LICENCE PROFESSIONNELLE PATRIMOINE ET TOURISME DURABLE 2018/2019 Elaboré par: K

LICENCE PROFESSIONNELLE PATRIMOINE ET TOURISME DURABLE 2018/2019 Elaboré par: KHYARA Ayoub Encadré par: M. LEMBRIBCHI Omar GNAWA: PATRIMOINE, SOURCE DE RICHESSE 1) Etymologie du Mot Gnawa: Le mot gnaoua/gnaoua/guenaua... n'a pas d'origine officielle, L'explication fournie par Maurice Delafosse en 1924, est restée pendant longtemps l'unique référence étymologique du mot et fut adoptée par des générations de chercheurs. Selon Delafosse, l'expression berbère akal-n-iguinaouen qui signifie pays des Noirs, aurait donné naissance aux mots Guinée et Ghana et par la suite au mot gnaoua par ressemblance phonétique. Gnaoua, signifierait donc, par extension, homme noir ou venant du pays des hommes noirs, c'est-à-dire l'Afrique subsaharienne. 2) Origine et racine de la communauté des Gnawa. Concernant le problème de l’origine de la confrérie, on a souvent tendance à traduire le terme de Gnāwī par celui de Guinéen, mais il semble plus juste de faire référence à celui de Ghana, tant sur le plan linguistique que sur celui de l’histoire. Si l’archéologie atteste que le peuplement noir en Afrique du Nord n’est pas un fait récent, il n’en reste pas moins qu’il faudra attendre la période s’étendant de 667 à 670 pour enregistrer la mention plus ou moins légendaire des premiers échanges historiques entre l’Islam naissant et l’empereur du Ghana. Celui-ci aurait envoyé des dizaines de milliers d’hommes pour assister Uqba Bnu Nafic dans la guerre sainte. C’est cependant à la suite de l’islamisation effective de l’Afrique du Nord que les contacts vont se consolider, d’abord sous les Almoravides avec Youssef ben Tachfin (1076), puis les Almohades (1163) qui étendent leur empire de l’Andalousie et de tout le Maghreb actuel à de vastes régions sub-sahariennes connues sous le nom de Soudan. Des contingents d’esclaves noirs vont être épisodiquement ramenés de ces régions et utilisés dans l’armée pour souvent fermer la marche au rythme des tambours ganga, terme qui finira par désigner ces esclaves euxmêmes. Il faudra attendre le XVIe siècle, après la prise de Tombouctou sous la dynastie chérifienne des Saâdiens pour repérer les premières grandes migrations de population noire. L’ordre d’organiser systématiquement des caravanes d’esclaves à partir de Tombouctou en direction de Marrakech reviendrait au Sultan Aḥmed al Mansour (1578-1603) qui put ainsi se procurer une abondante main-d’oeuvre pour développer et exploiter les plantations de canne à sucre dans le Sous, le Haouz* de Marrakech et la région d’Essaouira sur les bords de l’oued Qsob, dans le pays berbère des Ḥaha*. La situation de ces esclaves va évoluer avec l’avènement de la dynastie cAlaouite dans la mesure où ils vont prendre une importance considérable en devenant la garde de confiance du Sultan Moulay Ismaïl (1672-1727), les fameux buḫārī, ainsi nommés en raison de leur serment de fidélité fait sur le Ṣaḥīḥ al Buḫārī, célèbre recueil de Ḥadīṯ. À la mort de Moulay Ismaïl, ces troupes d’élite sont dispersées dans les forteresses du pays et cités impériales, Meknès, Fès, Marrakech, et c’est la construction du port d’Essaouira en 1764 par le Sultan Mohammed ben cAbdallah qui occasionnera l’arrivée d’une autre vague importante d’esclaves en provenance du Soudan. À partir de la fin du XVIIIe siècle la baie de Mogador (Essaouira) mérite véritablement son nom de port de Tombouctou : elle est aussi bien le point d’aboutissement des caravanes venues du Sud sous la conduite des buḫārī que celui des navires chargés de marchandises et d’esclaves en provenance du golfe de Guinée. Les navigateurs Portugais ont aussi contribué à ces importantes migrations, et on peut noter que l’esclavage bien qu’officiellement aboli depuis longtemps en Afrique du Nord, en accord avec les principes coraniques d’égalité entre les hommes, persistera jusqu’au lendemain de la seconde guerre mondiale... 1) La cérémonie rituelle: La cérémonie rituelle des Gnawa se nomme lila ou littéralement « nuit ». Réservée a priori aux initiés, elle se caractérise, comme de nombreux rites à but thérapeutique, par des phases musicales, sensorielles et sociales inscrites dans une temporalité spécifique. Les participants à la lila remplissent leurs obligations rituelles, ravivent et réaffirment les alliances1 avec les saints musulmans et les entités invisibles (invoqués en vue des transes de possession) tout en célébrant leurs valeurs communes. La communauté confrérique des Gnawa, issue de la traite négrière en terre musulmane, pratique donc cette religion syncrétique mêlant à l’islam des références religieuses subsahariennes. Si les données sociohistoriques sur les origines de cette communauté restent imprécises2, l’usage courant du mot Gnawa fournit des informations précieuses sur le statut symbolique de ses membres. Ce terme est en effet largement péjoratif et désigne, dans l’imaginaire populaire, un individu noir, pauvre, mendiant, voleur et menteur, mais aussi le membre d’une confrérie dédaignée par l’islam savant. Les Gnawa sont donc marginalisés et méprisés au quotidien comme dans leurs activités religieuses. Or, depuis une quinzaine d’années, leurs troupes musicales sont invitées régulièrement à se produire sur les scènes internationales. Sous le label « musiques du monde », elles connaissent un succès considérable auprès du public occidental et, par ricochet, ce succès transforme leur statut symbolique localement ; elles obtiennent une reconnaissance spectaculaire au regard du mépris dont leur communauté faisait l’objet. 