ASSASSINS 48 CNT-AIT C ette brochure a été élaborée à par- tir d’articles rédig
ASSASSINS 48 CNT-AIT C ette brochure a été élaborée à par- tir d’articles rédigés par des mili- tants, militantes et sympathisants de la cnt-ait, a propos de l’explosion de l’usine AZF à Toulouse le 21 septembre 2001. Ces articles sont initialement parus dans l’édition Midi-Pyrénées de notre jour- nal « Le Combat Syndicaliste ». Cette édition a été revue et augmentée. ASSASSINS ! ASSASSINS ! ASSASSINS ! ASSASSINS ! Toulouse, 21 septembre 2001, Un crime industriel CNT CNT- -AI AIT T ASSASSINS 1 CNT-AIT ASSASSINS ! ASSASSINS ! ASSASSINS ! ASSASSINS ! ASSASSINS ! ASSASSINS ! ASSASSINS ! ASSASSINS ! Toulouse, 21 septembre 2001, Un crime industriel COLLECTION ACTUELLE CNT CNT- -AI AIT T ASSASSINS 2 CNT-AIT ASSASSINS 47 CNT-AIT Toulouse 8 aout 2001, un bien étrange procès ... Pour recevoir un exemplaire de notre Combat Syndicaliste, envoyez vos coordonnées à CNT-AIT 7 rue Saint Remesy 31000 Toulouse Tel/fax : 05 61 52 86 48 http://cnt-ait-toulouse.fr ASSASSINS 46 CNT-AIT I - POURQUOI TOUS CES MORTS p. 3 II - TÉMOIGNAGES p. 5 Une journée sous la terreur p. 5 Les mots de Meli p. 9 Témoignage d’un ouvrier de la ZI Thibault p. 11 Premières manifestations p. 11 III - DEUX MOIS APRES : UN BILAN ACCABLANT p. 14 De la douleur, des morts et des larmes p. 14 Les pouvoirs publics : incapables de prévenir, gérer, réparer p. 19 Les pouvoirs : champions pour étouffer la révolte p. 21 "A.P.C. : la fumisterie" p. 23 Circonstance aggravante p. 23 III - UNE LUTTE LONGUE ET DIFFICILE p. 24 Cannibalisme économique p. 26 Un débat parfaitement verrouillé p. 27 Des manifs par tous les temps p. 27 AZF : l’art de la manipulation p. 30 Fermeture des usines de mort : La CNT dénonce les débats truqués p. 31 Interdits de parole p. 32 IV - SIX MOIS APRÈS… p. 33 V - NEUF MOIS APRÈS… p. 35 VI - UN AN APRÈS… p. 37 Confinez-vous, qu’ils disaient p. 37 21 Septembre p. 38 AZF p. 39 VII - BREFS RAPPELS HISTORIQUES p. 41 ASSASSINS 3 CNT-AIT Pourquoi tous ces morts, tous ces blessés, toutes ces vies déchirées, ces ruines, cette fumée, ces cris, cette peur ? Qui sont les coupables ? Où sont les responsables ? Pourquoi n'a-t-on rien fait avant ? Qui avait intérêt à laisser faire ce- la ? Je ne parle pas ici du “World Trade Center”, ni du “Pentagone”, mais du drame d'AZF à Toulouse, de l'explo- sion assassine de l'usine de pétrochimie de TOTAL-FINA-ELF. Les terroristes sont partout claironnent Busch, Chirac et les autres. Ils ne croient pas si bien dire. A Toulouse, les “terroristes” cachaient depuis plus de 70 ans une bombe à retardement au ras de la ville. Ils n'ont tué ni golden boy, ni trader, ni patron de start-up. Ils ont assassiné des ouvriers, des habitants, des gosses, détruit des quartiers populaires et des écoles. “Ils”, ce sont les patrons successifs d'AZF, les pouvoirs publics et les élus de tous les partis, tous ces beaux parleurs qui, depuis des dizaines d'années savaient que la Grande Paroisse était une vraie bombe. Les rapports alar- mants partaient aux oubliettes. Les manifestations d'oppo- sants étaient étouffées ou diabolisées. Face à la menace de chômage ou de délocalisation vers la Pologne, les syndicats réformistes faisaient profil bas, ou, comme dans les années 80, défendaient l'indéfendable au nom du dieu Emploi. 29 morts, peut-être plus dans les jours qui viennent, des centaines de blessés, certains très graves, rendus aveugles, handicapés à vie, et pourtant nous avons échappé au pire. La SNPE (Société Nationale des Poudres et Explosifs), située à quelques dizaines de mètres d'AZF, aurait pu, elle aussi, s'embraser ou exploser. Les tonnes de produits stockés (notamment le phosgène, un gaz inodore, incolore mais mortel) auraient rayé une bonne partie Toulouse et de ses I - POURQUOI TOUS CES MORTS ASSASSINS 4 CNT-AIT habitants de la carte. Nous sommes tous des survivants ! Il y a en France plusieurs centaines de ces “bombes à retarde- ment”disséminées ça et là, ou concentrées autour des pôles urbains comme à Marseille, Rouen ou Lyon. A l'heure ou j'écris ces lignes, 4 jours après l'explosion, la si- tuation est toujours aussi confuse et détestable. Tandis que Jospin et Chirac vont s'offrir une messe en la cathédrale St. Etienne, il règne dans les quartiers un sentiment d'abandon total, et la rage couve. Depuis 4 jours, beaucoup d'entre nous n'ont toujours pas vu l'ombre d'un médecin, d'un se- couriste. Les aides arrivent au compte goutte. L'armée pa- trouille