I \ I Nasser-ed-Din Schah LA PERSE I <i Lé^etîJv cl l Histoire IV\I<I.^ IMPUIMEUIE liUK.VKTKK < II l;i...| Nasser-ed-Din Schah LA PERSE s FABIUS BOITAL Nasser-ed-Din Schah ET LA PERSE La Légende et l' Histoire PARIS IM PRIME RI K BREVETÉE CH. BLOT 7. RCE BLEUE, 7 18-8 :e> .Vî^ "^^ ^' »• '1 « *• ^ '^ NOTE On écrit le mot Schah de tant de manières diffé- rentes : Schah, Shah, Chah, que nous avons voulu connaître son étymologie afin de nous arrêter à une orthographe rationnelle, et voici celle qui nous a paru devoir nous Hxer sur ce point : Schapour I", deuxième roi de la dynastie des Sassanides, était fils de Ardschir (Artaxerxès), qui s'était nommé lui-même le Roi des Rois. La naissance de Schapour avait été cachée à Aids- chir par un serviteur dévoué. Lorsque ce serviteur jugea le moment venu de révéler à son souverain l'existence de son tils, et l'horrible mutilation à laquelle il s'était volontairement soumis pour que son souverain ne conçut aucun cloute sur sa paternité, on appela cet enfant a le Fils du Roi » ; Schah, roi, pour^ fils; d'où Schapour, dont les Latins ont fait Saporus ou Sapor. Ce prince a régné de 238 à 276; il fit la guerre à tout le monde connu et en triompha. C'est lui qui, vainqueur de Tempereur Valérien, se servait de cet illustre vieillard, devenu son prisonnier, comme d'un escabeau pour monter ù cheval. Digitized by the Internet Archive in 2009 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/nassereddinschahOOboit Nasser-ed-Din-Schah ET LA PERSE I La France a eu deux fois la visite d'un grand souverain de la dynastie des Kadjars, qui porte le titre de descendant de Djem- schid et de Darius. . Deux fois aussi notre pays a dignement rempli les devoirs de l'hospitalité, et nous pouvons dire que Nasser-ed-Din, schah de Perse, a emporté de notre patrie de grands et beaux souvenirs. Aussi , lorsque le souverain persan quittait Paris, il disait au Président de la Répu- blique française, en lui serrant la main : « Au revoir, maréchal, à bientôt, si Ton peut dire que dans cinq ans, ce soit bientôt.» Nous avons tenu à reproduire textuelle- — 4 — ment cette phrase qui CQntient un sentiment trop délicat pour ne pas venir directement du cœur. Certes, Nasser-ed-Din a trouvé, dans toute l'Europe, le plus sympathique accueil, mais on ne nous accusera pas d'outrecui- dance si nous constatons que « le beau pays de France », dont parlait avec tant d'attendrissement l'infortunée Marie Stuart, lui a semblé plus beau et plus intéressant que tout autre. Eh bien ! devant cet hommage rendu à la France, nous pensions que les journaux sérieux laisseraient aux feuilles frivoles , qui vivent d'un calembour et d'une facétie, l'humiliante besogne de calomnier un sou- verain qui a bravé deux fois les fatigues d'un si lointain voyage pour se découvrir devant Paris, dont, comme toutes les natures d'élite, il a subi l'irrésistible ascendant. Nous pensions que cette magnifique hos- pitalité que nous avions été si heureux d'offrir à Nasser-ed-Din n'aurait pas de revers, et que la calomnie ne viendrait pas ternir le flatteur souvenir que tous ceux qui aiment la France doivent garder de notre hôte illustre. Nous nous étions trompés, car quelques jours à peine après le départ du souverain persan, on lisait dans la France^ journal qui mérite d'être populaire, grâce à la vaillance de ses rédacteurs, on lisait un article inti- tulé : « Le Schah de Perse », et des plus hostiles à Thôte qui venait de nous quitter. Nous déclarerons tout d'abord que cet article ne pouvait avoir, aux yeux de per- sonne, l'autorité d'une page écrite par la rédaction. C'était un extrait d'un livre paru récemment : « Victor Hugo che\ lui », par M. Gustave Rivet. Quelle est la part de M. Victor Hugo dans cette fantaisie? Nous n'aurions pas à le rechercher, et nous ne nous en serions pas autrement in- quiétés, si la puissante publicité de la France ne l'avait jeté aux quatre coins du pays. Nous répondrons parce que nous avons quelque souci de la vérité historique, et parce qu'il ne convient pas que, même aux yeux des inditîérents, des anecdotes sem- blables puissent paraître authentiques. Faisons en passant une petite rectification géographique : Le schah de Perse ne s'est pas embarqué à Recht, comme le dit la — 6 — France, pour se rendre à Téhéran, par la raison toute simple que Recht est le port de débarquement sur la mer