2) Instruments musicaux: A. Le guembri, Sentir ou Hejhouj; Le guembri est l’instrument principal d’un groupe de gnaoua. C’est l’instrument du maâlem. Le maâlem ou maître musicien est également le chanteur du groupe. Le guembri est un instrument à cordes, comme on peut le voir sur la photo ci-dessus. Il possède 3 cordes. Sa caisse de résonance est recouverte d’une peau de dromadaire. C’est cette peau séchée qui est frappée par le musicien en même temps que les cordes. Cela donne également un son de percussion à l’instrument. B. Les Qraqeb Les qraqebs ou karkabous sont des instruments de percussions. Le son produit provient directement du matériau de l’instrument (métal), c’est donc un instrument dit idiophone.En observant les qraqeb, on se dit que c’est assez facile d’en jouer. Et bien je peux vous dire qu’après avoir essayé, ce n’est pas du tout facile. N’hésitez pas à essayer, on en trouve pas mal au Maroc notamment dans les boutiques d’instruments de musiques. Si vous souhaitez en acheter comme souvenir, c’est très abordable! C. Le Tbel: Le Tbel est un tambour. Il s’utilise pas pair et il y a souvent 2 joueurs de Tbel dans un groupe de musique gnaoua. 3) Les habits: A. Chachia; CHACHIA MAROCAINE "GNAWA" EN COTON AVEC UNE DÉCORATION À BASE D'OSSELETS PLUS TRADITIONNELLEMENT APPELLÉ "WOUD AA". CETTE CHACHIA EST UTILISÉE POUR CETTE DANSE TRÉS CONNUE DU SUD DU MAROC, C'EST DONC L'ARTICLE INDISPENSABLE POUR TOUT LES FÉRUS DE CETTE DANSE TRADITIONNELLE. B. Tunique; La tunique est un élément indispensable dans une cérémonie de gnawa, elle n'a pas de couleur spécifique (rouge, noire, bleue, verte...); mais ce qu'on peut confirmer c'est son trait africain, subsaharien) 4) Gnawa style: Liberté Partage Superstition Différence Un festival plein d’avenir "L’an dernier, la célébration du 20ème anniversaire du festival qui a démarré à New York avant de se poursuivre à Washington puis à Paris et de finir en apothéose à Essaouira a été un grand motif de fierté, de satisfaction et d’espoir pour notre équipe. La fierté d’avoir parcouru un chemin si long malgré l’adversité, la satisfaction de voir la musique gnaoua occuper la place qu’elle mérite et la flamme de ce projet si particulier maintenue intacte au fil des années, et, enfin, l’espoir incarné par la montée d’une nouvelle génération d’artistes et de festivaliers. Cette année, la 21ème édition fait justement le pari de miser sur cette relève de maâlems. En provenance notamment d’Essaouira, Marrakech et Casablanca, des jeunes maâlems reprennent le flambeau de leurs aînés pour perpétuer cet art majeur dans notre pays dont la notoriété et l’influence ont depuis longtemps dépassé nos frontières. Fort de ses valeurs de fraternité, de droit à la dignité et d’universalité, le festival gagne en notoriété et continue de rassembler dans la droite ligne de la mission qu’il s’est dictée il y a vingt ans : faire de l’art des Gnaoua un symbole incontournable de la culture marocaine et africaine, et inscrire Essaouira dans le concert des cités internationales de la culture. Que ce soit en marge ou dans le cadre du festival, Essaouira abritera pendant ces quelques jours plusieurs rencontres autour de thématiques essentielles. En marge du festival, aura lieu cette année la Rencontre de la Coalition des villes arabes contre le racisme, la discrimination, la xénophobie et l’intolérance, dans le cadre du programme intitulé « Coalition internationale des villes contre le racisme, la discrimination, la xénophobie et l’intolérance » initié par l’UNESCO en 2008. Toujours parallèlement au festival, Essaouira accueillera également le 12ème symposium du ICTM (International Council for Traditional Music), une organisation non gouvernementale qui vise à promouvoir l'étude, la pratique, la documentation, la préservation et la diffusion de la musique et de la danse traditionnelles de tous les pays. Et, dans le cadre de notre partenariat avec le Conseil National des Droits de l’Homme, nous organisons comme chaque année depuis 7 ans, le Forum des Droits de l’Homme dont le thème sera « l’impératif d’égalité ». Un sujet qui nous tient particulièrement à cœur, à uploads/Histoire/ festival-gnaoua-copy-1.pdf

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  • Publié le Aoû 25, 2022
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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