- LA COMPTABILITE A BASE D'ACTIVITES Méthode Activity Based Costing (ABC) 1) IN

- LA COMPTABILITE A BASE D'ACTIVITES Méthode Activity Based Costing (ABC) 1) INTRODUCTION. Cette méthode est fondamentalement différente de la méthode traditionnelle qui est la méthode des coûts complets. Cette méthode traditionnelle fait l'objet de critiques pour adopter une approche nouvelle basée sur les coûts, non plus centre, mais sur les coûts spécifiques aux différentes activités des entreprises. Pour l'instant, cette méthode est utilisée en Tunisie, dans la majorité des grandes entreprises comme Unilever, Coca Cola, Délice Danone , Nestlé, Henkel …. 2) ORIGINES DE LA METHODE ABC. Genèse de la méthode. Les évolutions des modes de production dans de nombreuses entreprises industrielles tendent à faire perdre de la pertinence des méthodes des couts complets. Les insuffisances des pratiques traditionnelles sont dues : - Automatisation des processus de production. Avec le développement de l'automatisation des processus de production, la part des coûts de revient consacrée à la fabrication, dont les charges directes, diminue régulièrement. Désormais, les coûts de revient sont de plus en plus constitués par les dépenses (charges indirectes) liées au fonctionnement des services de recherche, de développement, de gestion, aux dépends des services et ateliers de fabrication. les activités de logistique, de transport, d'informatique, de recherche qualité se sont beaucoup développées. Leurs coûts ont très fortement progressé. Ce n'est plus seulement le volume de production qui explique l'évolution des coûts de revient ; - A l'évolution des charges indirectes (leur part tend à augmenter dans le total des charges lorsque les processus sont automatisés) et la diminution de la part de la main d'œuvre directe dans le coût des produits . Choisir la MOD comme Unité d’oeuvre de répartition avait un sens dans la mesure où elle était représentative des processus mis en place et largement majoritaire dans la chaîne des coûts (70% à 80%). De nos jours, cela n’a plus de sens : d’une part, l’activité de MOD a laissé la place à des activités indirectes et d’autre part, la proportion de la MOD restante est réduite de façon drastique. Le rapport entre charges directes et charges indirectes est totalement inversé. On parle de « pyramide renversée des coûts ». - A la diminution du poids de l'activité de production proprement dite tandis que les activités de support de la production deviennent prépondérantes, en amont comme en aval de la production (planification, ordonnancement, recherche, contrôle de qualité, etc.) - Au manque d'homogénéité des activités au sein d'un même centre d'analyse qui regroupe souvent des activités très diverses : par exemple, dans un centre d'approvisionnement, la recherche des fournisseurs, la gestion des achats et des commandes, la réception de la marchandise. Or l'imputation des charges indirectes se fait sur la base d'une unité d'œuvre unique. La conséquence de l’unicité du choix de l’unité d’œuvre a pour conséquence ce qui suit : un produit consommant une unité d’œuvre ignorée dans le calcul des coûts supporte une imputation de coûts sous-estimée, au détriment des produits dont l’unité d’œuvre principale a été prise en compte. C’est un des effets de subventionnement qui s’exprime ainsi : l’objet de coût consommant le plus l’unité d’œuvre retenue comme clé de répartition subventionne l’objet de coût la consommant le moins ; - A la répartition des charges indirectes sur des bases le plus souvent volumiques : on impute en fonction du temps de main d'œuvre directe. C’est-à-dire la variable prise en compte dans la répartition des charges indirectes est le volume de production. Plus un produit est fabriqué en grandes quantités, plus il supporte les charges indirectes. On ignore qu’il existe d’autres critères de répartition des charges indirectes autres que le volume de production. Les activités « non volumique » sont négligées dans les méthodes des couts complets. Par exemple, on néglige l'effet "taille des séries". En pratiquant une répartition des charges indirectes sur des bases volumiques, on réduit donc le coût des séries de faible taille pour surcharger le coût des séries de grande dimension. C’est un autre phénomène de subventionnement qui s’exprime ainsi : les grandes séries subventionnent les petites. - 3) LES CARACTERISTIQUES DE LA METHODE ABC Niveaux d’analyse Afin de comprendre le raisonnement à adopter pour la mise en place de la méthode ABC, il faut connaître la signification des mots employés. La méthode ABC distingue trois niveaux d’analyse : 1) le niveau élémentaire de la tâche, 2) le niveau intermédiaire de l’activité, 3) le niveau supérieur du processus. Centre 2 Centre 1 Charges indirectes Tâche : La tâche est le premier niveau dans la description des travaux. Elle ne donne pas