3e édition Bertrand Blancheton Histoire des faits économiques De la Révolution

3e édition Bertrand Blancheton Histoire des faits économiques De la Révolution industrielle à nos jours © Dunod, 2016 11 rue Paul Bert, 92240 Malakoff www.dunod.com ISBN 978-2-10-075875-3 Du même auteur : Sciences économiques, 3e édition, Coll. Maxi Fiches, Dunod, 2016 III Table des matières Avant-propos 1 1 La Révolution industrielle anglaise (1760-1830) 2 2 Les corn laws 6 3 La libéralisation commerciale des années 1850-1860 10 4 La révolution des transports 14 5 Les chemins de fer au xixe siècle 18 6 Les fondements de la puissance économique des États-Unis 20 7 Le Zollverein et l’intégration ­ allemande 24 8 La restauration Meiji au Japon 26 9 La hiérarchie des puissances économiques (1820-1913) 30 10 La première mondialisation (1850-1914) 32 11 L’étalon-or 36 12 La loi Méline de 1892 38 13 Le paradoxe Bairoch ou « tariff growth paradox » 40 14 Le Taylorisme 44 15 Le financement de la Première Guerre mondiale en France 46 16 Les réparations allemandes 50 17 L’hyperinflation allemande 54 18 La déflation britannique des années 1920 56 19 La stabilisation Poincaré 60 20 La Nouvelle Économie Politique en URSS 64 21 La crise de 1929 68 22 Le New Deal 72 23 Le Front populaire 76 24 Le système de Bretton Woods (1944-1971) 80 25 Le Fonds monétaire international 84 26 La Banque mondiale 86 © Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit. IV Table des matières 27 Le GATT 88 28 Nationalisations et privatisations en France 92 29 Les Trente Glorieuses 96 30 Le Fordisme 100 31 Le miracle économique japonais 102 32 Le Toyotisme 104 33 Le plan Rueff de 1958 (comité Rueff) 106 34 La relance Kennedy Johnson (1961-1965) 108 35 Les accords de Grenelle de mai 1968 110 36 Les chocs pétroliers de 1973 et 1979 114 37 Le syndrome hollandais ou la malédiction des ressources naturelles 118 38 La relance Chirac de 1975 120 39 La relance socialiste (1981-1982) 122 40 La politique agricole commune 126 41 La construction monétaire européenne 130 42 L’intégration européenne 134 43 La Banque centrale européenne et l’euro 138 44 La seconde mondialisation 140 45 L’intégration financière ­ internationale 144 46 L’émergence de la Chine 146 47 L’organisation mondiale du commerce 148 48 De la crise financière des subprimes à la crise de l’euro 150 49 La résistance du dollar en tant que monnaie internationale 152 Glossaire 156 Bibliographie 183 Index 185 © Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit. 1 1 Avant-propos Ce Maxi Fiches d’Histoire des faits économiques se présente sous forme de fiches synthé- tiques de deux ou quatre pages. Près de cinquante des principaux thèmes de l’histoire économique contemporaine sont abordés (la révolution industrielle anglaise, la crise de 1929, les chocs pétroliers, l’inté- gration européenne…). Un glossaire de 200 notions clés complète l’ouvrage. Plusieurs outils pédagogiques sont à la disposition du lecteur : • La rubrique Point clé fait ressortir l’intérêt du sujet et ses principaux enjeux. • La rubrique Repères chronologiques récapitule les principales dates et événements à mémoriser. • Les termes surlignés dans le texte sont définis dans le lexique final. L’ouvrage constitue un outil efficace de révision des examens et de préparation aux concours. 2 La Révolution industrielle constitue une rupture majeure dans l’histoire de l’humanité, com- parable à la « révolution néolithique ». Elle apparaît comme le point de départ de ce que Kuznets appelle la croissance économique moderne à savoir un processus cumulatif d’ac- croissement simultané de la population, de la production et du revenu par tête. Cette crois- sance subite a été nourrie par une série de changements simultanés : l’idée qu’il existerait un facteur déterminant (ultime) doit être abandonnée. L’économie anglaise avait atteint un niveau de développement suffisant permettant à l’offre de répondre par la mécanisation à une sollicitation de la demande (alors forte dans le textile). Point clé 1. Les manifestations de la Révolution industrielle Ce phénomène se déroule en Angleterre entre 1760 et 1830 pour reprendre la datation traditionnelle de l’historien Ashton (1959). Il se manifeste par l’apparition d’innovations dans les secteurs du textile (machines à tisser), du « machinisme » (perfectionnement de la machine à vapeur), de la sidérurgie et la métallurgie (diffusion des hauts fourneaux au coke…) et un peu plus tard dans d’autres domaines comme le transport ou la chimie. Le caractère révolutionnaire de ces transformations est certes atténué par le fait que les innovations sont tributaires d’améliorations antérieures, c’est par exemple le cas de la machine à vapeur, dès la fin du xviie siècle Savery crée une machine à pomper l’eau des mines, en 1712 Newcomen améliore la machine… Mais une vraie rupture se déroule bel et bien à partir de la décennie 1760-1770 qui