Maquette du moulin de la Chocolaterie Menier, Noisiel, 1871-1872, Jules Saulnie
Maquette du moulin de la Chocolaterie Menier, Noisiel, 1871-1872, Jules Saulnier © CAPA / musée des Monuments français / Gaston Bergeret. ARCHITECTURE ET SOCIETE A L'AGE INDUSTRIEL (milieu XVIIIe-début XIXe siècle) INTRODUCTION À L'ÂGE INDUSTRIEL SONT ÉDIFIÉS DE NOUVEAUX ESPACES DE PRODUCTION ET D'ÉCHANGE Avec l’industrialisation apparaissent de nouvelles architectures pour les bâtiments à fonction de production Les productions de l’âge industriel sont commercialisées dans des halles et grands magasins à l’architecture renouvelée Les innovations de l’âge industriel se font connaître par des vecteurs spécifiques des XIXe et début du XXe siècles : les expositions universelles et le chemin de fer LES HABITATIONS REFLÈTENT LA SÉPARATION DES CLASSES BOURGEOISES ET OUVRIÈRES Les implantations industrielles obligent à repenser l’organisation de la ville et de la banlieue L’architecture répond à un souci d’améliorer les conditions de vie des ouvriers Une nouvelle forme d’habitat pour la classe montante de la bourgeoisie LES NOUVEAUX ÉTABLISSEMENTS CULTURELS DES XIXe ET XXe SIÈCLES UTILISENT LES MATÉRIAUX ET PRINCIPES DE CONSTRUCTION DE L'ÂGE INDUSTRIEL L’intégration des principes de construction et matériaux de l’industrialisation est l’objet de débats aux XIXe et début du XXe siècle L’architecture métallique et le béton sont employés pour la construction d’édifices culturels et cultuels dès la fin du XIXe siècle CONCLUSION SELECTION D'OEUVRES : GALERIE D'ARCHITECTURE MODERNE ET CONTEMPORAINE DOSSIER DE DOCUMENTS CHRONOLOGIE GLOSSAIRE BIBLIOGRAPHIE ET SITOGRAPHIE LIENS AVEC LES PROGRAMMES SCOLAIRES PRÉPARER LA VISITE INFORMATIONS PRATIQUES p. 4 p. 3 p. 4 p. 6 p. 10 p. 7 p. 10 p. 12 p. 16 p. 17 p. 17 p. 19 p. 21 p. 22 p. 23 p. 43 p. 45 p. 46 p. 55 p. 53 p. 50 L’industrialisation est un processus qui naît dans la seconde moitié du XVIIIe siècle en Angleterre. Elle repose sur des innovations techniques majeures dont la diffusion est très progressive. Si la France est concernée dès le début du XIXe siècle, les États-Unis et l’Allemagne n’y prennent part que dans les années 1850 ; le Japon à partir de 1868 et la Russie à la fin du siècle. S’intéresser à l’âge industriel, c’est aussi étudier les conséquences des changements de modes de production et de travail sur les sociétés concernées, du XIXe siècle jusqu’à la Première Guerre mondiale. Les structures sociales et les modes de vie se recomposent en liaison avec les modifications qui interviennent dans le domaine économique. L’observation de l’architecture du XIXe siècle est un outil pour comprendre les multiples visages de la civilisation de l’ère industrielle. La galerie d’architecture moderne et contemporaine (GAMC) présente sur des tables thématiques ces nouveaux lieux de production, de travail, d’habitation, de culture et de transport propres à cette époque, au sein du musée des Monuments français, à la Cité de l’architecture et du patrimoine. À l’échelle d’un bâtiment, d’un quartier industriel comme d’une ville, les maquettes et les publications exposées en vitrine ou sur les écrans offrent des approches variées de l’architecture de l’âge industriel. Ce dossier pédagogique se réfère aux ressources de la GAMC (des lettres « A » à « Q », documents 11 et 13 à 19) et fournit également, en annexe, un complément de documents ayant pour vocation d’initier une véritable démarche d’histoire des arts. La mise en relation des approches architecturales et de témoignages littéraires, théoriques, picturaux et historiques se veut le moyen de mieux saisir les particularités de cette époque et le vécu de ses contemporains. 3 Avec l’industrialisation apparaissent de nouvelles architectures pour les bâtiments à fonction de production C’est la croissance industrielle du XVIIIe siècle qui génère les avancées technologiques, et non l’inverse. En effet, au fur et à mesure que la production manufacturière augmente, se posent plusieurs problèmes pour les entrepreneurs. Il s’agit à la fois de pallier le manque de matières premières et de réduire les coûts de la main d’œuvre pour faire face à la concurrence internationale. Des solutions d’ordre technique sont mises au point. La modernisation concerne principalement trois secteurs: le textile, la sidérurgie et la production de l’énergie mécanique (voir chronologie). L’usine est alors le monde de la machine à vapeur. Plus tardivement, à la fin du XIXe siècle, s’amorce une seconde vague d’innovations, née de la généralisation des découvertes liées à l'électricité, au pétrole et au succès de la chimie (voir chronologie). C’est également dans les années 1880 que de nouvelles méthodes de travail sont initiées par l’ingénieur américain Frederick Taylor (1856-1915). Son Organisation Scientifique du Travail (OST) repense l’ensemble de la production : la conception des tâches, leur exécution et l’espace de production sont réorganisés pour obtenir le meilleur rendement possible. Le fordisme, né aux États-Unis au début du