PÉDAGOGIE MONTESSORI les principes fondateurs P AS PAS à Isabelle PATRON - Vane

PÉDAGOGIE MONTESSORI les principes fondateurs P AS PAS à Isabelle PATRON - Vanessa TOINET Sylvia DORANCE Exemplaire de : Schott Pierre Le matériel Montessori est séduisant pour les enfants. En fait, il est aussi attrayant pour les enseignants et les parents. Si attrayant qu’il occulte presque la pédagogie qu’il accompagne. Or il est essentiel de connaître l’esprit de cette pédagogie pour utiliser pleinement le maté- riel et, surtout, pour appliquer complètement les idées de Maria Mon- tessori en matière d’éducation. L’enfant, une personne à part entière Pour Maria Montessori, comme pour tous les théoriciens et praticiens de la pédagogie active, l’enfant est une personne à part entière, avec des goûts, un libre arbitre, une personnalité qu’il faut prendre en compte et respecter au même titre que ceux d’un adulte. Si l’on contraint l’enfant sans raison, si on lui impose des efforts sans qu’il comprenne réellement à quoi ils vont servir, bref si on le traite comme une “demi-personne” à qui l’on peut donner des ordres sans les lui ex- pliquer et faire faire des tâches ennuyeuses simplement en lui disant que c’est pour son bien… ça ne marche pas et c’est injuste. Cela peut « La véritable éducation nouvelle consiste à aller tout d’abord à la découverte de l’enfant et à réaliser sa libération. C’est le problème de l’existence : il faut exister d’abord. »1 1 L’enfant. Maria Montessori. Desclée de Brouwer, 1936, p.93. Ce livre est protégé par la loi. Il a fait l’objet d’un dépôt légal. N° ISBN : 978-2-36638-020-0 © Sylvia Dorance - Ecole Vivante Vendre ce livre ou même le diffuser gratuitement ne sont autorisés que pour Sylvia DORANCE et l’Ecole Vivante. Le transformer est interdit. Le reproduire, même partiellement, est également interdit sans autorisation écrite. Si vous avez obtenu ce livre par un autre biais que par le site www.ecole-vivante.com, vous avez donc une copie illégale. Merci de respecter notre travail. Nous le faisons avec soin. Exemplaire de : Schott Pierre l’enseignement scolaire. L’adulte montre un nouveau concept ou un nouveau geste… puis laisse l’enfant essayer de les reproduire ou de les utiliser seul. Il souligne et valorise le fait que l’enfant agit seul : “A toi maintenant.” Surtout, il patiente ! La tentation est grande de prendre l’objet des mains de l’enfant qui ne réussit pas immédiatement, pour finir à sa place et lui RE-montrer. Ou de lui souffler le début de la solution si sa réflexion dure trop longtemps ou s’il part sur une mauvaise piste. Or ces gestes, ces mots, ces interventions trop rapides et non sollicitées par l’enfant sont autant de preuves, à ses yeux, de sa lenteur, de son échec, de la difficulté insurmontable pour lui de la tâche qu’on lui a confiée ou du défi qu’il s’est lancé. Rien de tel pour lui faire baisser les bras et refuser de faire des efforts. L’ingérence de l’adulte est trop sou- vent un obstacle à son développement. Au contraire, si l’adulte l’encourage (“Oui, tu y es presque !”) ou l’ob- serve sans impatience, en se contentant de se tenir à sa disposition s’il a besoin d’un conseil ou d’un complément d’information, il réussit à le mettre en confiance. L’enfant sait qu’il peut prendre son temps. Il n’est pas stressé. Il se concentre sur ce qu’il fait plutôt que de se répéter de façon obsessionnelle qu’il n’y arrivera pas. Il prend même plaisir à cher- cher et à faire des essais successifs. Cela devient un jeu auquel il sait qu’il peut gagner. Et lorsqu’il réussit… alors là ! Quelle satisfaction ! Il l’a fait tout seul. Et il veut passer à l’étape suivante. Les périodes sensibles Si Maria Montessori considère l’enfant comme une personne à part entière, elle en parle cependant comme d’une personne particulière, car toute tournée vers le fait d’apprendre. Et la scientifique qu’elle est fonctionner un temps, avec des enfants qui n’ont aucun problème pour apprendre et qui se soumettent sans états d’âme à la discipline impo- sée par les adultes. Mais même ces enfants-là progresseront beaucoup mieux et avec un plaisir bien plus grand si on leur donne la possibilité d’être acteurs, auteurs, libres et volontaires dans leurs apprentissages. Dans la pratique, cette conception de l’enfant entraîne que l’on dis- cute avec lui de l’emploi du temps, du rythme, et que l’on tienne compte, dans le choix des activités, de ses goûts en général et de ses désirs à différents moments de la journée. Selon Maria Montessori, l’enfant doit donc pouvoir choisir librement ses activités et les aban- donner quand il en a assez. Cela ne signifie pas qu’il