PROGRAMME D’HISTOIRE Leçon 1 : Histoire : Définition, objet et importance Leçon
PROGRAMME D’HISTOIRE Leçon 1 : Histoire : Définition, objet et importance Leçon 2 : Problématique de l’histoire africaine : sources et procédés d’investigation (tradition orale, archéologie, linguistique). PREMIERE PARTIE : LA PRÉHISTOIRE AFRICAINE Leçon 3 : L’Afrique berceau de l’humanité. Leçon 4 : Les civilisations paléolithiques. Leçon 5 : La révolution néolithique et ses conséquences. Leçon 6 : Préhistoire et protohistoire du Sénégal. DEUXIEME PARTIE : LES CIVILISATIONS DE L’AFRIQUE ANCIENNE Leçon 8 : La civilisation de l’Egypte pharaonique. Leçon 9 : Axoum. METHODOLOGIE : Cours : Technique de la dissertation Cours : Technique du commentaire historique A.C. : Exercices à la technique de la dissertation. A.C. : Exercices à la technique du commentaire historique. 1 Supports de cours N°1 : Histoire : définition, objet et importance Document 1 : Notion d’histoire L’histoire est une « enquête », une « recherche », une « étude sur le passé des sociétés humaines » : cette reconstruction du passé humain exige une méthode systématique et rigoureuse : la critique historique, c’est-à-dire l’ensemble des règles et des méthodologies qui constituent la base même du travail de l’historien, dans l’examen des sources disponibles d’information (archives, monuments, traditions orales, données archéologiques, linguistiques, psychologiques, mythologiques, astronomiques, anthropologiques, culturelles, artistiques, économiques, géographiques, botaniques, minières, etc.). […] L’histoire n’est pas repli de soi sur soi, mais ouverture, accueil, sens de l’humain. L’histoire est sûrement la plus ancienne des connaissances de l’homme qui a voulu s’enquérir sur ses propres origines. L’histoire scientifique se distingue de tous les autres modes d’expression du passé humain (légendes, épopées, chansons de Rolland ou de Soundjata) par la critique historique qui comprend au moins trois opérations fondamentales : recherche et classement des témoignages (heuristique, érudition), vérification et contrôle des témoignages, compréhension et interprétation des témoignages. Théophile Obenga, Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx, Présence Africaine, 1995. Document 2 : Objet et importance de l’histoire Les champs d'études de l'historien ont fondamentalement évolué. Ainsi, la « civilisation » (au sens restreint de pratiques de gouvernement et religieuses d'une population) et la guerre ont longtemps été les principaux objets de cette réflexion historique. Les objets de l'histoire sont donc au départ centrés sur l'histoire militaire, l'histoire politique et l'histoire religieuse. L'histoire voit progressivement son champ s'élargir vers l'histoire diplomatique, l'histoire sociale, l'histoire culturelle ou encore l'histoire économique. Au tournant du XXIe siècle, elle a porté son attention d'une part vers des objets uniques, des réalités distinctes, dans une démarche individualisant, et d'autre part vers la corrélation entre phénomènes historiques et phénomènes environnementaux. L’histoire est une composante essentielle de la mémoire collective d’un peuple ou d’une nation. Elle sert de point de référence, de socle commun sur lequel se construit l’identité d’un groupe social. Elle est un enjeu politique important. Le culte des « héros » nationaux est également une façon de mettre en valeur certains pans de l’histoire au service d’une idéologie politique ou plus simplement pour façonner un socle de références culturelles autour desquelles le peuple peut se rassembler. (…). Wikipédia, novembre 2020 Document 3 : La méthode historique Les faits et les dates sont bien entendu une condition nécessaire. Mais ils ne sont que les éléments de base avec lesquels l’historien doit faire la lumière sur le passé, comme la connaissance des organes est la base fondamentale de la médecine, mais non son but ultime. L’histoire, en tant que savoir, n’est que le fruit d’un travail de reconstitution mené selon une méthode rigoureuse, pétrie à la fois de science et d’intuition. Une méthode qui permet d’abord de trouver les témoignages pertinents à sa recherche, puis de les interpréter avec justesse, en les forçant à révéler tout ce qu’ils ont à révéler. Une méthode qui mène ensuite à replacer tous les faits les uns par rapport aux autres, en définissant leurs causes et leurs conséquences potentielles. Chaque nouvelle étude dresse ainsi le tableau d’un pan du passé qui s’imbrique dans le réseau de faits déjà connus et le précise, ou qui parfois le contredit en amenant les spécialistes à revoir ce qu’ils croyaient acquis. Grâce à toutes ces découvertes, petites et grandes, les historiens recomposent patiemment un passé qu’ils ne peuvent faire revivre que dans ses grandes lignes, et non dans son incommensurable complexité. L’histoire, c’est le compte rendu raisonné d’une enquête scientifique dans le passé humain à jamais refermé sur lui-même, sous le regard amusé d’une fée retorse, nommée Vérité. Pierre Bonnechere, L’histoire : définition et finalité PUF, 2008. 