Margiotta Luca 2015 Daeu A Le Féminisme en France au XXème siècle. Introduction

Margiotta Luca 2015 Daeu A Le Féminisme en France au XXème siècle. Introduction : Le XXème siècle a été le siècle du droit des femmes en France. Et a marqué la société française comme jamais auparavant. En 1945 quand les femmes participent pour la première fois au scrutin municipal, on parle alors de la "grande inconnue" puisque la majorité appartient désormais à une partie des français n'ayant jamais voté: les françaises. Avant cette date, les femmes sont peu présentes dans les sphères de la vie publique et politique françaises. Au fil des siècles même, les écrits d'origines feminines sont peu nombreux et nous contraignent à envisager les femmes d'un point de vue exclusivement masculin. La lutte feministe a donc été d'une importance capitale pour la société française et son évolution. Nous étudierons son dévellopement au cours du siècle dernier afin de saisir les multiples aspects de celle-ci. Comment la lutte feministe s'est-elle organisée en France au XXème siècle? Quelles ont été les differentes voix qui ont portés ce mouvement? Quelles étaient leur revandications? Nous répondrons à ces questions de manière chronologique. En évoquant tout d'abord les femmes et le feminisme précoce au début du siècle, puis l'évolution du feminisme après la prèmiere guerre mondiale jusqu'au début des trentes glorieuses. Enfin nous parlerons du MLF, et des mouvements feministes post-68. Affiche de la Ligue d'action feministe pour l'obtention immédiate du suffrage (1926). I. Femmes et feminisme au début du XXème siècle. 1. Le code Napoléon et le rôle traditionnel de la femme. Au début du XXème siècle, la femme a une place définie dans la société, elle se cantonne bien souvent à ce que l'on appelle le rôle traditionnel de la femme. C'est à dire qu'elle a un parcours tracé pour elle à sa naissance, tandis que les hommes naissent libres et égaux en droit, deviennent des citoyens à part entière à l'âge de 21 ans, Le droit des femmes est régi par le Code Napoléon instauré en 1804. Celui ci les rend juridiquement impuissantes et dépandantes de leur pères et maris. La femme est considérée comme mineure toute sa vie, et sous la tutelle de son mari. Le Code civil, ou Code Napoléon est très dur à l'égard des femmes. En plus de les exclure du devoir politique et du droit de vote, il leur interdit l'accès à l'enseignement secondaire et universitaire, le droit de signer un contrat soit d'avoir un travail sans l'accord du mari, de gérer ses biens et son salaire. Les mères n'ont pas n'ont plus de droit sur leurs enfants, c'est le mari qui a l'entière autorité parentale. On parle d'une société patriarcale. Une réforme du code datant de 1816 interdisant le divorce même par consentement mutuel les condamne à vivre leur vie sous la tutelle masculine. La majorité des marriages de l'époque étant arrangés par les parents, ce n'est que dans le cas où le mari moeurt laissant une veuve que celle-ci peut goûter à une liberté toujours étouffée par le droit. Même la justice est asymétrique à l'égard des femmes, par exemple pour l'adultère, tandis qu'un homme n'écope que d'une simple amende s'il trompe sa conjointe, cette dernière dans le même cas risque plusieurs années d'emprisonnement. Il y a même des cas où lorsqu'une femme commet l'adultère pendant que son mari soldat est au combat, celui-ci revient et commet lui un crime passionnel. Il est acquitté devant les tribunaux et applaudit par les menbres du jury. Ceci nous renvoit aux sociétés patriarcales gréco-romaines dans lesquelles l'homme a droit de vie et de mort dans son domicile, on dit que les menbres de sa famille sont " in manu ", dans sa main. " La femme et ses entrailles sont la propriété de l'homme " Code Napoléon. Les femmes sont donc considérées comme appartenant aux hommes, elles leur doivent obéissance. Elles sont génitrices et domestiques. C'est là tout ce qu'on leur demande. Les écoles pour filles se consacrent à éduquer les jeunes filles au rôle de mère au foyer. 2. Les associations feministes de l'avant-guerre. L'origine du mot féminisme est attribuée à Charles Fourier, philosophe décédé en 1837 qui emprunte ce mot au vocabulaire médical. C'est à cet époque que naissent les premières luttes féministes. Mais le Second Empire interdit les clubs féministes. C'est à la fin du XIXème siècle que reprennent ces activités. C'est à Hubertine Auclert (1847-1914), première suffragiste française que l'on doit l'essor du féminisme de l'avant-guerre. Elle est la première à se déclarer feministe, et fonde la société Le droit des femmes, qui deviendra Le suffrage des femmes en 1883, ainsi qu'un journal, La citoyenne, qui plaide de manière radicale pour l'égalité homme-femme, nottament sur le plan du