faille laisser tout faire et n’importe comment, bien entendu. Mais, si l’on pense par exemple que l’enfant devrait persévérer dans une tâche, il faut le convaincre et non le contraindre. Il faut aussi savoir anticiper et pré- voir des séances courtes et variées, en renouvelant l’intérêt. Il faut enfin donner à l’enfant l’occasion fréquente de s’apercevoir qu’il tire un grand bénéfice de ses efforts pour apprendre, et valoriser ses réussites, même minimes, plutôt que de souligner ses échecs. Favoriser l’autonomie pour faciliter les apprentissages Une façon de motiver les enfants et de mettre en jeu leur envie de réus- sir réside dans la formule bien connue de la pédagogie Montessori : “Aide moi à faire seul”. Un bébé veut ramper puis marcher seul. Il se dé- gage en se tortillant des bras qui le retiennent. Il revient naturellement vers ces bras lorsqu’il sent qu’il a besoin d’aide pour retrouver son équilibre. Puis il repart, rassuré, pour “de nouvelles aventures”. De pe- tite victoire en petite victoire, il progresse et apprend toujours plus. Maria Montessori préconise de suivre cette démarche naturelle pour © Ecole Vivante, 2012. Toute reproduction interdite Exemplaire de : Schott Pierre On peut donc beaucoup apprendre en observant ses attitudes et ses réactions. Pour se rassurer, on peut aussi souligner le fait que ces périodes, en dehors de la dernière, durent entre trois et six ans, ce qui laisse une certaine marge. On peut aussi constater que cela correspond plus ou moins à l’affirmation assez communément répétée : “T out se joue avant 6 ans”, même si tout cela est à prendre sans panique. L'existence et la manifestation des “périodes sensibles” amènent l'idée que ce n'est pas l'âge qui est important mais le moment où l'enfant est vraiment prêt à apprendre avec aisance. Le but de l'éducation est de semer les graines de la connaissance à la bonne saison. Le bon mo- ment pour apprendre est déterminé non pas par le calendrier d'un pro- gramme imposé mais par l'observation des besoins de l'enfant. Pour mieux préciser ce que sont les périodes sensibles selon Maria Montessori, le plus simple est de lire ce qu’elle en dit elle-même. Voici un extrait de son livre “L’enfant” sur ce sujet. Elle s’y appuie sur les expériences du scientifique hollandais De Vries qui, le premier, employa la formule de “périodes sensibles”, non pas au sujet des enfants mais des insectes. “Nous prendrons comme exemple celui cité par De Vries d’un humble petit ver, la chenille, qui deviendra un vulgaire papillon. On sait que les chenilles croissent rapidement, se nourrissent avec voracité : ce sont de véritables destructeurs de plantes. Il s’agit ici d’une chenille qui ne peut, dans les premiers jours de son existence, se nourrir des grandes feuilles des arbres, mais seulement des petites feuilles tendres qui se trouvent à la pointe extrême des branches. Or, la bonne mère papillon va, gui- dée par son instinct, déposer ses œufs à l’endroit opposé ; c’est-à-dire que, dans l’angle que fait la branche à l’intersection du tronc, elle pré- pare à sa descendance un lieu sûr et abrité. distingue chez l’enfant, chez tous les enfants, une série de “périodes sensibles”, spécialement dédiées à certains apprentissages. Elle décrit ainsi : • la période sensible du langage, qu’elle situe plus ou moins entre 2 mois et 6 ans • la période sensible de la coordination des mouvements (± de 18 mois à 4 ans) • la période sensible de l’ordre (± de la naissance à 6 ans) • la période sensible du raffinement des sens (± de 18 mois à 5 ans) • la période sensible du comportement social (± de 2 ans et demi à 6 ans) • la période sensible des petits objets (très courte période au cours de la 2e année) On le remarque : les périodes sensibles sont de longueur inégale, et elles peuvent coexister. Durant ces périodes, l’enfant est particulière- ment et instinctivement intéressé par un domaine précis et donc par- ticulièrement apte à apprendre tout ce qui le concerne. Le pédagogue doit donc saisir cette occasion et ajuster les contenus de son ensei- gnement en conséquence. Maria Montessori est assez catégorique sur ce point. Selon elle, si on laisse passer la bonne période, l’apprentissage fluide, simple, facile, n’est plus possible. Il demandera de très gros efforts ensuite et ne portera pas forcément ses fruits. Il faut donc être capable de déceler les périodes sensibles chez l’enfant ou les enfants uploads/Histoire/ les-principes-montessori.pdf

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  • Publié le Sep 28, 2021
  • Catégorie History / Histoire
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