Est-il le plus rentable de faire un centre de valorisation du miel conventionne
Est-il le plus rentable de faire un centre de valorisation du miel conventionnel ou biologique ? Introduction Le projet d’Appui Suisse aux Associations Professionnelles au Maroc (ASAP-M) est un mandat de la Direction de Développement et de la Coopération Suisse (DDC) dans le cadre de sa coopération au développement économique et est mis en œuvre par Swisscontact. Une des 5 filières soutenue par le projet, est le secteur apicole marocain, dont la structure de représentation est la FIMAP (Fédération Interprofessionnelle des Apiculteurs au Maroc). L’objectif est de renforcer ses capacités de représentation et de coordination et qu’elle soit capable de fournir des services pertinents à ses membres. Lors de la conceptualisation de la phase II du projet, la FIMAP a choisi 2 axes prioritaires comme intervention future, dont l’un a comme but, appelé outcome: Outcome 2 : La FIMAP dispose d’un mécanisme adapté et collectif, de sauvegarde de l’abeille jaune à Draâ- Tafilalet (DT), et de commercialisation du miel à Béni Mellal- Khénifra (BK). Plus spécifiquement, la FIMAP désire se doter du service suivant : Service 2.2 : Les apiculteurs membre de la Fédération Régionale de l’Apiculture de Béni Mellal-Knénifra (FIRABK) gèrent un processus collectif de production et de commercialisation autour d’un centre de valorisation à Afourer. A moyens termes, les résultats escomptés, à BK, sont : Les apiculteurs (une centaine) disposent d’un mécanisme collectif de gestion, de la production et de la traçabilité. Un centre de conditionnement et de veille de la traçabilité du miel est opérationnel de façon à renforcer et pérenniser le mécanisme conçu. Le travail de fin d’études de l’étudiante mandatée se concentre sur, d’une part, l’identification des contraintes et des facteurs limitants le long de la chaîne de valeur, et de l’autre, sur le potentiel et la faisabilité du changement. Il servira à mieux déterminer les points d’interventions, les actions spécifiques et les services innovateurs qui profiteront au plus grand nombre d’apiculteurs et qui s’encreront de manière durable pour améliorer les performances du marché. Dans cette perspective, il semble intéressant de se demander s'il est rentable pour l'unité de conditionnement de commencer à commercialiser du miel biologique, et de chercher à obtenir une certification, ou simplement de vendre du miel conventionnel. Pour répondre à cette question, ce document présente une ébauche d’analyse coûts- bénéfice. L’apiculture est une activité de longue tradition au Maroc et revêt une grande importance socio-économique avec environ 510'000 ruches, 40'000 apiculteurs et un chiffre d’affaires de 210 millions de dirhams (Bloch et al. 2017). Il est estimé que la production indigène totale moyenne de miel est 4'500 T/an, mais, celle-ci, ne couvre que 50% des besoins nationaux. Plusieurs autres contraintes affectent la filière, à savoir : organisation professionnelle limitée, faible niveau de technicité et de valorisation/labellisation et de marketing, absence de structure pour l’analyse et le contrôle de qualité, concurrence déloyale due à l’importation ou la contrefaçon (ibid.) Le secteur apicole de la région BK présente une importance économique et sociale vu les conditions climatiques favorables et les diverses ressources mellifères. La région compte 856 Coopératives fin 2016, dont 18% sont des coopératives à vocation apicole (MAPM 2017). Les principaux types de miel caractérisant la production sont : le miel d’Euphorbe, le miel de thym, le miel multi-fleurs, le miel d’agrumes et le miel de caroubier (ibid.). Le potentiel de production est estimé à 716 Tonnes, soit 15% de la production nationale (ibid.). Investissements initiaux La Direction Régionale de l’Agriculture a réalisé le projet de la construction d’un centre de valorisation du miel équipée, situé à Afourer (tableau 1) dans la province d’Azilal. Le montant investit est 3,238Millions DHS. Le terrain appartient à L’Etat. L’hypothèse est que la valeur des bâtiments représente 3 millions tandis que l’équipement a coûté 238000 DHS. Ce centre est composé d’une salle d’exposition de 140 m2, d’un atelier pour l’extraction et la mise en bouteille du miel, d’une salle de formation et d’un laboratoire équipé. Puis il a été mis à disposition de l’Union des Coopératives Apicoles de Tadla-Azilal (UCATAZ), fédérant 37 coopératives, dans le but de soutenir une gestion et commercialisation collective des produits de la ruche. L’UCATAZ regroupe au total 513 apiculteurs. Tableau 1 Inventaire du matériel financé par la DRA pour le centre de valorisation du miel à Afourer (MAPM 2017) Matériel technique apicole Extracteurs à miel radiaire Seau sous-extracteur en acier inoxydable Armoire chauffante Table professionnelle de travail Maturateur