2 Supports de cours N°2 : Problématique de l’histoire africaine : sources et procédés d’investigation (tradition orale, archéologie, linguistique) Document 1 : Les sources de l’histoire L’Afrique noire fut, pendant des siècles aux dires des étrangers, un continent privé d’histoire. Privilégiant les sources écrites, les historiens jugeaient impossible de tracer le passé de ces sociétés. Les sources écrites existent mais elles sont éparses dans le temps et dans l’espace… Les rares témoignages des auteurs de l’Antiquité paraissaient démontrer l’unanimité des recherches…Recueillant les témoignages du passé, les ouvrages arabes d’al-Bakri (XIe siècle), d’Ibn Battuta et surtout d’Ibn Khaldun (XIVe siècle) décrivent surtout leur époque. L’islamisation procure à des africains de Tombouctou un support matériel pour écrire leur propre chronique : ce les « tarikh al-soudan » et « al-fettach » écrits pour l’essentiel au XVIIe siècle. Les étrangers arrivent tardivement : au XVe siècle. L’archéologie est encore à ses débuts mais a déjà mis à jour des sites impressionnants. L’anthropologie permet maintenant à ses méthodes d’analyse bien rodées, d’étudier les mécanismes des sociétés actuelles et de remonter jusqu’à l’époque précoloniale. La linguistique autorise des études comparatives enrichissantes. Mais ce sont les sources orales qui sont la grande originalité de l’Afrique. L’homme dans ces sociétés sans écritures est engagé par la parole. Les dépositaires de cet héritage sont les traditionalistes. Mais la tradition orale doit être l’objet d’une critique sociologique et textuelle suivant la fonction remplie. Elle ne permet pas l’établissement d’une chronologie absolue, d’où l’intérêt des recoupements entre sources de différentes natures. C. Coqiery, O. Gorg, S. F. Raison, B. Duquenet, L’Afrique Noire, Collection J. Dupâquier, Espace et temps, p. 9. Document 2 : Les tâches de l'histoire en Afrique La difficulté qui vient aussitôt à l'esprit est la prétendue absence de documents. L'histoire, dit-on, se fait avec des documents écrits. Or, point ou presque point de telles sources en Afrique…Les documents écrits, dont on, pleure la rareté, sont effectivement beaucoup moins nombreux que dans les autres continents. Mais ils sont surtout mal distribués par périodes et par régions…Dire de l'Afrique Noire sans aucune nuance qu'elle a été un pays sans écriture serait une erreur grossière… Tout peut être historique pour l'historien avisé. Tout, et pas seulement les dates de batailles ou de traités, les noms des princes et des présidents de républiques…Nous ne nions pas la valeur des preuves écrites. Mais nous rejetons la conception étroite et dépassée de l'histoire par les seules preuves écrites. Partout où il y a l'homme il y a invention, donc il y a histoire…Nous sommes pour une histoire poly-sources et polyvalente…En effet, rien ne dit que l'Histoire sans textes soit moins valable... La tradition orale est encore très discutée comme source historique. Les “fétichistes de l'écriture” continuent de nier toute utilité à la tradition orale. Les fonctionnalistes qui ne voient en elle que des mythes sont à peu près du même avis. Les chronophiles regrettent que l'absence de chronologie assurée entraîne un enchaînement arbitraire des faits qui rend difficiles ou fausses les relations causales. Mais la plupart des historiens de l'Afrique admettent maintenant la validité de la tradition, même si beaucoup la considèrent comme moins consistante que les sources écrites, ou exigent qu'elle soit étayée par une autre source. Or, les documents écrits eux-mêmes n'échappent pas à cette fameuse règle du testis unus testis nullus… Joseph Ki-Zerbo, Histoire de l'Afrique Noire D'hier à Demain, Paris, 1978. 3 Document 3 : La parole du griot Mamadou Kouyaté …Je suis griot. C'est moi, Djeli Mamadou Kouyaté, fils de Bintou Kouyaté et de Djeli Kedian Kouyaté, maître dans l'art de parler. Depuis des temps immémoriaux les Kouyaté sont au service des princes Kéita du Manding : nous sommes les sacs à parole, nous sommes les sacs qui renferment des secrets plusieurs fois séculaires. L'Art de parler n'a pas de secret pour nous ; sans nous les noms des rois tomberaient dans l'oubli, nous sommes la mémoire des hommes ; par la parole nous donnons vie aux faits et gestes des rois devant les jeunes générations. Je tiens ma science de mon père Djéli Kedian, qui la tient aussi de son père ; l'Histoire n'a pas de mystère pour nous ; nous enseignons au vulgaire ce que nous voulons bien lui enseigner, c'est nous qui détenons les clefs des douze portes du Manding. […] Ma parole est pure et dépouillée de tout mensonge ; c'est la parole de mon père ; c'est la parole du père de mon père. Je vous dirai la parole de mon père telle que je l'ai reçue ; les griots de roi ignorent le mensonge. Quand une uploads/Histoire/ fascicule-ltics-histoire-2nde-2021.pdf
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- Publié le Apv 16, 2021
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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