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BELGIë - BELGIQUE P.B./P.P. B - 018 Bureau de dépôt 4099 Liège X P501407 La Lettredu Patrimoine [ Institut du Patrimoine wallon • Rue du Lombard, 79 • 5000 Namur ] 1 [ Trimestriel • Janvier - Février - Mars 2015 • N° 37 • Bureau de dépôt : Liège X ] Monuments en danger : de belles avancées L’année 2014 s’est terminée par d’excellentes nouvelles pour le budget du Patrimoine d’une manière générale ainsi que pour six monuments inscrits depuis de longues années sur la liste des « monuments menacés » dont les propriétaires sont épaulés par l’Institut du Patrimoine wallon. Quand on sait la quantité de difficultés auxquelles les propriétaires de ces monuments et, à leurs côtés, les agents de l’IPW sont confrontés pour parvenir à ces résultats, on peut mesurer toute l’importance de ces six sauvetages annoncés, qui s’ajoutent à des dizaines d’autres concrétisés depuis quinze ans. Ce fut d’abord, en novembre, l’octroi d’un subside à un particulier permettant les travaux de restauration de la grange de la ferme de Sart-Longchamps à La Louvière et sa réaffectation en salle pour banquets : les premières initiatives de l’IPW vers le propriétaire de la grange dataient de l’an 2000. Le long chemin parcouru depuis, aux côtés d’un nouveau propriétaire patient et déterminé, est détaillé plus loin dans ces pages, tout comme celui effectué par l’asbl des Amis du château de Trazegnies avec l’appui de l’IPW depuis 2003 pour obtenir en novembre 2014 également les crédits et le permis pour la restauration du corps de logis de ce château à Charleroi. En novembre toujours, la propriété de la ferme d’Omalius (acquise par l’IPW en 2000) fut cédée à la Commune d’Anthisnes et à la société Thomas et Piron, partenaires de sa prochaine restauration. En décembre, un très long processus aboutissait aussi pour le propriétaire d’un édifice classé rue de Limbourg à Verviers également soutenu par l’IPW depuis les années 2000, ainsi que pour la tour Schöffer à Liège, propriété communale, l’un et l’autre obtenant eux aussi les subsides « Patrimoine » permettant de lancer les chantiers. Dans ce dernier cas, absolument toutes les initiatives pour initier et financer la restauration de la Tour cybernétique, qui ne figurait pas dans les priorités de la Ville, furent prises au départ par l’IPW voici de nombreuses années déjà, IPW qui mena tous les processus nécessaires, y compris les premiers contacts avec la veuve de Nicolas Schöffer, jusqu’à ce que la Ville prenne le relais. Le financement public étant désormais acquis pour ces monuments, ce sont autant de chantiers de restauration qui vont être entamés début 2015 et qui permettront de sortir définitivement ces édifices patrimoniaux de la liste des « monuments en danger ». Un sixième chantier démarrera au même moment pour un autre ensemble inscrit lui aussi depuis des années sur cette liste : fin d’année en effet, le Ministre du Patrimoine a attribué le premier chantier de restauration des bâtiments classés de l’ancienne carrière Wincqz à Soignies en vue de leur réaffectation par l’IPW en « Centre des métiers de la Pierre » d’ici 2016. Si l’année 2014 s’est donc clôturée avec faste pour l’IPW qui a vu ainsi aboutir dans six cas un très long travail de montage de dossiers sur des monuments problématiques (conception des projets, recherche des financements, aide dans le processus administratif), elle s’est également achevée de manière extrêmement positive pour l’ensemble du secteur du Patrimoine puisque, pour la première fois depuis bien longtemps, les budgets régionaux alloués à celui-ci ont été revus à la hausse comme le nouveau Ministre du Patrimoine l’avait annoncé en septembre (voir La Lettre du Patrimoine, n° 35-36, page 2). C’est ainsi que les crédits d’engagements pour l’ensemble du secteur sont passés de 37,2 à 38,2 millions d’euros dans le budget initial de 2015, mais aussi et surtout qu’à l’occasion de l’ajustement du budget 2014, des moyens supplémentaires furent octroyés au Patrimoine à hauteur de 7,3 millions d’euros, si bien que le secteur put disposer d’un budget 2014 ajusté s’élevant à 44,5 millions d’euros, soit presqu’autant qu’au milieu des années 2000 ! On peut donc raisonnablement espérer, si cette tendance positive se confirme, que plusieurs autres dossiers de monuments menacés toujours en attente de crédits régionaux pour leur restauration et leur réaffectation aboutiront à leur tour dans les prochains mois puisque dans chaque cas tout est prêt pour lancer les marchés, qu’il s’agisse de l’ancienne église abbatiale au Centre de la Paix-Dieu à Amay, de l’installation du dépôt archéologique central au sein du Triage-lavoir de Binche (autour duquel les travaux de construction d’un dépôt pour les Musées fédéraux sont en cours) ou encore de la réhabilitation de l’ancien hôtel De Clercx rue Saint-Paul à Liège à l’initiative d’un investisseur