1 5. Littérature du XVI siècle 5.1 Le contexte historique et culturel La France

1 5. Littérature du XVI siècle 5.1 Le contexte historique et culturel La France a connu au XVI siècle deux périodes contradictoires, et la littérature du siècle a été marquée par deux facteurs, l’un favorable et l’autr défavorable. Le pays connait d’abord une activité intellectuelle considérable grâce à la découverte d’une civilisation artistique brillante de l’Italie, à l’apport de François premier qui encourage les lettres et les arts, entre autres facteurs qui ont permis à la Renaissance* de s’épanouir. Cependant, à la fin du siècle, les Guerres de Religion, entre catholiques et protestants ont mis le pays dans un conflit sanglant. Le siècle est à diviser en trois grandes étapes politiques : A. Le début de la Renaissance (1515-1547) : l’Humanisme Règne de François 1er B. L’épanouissement de la Renaissance (1547-1557) : La pléiade Règne de Henri II C. Les Guerres de Religion (1560-1593) Règne de Charles IX et régence de Catherine de Médicis : le massacre de la Saint- Barthélemy (1572) Règne de Henri III Règne de Henri IV : l’Edit de Nantes (1598) reconnait aux protestants la liberté de culte, la France dévastée retrouve la paix civile. Mots-clés à définir : Renaissance, Humanisme, Réforme, Pléiade. Université Cadi Ayyad FLSH Marrakech AU : 2O21/2022 Prof : My Youssef Soussou Intitulé du cours : Histoire des idées, de la littérature et des arts (du Moyen Age au XVI siècle (M1.5) Résumé : Le contexte historique et culturel du XVI siècle est marqué par deux périodes contradictoires, d’abord, une période florissante où la Renaissance* s’épanouit et ensuite une autre désastreuse dominée par les Guerres de Religion. Ce sont ces deux dimensions qui influencent la production littéraire de ce siècle : élan humaniste érudit puis désolation et exaspération vis-à-vis de la guerre civile. Dans une première partie, nous soulignons l’importance de quelques évènements politiques et mouvements culturels : l’Influence italienne, l’humanisme, la Péliade, la Guerre de Religions, l’officialisation de la langue française, les rois importants. Dans une deuxième partie, nous présentons les plus grandes figures littéraires de la Renaissance et leurs œuvres les plus intéressantes : Marot, Du Bellay, Ronsard, Agrippa d’Aubigné, Rabelais, Margueritte de Navarre, Etienne Jodelle, Montaigne. Afin d’exploiter ces connaissances et évaluer les acquisitions, nous proposons finalement l’étude de quelques passages extraits de ces œuvres. Il convient de rédiger un commentaire composé de chaque texte. 2 Les Guerres de Religion : En 1517, un moine allemand, Luther, condamne les superstitions et le pouvoir de l’Eglise, et demande un retour au christianisme des origines. La chrétienté se divise alors en deux communautés : les catholiques favorables à l’autorité romaine, et les protestants favorables à l’Eglise réformée*. François 1er autorise la liberté de croyance dans son royaume mais en 1534 il pourchasse les hérétiques qui interdisent la messe. Après une suite de compromis fragiles, des milliers de protestants sont massacrés à Paris lors de la Saint-Barthélemy le 24 aout 1572. La guerre civile ne s’arrête qu’en 1598 lorsque par l’Edit de Nantes, Henri IV accorde la liberté de culte aux protestants. Le français devient la langue nationale : En 1539, l’édit de Villers-Cotterêts décide que toutes les procédures de justice soient rédigées obligatoirement par le français. Robert Estienne propose dans son dictionnaire des équivalents français de termes juridiques latins. La langue nationale se codifie : grammaire et traité d’orthographes apparaissent. L’exercice de l’éloquence, clé du pouvoir, est assuré par l’enseignement des lettres. En 1549, Du Bellay publie une Défense et Illustration de la langue française. Encouragé par le Collège Royal, futur Collège de France, les humanistes publient de multiples traductions d’ouvrages anciens. Grâce à cette institution indépendante du pouvoir ecclésiastique, on met à la disposition du public de nombreux chefs-d’œuvre. L’influence italienne : Lors des guerres d’Italie, les Français sont éblouis par l’art, l’architecture d’une nation raffinée. François 1er exige que cet art soit le modèle pour les artistes français. Les sonnets de Ronsard sont sur toutes lèvres. La volonté de s’individualiser favorise l’art du portrait qu’illustrent Jean et François Clouet. Des peintres italiens, comme Léonardo de Vinci séjournent en France. Influencé par l’art italien, les peintres et sculpteurs célèbrent le corps féminin en de multiples figures mythologiques (Vénus, Diane, les Nymphes, les Grâces, etc.). 