lieu à un calcul de coût. Exemple : décharger un camion, trier des pièces comptables, rédiger un courrier, etc.. Activité : Une activité se définit comme un ensemble de tâches élémentaires. Le premier principe est tout d'abord de recenser toutes les activités génératrices de valeurs puis ensuite d'évaluer pour chacune d'elles, le coût correspondant. Ensemble de tâches élémentaires réalisées par un individu ou un groupe. Tâches homogènes en terme de performance permettant de fournir un produit ou un service à un client (externe ou interne). Ces tâches sont réalisées à partir d’un ensemble de ressources (matériels, heures de travail, jours travaillés,…). Processus : Un processus est un ensemble d'activités nécessaires pour fournir un produit ou un service. Conjonction d’activités mettant en œuvre des ressources et compétences diverses et traversant les structures verticales formelles en vue de produire un output (produit/service) ayant de la valeur pour le client (interne ou externe) et permettant à l’entreprise d’atteindre une certaine performance. La comptabilité à base d’activités se fonde sur une vision transversale de l’entreprise. Il semble alors judicieux de découper l’entreprise par activité et non par centre d’analyse. Chaque activité chaînée avec les autres contribue à la création de la valeur générée par l’entreprise. Etape 1 Etape 2 Activité 1 Activité 2 Activité 3 Activité 4 Etape 3 Etape 4  L'étape 1 est identique à celle d'une comptabilité analytique classique.  A l'étape 2, on distingue, à l'intérieur de chaque centre, des activités qui sont des ensembles de tâches présentant une certaine homogénéité. Les charges du centre sont alors ventilées entre ces différentes activités. * A l'étape 3, on cherche à définir pour chaque activité un inducteur (ou générateur) de coût (Cost driver, notion remplaçant celle d'unité d'œuvre). C'est un événement dont l'occurrence explique le mieux possible la consommation de charges (ressources) par l'activité correspondante. L'inducteur est l'unité de mesure de l'activité.  A l’étape 4, on affecte les coûts d’activités aux objets de coûts. La démarche utilisée se caractérise donc par :  une décomposition des coûts des centres existants en activités,  le repérage d'unités d'activité dites "inducteurs de coûts", qui peuvent être classé en : o inducteurs de volume : heures-machine, heure de main d'oeuvre, kilogramme de matière première, etc... o inducteurs d'organisation ou de gestion : nombre de séries fabriquées, nombre de commandes passées, nombre de livraisons, etc... o inducteurs de produits ou de services : nombre de références, nombre de fournisseurs, nombre de clients, etc... o inducteurs caractéristiques de l'entreprise : superficie, chiffre d'affaires, etc... Les activités ayant le même inducteur sont regroupées en "centre de regroupement". Pour chaque centre, il s'agit de calculer les coûts unitaires de ces inducteurs en divisant le coût total par le nombre d'inducteurs. Les charges indirectes seront ensuite imputées aux coûts de revient des produits et des services à partir des coûts des inducteurs. 4 ) Coûts de revient des produits. Produit A Produit B Inducteur de coût Inducteur de coût Inducteur de coût Les coûts de revient des produits comprennent :  Les charges directes : o les coûts des matières premières, des composants, o les coûts de la main d'œuvre directe.  Les charges indirectes : o les coûts des inducteurs pour les différentes activités réalisées. Cette approche des coûts par activité permet de mieux prendre en compte leur réalité économique dans les processus de production complexes et automatisés. Remarques : 1. La méthode des coûts d’activités s’apparente et se différencie de celle de la méthode des coûts complets.  Le traitement des charges directes est identique. En revanche, les charges indirectes passent par deux niveaux avant d’être imputées au coût des produits : - centre d’analyse, - activité, 2. La distinction entre centres auxiliaires et centres principaux devient inutile, ce qui supprime la répartition secondaire des charges indirectes. 3. L'ABC présente l'avantage d'affecter de manière précise les coûts aux produits sans procéder à une répartition des coûts indirects à l'aide d'une unité d'œuvre souvent arbitraire. EXEMPLE. Une société est spécialisée dans la fabrication de deux produits finis (P1 et P2) à partir de 3 Matières premières A, B et C achetés auprès d'un fournisseur. Environ un tiers du chiffre d'affaires est réalisé par la vente du produit fini P1 à un important client. Les produits finis P2 sont fabriqués et vendus à la commande à un grand nombre de clients. TRAVAIL A FAIRE : 1) calcul des coûts de revient et du résultat selon la méthode des coûts complets & la méthode ABC. 2) Comparer et commenter uploads/Industriel/ cas-methode-abc.pdf

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