Trimestriel • avril - mai - juin 2012 • N° 26 • Bureau de dépôt : Liège X La Le

Trimestriel • avril - mai - juin 2012 • N° 26 • Bureau de dépôt : Liège X La Lettredu Patrimoine Institut du Patrimoine wallon • Rue du Lombard, 79 • 5000 Namur BELGIë - BELGIQUE P.B./P.P. B - 78 Bureau de dépôt 4099 Liège X P501407 1 L’émergence des nouvelles technologies mobiles a connu une accélération notoire ces dernières années, voire ces derniers mois. Ces nouvelles avancées offrent dorénavant de plus en plus de facilités dans la mise à disposition de services et d’informations variés. Loin de constituer une exception, la sensibilisation du public au patrimoine peut elle aussi s’inscrire plei- nement dans cette nouvelle dynamique. Après le lancement d’une première appli- cation mobile développée à l’occasion des Journées du Patrimoine de 2011, l’Institut du Patrimoine wallon, le Département du Patrimoine du Service public de Wallonie et le Commissariat général au Tourisme souhaitaient allier vieilles pierres et tech- nologies modernes sous la forme d’une Le secteur des carrières de roches ornemen- tales comporte une quarantaine de carrières en Wallonie. Bien que freinée par la crise, la demande progresse d’année en année. La pierre naturelle wallonne est appréciée et ses qualités sont reconnues bien au-delà de nos frontières. Ce sont les carrières de Petit Granit- Pierre bleue de Belgique qui assurent près de 90 % de l’activité du secteur ; elles occupent un millier de travailleurs et réalisent ensemble environ 100 millions d’euros de chiffre d’af- faires annuel. Les deux plus importantes sont à Soignies, occupant près de 800 personnes. Ces dernières années cependant, le secteur de la pierre connaît une pénurie croissante de main-d’œuvre. Le nombre de candidats et parallèlement l’offre de formations de base à ces métiers diminuent. Les proposi- tions de formations continues quant à elles ne rencontrent pas suffisamment les besoins spécifiques des entreprises. Plus que jamais, le devenir du secteur de la pierre naturelle passe donc par des formations attirantes pour les jeunes. nouvelle identification des biens classés en Wallonie. Les 250 premiers monuments ont été dotés de celle-ci en avril dernier. D’autres lots suivront en flux continu durant les cinq prochaines années afin de couvrir l’ensemble des biens classés. Parmi les premiers biens ainsi identifiés figurent les biens wallons inscrits sur la liste du patrimoine mondial ou candidats à l’ins- cription, l’ensemble du patrimoine excep- tionnel de Wallonie à l’exception des sites naturels, une série de monuments religieux classés, les maisons du peuple reconnues par le classement, les biens classés des com- munes de Jodoigne et de Lessines – locali- tés qui avaient fait l’objet des deux derniers « Week-ends du patrimoine » – et quelques monuments liés au premier conflit mondial. Face à ce constat, différents acteurs du sec- teur de la pierre et de la formation avaient, dès 2008, constitué un groupe de travail visant une meilleure promotion des métiers de la pierre. Tous s’accordaient pour recon- naître que la dispersion des formations pour un secteur aussi spécifique nuisait à l’image de ces métiers et entraînait, in fine, le manque de candidats. Parallèlement, dans le cadre de sa mis- sion d’assistance aux propriétaires, l’IPW cherchait à redonner une nouvelle vie aux bâtiments industriels de la Grande Carrière Wincqz à Soignies, bâtiments désaffectés classés en 1992 et inscrits sur la liste des mo- numents en danger de l’IPW depuis 2001. La rencontre des deux projets constituait une belle opportunité pour mettre en évi- dence la complémentarité entre différents aspects du patrimoine, avec d’une part le sauvetage et la réaffectation d’un bien clas- sé menacé et, d’autre part, la formation dans des domaines spécifiques avec, à la clé, la création d’emplois. En effet, vu l’importance du bassin carrier de la province de Hainaut, l’implantation d’un centre de formation aux métiers de la pierre dans la région de Soignies répondait à une logique évidente. De plus, la réaffectation envisagée s’intégrait parfaitement dans l’histoire du site, celui-ci témoignant de l’importance du travail de la pierre dans la Cette identification se matérialise par le remplacement de l’ancien écusson par une nouvelle plaque comprenant à la fois l’écusson bleu et blanc, symbole de la protection du monument, mais éga- lement trois modes de connexion vers une plateforme informatique accessible aux téléphones intelligents (url à encoder, code QR à scanner ou puce NFC à détecter). L’utilisateur peut ensuite lire sur son écran une courte notice, dispo- nible en quatre langues (français, néerlandais, allemand et anglais), agrémentée d’illustrations lui présentant le monument ainsi identifié. Un exemple de plus montrant que patrimoine et nouvelles technologies sont complé- mentaires ! Faites l’essai sur le