5.2 Les grands écrivains de la Renaissance Clément Marot (1496-1544) : un poète de cour C’est un protégé de la reine Marguerite de Navarre, sœur de François 1er. Il est emprisonné plusieurs fois à cause de sa position sympathisante pour le protestantisme. Son œuvre célèbre est Epitres : des lettres en vers adressées au roi, aux dames, aux amis. La plus célèbre de ses lettres est celle écrite à François 1er pour qu’il soit délivré de prison. Joachim Du Bellay (1522-1560) : un poète défenseur de la langue française Sa vie est marquée par un voyage à Rome dont il attendait les plus grandes joies, mais qui ne lui apportera que d’infinis regrets. Il est connu par son ouvrage Défense et Illustration de la langue Française (1549) où il consigne la doctrine de la Pléiade* : enrichir et cultiver la langue française. Il est connu également par son recueil poétique intitulé Les Regrets (1558), des sonnets où il exprime son triste séjour à Rome, sa nostalgie du passé romain glorieux. 3 Pierre Ronsard (1524-1585) : le poète des Amours C’est le chef de la Pléiade et poète officiel de la Cour (sous Henri II et Charles IX). Il a écrit plusieurs recueils poétiques lyriques dont le plus important est Amours (1578), divisé en deux parties, Sur la mort de Marie et Sonnets pour Hélène. Ce sont des sonnets dédiés à Hélène de Surgères fille d’honneur de Catherine de Médicis : une poésie marquée par une émouvante mélancolie et par la thématique du temps, la fuite du temps. Ronsard est influencé par la philosophie épicurienne : « Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie ». Agrippa d’Aubigné (1550-1630) : un poète épique et engagé Fils d’un ardent calviniste et réformiste, il s’engage dans la guerre contre les catholiques. Les Tragiques (1616) est un long poème en sept chants qui dresse un tableau saisissant des guerres civiles et des désastres qui accablent la France aux temps des guerres de Religion. Son œuvre est une épopée de la foi protestante où foisonnent les images apocalyptiques. La France devient une mère déchirée par ses deux enfants. François Rabelais (1494-1553) : l’enthousiasme de la Renaissance Rabelais est un grand érudit et un grand conteur. Il mène une existence aventureuse de moine, de voyageur et de médecin. Son œuvre majeure est Pantagruel (1532) et Gargantua (1534) qui content les aventures mirifiques du géant Gargantua, de son père Grandgousier et de son fils Pantagruel. C’est une œuvre d’une gaieté sans mesure en adoptant le principe « Rire est le propre de l’homme ». En riant, il traite divers thèmes, l’éducation, le corps, la religion, la guerre. Il raille les institutions sociales et religieuses. Son axiome est « fais ce que tu voudras » ( fay ce que vouldras). Sa morale est fondée sur la bonté de la nature humaine. Margueritte de Navarre (1492-1549) : la protectrice des humanistes Sœur de François 1er, elle a contribué à l’épanouissement de la Renaissance en France. Elle est connue par son recueil de nouvelles L’Heptaméron qui est l’ouvrage fondateur du genre après le Décaméron de l’italien Boccace. Il met en scène des seigneurs et des dames, arrêtés au cours d’un voyage par des débordements de rivières, racontent pour se distraire, des histoires d’amour. Chacune d’elles donne lieu à une discussion. Véritable code de la galanterie, au ton varié, les récits tragiques alternent avec les contes de tradition gauloise et fournissent le prétexte d’une réflexion satirique et morale. Etienne Jodelle et la poétique nouvelle du théâtre : imitation de l’Antiquité Selon la doctrine de la Pléiade, les auteurs de la Renaissance tentent de rompre avec la tradition du Moyen Age avec ses mystères et farces pour imiter l’Antiquité (division en cinq actes, unité de lieu, de temps et d’action). Même si le théâtre de la Renaissance n’a pas réussi à s’imposer, mais il a ouvert la voie au théâtre classique. La première tragédie conforme à la poétique nouvelle est la Cléopâtre captive d’Etienne Jodelle (1552). Ensuite, il y a une autre pièce intitulée Les Juives (1583) de Robert Garnier dont le thème est la destruction de Jérusalem par le roi d’Assyrie Nabuchodonosor. Ces tragédies sont essentiellement lyriques (nombreux récitatifs, entrecoupés des chants de chœurs) et dépourvues d’action. 4 La première comédie est l’Eugène de Jodelle (1552). Les auteurs des comédies veulent innover en imitant, mais ils conservent en fait le comique de la farce issu des fabliaux. Michel de Montaigne (1533-1592) : la quête d’une sagesse Sa vie est partagée entre une carrière juridique (était un magistrat) et administrative (élu maire de Bordeau), et une retraite active dans son château où il s’isole pour écrire. Il réunit ses idées dans Les Essais (1580), un des principales et immortelles œuvres de la pensée universelle. Constitués de plusieurs livres et volumes, Les Essais sont le fruit d’une trentaine années uploads/Histoire/ litterature-du-xvi-siecle.pdf

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  • Publié le Aoû 27, 2022
  • Catégorie History / Histoire
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