comme en temps de guerre non pour aider les gens mais pour surveiller les ruines, nous dit-on. Les flics tour- nent sans sortir de leurs voitures. Les gens manquent de tout, d'eau, de nourriture, de couvertures, de bâches. Les gosses ne vont plus à l'école et jouent entre les débris de verre. A 1 kilomètre de là, les ruines d'AZF fument toujours. Sous l'amas de béton et de ferraille demeurent encore des centaines de tonnes d'ammonitrate dont personne ne peut prévoir le devenir. Juste à côté, la SNPE dont une partie des installations a été soufflée par l'explosion, renferme des mil- liers de tonnes de phosgène et de matières explosives ou toxiques. Et tandis que chacun tait sa peur et sa peine, les stars du show-bizz et de la télé se donnent en spectacle hu- manitaire à la "Halle aux grains", ce haut lieu cultureux de la bourgeoisie Toulousaine… bien loin de l'usine et des quar- tiers. ASSASSINS 45 CNT-AIT Total-Fina a tout fait pour déguiser les forfaits de ses sinistres chimistes accusant l'ouvrier fumiste Libéraux et socialaux et même les bons écolos à la solde de l'industrie continuent à polluer nos vies Combien d'ONIA* faudra-t-il pour que le peuple servile se libère radicalement de la dictature de l'argent ? Dans la banlieue toulousaine c'est de la faute à pas d'veine l'avenir sent l'ammoniac et on a la tête dans l'cul d'sac... *ONIA : c'est le nom par lequel les toulousains appelaient l'usine AZF, qui date du temps où elle dépendait de l'Office National de l'Industrie de l'Azote Version d'Igor Agar plagiée d'un tract anonyme de la manif du 25 septembre 2001 à Toulouse, lui-même plagié de la Java des bons enfants de l'incontournable compile situationniste "pour en finir avec le travail" ASSASSINS 44 CNT-AIT LA JAVAZF Dans la banlieue d'la ville rose y s'est passé quelque chose y avait l'usine d'ONIA* et maintenant elle n'est plus là Une explosion fantastique n'en a pas laissé une brique on cru qu'c'était Ben-Laden c'était l'industrie toulousaine Tous les bons élus rappliquent verser leur larme publique et d'une vibrante oraison ramener l'électeur à la raison... L'ouvrier, le prolétaire mêlé au cadre vulgaire partis en fragments épars qu'on ramasse sur un buvard Des hautes sphères aux bas-fonds l'étonnement est profond on savait pas qu'le progrès faisait des bombes avec l'engrais était-ce bien ce qu'il fallait pour faire vendre du cassoulet ? saches qu'un de tes pires ennemis prolétaire, c'est la chimie... ASSASSINS 5 CNT-AIT 10 heures 15. Castanet Tolosan (5 km de l'usine AZF). Je suis au boulot, en réunion avec trois collègues dans un bureau. Soudain, tout se met à trembler, les portes claquent, des vitres pètent. On entend un grondement sourd, qui s'amplifie. Tout le monde se regarde sans un mot. Je fonce à l'extérieur du bâtiment. Le gronde- ment vient de Toulouse. Il finit par s'arrêter. Beau- coup de collègues sont dehors, tous regardent vers Toulouse. Je pense à un attentat et à l'ONIA en même temps. Un copain allume la radio dans sa voiture. On se regroupe au- tour pour écouter. Rien… Je regarde en direction de la colline qui nous protège de l'ONIA, on ne voit rien, pas de fumée, pas de flamme. Puis les premières nouvelles tombent sur France Info : "trois ou quatre explosions sur Toulouse - Ex- plosions à la FNAC et l'ONIA. Panique à Toulouse, le centre ville touché ...". Je retourne au bureau, j'essaie de télépho- ner. Rien, ça ne passe pas. Je ressors du bâtiment car j'ai la trouille qu'il s'écroule. Un collègue me lance : "C'est AZF, La Grande Paroisse qui a sauté. Il y a un nuage toxique sur Toulouse et le Mirail". La radio dit tout et n'importe quoi, je n'y comprends plus rien. Attentat ? Accident ? Personne ne parle de la SNPE qui est une poudrière et un lieu de stockage de gaz mortel. Je regarde le vent. J'ai du bol, ça souffle vers Toulouse. Je pense à ma gosse, aux copains du Mirail, à tous ces gens dans la ville. Je veux en avoir le cœur net. Je prends la voiture et je file vers Pech David, une zone verte située sur la colline juste au dessus d'AZF. Lorsque je Une journée sous la terreur II - TÉMOIGNAGES ASSASSINS 6 CNT-AIT passe devant la fac de Rangueil, c'est le bordel le plus com- plet. Des centaines de gosses du lycée en face, d'étudiants, de gens de tous âges marchent en silence, uploads/Industriel/ assassins.pdf
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- Publié le Mai 22, 2021
- Catégorie Industry / Industr...
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