Alphonse AULARD (1849 - 1928) Professeur à l’Université de Paris (1910) Études

Alphonse AULARD (1849 - 1928) Professeur à l’Université de Paris (1910) Études et leçons SUR LA RÉVOLUTION FRANÇAISE LA DEVISE « LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ » - LES PREMIERS HISTO- RIENS DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE - LES PORTRAITS LITTÉRAIRES - BEAUMARCHAIS, L’ABBÉ BARBOTIN, ROBERT RHUM - L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE DANS LA HAUTE-GARONNE - MÉMOIRES DE LA MARQUISE DE LA ROCHEJAQUELEIN ET DE BARRAS. Un document produit en version numérique par Claude Ovtcharenko, bénévole, Journaliste à la retraite près de Bordeaux, à 40 km de Périgueux Courriel: c.ovt@wanadoo.fr Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales" Site web: http://classiques.uqac.ca/ Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web: http://bibliotheque.uqac.ca/ Alphonse Aulard, Études et leçons sur la Révolution française (1910) 2 Politique d'utilisation de la bibliothèque des Classiques Toute reproduction et rediffusion de nos fichiers est interdite, même avec la mention de leur provenance, sans l’autorisation for- melle, écrite, du fondateur des Classiques des sciences sociales, Jean-Marie Tremblay, sociologue. 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Jean-Marie Tremblay, sociologue Fondateur et Président-directeur général, LES CLASSIQUES DES SCIENCES SOCIALES. Alphonse Aulard, Études et leçons sur la Révolution française (1910) 3 Cette édition électronique a été réalisée par Claude Ovtcharenko, bénévole, journaliste à la retraite près de Bordeaux, à 40 km de Périgueux. Courriel: c.ovt@wanadoo.fr Alphonse Aulard (1849-1928) Études et leçons sur la Révolution française. Sixième série. LA DEVISE « LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ » - LES PREMIERS HISTORIENS DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE - LES PORTRAITS LIT- TÉRAIRES - BEAUMARCHAIS, L’ABBÉ BARBOTIN, ROBERT RHUM - L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE DANS LA HAUTE-GARONNE - MÉMOI- RES DE LA MARQUISE DE LA ROCHEJAQUELEIN ET DE BARRAS. Paris : Félix Alcan, Éditeur, 1910, 308 pp. Collection : Bibliothèque d’histoire contemporaine. Polices de caractères utilisée : Pour le texte: Times New Roman, 12 points. Pour les citations : Times New Roman, 12 points. Pour les notes de bas de page : Times New Roman, 12 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2004 pour Macintosh. Mise en page sur papier format : LETTRE (US letter), 8.5’’ x 11’’) Édition numérique réalisée le 14 décembre 2009 à Chicoutimi, Ville de Sague- nay, province de Québec, Canada. Alphonse Aulard, Études et leçons sur la Révolution française (1910) 4 Alphonse AULARD (1904) Études et leçons sur la Révolution française. Paris : Félix Alcan, Éditeur, 1910, 308 pp. Collection : Bibliothèque d’histoire contemporaine. Alphonse Aulard, Études et leçons sur la Révolution française (1910) 5 Table des matières I. La devise « Liberté, Égalité, Fraternité » II. Les premiers historiens de la Révolution française : Les Deux Amis de la Liberté, Rabaut Saint-Étienne III. Les premiers historiens de la Révolution française : Montjoye, Lorenz, Pa- gès, Fantin Désodoards IV. Les premiers historiens de la Révolution française : Lacretelle, Toulongeon, Beaulieu, Bertrand de Moleville V. Les portraits littéraires pendant la Révolution VI. Beaumarchais pendant la Révolution VII. L’abbé Barbotin VIII. Robert Rhum IX. État de l’enseignement primaire dans la Haute-Garonne en l’an VI X. Les mémoires de la marquise de La Rochejaquelein XI. Les mémoires de Barras Alphonse Aulard, Études et leçons sur la Révolution française (1910) 6 I La devise «Liberté, Égalité, Fraternité.» Retour à la table des matières En 1848, la première proclamation que le gouvernement provisoire adressa au peuple français (24 février) se terminait par ces mots : « La Liberté, l’Égalité et la Fraternité pour principes, le Peuple pour devise et mot d’ordre, voilà le gouvernement démocratique que la France se doit à elle- même et que nos efforts sauront lui assurer. » Et, le 26 février, le même gouvernement provisoire déclara que sur le drapeau tricolore on inscrirait : République française, et Liberté, Égalité, Fraternité, « trois mots qui expliquent le sens le plus étendu des doctrines démocratiques, dont ce drapeau est le symbole, en même temps que ses couleurs en continuent les traditions ». La devise