Défigeur avec boitier digital Couteaux à désoperculer électrique Balance modulaire électronique professionnelle Pompe à miel sur chariot en inox Bac à désoperculer en inox Transpalette manuelle Balance compacte professionnelle Chaudière rectangulaire Deux doseuses capsuleuses étiqueteuses en inox 10.000 Pots en verre de 500 g avec couvercle 10.000 Pots en verre de 1000 g avec couvercle Matériel du laboratoire Réfractomètre Conductivité de paillasse PH mètre de paillasse Calorimètre Acidimètre Burette de shilling Spectrophotomètre Bain marie Figure 1 Vue du bâtiment et de la salle d’extraction du miel (MAPM 2017) D’après les renseignements fournis par Karim El Haoud, les frais d’audit préliminaire de la certification ECOCERT coûtent au minimum 40000 DHS. Puis, l’inspection annuelle sera facturée à 4000 DHS. De plus, une des prérogatives de l’apiculture biologique, est d’utiliser de la cire exempte de résidus. Pour l’instant, cette cire d’origine biologique n’est pas disponible dans le commerce au Maroc. Ainsi, il semble judicieux que le centre de valorisation se lance dans la fabrication de la cire gaufrée pour la mettre à disposition des apiculteurs membres. C’est pour cela, que l’investissement de 36525 dhs (1 euros=11,1017 dhs) dans une machine à gaufrer électrique, est nécessaire. Mais, après 10 ans d’utilisation, sa valeur résiduelle sera nulle. Hypothèses Coûts Achat d'une nouvelle fourgonnette Hyundai HD 72 (prix neuve :331'000 DHS) consommant 12L/ 100km. Sa valeur résiduelle après 10 ans se limite à 15%, soit 49650 DHS. Distance pour la récolte des hausses avec les cadres mobiles : 1863 km et en considérant les trajets aller-retour à raison de 2 récoltes par année, la distance parcourue totale est de 7452 km. Le prix du diesel est en moyenne de 9.32 DHS /litre. Les coûts pour le transport s’élèvent donc à (7452/100*12*9.32) presque 8335 DHS. Le prix pour une palette de 10.000 pots en verre d’un kilo et de 500 g avec couvercle n’a pu être déterminé précisément. Mais il a été supposé que le prix unitaire, est de respectivement 1 DHS et 0,5 DHS, soit 10000 DHS /palette (1kg) et 5000 DHS /palette (0.5kg). Au départ, le gouvernement a gracieusement mis à disposition une palette de chaque, donc pendant les 4 premières années, il faut se procurer 3 palettes de chaque sorte. La 5e année, en revanche, il faut investir dans une palette supplémentaire. Le prix des étiquettes a également été estimé, à raison de 1 DHS unitaire. Coût de la maintenance et pour les réparations :1500 DHS par mois pour les 5 premières années ; puis pour les années consécutives, une augmentation de 500 DHS par mois respectivement soit 2000dhs/mois pour la 6e année, 2500 DHS /mois pour la 7e année et ainsi de suite. Le salaire minimum, ou SMIG , est fixé à 12.85 DHS /heure dans la loi, ce qui correspond à un salaire mensuel de2454.35 DHS (8.68 heures/jour) Mais il semble qu’il à légèrement augmenté ces dernières années avec 13.46 DHS /heure, soit 2570.86 dhs mensuel. Avec 6 employés (1 comptable /2 x techniciens/ 1 chauffeur / 1 femme de ménage/ 1 vendeuse), la charge salariale annuelle se monte à minimum 185102 DHS. Aucune information n’a pu être clairement déterminée pour les besoins en eau et électricité. Dès lors, la consommation en eau a été fixée à 60 m³/an et, comme un ménage marocain consomme en moyenne 1260 KWh (MEMEE 2013), la consommation annuelle d’électricité a été estimée 6300 KWh. En appliquant les tarifs de 2.39 DHS /m³ et 1.26 DHS /KWh, la facture énergétique annuelle atteint le total de 8081 DHS. Bénéfices Le nombre total de ruches, en supposant que chaque apiculteur en possède 10, est de 5130, et sur la base d'une moyenne de 12,5 kg de miel produit par ruche (Moujanni et al. 2017), on obtient une production annuelle collective de 64'125 kg. Le prix par kilo de miel varie, selon le cru, entre 70 DHS et 350 DHS. Pour le kilo de miel d'origine biologique, il faut compter une augmentation de 50%, donc le prix varie de 105 à 475 DHS/kg. Pour faire simple, il a été décidé que la moitié de la production est liée au prix minimum (cru simple) et l’autre au prix maximum (cru de luxe). Le tableau 2 montre les calculs et les bénéfices totaux en production conventionnel et biologique. Tableau 2 Bénéfices totaux de la vente du miel conventionnel ou biologique (Devise= Dirhams marocains) Prix par kg Kg produit Bénéfice Total Production conventionnelle Cru simple 70 32062.5 2244375 13466250 Cru de luxe 350 32062.5 11221875 Production biologique Cru simple 105 32062.5 3366562.5 18596250 Cru de luxe 475 32062.5 15229687.5 Au terme de la période de 10 ans (période du calcul ACB) les investissements n’auront uploads/Industriel/ cba-assignment-barbaradolderlaaraichi.pdf
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- Publié le Oct 04, 2022
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