Caspienne, et qu'à partir de ce point la route se fait par caravane jusqu'à la capitale de l'Empire persan. A propos d'un dîner offert par le prince de Galles au schah de Perse, lors de son voyage à Londres en 1873, M. Gustave Rivet ra- conte d'après M. Victor Hugo, que Nasser- ed-Din parlant du duc de S..., le plus riche des lords anglais, dit au prince de Galles : — Vous allez lui faire couper la tête ? — Et pourquoi ? — Mais pour lui prendre son argent ! Ce propos sauvage aurait été rapporté au grand poète par un attaché d'ambassade grecque. Nous mettons au défi MM. Victor Hugo et Gustave Rivet de prouver que cet attaché d'ambassade ait existé autre part que dans l'imagination de l'auteur des Châtiments. D'ailleurs, tous ceux qui ont fréquenté l'entourage du schah de Perse, tous ceux qui connaissent "ses divers ambassadeurs à Paris, à Vienne, à Londres et à Constantinople, peuvent témoigner que ces personnages sont — 7 — trop au courant de nos habitudes et de nos mœurs pour que celui qu'ils représentent à l'étranger soit capable d'un écart de langage si contraire à notre civilisation. Au surplus, ce racontar nous semble retarder de quelques siècles, et si nous nous reportons à l'époque où il aurait pu être possible, il ne serait peut-être pas très-op- portun de jeter un coup d'oeil sur notre propre histoire, où nous trouverions des séquestrations de biens accomplies avec un sans-gêne, qui pour être occidental, n'en se- rait pas moins condamnable. Passons maintenant aux faits sanglants qui auraient couronné les débuts du règne de Nasser-ed-Din. Quand le schah monta sur le trône, nous dit M. Gustave Rivet, toujours d'après M. Victor Hugo, il avait un tout jeune frère. « Pour ne redouter plus tard ni complots ni rivalité, il résolut de se débarrasser de cet enfant, et donna tout simplement l'ordre de le faire assassiner. t( Dans le palais vivait auprès des jeunes piinces un vieu?: précepteur qui les avait élevés. Le cœur du vieillard s'attendrit sur — 8 — le sort qui menaçait son plus jeune <L*lèvc ; il Taimait tendrement, et r6solut de le sau- ver. Il alla trouver le schah et lui dit : — Maître, je me charge de te débarrasser de ton frère. — Fais, dit le schah. Le percepteur sort, cherche Tenfant qui jouait dans les jardins, l'appelle, le couvre de caresses, pleure même sur sa tête; puis, d'un coup rapide, il lui enfonce ses pouces dans les yeux, et les fait jaillir hors des orbites... Cette horrible exécution accomplie, il revient vers le schah et lui dit : — Maître, tu es délivré; jamais l'enfant ne pourra régner, car la loi dit qu'il faut un voyant pour conduire les autres. Il est aveugle. Cette anecdote repose sur un de ces ca- lembours que le poète des Orientales af- fectionne. La loi entend par voyant non pas l'homme qui distinguerait à quinze pas une guêpe d'une" abeille, mais celui qui voit dans la sphère supérieure des idées. Il y a eu des souverains aveugles en Orient : aux yeux des fidèles, ils n'en étaient — 9 — pas moins des voyants dans la religieuse ac- ception du mot (i). Mais laissons là ces subtilités, et conten- tons-nous de rappeler que la royauté est héréditaire en Perse, que la succession s'y poursuit de mâle en mâle, et que le choix de rhéritier appartient au souverain qui, de son vivant, désigne son successeur. a Ce prince », dit M. le comte de Roche- chouart, dans ses Som>enirs d'un voyage en Perse, « porte le titre de Veliat ; le choix du tf roi est libre; cependant l'usage l'oblige à « ne choisir que parmi ceux de ses fils dont u la mère appartient à la tribu royale. Le a Veliat une fois nommé, il est impossible u de le destituer. » Jusqu'à son avènement au trône, le prince X'eliat est gouverneur de Tébris, ce qui est un moyen de le préparer aux affaires de l'État. (1) « Les mutilations auxquelles étaient autrefois exposés les princes du sang et la séquestration dans laquelle ils passaient leur vie, sont des habitudes qui n'ont pas survécu à la dynastie de Séfërvich, et les Chah-Zadels actuels jouissent de la plus grande sécurité. Le gouvernement des piovinces est confié aux plus uploads/Histoire/ fabius-boital-nasser-ed-din-schah-et-la-perse-la-legende-et-l-x27-histoire.pdf

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  • Publié le Nov 09, 2021
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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