XXe siècle, reprend et perfectionne ces principes de rationalisation de l’activité et de l’espace des usines. Cet ensemble de changements techniques et théoriques influe sur la conception des lieux de production. Du point de vue des matériaux, la fabrication des divers liants, regroupés sous le terme de « ciments », connaît une évolution significative à l’âge industriel, lorsqu’est publiée la composition de la chaux artificielle par Louis Vicat, ingénieur des Ponts et Chaussées en 1818 (doc. 1a). Cette matière, utilisée depuis l’Antiquité, ne connaissait pas de formule unique et offrait donc une certaine variété de résistances. D’abord employée dans les travaux publics, les fondations, les quais et canaux (doc. 1b), la chaux se répand dans l’architecture à partir des années 1830. Le béton apparaît ensuite comme une innovation dans la construction. A la fin du XIXe siècle, de nombreux brevets de construction utilisant le ciment ou le béton sont déposés (voir chronologie). Dans le cadre de cette évolution générale, une architecture nouvelle se met en place. En 1836, l’ingénieur Camille Polonceau invente, pour le couvrement d’un petit hangar de 8.40 m de large, une ferme à arbalétrier, jambettes et tirants articulés. La « ferme Polonceau », de fer et de bois, puis d’acier et de fonte, connaît un grand succès car son emploi libère l’espace intérieur pour les activités industrielles et limite la poussée sur les supports. 4 La galerie d’architecture moderne et contemporaine en présente une maquette (GAMC, maquette A). Cette ferme fut en outre utilisée pour les halles de la gare Saint-Lazare (1846-1848). Son système de comble vaste, économique et résistant, inspira également l’architecte Duquesney pour la voûte de la gare de l’Est (1847-1852). L’architecture industrielle intègre diversement l’évolution des structures et des matériaux. Alors que les manufactures des XVIIe et XVIIIe siècles avaient l’apparence d’édifices monumentaux dissimulant des lieux de travail plus modestes, l’industrialisation dicte une physionomie répondant aux exigences de la production. Une des premières vues de ces nouvelles usines est fournie par un daguerréotype de 1845 montrant un site industriel (doc. 2). La cheminée qui en émerge devient l’apanage de ces nouveaux paysages industriels. Dans la seconde moitié du XIXe siècle apparaît une architecture industrielle qui s’appuie sur un nouveau matériau. L’usine Menier (GAMC, maquette B - doc. 13) bâtie entre 1871 et 1872 par Jules Saulnier, est emblématique de ces établissements faits d’une ossature métallique avec remplissage de briques. Son originalité réside dans le caractère apparent de la structure, ainsi que dans les motifs de briques de la façade. On y discerne une décoration géométrique (diagonales, rosaces, losanges), dictée par l’agencement des briques vernissées, une représentation végétale (allusion au cacaoyer) et des arabesques dans la céramique. Cette chocolaterie, classée monument historique en 1992, est un des premiers bâtiments industriels de structure métallique porteuse. Doc .13 : Maquette du moulin de la Chocolaterie Menier, Noisiel, 1871-1872, Jules Saulnier © Cité de l’architecture et du patrimoine / musée des Monuments français / Gaston Bergeret. À partir du milieu du XIXe siècle s’impose un nouveau schéma d'organisation de l’espace de production industrielle. Le machinisme, la généralisation de l’utilisation de la vapeur et les nouvelles techniques de transmission de l'énergie donnent à l’usine une architecture horizontale. Son rez-de-chaussée est constitué d'« ateliers-halles ». Ce plan, combiné à un système d'éclairage zénithal, donne naissance au comble asymétrique, le shed, dont le versant nord, vertical, est vitré. Le site de l’usine Saltaire Mill, près de Leeds, œuvre des architectes Henri Lockwood et William Mawson en 1851, est une des références de ce type de construction. Ces nouvelles usines coexistent avec les anciens bâtiments industriels aux formes traditionnelles. 5 Les productions de l’âge industriel sont commercialisées dans des halles et grands magasins à l’architecture renouvelée À l’âge industriel naît également une nouvelle architecture des lieux de commerce tels que les halles, grands magasins et autres marchés. En France, dès 1813, l’architecte Belanger et l’ingénieur Brunet élèvent une coupole de fer et de verre pour la halle aux blés de Paris. C’est un exploit pour l’époque car sa portée est de 40 mètres. Élevée au début du XIXe siècle et plusieurs fois rénovée depuis, elle a abrité la Bourse de commerce, puis des services de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris. De nombreux marchés couverts du XIXe siècle intègrent une architecture de verre et de métal (GAMC, écran C). À Paris, le projet de Victor Baltard est retenu lors du concours d’architecture lancé uploads/Industriel/ archi-age-industriel.pdf
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- Publié le Dec 21, 2021
- Catégorie Industry / Industr...
- Langue French
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