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Rose Samuel BM1-1 Dossier Introduction à la Finance Définition : Le mot crise peut être compris selon différentes acceptions. Il peut en effet être compris comme un brusque changement d'état ou une aggravation subite, une apparition brutale d'un état morbide, une période d'intense activité qui retombe soudainement et un point de paroxysme où s'expriment de graves tensions. Il peut également désigner le moment périlleux ou décisif d'une affaire, une période d'instabilité ou de doute collectif. Ou encore, comme une phase grave dans l'évolution des choses, des événements, des idées. On peut alors distinguer diverses sortes de crises à savoir, les crises de santé, les crises politiques, les crises sociales, les crises culturelles, les crises de change, les crises boursières, les crises financières, les crises économiques, etc. Une crise financière peut être comprise comme le blocage du fonctionnement de l'économie d'un pays, d'une région ou encore du monde, en raison d'une rupture de liquidité et de la crise de confiance des acteurs économiques vis-à-vis du système financier. Elle peut également être comprise comme une période d'instabilité et de déficits financiers. Elle peut aussi être définie comme une oscillation de grande ampleur affectant tout ou partie d'un ensemble de variables financières : volumes d'émission et cours des obligations ou des actions, encours de crédits et de dépôts bancaires, taux de change1. Une crise financière peut être également décrite comme un ensemble de situations diverses dans lesquelles certaines institutions financières perdent soudainement une grande partie de leur valeur du fait d'un dérèglement du système de refinancement. Il y a également crise financière, selon Michel AGLIETTA, lorsqu'un accident localisé peut se propager à l'ensemble du système financier, à cause des externalités qui sont inhérentes à la présence du risque dans un système. Selon F. MISHKIN, une crise financière désigne une interruption profonde du fonctionnement des marchés financiers, caractérisée par des fortes baisses du prix des actifs et par la défaillance de nombreuses sociétés financières et non financières. La crise économique de 1929 Au lendemain de la Première Guerre mondiale, les Etats-Unis ont connu une formidable croissance économique. Personne ne s'imagine alors qu'en une simple journée à Wall Street le pays s'apprête à provoquer l'une des plus graves crises économiques de l'Histoire : la Grande Dépression. De ce fameux "jeudi noir" de 1929 à la Seconde Guerre mondiale, la débâcle s'est propagée dans le monde entier. Au cours d'une récession de dix longues années, les pays les plus concernés connaîtront d'importants bouleversements sociaux et politiques, jusqu'à favoriser l’ascension d'un certain Adolf Hitler en Allemagne. Nous étudierons aujourd’hui une grosse crise économique, voire la plus grosse du vingtième siècle, la crise 1929 qui est tristement exemplaire de ce qui constitue une crise dans notre société. Avant le célèbre krach boursier d'octobre 1929, des signaux préalables font percevoir des difficultés économiques : en 1926, aux États-Unis, le secteur immobilier décline. Les paysans rencontrent de fortes difficultés : les pays européens importent de moins en moins, entrainant ainsi une surproduction. On ne peut comprendre la crise de 1929 sans revenir sur l’état du monde au début du 20ème siècle et plus encore sur la première guerre mondiale. Celle-ci fut selon l’expression de nombre d’historiens, la première guerre mécanique. Cependant, en 1918 le monde ne ressemble plus à ce qu’il était en 1914. En 1917, la révolution russe en impose une nouvelle, le socialisme, faisant naitre dans les milieux ouvriers des espoirs de changement et des fortes craintes dans les milieux d’affaires et politiques conservateurs. D’un autre côté, le centre de gravité́ de l’économie mondiale a changé́. Les Etats- Unis sont devenus, au détriment de l’Europe la première puissance mondiale. Le capitalisme s’est développé́ aux Etats-Unis en suivant une vitesse accélérée, comparé à l’Europe. Avant la crise : un monde en quête de repère Les années qui séparent la fin de la Grande guerre et le krach de 1929 furent marquées par une refonte profonde de l’ordre économique et politique mondial : déclin de l’Europe, révolution russe et domination américaine. Après une fin de guerre difficile, marquée par des troubles sociaux importants (y compris aux Etats- Unis), l’individualisme combiné aux valeurs libérales (la croyance dans le mécanisme régulateur du marché́) et l’arrivée à maturité́ de nouvelles technologies (électricité́, automobile, aviation, téléphone, etc.), donna en l’espace d’une dizaine d’années le sentiment que la fortune était à la portée de tous, sans effort, en dormant... Les conséquences de la fin de la première guerre mondiale Au début du 20e siècle, le capitalisme avait imposé́ son seau sur l’ensemble du monde. L’Europe (plus particulièrement la Grande-Bretagne et la France) dominait le monde. Les années qui avaient précédées la grande guerre avaient été́ en effet marquées depuis la fin du 19ème siècle par une forte idéologie en faveur du progrès, en premier lieu du progrès technique et scientifique. La science semblait être la réponse à tous les maux humains (santé, alimentation, loisirs, transport, etc.). La guerre contribua à remettre en question cette idéologie avec plus de 10 millions de morts. La révolution de 1917 en Russie, qui mit fin à l’empire dans la violence, ébranla aussi fortement les esprits des dirigeants politiques européens. Les Etats-Unis, bien que n’ayant pas été́ un des théâtres de la guerre, furent aussi touchés par des grèves, en 1919, en particulier dans la métallurgie et l’industrie motrice. Les années 1919 et 1920 sont difficiles aux Etats-Unis, comme en Europe, il a fallu recourir à l’économie de guerre La révolution russe de 1917 marqua fortement les consciences tant des milieux populaires que dirigeants, montrant grandeur nature, qu’une autre (autre que le capitalisme) forme d’organisation sociale et politique était possible, d’où̀ les craintes des dirigeants politiques et des milieux d’affaires. La montée en puissance des Etats-Unis Une nouvelle société́ était en train d’émerger, une société́ de consommation et de crédit, basée sur de nouveaux produits et un nouveau mode de vie qui rejetait les traditions du passé, en prônant des mœurs libres et un mode de vie mécanisé́. En 1913, les Etats-Unis étaient déjà̀ devenus la première puissance économique mondiale Une classe moyenne moderne et dynamique était en train de naitre, que le cinéma hollywoodien sut si bien mettre en scène : le cinéma parlant se développa précisément pendant les années 1920. Les Etats-Unis étaient aussi devenus le principal créancier mondial, alors qu’ils étaient débiteurs au début de la guerre. Cette période est aussi marquée par l’affirmation des sociétés par actions. Peu à peu, l’économie des Etats-Unis connait une formidable accélération, tirant profit tant des avancées techniques et scientifiques issues de la première guerre mondiale (automobile, aviation, téléphone, chimie, etc.) que de l’organisation industrielle du travail qui s’était développée au début du 20ème siècle dans les usines Ford Durant cette période d’euphorie économique, la récession et le chômage aux Etats- Unis n’étaient plus qu’un lointain souvenir. Il était devenu évident que des évènements, tels que le chômage et la crise, ne pourraient jamais se reproduire. Les conflits sociaux du passé semblaient également entre de vieux souvenirs pour la classe moyenne. Les ouvriers, qui voulaient améliorer leur situation, n’avaient guère d’autre choix que de mettre toute leur foi dans le « rêve américain » de réussite individuelle et non plus sur une action collective de changement social. La crise économique n’était plus qu’un vague cauchemars « Chacun devrait être riche », tout le monde le serait effectivement à condition d’investir 15 dollars par semaine en actions et obligations. Le nombre de personnes qui achetaient des actions et des obligations atteignait des niveaux record. La fièvre de la spéculation toucha pratiquement toutes les couches de la société́. La prospérité́ des Etats-Unis ne reposait pas seulement sur un appareil industriel important, mais également sur un système financier tout aussi dynamique. Celui-ci se développa dans les années qui suivirent la fin de la première guerre mondiale en popularisant l’idée que la richesse était à portée de main pour tous. Cet état d’esprit était aussi renforcé par le contexte d’expansion économique inédit. Entre 1919 et 1929, le Produit national brut des Etats-Unis passa de 78,9 à 104, 4 milliards de dollars. Le boom économique qui a suivi la fin de la Grande guerre permit l’émergence de nouveaux intervenants sur le marché́ financier, les sociétés d’investissement et de nouvelles pratiques boursières. C’est a priori à partir de 1924 que les prix des actions commencent à monter. L’Europe adopta le nouvel état d’esprit qui prévalait aux Etats-Unis... La classe moyenne en formation pouvait accéder à la consommation de biens manufacturés de masse. Un vague cauchemars qui s’est transformé en une réalité La période de la prospérité́, ce ballon d’essai de ce que l’on appela dans les années 1980, le « modèle fordiste », fut de courte durée. A peu près une dizaine d’années. Cet essai fut de plus très limité géographiquement puisqu’il était circonscrit aux Etats-Unis, en l’Europe, il fut beaucoup plus modeste. Au-delà ̀ des problèmes économiques qu’il dénonce, Keynes mit en garde les dirigeants politiques contre les troubles politiques et sociaux qui pourraient en découler. Mais, il ne fut pas entendu. Toute forme de dirigisme uploads/Histoire/ finance-crise-de-1929.pdf
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- Publié le Apv 28, 2021
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