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LES P.Y G M É E S pA R M~ LE ROY ^ri dezir i ) i o ;.i 15 Afrique équaloriale. — Une caverne habitée (forôls du Gabon. LES PYGMÉES NÉGRILLESJVAFRIQUE ET NÉGRITOS DE L'ASIE "AR MGB A. LE ROY ÉVÊQUE DALINDA, ANCIEN VICAIRE APOSTOLIQUE DU GABON SUPÉRIEUR GÉNÉRAL DELACONGRÉGATION DUSAINT-ESPRIT TOURS MAISON ALFRED MAME ET FILS N. B. — Dans le cours de cet ouvrage, prononcez : u comme ou français : Baniu = Hanlou. iv comme en anglais: n'a = oua. fl toujours dur : Téc/é = Tégué. LES PYGMÉES 'NÉGW IQUE ET NÉGRITOS DE L'ASIE 1 LES PYGMÉES DANS L'HISTOIRE I. - Les géants et les nains. - Homère et Ezéchiel. - Hérodote et le voyage des Nasamons en Lybie. - Aristote, Pline et Strabon. - Le témoignage de Nonno- sus, ambassadeur de Justinien en Ethiopie. - Les idées du moyen âge et les conclusions de la science géographique au milieu du XIXC siècle. II. - L'art et les Pygmées. - Le nain Nem-Hotep. - Fantaisies et légendes. - Les Pygmées retrouvés. - Traditions de la Côte orientale. - Le P. Léon des Avan- chers; Schweinfurth, Du Chaillu, Stanley. I. - Depuis que l'homme chante, dessine et écrit, il semble avoir eu la notion d'un peuple de géants et d'un peuple de nains. Les géants ont-ils existé à l'état de race particulière? Ne nous hâtons point de le nier. L'histoire de la zoologie serait là, au besoin, pour nous rappeler que ce ne sont pas les animaux les plus forts qui ont le plus longtemps résisté : le mastodonte a disparu, et la souris vit encore ; l'épiornis de Madagascar ne se retrouve plus, et le moi- neau tend à devenir un fléau; enfin, sous nos yeux, pen- dant que l'éléphant devient plus rare en Afrique, la chique1, 1 Chique ou puce pénétrante. 8 LES PYGMÉES récemment importée du Brésil, a déjà traversé le conti- nent mystérieux aux pieds des voyageurs qui le décou- vraient. Quant aux populations naines, on sait que les explora- teurs africains de l'une et l'autre côte les ont signalées d'abord, puis retrouvées dans leurs forêts inconnues; et les savants, recueillant leurs données et les contrôlant, ont été amenés, cette fois encore, à rendre justice au témoignage des anciens. Notre intention n'est pas de refaire cette histoire passée. Après les travaux parus, celui surtout de M. Paul Mon- ceaux1, il semble qu'il reste peu à dire. Quelques mots cependant seront utiles pour servir d'introduction à cette étude. La première notion écrite du Pygmée antique se trouve incidemment produite dans Homère (xe siècle avant J.-C.), qui représente les Troyens, rangés en bataille, s'avançant comme les grues et « portant aux Pygmées le carnage et la mort » 2. Ézéchiel (vie siècle avant J.- C.) dit aussi que « les Pygmées, sur les tours de Tyr, avaient suspendu leurs carquois à l'entour des murailles ». Il est vrai que le mot Gammadim de l'hébreu, rendu ici par Pygmées et pou- vant, en effet, signifier à la lettre « homme d'une coudée », est interprété très diversement par les commentateurs. Préoccupés de l'idée que ces Pygmées sont un peuple fabuleux, peut-être ont-ils trop cherché à excuser Ézéchiel de l'avoir signalé, et Corneille de La Pierre, dans une longue dissertation, prouve en sept points que cette race n'a jamais existé que dans l'imagination des poètes. Con- 1La Légende des Pygmées et les Nains de l'Afrique équatoriale (Revue hist., sept.-oct. 1891). 2'Avrpâ?'. nuyjjwcioici oovov7ut r. (Il., III, 5), LES PYGMÉES DANS L'HISTOIRE 9 clusion : les Gainmadini d'Ézéchiel ne peuvent être les clusion : les Gammadim d'Ézéchiel ne peuvent être les Pygmées d'Homcre1. Sans examiner plus longtemps cette question, est-il permis de remarquer ici, en passant, que trop souvent les CÔTK DELANUIT CÔTÉDUJoun La géographic d'Homère (900 ans av. J.-C.), d'après E. Charton, Vidal- Lablache, etc. Au centre, la Grèce; à l'est, Troie et la Phénicie; à l'ouest, les iles Divines; au nord, l'Olympe et la Thrace; au sud, la Lybie, l'Ethiopie, les Pygmées. — Tout autour, le fleuve Océan. commentateurs, voulant justifier la Bible en l'accommo- dant aux idées de leur temps, l'ont compromise pour les âges postérieurs en lui faisant dire ce qu'elle ne disait pas? De fait, on peut facilement admettre que des Pygmées 1Filii Aradii cum exerciLu tuo erant super muros luos in circnilu. Sed et Pygmœi, qui erant in turribus luis, pharelras suas suspenderunt in muris luis per gyrum : ipsi compleverunl pulchriludinemlunm. Ézéchiel, XXVII, 11, trad. de la Vulgate.— Carrières ajoute : P!Jqmæi. Id est pugnalores ; sic dicti iXT.O Ilu"'W.'ljç, id est a certa- mine et pugilalu quo valebanl. In hebrpro est GAMMADIM, quod Clialdseus vertit CAPPADOCES ; LXX (les Septantes), custodes. 