privé, pour n’en citer que trois. De Tournai (Musée des Beaux-Arts) à Limbourg (église Saint-Georges) en passant par Charleroi (Varia), Verviers (Biolley et Grand Théâtre) et bien d’autres localités, de nombreux projets de sauvetage de monuments en danger sont encore en préparation d’un bout à l’autre de la Wallonie avec l’aide de l’IPW : les nouvelles ci-dessus sont encourageantes pour celles et ceux qui s’investissent durant des années dans ces dossiers complexes et elles méritaient donc d’être soulignées. Lancement du chantier à Soignies par le Ministre Prévot © IPW Éléonora Schöffer avec les deux gestionnaires du dossier à l’IPW (à Paris en 2012) © IPW 2 [ La Lettre du Patrimoine • n° 37 • Janvier - Février - Mars 2015 ] [ La Lettre du Patrimoine ] Le patrimoine industriel, entre menaces et lueur d’espoir À l’heure où nous écrivons ces lignes, début janvier 2015, des menaces de démolition planent sur un élément remarquable mais non protégé du patrimoine industriel wallon, la tour de l’ancien charbonnage Saint-Albert à Péronnes-lez-Binche. Ces menaces ont même justifié, fin décembre, l’envoi de plusieurs demandes d’informations aux autorités communales et régionales par des membres éminents du Comité international pour la préservation du patrimoine industriel (TICCIH) et du Réseau européen du patrimoine industriel (HEREIN), alertés par des habitants conscients de l’importance historique de ce vestige. La tour Saint-Albert sera-t-elle préservée ou disparaîtra-t-elle du paysage comme ce fut le cas, entre autres, de la cheminée « Vedette » à Boussu (datant de 1830) après son déclassement en 2006, de la cheminée de l’ancienne usine « Cuivre et Zinc » à Chênée (Liège) voici un peu moins d’un an malgré son inscription sur la liste de sauvegarde, ou encore de la péniche « Le Wallon », classée en 1995 puis sombrée dans l’ancien canal du Centre et déclassée, parce qu’irrécupérable, en novembre dernier ? Outre l’augmentation budgétaire à laquelle nous faisons allusion ailleurs et le soutien apporté par la Région à l’asbl Patrimoine industriel Wallonie- Bruxelles depuis 2013, un passage de la Déclaration de politique régionale adoptée l’été dernier permet d’espérer davantage d’intérêt pour ces témoins menacés de l’histoire régionale puisqu’on y trouve (page 77) l’intention du Gouvernement « d’intégrer davantage dans les politiques du patrimoine la réaffectation du patrimoine industriel classé ». Pour en revenir à Péronnes-lez-Binche, on devrait donc logiquement voir se concrétiser dans les prochains mois la décision de principe du Gouvernement wallon (datant de 2009) de réaffecter les vastes surfaces du Triage-Lavoir de Binche (dont la restauration extérieure a absorbé quelque 7 millions d’euros) en dépôt archéologique central pour les produits des recherches archéologiques accumulés depuis des années dans le cadre d’une politique régionale exemplaire à laquelle la Wallonie consacre chaque année quelque 12 à 13 millions d’euros (principalement pour la masse salariale des 180 agents du SPW affectés à celle-ci). En attendant que l’actuel Gouvernement confirme la décision de son prédécesseur, le chantier de la réhabilitation du site se poursuit activement depuis l’été dernier, après une longue période d’inactivité dans la foulée de l’achèvement de la restauration extérieure du Triage, avec la construction d’un vaste bâtiment semi-enterré aux abords immédiats du Triage pour le compte de la Régie fédérale des bâtiments. Celui-ci pourra accueillir d’ici 2016 des réserves des institutions scientifiques et muséales fédérales belges appelées à voisiner avec celles des services archéologiques wallons devant prendre place dans le Triage lui-même. Succès pour la première campagne de crowdfunding lancée par l’IPW Le projet de financement participatif « Un avenir pour le château de Thozée », lancé en octobre dernier sur la plateforme My Major Company, se proposait de récolter la somme de 3.000 € auprès de donateurs privés souhaitant investir en vue de réimplanter un atelier de gravure au sein du château. Au final, ce ne sont pas moins de 3.215 € qui ont été récoltés en trois mois. Cette somme permettra de mener à bien les travaux projetés dans une demeure qui fut le lieu de résidence de Félicien Rops, célèbre peintre et graveur belge, et qui est la propriété du Fonds Félicien Rops qui œuvre depuis les années 2000 à sa sauvegarde, avec l’aide, notamment, de l’IPW, les deux partenaires impliqués dans ce projet. Au-delà de cela, ce projet de mécénat était aussi l’occasion de susciter une véritable action de participation citoyenne en uploads/Histoire/ lettre-patrimoine37.pdf
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Licence et utilisation
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- Publié le Apv 28, 2022
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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