tient à l’ampleur et au nombre des inno- vations, à l’intensité de leur diffusion, aux inflexions observables dans la croissance des gains de productivité et de la production industrielle. La Révolution industrielle anglaise (1760-1830) 1 1700 3 % par an 2 1 0 1720 1740 1760 1780 1800 1820 1840 1860 1880 1900 1920 Trend de la production industrielle britannique (xviiie-xixe siècles) Fiche 1 • La Révolution industrielle anglaise (1760-1830) 3 © Dunod - Toute reproduction non autorisée est un délit. L’histoire économique quantitative fait ressortir une nette rupture en Angleterre en ma- tière de croissance de la production industrielle dans les années 1760-1770. Même si les premières décennies du xviiie connaissaient déjà un rythme de croissance assez soutenu (de l’ordre de 1 % l’an) fondé notamment sur la protoindustrialisation, c’est un véritable décollage (take off pour reprendre la terminologie de Rostow Les Étapes de la croissance économique (1963)) qui se fait jour à la fin du xviiie siècle (voir le graphique très explicite de Crafts). Plus largement la Révolution industrielle anglaise s’accompagne de transformations ra- dicales dans les domaines démographique, culturel, géopolitique ou encore dans l’orga- nisation du travail. Ces bouleversements participent de l’extraordinaire complexité de ce processus. L’analyse des interactions entre facteurs de demande et facteurs d’offre fournit une grille de lecture de cet épisode. 2. Les facteurs de progression de la demande : le rôle du commerce extérieur et de la consommation Au milieu du xviiie siècle la demande adressée en Angleterre au secteur textile et à un degré moindre à la métallurgie est si forte qu’elle entraîne une pénurie de main-d’œuvre. Plusieurs facteurs peuvent concourir à expliquer cette forte demande. Le commerce international constitue un vecteur potentiel de pression de la demande (de- mande externe en l’occurrence) en même temps qu’il permet une accumulation préalable de capital. Depuis la fin du xviie siècle la Grande-Bretagne a imposé sa domination mari- time et dispose au milieu du xviiie siècle d’importants débouchés coloniaux (en Amérique du Nord, Asie…). Il semble, par exemple, que fin xviie les exportations de laines repré- sentent 30 % de la production anglaise et que cette proportion atteigne 50 % au milieu du xviiie siècle. Sans exclure totalement ce facteur, la localisation des principaux foyers de la « Révolution industrielle » ne corrobore pas cette hypothèse : les villes portuaires ne sont pas les premières concernées. Un fait est solidement établi grâce aux travaux de Wrigley et Schofield (1981) : la popula- tion anglaise, après avoir pratiquement stagné depuis le milieu du xviie siècle, progresse à un rythme soutenu à partir de 1740 (entre 1740 et 1760, elle croit à un taux annuel moyen voisin de 0,5 %). La population de la Grande-Bretagne passe de 7,4 millions d’habitants en 1750 à 10,7 millions en 1800 et 20,6 millions en 1850. La poussée démographique pourrait être à l’origine de la hausse de la demande textile. Mais l’influence dynami- sante de la croissance démographique est contestée : dans une perspective malthusienne, toutes choses égales par ailleurs, elle vient buter sur une insuffisance des subsistances et provoque une hausse des prix et une baisse des salaires réels qui la ramène à son niveau initial (à travers les conséquences de la malnutrition). Le développement des villes (surtout Londres) et du commerce s’accompagne d’une transformation du mode de vie et des habitudes de consommation. L’anthropologie his- torique a montré qu’au xviiie siècle un désir de consommation s’est développé notam- ment dans la classe moyenne/inférieure. Pour acquérir des objets (tissus à la mode (in- diennes), rubans, bijoux…) il a fallu, à productivité constante du capital, travailler plus pour accroître son revenu et assouvir ce désir. 3. L’antériorité d’une Révolution agricole ? Selon Bairoch dans Révolution industrielle et sous-développement (1963) rien n’aurait été possible sans bouleversements dans le secteur agricole. La croissance démographique Fiche 1 • La Révolution industrielle anglaise (1760-1830) 4 est, selon lui, logiquement tributaire de mutations préalables en matière de subsistances et des progrès réalisés dans l’agriculture. Les travaux de Bairoch insistent sur le rôle des interactions entre Révolution agricole et Révolution industrielle. L’auteur part d’abord du constat qu’une explication de la Révolution industrielle ne peut pas faire l’impasse sur l’agriculture (ce secteur représentant 8/10e de l’activité humaine à l’époque). Sans gains de productivité importants dans l’agriculture, il n’aurait pas été possible de nourrir une population uploads/Histoire/ feuilletage 2 .pdf

  • 12
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Aoû 02, 2021
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
  • Taille du fichier 0.5483MB