Département Génie des Procédés - Université de Bejaia SECURITE INDUSTRIELLE R.

Département Génie des Procédés - Université de Bejaia SECURITE INDUSTRIELLE R. KETRANE 1 Chapitre II HYGIENE et ERGONOMIE DU TRAVAIL I. Généralités : I.1. Définition : Née dans les pays anglo-saxons principalement, l’hygiène du travail s’est progressivement imposée comme étant une des disciplines essentielles de la santé au travail. L’hygiène du travail s’occupe de la prévention des risques chroniques pour la santé, en anticipant, identifiant, évaluant et maitrisant les nuisances à la place du travail. En cela, la discipline est un complément indispensable de la médecine et de la sécurité du travail. Autre définition : L’hygiène est un ensemble de pratiques tendant à préserver et à améliorer la santé. L’hygiène professionnelle étudie l’influence de la situation de production et les nocivités de production sur la santé de tous les travailleurs. Elle met en pratique les mesures nécessaires pour éliminer tous les facteurs nocifs. Elle a pour but la création des conditions de travail saines. I.2. Situation de production : Elle est caractérisée par l’état des procédés technologiques, l’éclairage, la température du milieu ambiant, la présence du courant d’air, le bruit et les vibrations. I.3. Nocivités de production : Elles comportent les facteurs nocifs pour la santé tels que les vapeurs, les poussières de substances chimiques, les radiations, l’influence des champs électriques et magnétiques. L’hygiène professionnelle renferme aussi la physiologie du travail tel que l’influence sur l’organisme de la durée du travail, du régime de travail et de repos et l’observation de l’hygiène personnelle. II. Conditions météorologiques ou climatiques : Les conditions climatiques sont : la température, l’humidité relative, la pression, la vitesse du courant d’air et la fréquence d’aération. Les conditions climatiques optimales sont :  Température : 16 à 25 °C  Pression : 1 atm  Humidité relative : 30 à 60 %  Vitesse du courant d’air : 0,2 à 0,7 m/s  L’échange d’air dans un atelier devrait se faire 2 à 4 fois par heure. III. Eclairage : L’augmentation d’éclairage améliore les conditions de travail et diminue la fatigue des yeux. On distingue l’éclairage naturel, artificiel et mixte. L’éclairage naturel assure les conditions de travail les plus confortables. On réalise ce type d’éclairage par des fenêtres dites « lanterneaux » ou « lanternons ». L’éclairage artificiel est réalisé par des ampoules électriques. On distingue l’éclairage commun local et combiné. Dans les ateliers, on réalise toujours l’éclairage artificiel et combiné. Dans une salle de travail, en présence d’une grande Département Génie des Procédés - Université de Bejaia SECURITE INDUSTRIELLE R. KETRANE 2 quantité d’humidité et de substances chimiques, on utilise des luminaires spéciaux (néon) assurant une bonne herméticité. Dans les locaux de travail avec danger élevé (réservoirs étroits, tranchées) en présence d’humidité ou de substance agressive, on utilise une tension inférieure ou égale à 36 V. En cas d’humidité très élevée, on utilise une tension inférieure ou égale à 12 V. On prévoit souvent l’éclairage de dépannage pour l’évacuation sure des travailleurs et afin d’assurer la suite du fonctionnement des équipements dans le cas de débranchement inattendu de l’éclairage de travail. L’éclairage dépend de la particularité du travail. L’éclairage normal varie dans un intervalle de 50 à 500 lux. L’éclairage optimal varie dans un intervalle de 75 à 300 lux. IV. Bruit : Le bruit : il peut provoquer des effets irréversibles sur l’ouïe. La perte auditive due au bruit est une des maladies professionnelles les plus répandues. Le bruit provoque aussi la baisse de la compréhension verbale et de la perception des signaux, ce qui peut engendrer un risque d’accident accru. Le bruit touche également le bien-être et peut avoir des conséquences sur le psychisme, sur le système nerveux et sur le système végétatif. Pour cela, il est important de pouvoir mesurer cette nuisance pour évaluer l’exposition à la place de travail et mettre en place la prévention qui s’impose. L’audition : le domaine audible de l’oreille humaine intacte se situe entre 20 Hz et 20 kHz. En dessous de cette plage commence le domaine des infrasons, en-dessus celui des ultrasons. On exprime la puissance sonore par la formule suivante : Où : L : puissance sonore mesurée en décibels (dB) P : pression sonore en Pascal (Pa) La pression sonore minimale qu’on peut entendre est Pmin = 2.10-5 Pa La puissance sonore maximale admissible est :  Bureau d’étude : Lmax= 50 dB  Bureau d’administration : Lmax= 75 dB  Atelier : Lmax= 85 dB  Maison : Lmax= 40 dB La puissance sonore L est mesurée à l’aide d’appareils spéciaux qui sont les sonomètres, bruitomètre, volumètre (yumètre), spectrographe de fréquence. Département Génie des Procédés - Université de Bejaia SECURITE INDUSTRIELLE R. KETRANE 3 