marriage. Elle aborde l'idée d'un marriage avec séparation des biens. Une loi de 1907 autorise les femmes à disposer librement de leur salaire, mais le mari peut toujours faire opposition au travail. Le combat d'Auclert est soutenu par plusieurs personalités mondaines, tel que Maria Desraisme, libre-penseuse première française initiée au rite franc-maçon ou Marie Bashkirtseff, peintre et écrivaine d'origine ukrainienne. Très vite, les associations féministes vont se multiplier, comme la Ligue des électeurs pour le suffrages des femmes fondée en 1901. En 1904 né L'Association internationale pour le suffrage des femmes. Suivie par L'Union française pour le suffrage des femmes En 1909, qui fut la principale association réclamant le droit de vote des femmes jusqu'en 1940. quelques années plus tard l'association compte 12 000 membres, majoritairement des institutrices. Certaines femmes prennent l'initiative de se présenter aux élections municipales, comme c'est le cas cas d'Auclert ou de Marguerite Durand. Elles obtienent parfois jusqu'à 3% des voix, qui ne sont pas pris en compte. 3. L'armée féminine. Lorsqu'en 1914 éclate la première guerre mondiale, les hommes étant au front, ce sont les femmes qui sont mobilisées pour le travail à l'arrière. Pour les féministes, c'est l'occasion de montrer que les femmes sont indispensables à l'effort de guerre. On verra donc de leur part une opposition systématique au pacifisme. C'est 1 million de femmes qui remplacent les hommes aux champs, 120 000 sont recrutées par le service de santé militaire, et 250 000 travaillent pour la croix rouge comme infirmières. En plus de celles qui sont employées à l'usine, les "munitionettes". La Grande Guerre est l'occasion pour les femmes de montrer qu'elles peuvent occupper des postes habituellement résérvés aux hommes. Néanmoins, elles sont plus "gardiennes" qu'émancipées. Les femmes ne sont pas autorisées à combattre, mais certaines d'entres elles travaillent pour les renseignements et l'espionnage. C'est le cas de Louise de Bettignies, lilloise, qui travaillera pour le service secret brittanique pendant le conflit, ou encore Emilienne Moreau, de Loos, qui sera décorée Croix de Guerre pour avoir tué 4 soldats Allemands lorsque les Anglais récupérèrent sa ville. Rares sont les féministes qui se déclarent pacifistes pendant le conflit; l'action féministe se doit d'être patriote si elle veut se justifier. Seules une poignée d'elles refusent la guerre qu'elles jugent être "un conflit d'hommes", pour elles, la guerre est profondément conservatrice. Le Comité international pour une paix permanente publie en mars 1915 Un devoir urgent pour les femmes. En 1917, Hélène Brion est arrêtée pour "propagande défaitiste": elle avait distribué des tracts pacifistes. " Je suis ennemie de la guerre parce que féministe, la guerre est le triomphe de la force brutale, le féminisme ne peut triompher que par la force morale et la valeur intellectuelle. " Hélène Brion. La question de l'avortement sera discutée 9 mois après l'entrée en guerre avec la question de "l'enfant du viol". II. De 1918 à 1939: Essor du Feminisme. 1. Des femmes actives. À la fin de la guerre, la population active compte entre 35 et 40% de femmes. La Poste est la première entreprise en matière la matière avec plus de 50% d'employées féminines. Les féministes comptent bien s'appuyer sur ce nouveau rôle des femmes dans la société pour faire entendre leur revandications. Les voix féministes se font de plus en plus entendre, si les femmes ont joués un rôle détérminant durant la guerre, le droit de vote ne leur est toujours pas accordé, alors que la Grande Bretagne accorde en 1918 ce droit aux femmes agées de plus de trente ans. Le pâpe Benoit XV se prononce en faveur du droit de vote des femmes en 1920. Parmis les femmes actives, nombre d'entre-elles se consacrent à des métiers dits féminins car elles n'ont pas de qualification. Ces métiers sont par exemple le travail du textile, le ménage, ou encore le secrétariat. Pour la plupart ces métiers sont de nature pénibles et n'accordent pas de réelles perspectives de carrières. Beaucoup de femmes dans le textile souffrent d'affections des voies respiratoires. "Le droit de cuissage" est encore présent et pratiqué dans tout les milieux professionels, par les pairs ou les superieurs hierarchiques. Il est rarement sanctionné car les femmes ont peur de le dénoncer par peur de perdre leur emploi. C'est souvent le mari qui se retrouve lésé et on assiste a des accrochages violents en dehors de tout cadre juridique. Les uploads/Histoire/ luca-margiotta-feminisme-au-xxeme-siecle.pdf

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  • Publié le Aoû 26, 2021
  • Catégorie History / Histoire
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