QR Code ci-des- sus ! région de Soignies au fil du temps. En 2011, l’IPW réalisa une étude de faisabilité pour l’implantation d’un Centre des métiers de la pierre sur le site de la Grande Carrière à Soignies et lança un marché pour la désignation d’un auteur de projet. Simultanément, un comité de projet rassemblant les différents acteurs du secteur de la pierre fut constitué afin de mener une réflexion commune pour la création d’un centre de référence en Wallonie. Enfin, la Société Gauthier-Wincqz, propriétaire du site, céda à l’IPW un droit d’emphytéose. Tous les paramètres furent donc réunis dans un délai record pour que le projet puisse se concrétiser et, le 20 mars dernier, en présence du Ministre wallon du Patrimoine, les responsables des différents centres de formation (l’IFAPME, le Forem, le CEFOMEPI et le Centre de la Paix-Dieu) ont signé sur le site même de la Grande Carrière une déclaration d’intention pour la création du Centre. Concentré prioritairement sur le thème de la pierre, ce Centre de formation offrira également la possibilité au Centre des métiers du patrimoine de la Paix-Dieu de compléter son pôle liégeois, qui tourne aujourd’hui à pleine capacité, par un pôle hennuyer. Une fois les étapes de certificat de patrimoine et de permis d’urbanisme franchies, les travaux de restauration et de réaffectation devraient pouvoir effectivement commencer en 2014. Le projet sera présenté lors de l’ouverture exceptionnelle du site de la Grande Carrière dans le cadre des Journées du Patrimoine, les 8 et 9 septembre 2012. Quand le patrimoine entre dans la modernité : l’identification des biens classés en Wallonie par les nouvelles technologies Bientôt un Centre des métiers de la pierre à Soignies Scannez-moi ! © IPW 2 La Lettre du Patrimoine - N° 26 - 2012 Suite à la page 23 Carlo Di Antonio, vous veniez de prendre vos fonctions de Ministre du Patrimoine quand vous vous êtes rendu au Centre des métiers du patrimoine à la Paix-Dieu. C’était le 12 janvier dernier à l’occasion de l’installation de la Fédération européenne des métiers du patrimoine. C’est un thème qui vous tenait à cœur ? Certainement ! Cette manifestation incarne bien cette évolution que doit absolument prendre la politique du patrimoine, cette impulsion que j’entends lui donner ! Ne perdons pas de vue que le secteur du patrimoine contribue chaque année à la sau- vegarde de plus de 1.900 emplois. Derrière les belles pierres se cachent des hommes et des femmes animés par la passion, habités par le talent, mus par des projets, petits et grands. Des hommes et des femmes qui se sont donnés et se donnent pour protéger notre patrimoine, le partager et le valori- ser : ingénieurs, architectes, archéologues, historiens de l’art, tailleurs de pierres, char- pentiers, ébénistes, ardoisiers, maçons, etc. Soutenir la restauration de notre patrimoine est un devoir pour tout gestionnaire pu- blic. Mais c’est aussi une opportunité pour le développement économique de notre région… 25 millions d’euros sont consacrés annuellement par la Wallonie à la restau- ration de biens classés. Travailler sur notre héritage culturel constitue donc une res- ponsabilité vis-à-vis des générations futures mais aussi une chance économique… Nous devons axer le développement économique et l’emploi sur un certain rayonnement culturel et artistique incarné notamment par notre patrimoine. À l’image du formidable travail effectué à l’abbaye de la Paix-Dieu, il nous faut soute- nir la formation d’artisans qualifiés, innover pour trouver des réponses à la pénurie de Le salon des professionnels de l’immobilier à Cannes commence à reprendre des couleurs après quelques années plus ternes, dues à la crise financière. La fréquentation est encore loin d’avoir atteint son niveau historique de 2008. Toutefois, le salon se relance et, opère un recentrage sur les pays européens, même si certaines destinations plus exotiques sont toujours de la partie. Pour l’édition 2012, l’Allemagne est devenue un acteur incon- tournable du MIPIM, avec de plus grands stands, plus nombreux et plus visibles. Le patrimoine a peu sa place dans le MIPIM. Quelques espaces sont consacrés à la requa- lification de villes, de quartiers ou de zones industrielles désaffectées et ce sont les seuls exemples où la question de la préservation de certains éléments patrimoniaux se pose vraiment. Le MIPIM est principalement orien- té vers la construction neuve, avec une ten- dance marquée pour les projets dits « verts ». main-d’œuvre qualifiée… En un mot comme en mille, renforcer les axes Patrimoine-For- mation et Patrimoine-Emploi… Le secteur du patrimoine a, en la matière, un rôle clé à jouer. Les travaux uploads/Histoire/ lettre-patrimoine26.pdf

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  • Publié le Aoû 21, 2021
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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