Liberté, Égalité, Fraternité fut donc la devise officielle de la se- conde république. Abolie sous le second empire, elle fut reprise par la République actuelle, dont elle est également la devise officielle. On semblait croire généralement, en 1848, que ç’avait été aussi la devise offi- cielle de la première République, ou plutôt la devise officielle de la Révolution française, et c’est encore aujourd’hui l’idée de beaucoup de personnes. Voici quelques éléments pour l’histoire, assez obscure, des origines et des vi- cissitudes de la fameuse devise. Alphonse Aulard, Études et leçons sur la Révolution française (1910) 7 Disons d’abord qu’il n’y eut pas de devise officielle ni de la Révolution fran- çaise ni de la première République, en ce sens que ni la Constituante, ni la Légi- slative, ni la Convention n’imposèrent ou ne proposèrent jamais une devise natio- nale aux Français, comme le fit le gouvernement provisoire de 1848. Il n’y eut que des usages qui s’établirent spontanément, des pratiques qui va- rièrent. Ainsi, comme le serment civique édicté par la loi du 22 décembre 1789 conte- nait un engagement de fidélité « à la nation, à la loi et au roi », il arriva souvent qu’on inscrivit en tête d’actes publics ou privés, ces mots : La Nation, la Loi, le Roi, qui formèrent comme une devise patriotique. On aimait aussi à inscrire ces mots, qui furent d’un usage fréquent : Vivre li- bre ou mourir. Les Français se sentaient (ainsi on datait, en 1792, les actes publics de l’an quatrième de la Liberté), mais non pas encore tout à fait égaux, parce qu’ils avaient établi un régime censitaire, une classe politiquement privilégiée, celle des citoyens actifs, qui avaient seuls droit de vote, et une classe de citoyens passifs, qui comprenaient près de la moitié du peuple et qui n’avaient point le droit de vote. Le coup d’État populaire du 10 août 1792 qui renversa Louis XVI, amena la suppression de cette distinction entre citoyens passifs et citoyens actifs, le suffra- ge universel fut établit, et l’égalité déjà réclamée par le club des Cordeliers en 1790 1, parut s’ajouter à la liberté. Un nouveau serment civique fut édicté, par le décret du 14 août 1792. Il était ainsi conçu : « Je jure d’être fidèle à la Nation et de maintenir la Liberté et l’Égalité, ou de mourir en les défendant. » Il arriva parfois que l’ordre de ces deux mots fût interverti. Ainsi la loi du 25 août 1792, qui ordonnait de frapper des pièces de cinq sous et de trois sous en bronze, disait : « Les unes et les autres représentent d’un côté le 1 Voir l’imprimé intitulé : Plan de l’organisation de l’armée parisienne par un membre du club des Cordeliers (Buirette-Verrière) avec cette épigraphe : Éga- lité, Liberté, Économie, suivie d’un arrêté d’approbation du Club des Corde- liers du 11 novembre 1790. Bibl. nat., Lb 39/6550, in-8. Dans « l’arrêté d’approbation » le club parle de « consacrer les principes de l’Égalité, sans lesquels il n’est pas de Liberté. » Alphonse Aulard, Études et leçons sur la Révolution française (1910) 8 buste de la Liberté, sous les traits d’une femme aux cheveux épars, ayant à côté d’elle une pique surmontée d’un bonnet. La légende renfermera ces mots : Égali- té, Liberté 2. » Malgré cet exemple officiel, l’usage prévalut de placer ces deux mots dans l’ordre inverse, la Liberté d’abord, l’Égalité ensuite, c’est-à-dire dans l’ordre où les choses qu’ils expriment s’étaient offertes réellement au peuple français 3. Après l’établissement de la République, le club des Jacobins s’intitula : Socié- té des amis de la Liberté et de l’Égalité. On peut dire qu’à partir du 10 août 1792, ces mots : Liberté, Égalité, furent la devise de presque tous les Français, pendant plusieurs mois, et qu’elle demeura leur devise préférée, ou la plus usitée, celle qui ne choquait personne pendant fort longtemps 4. Quand je dis qu’elle ne choquait personne, je parle des « patriotes », et non des aristocrates, qui s’en moquaient. Il y avait aussi des modérés qui s’en inquié- taient, par exemple les administrateurs de la maison nationale des Invalides qui, en 1793, avaient, dans la salle du Conseil, au-dessus de la cheminée, un tableau où la devise Liberté, Égalité était ainsi corrigée : uploads/Histoire/ etudes-lecons-revol-fr-pdf.pdf

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  • Publié le Dec 17, 2021
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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