10 LES PYGMÉES ont été enrôlés comme archers pour la défense de Tyr, puisque tel a été et tel est encore leur rôle sur certains points du globe. Tyr avait des relations certaines avec Carthage; et par ailleurs M. et Mme Dieulafoy, dans leurs magnifiques découvertes de Suse, ont reconnu l'existence en Elam d'une race de Négritos1. Au ve siècle, Hérodote les signale à son tour en rap- portant la curieuse expédition des Nasamons2. Ce furent cinq jeunes gens des bords de la grande Syrte qui orga- nisèrent, dès ce temps-là, une expédition pour rechercher les sources du Nil. Après avoir traversé une région bien habitée, ils eurent à franchir un vaste désert de sable. r Puis, dans une oasis, surviennent de petits hommes au langage inconnu qui s'emparent de leurs personnes et les emmènent à travers de larges marais jusqu'à une ville ou un village, près d'un grand fleuve, où tous les habi- tants étaient noirs et de la même taille. Les Nasamons parvinrent à s'échapper, et le récit de leur aventure con- firma l'idée que l'on avait déjà des Pygmées dans le monde. Au reste, on lira avec intérêt le texte d'Hérodote, tiré de la Collection des Voyageurs anciens et modernes3. « Voici, raconte le vieil historien, ce que m'ont dit quelques Cyrénéens qui, ayant été consulter, à ce qu'ils me rapportèrent, l'oracle de Jupiter Ammon, eurent un entretien avec Étéarque, roi du pays. Insensiblement la conversation tomba sur les sources du Nil, et l'on pré- tendit qu'elles étaient inconnues. Étéarque leur raconta qu'un jour des Nasamons arrivèrent à sa cour. Les Nasa- mons sont un peuple de Lybie qui habite la Syrte, et un - 1Le Tour du monde, 1880. 2 Hérodote, II, 32-33. 3 Édouard Charton. LES PYGMÉES DANS L'HISTOIRE H pays de peu d'étendue à l'orient de la Syrie. Leur ayant demandé s'ils avaient quelque chose dev nouveau à lui apprendre sur les déserts de Lybie, ils lui répondirent que, parmi les familles les plus puissantes du pays, des jeunes gens parvenus à l'âge viril et pleins d'emportement imaginèrent, entre autres extravagances, de tirer au sort cinq d'entre eux pour reconnaître les déserts de la Lybie et tâcher d'y pénétrer plus avant qu'on ne l'avait fait jus- qu'alors. Ces jeunes gens, envoyés par leurs compagnons avec de bonnes provisions d'eau et de vivres, parcou- rurent d'abord des pays habités ; ensuite, ils arrivèrent dans un pays rempli de bêtes féroces ; de là, continuant leur route à l'ouest à travers les déserts, ils aperçurent, après avoir marché dans un pays très sablonneux, une plaine où il y avait des arbres. S'en étant approchés, ils mangèrent des fruits que ces arbres portaient. Tandis qu'ils en mangeaient, de petits hommes, d'une taille au- dessous de la moyenne, fondirent sur eux et les emme- nèrent par force. Les Nasamons n'entendaient point leur langue, et ces petits hommes ne comprenaient rien à celle des Nasamons. On les mena par des lieux marécageux. Après les avoir traversés, ils arrivèrent à une ville dont tous les habitants étaient noirs et de la même taille que ceux qui les y avaient conduits1. Une grande rivière, dans laquelle il y avait des crocodiles, coulait le long de cette ville, de l'ouest à l'est. « Je me suis contenté de rapporter jusqu'à présent le discours d'Étéarque. Ce prince ajoutait cependant, comme m'en assurèrent les Cyrénéens, que les Nasamons étaient 1 Gustantibus vero (frucLus arborum), supervcnis&c homines par-vos, minores moclica slalura, qui cos prehensos abduxissenl : sermonem vero eorum non intel- lexisse Nasamonas, nec illos sermonem eorum. Ab his igitur abductos essepcr maxi- maspaludes, eosque jJræter[fressas pervenisse in oppidum in quo cunclos fuisse his, qui illos ahduxerant, statura æqlUllcs, nigros autem colore. Hérodote, II, 32. 12 LES PYGMÉES retournés dans leur patrie et que les hommes chez qui ils avaient été étaient tous des enchanteurs. Quant au fleuve qui passait le long de cette ville, Étéarque conjecturait que c'était le Nil, et la raison le veut ainsi; car le Nil vient de la Lybie qu'il coupe par le milieu. » Aristote, le grand savant du monde ancien, dit à son tour : « Des champs de la Scythie, elles émigrent dans les marais delà Haute-Égypte, d'où sort le Nil. C'est là aussi qu'habitent les Pygmées. Car ce n'est pas une fable, mais une uploads/Histoire/ les-pygmees-par-mgr-le-roy.pdf

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  • Publié le Oct 05, 2021
  • Catégorie History / Histoire
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