Culture Coréenne 한국문화 No 85 Automne / Hiver 2012 Dossier spécial La femme corée

Culture Coréenne 한국문화 No 85 Automne / Hiver 2012 Dossier spécial La femme coréenne Sommaire   한국문화 No 85 Automne / Hiver 2012 Dossier spécial La femme coréenne No 85 Automne / Hiver 2012 Directeur de la publication : Lee Jong-Soo Comité éditorial : Georges Arsenijevic, Jeong Eun-Jin, Ryu Hye-in Ont participé à ce numéro : Martine Prost, Benjamin Joinau, Adrien Gombeaud, Pierre Cambon, Jacques Batilliot, Patrice Josset, Hervé Péjaudier, Olivier Lehmann, Jeong Eun-Jin. Tous les anciens numéros de notre revue sont consultables sur www.revue.coree-culture.org Conception et graphisme : H.V.COM Culture Coréenne est une publication du Centre Culturel Coréen 2, avenue d’Iéna-75116 Paris Tél. 01 47 20 83 86 / 01 47 20 84 15 2 Éditorial Dossier spécial La femme coréenne 3 La femme coréenne d’hier et d’aujourd’hui - Évolution du rôle et du statut de la femme en Corée - 7 La femme dans la littérature coréenne 11 Reflets féminins du cinéma coréen La Corée et les Coréens 13 Corée, les monastères du thé 17 Le métro de Séoul : une invitation au voyage 20 Brève histoire de la médecine coréenne L’actualité culturelle 23 L'ombre d’une corne de rhinocéros... - Vitalité du théâtre coréen en France aujourd'hui - 26 Séoul : spectacles à la carte Interviews 29 Kang San-eh, un rocker qui se cherche sur tous les sentiers du monde Voyages, tourisme 31 Programmes touristiques pour faire découvrir la culture et les traditions coréennes Nouveautés 32 Livres et DVD à découvrir 1 Une et multiple, dotée d'une incroyable énergie, la femme coréenne, bien loin des stéréotypes occidentaux de femme soumise, a tout au long de l'histoire de la Corée joué un rôle important dans la société. Photo : ONTC Éditorial 2 Je suis vraiment très heureux de vous présenter ce N°85 de notre revue. Le dossier spécial de ce numéro sera dédié à la femme coréenne - sujet important s’il en est ! - et englobera trois articles particulièrement intéressants. Le premier est consacré à l’évolution, dans l’histoire de la Corée, du rôle et du statut de la femme, depuis l’ancien temps jusqu’à l’époque actuelle marquée par des changements notables survenus au cours de ces dernières décennies. Le deuxième article s’intéressera, à travers un tour d’horizon des personnages féminins apparaissant dans les œuvres litté- raires, à l’image (ou plutôt aux différentes images) de la femme dans la littérature coréenne. Quant au troisième, il nous présentera une brève analyse des différents types et portraits de femmes que l’on retrouve dans les films coréens des années 1960 à nos jours. Ainsi, ce dossier nous permettra d’une part d’apprendre des choses concrètes sur la vie et la condition des femmes coréennes au fil du temps, mais aussi, d’autre part, d’entrevoir la fonction de la femme en tant que symbole - dont le destin a parfois valeur d’allégorie se confondant avec l’histoire du pays -, ou objet de fantasme. Dans la rubrique « La Corée et les Coréens », vous pour- rez découvrir un article retraçant l’histoire du thé en Corée. Et apprendre comment la consommation et la popularité de cette boisson emblématique de la tradition bouddhique ont varié en fonction des différentes périodes historiques (plus ou moins favorables au bouddhisme) qu’a connues le pays. Puis, suivra un article vous présentant le métro de Séoul qui, comme vous le verrez, diffère à bien des égards du métro parisien. Enfin, le dernier texte de cette rubrique sera consacré à la médecine traditionnelle coréenne dont les origines remontent à des temps très anciens et qui constitue encore de nos jours, pour nombre de Coréens, une voie thérapeutique prisée. Pour ce qui est de notre rubrique « L’actualité cultu- relle », elle englobera, d’une part, un article consacré au théâtre coréen, passant en revue les spectacles les plus intéressants qui sont venus en France ces dernières années, jusqu’à la tournée de « Rhinocéros » (mis en scène par Alain Timar avec des comédiens coréens, 7 représenta- tions dans 6 villes française) qui vient de connaître, en novembre dernier, une belle réussite. Et, d’autre part, un second article faisant un tour d’horizon des grands succès actuels de la scène artistique séoulite particulièrement foisonnante. Enfin, lors de son magnifique concert en France au Divan du Monde (le 5 décembre dernier), nous avons profité de l’occasion pour vous offrir une interview du grand chanteur-rocker coréen Kang San-Eh. J’espère vivement que le sommaire de ce numéro, plutôt varié, vous plaira. Et qu’il vous permettra de découvrir quelques nouvelles facettes de la culture de notre pays. Je profite aussi de l’occasion qui m’est donnée pour vous adresser à tous mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année 2013 qui s’annonce riche en événements culturels. Bien amicalement, en vous souhaitant bonne lecture ! Chers amis, LEE Jong-Soo Directeur de la publication NDLR : Depuis ses débuts, « Culture Coréenne », qui a pour vocation de faire mieux connaître en France la Corée et sa culture, s’attache à l’expression de la diversité des regards et opinions. C’est ainsi que nous publions aussi dans nos colonnes, afin que notre revue demeure un espace de liberté et de dialogue, des articles dont la teneur ne correspond pas toujours à notre sensibilité éditoriale et à nos points de vue. Un des stéréotypes occidentaux les plus mar- quants concernant la femme asiatique est sa propension à la soumission. Ce stéréotype s’applique-t-il aussi à la femme coréenne ? La femme coréenne est-elle soumise ? L’a-t-elle toujours été ? De quelle façon ? A quel degré ? L’est-elle encore aujourd’hui ? C’est ce que nous allons voir en abordant le passé et le présent et en donnant des exemples concrets de comportements, l’objectif étant de chasser quelques malentendus. La femme dans la Corée ancienne On aurait tendance à penser que plus on remonte dans l’histoire de la Corée, plus on a de chance d’y découvrir une femme sou- mise, reléguée dans une position sociale d’in- fériorité par rapport à l’homme. Un regard sur l’histoire de ce pays nous apprend que l’évolution ne s’est pas faite dans ce sens. On constate qu’à l’époque des Trois Royaumes (samguksidae1, 1er siècle avant J.-C. – 7e siè- cle) ou de Silla (7e-10e siècle), on accordait une plus grande reconnaissance à la femme que sous la dynastie Joseon (14e – 20e siècle). L’accès au trône, par exemple, n’était pas le privilège exclusif des hommes. Le royaume Silla (668-935) eut ainsi trois monarques femmes : Seondeok (règne : 632-646), Jindeok (règne : 647-653) et Jinseong (règne : 888- 897). La reine Seondeok fait partie des grands noms de l’histoire de ce royaume. Le Samguk- sagi (Chroniques des Trois Royaumes) fait état de son influence et de son goût pour les sciences. C’est sous son règne, en 646, que fut érigé à Gyeongju, capitale du royaume Silla, le premier grand observatoire astronomique d’Asie (Cheomseongdae). Autre signe d’une certaine égalité de traite- ment existant à cette époque : les taxes, qui auraient été payées à la fois par les hommes et les femmes. La possibilité de remariage pour les femmes (jaega) est de même un élé- ment révélateur d’un certain pragmatisme dans la société coréenne ancienne jouant en faveur des femmes. Pareillement, on constate qu’à l’époque Go- ryeo (918-1392), la femme bénéficiait de droits dont elle fut ensuite dépourvue. Le droit de succession (sangsokgwon), par exem- ple, l’autorisait à hériter au même titre que ses frères de sang. Son statut social était ainsi plus élevé et sa liberté plus grande que sous la dy- nastie qui suivra, la dynastie Joseon des Yi. L’influence du bouddhisme Une des raisons à cela peut être trouvée dans l’influence du bouddhisme (religion d’Etat sous la dynastie Goryeo), qui acceptait une plus grande souplesse de mœurs que ne le fit le confucianisme à sa suite. En effet, le boud- dhisme n’imposait pas comme valeur cardi- nale le respect des hiérarchies. Il mettait l’accent sur le détachement face à un monde caractérisé par son impermanence (musang). Cette conception philosophique de la vie n’empêcha pas, il est vrai, l’attachement des moines aux biens de ce monde et joua en la défaveur du clergé bouddhiste qui, frappé d’une corruption envahissante, dut céder la place aux lettrés confucéens. L’arrivée du néo-confucianisme L’arrivée au pouvoir, en 1392, de Yi Seong- gye, fondateur de la dynastie Joseon des Yi, va sonner non seulement la fin de la puissance de ce clergé bouddhique mais aussi la fin des privilèges accordés jusqu’ici aux femmes. Très vite, en effet, les lettrés néo-confucéens les confineront à l’intérieur des maisons, leur in- terdiront de s’exposer au regard des hommes, leur imposeront le port d’un vêtement ca- chant leur visage. Ils obligeront les femmes des classes supérieures à se déplacer dans des palanquins, à l’abri du regard du commun des mortels. Ils feront de la femme un être sou- mis, comme le montre le Gyeonggukdaejeon (Code général du royaume). L’expression namjonyeobi, qui décrit le statut de l’homme par rapport à la femme, est lim- pide. Elle pose sans ambages la supériorité du sexe masculin (qui est à « respecter », nam- jon) sur uploads/Histoire/ culture-coreenne-85-automne-hiver-2012.pdf

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  • Publié le Jul 03, 2021
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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