V. Vibrations : On distingue deux types de vibrations: les vibrations transmises au corps entier et les vibrations transmises au système main-bras. Contrairement à d’autres risques, il n’existe pas d’équipement de protection individuelle contre les vibrations, d’où l’importance des mesures techniques pour les réduire. Effets et manifestations : les effets des oscillations peuvent être préjudiciables au bien-être ou même dommageables à l’organisme humain. La nature des lésions dépend en partie de la fréquence des vibrations : -Vibrations de basse fréquence (0,5 à 16 Hz) peuvent provoquer des lésions de la colonne vertébrale et des troubles neurovégétatifs. -Vibrations de fréquence moyenne (16-80 Hz) peuvent provoquer des lésions ostéo-articulaires des membres supérieurs. -Vibrations de haute fréquence (60-1000 Hz et plus), elles peuvent être à l’origine de troubles vasomoteurs (syndrome de Raynaud ou doigts morts) et des lésions neuromusculaires. NB : l’énergie vibratoire pénètre dans les tissus d’autant plus profondément qu’ils sont rigides. Plus on tient un objet serré, moins les muscles sont souples et plus les vibrations agissent en profondeur. Dans l’industrie chimique, on peut noter les sources de bruit et vibrations suivantes :  Moteurs électriques ou thermiques;  Concasseurs ;  Pompes ;  Compresseurs ;  Ventilateurs ;  Réducteurs mécaniques. Par ailleurs, à cause des vibrations les conduites risquent de rompre ou de s’user, ce qui provoque des fuites dangereuses. Pour y remédier, tout équipement qui peut être source de vibration est installé au rez de chaussée sur fondement approfondi et isolé des murs. On utilise pour cela un jeu ou espace acoustique qui est rempli par du feutre (fabriqué à partir de laine) ou de liège sous forme de copeaux ou de sciure de bois. VI. Ventilation des locaux de production et des laboratoires : On distingue la ventilation naturelle et artificielle (ou mécanique) : -Ventilation naturelle : est effectuée à l’aide du mouvement du courant d’air provoqué par la différence de température entre l’extérieur et l’intérieur du local de travail (par convection). -Ventilation artificielle : est effectuée à l’aide de ventilateurs. Ce type de ventilation est utilisé dans le cas où il y a dégagement élevé de substances toxiques, combustibles ou explosives. Souvent on utilise une ventilation combinée (naturelle et artificielle). On distingue quelques types de ventilation naturelle :  Réalisée par des courants d’air non réguliers à travers les porters, les fenêtres, les ouvertures,... Cette ventilation est appelée infiltration d’air.  Réalisée par des courants d’air régularisés appelée aération. On distingue la ventilation artificielle par aspiration et la ventilation artificielle par insufflation. Pour l’industrie chimique, tous ces types de ventilation sont utilisés. Département Génie des Procédés - Université de Bejaia SECURITE INDUSTRIELLE R. KETRANE 4 Air conditionné (climatiseurs) : La ventilation par insufflation doit correspondre à la ventilation par aspiration. L’air arrivant à l’intérieur du local doit avoir une température et une humidité constante. Il ne doit pas comprendre de poussières ou d’impuretés nocives. Chaque appareil de climatisation comprend un ventilateur, un réfrigérateur pour diminuer la température de l’air chaud et un réchauffeur pour augmenter la température de l’air froid. An niveau des laboratoires (de chimie) et pour certaines manipulations avec des substances toxiques, il faut avoir la ventilation en bon état et elle est garantie par la hotte aspirante. Certains gaz nocifs en se dégageant de l’intérieur d’appareils ou autre doivent être absorbés avant l’entrée sous la hotte. Exemple : Un flux de gaz contenant du Cl2 pour être filtré par une solution basique (NaOH). Schéma de l’installation de purification du flux de l’air chargé de chlore Réactions mises en jeu : NaOH Na+ + OH- (en milieu aqueux) Cl2 Cl- + Cl- Cl- + Na+ NaCl (précipitation du sel) VII. Radiations ionisantes : Les rayonnements ionisants sont utilisés dans de nombreuses activités industrielles pour la fourniture d’énergie (réacteurs, traitements des minerais et des combustibles), pour le marquage en biochimie, la production de couleur en horlogerie, pour le contrôle des matériaux en génie civil et en médecine nucléaire (Oncologie). Il existe deux sortes d’émissions radioactives : - Le rayonnement corpusculaire : Rayonnement α (rassemblement de deux protons et de deux neutrons), rayonnement β (transformation d’un neutron en proton et électron, éjection de l’électron). - Le rayonnement électromagnétique : Rayonnement γ (libération d’un trop plein d’énergie sous forme d’un photon), rayons X (même nature et propriétés que les rayonnements γ, mais origine différente : interaction avec des électrons). Solution H2O + NaOH Air + uploads/Industriel/ chapitre-ii-hygiene-et-ergonomie-du-travail.pdf

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