INTRODUCTION GENERALE CHAPITRE I : CROISSANCE, CHANGEMENT SOCIAL ET DEVELOPPEME

INTRODUCTION GENERALE CHAPITRE I : CROISSANCE, CHANGEMENT SOCIAL ET DEVELOPPEMENT INTRODUCTION : Selon les économistes libéraux : • jusqu’à la Révolution Industrielle, les sociétés ne connaissaient ni progrès, ni croissance. • Dans cette perspective, la Révolution Industrielle aurait engendré : - un processus de ruptures permettant de passer d’économies statiques pauvres, dominées par la nature - à des économies dynamiques qui améliorent continûment le bien-être de leur population. • Le modèle de croissance et de développement ayant été suivi par les actuels PDEM est, selon de nombreux économistes, généralisable à tous les pays quelque soit leur histoire, leur modèle culturel. • Il devrait donc apporter à toutes les sociétés qui les suivent le bien-être économique et social. Néanmoins, cette vision a été fortement critiquée car : • elle assimile trop facilement la croissance au développement, • elle sous-estime les effets pervers générés par le modèle productiviste de nos sociétés (cf la question du développement durable) • et enfin elle apparaît comme ethnocentriste (cf. cours première sur la culture) SECTION I – DEFINITION DE LA CROISSANCE, DU CHANGEMENT SOCIAL ET DU DEVELOPPEMENT I– DEFINITION ET ANALYSE DE LA CROISSANCE Remarque : pour une meilleure compréhension de ce chapitre, il est nécessaire de maîtriser (ou alors il faut revoir) le chapitre sur la comptabilité nationale de première INTRODUCTION : L’étude des facteurs quantitatifs semble être le meilleur indicateur selon Rostow pour analyser les performances économiques d’un pays . Nous allons donc : - définir dans un premier temps la croissance, la façon dont on peut la mesurer et son historique - dans un second temps, conformément à la logique de Rostow, nous verrons que la croissance engendre des transformations structurelles . A - UNE ETUDE EN TERME DE CROISSANCE . 1 – DEFINITION F.Perroux caractérise la croissance par : « l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues (chacune de ces périodes comprenant plusieurs cycles quasi décennaux) d’un indicateur de dimension : pour une nation le produit global net en termes réels. Ce n’est pas l’augmentation du produit réel par habitant. » . Il ajoute « qu’elle s’accompagne de progrès économiques variables et réalisés dans des changements de structure. » Cette définition comprend 4 éléments essentiels : • la croissance se déroule dans le long terme : plusieurs années voire dizaine d’années (ex. les 30 glorieuses). • la croissance est auto-entretenue : la croissance d’aujourd’hui contribue à la croissance de demain (cercle vertueux) 1 • la croissance se réfère à un indicateur quantitatif (principalement le PIB). • la croissance n’est pas homothétique, c’est-à-dire qu’elle engendre des transformations structurelles ( l’évolution des structures de consommation , des secteurs de production, etc.). Re marque : Il ne faut donc pas assimiler l’expansion à la croissance : en effet :  l’expansion est une phase de la conjoncture, qui se caractérise par une élévation rapide de la richesse nationale sur une courte période ;  dont le taux de croissance est supérieur au trend, c’est-à-dire à la croissance de la longue période. 2 – DEFINITION DES INDICATEURS RETENUS AFIN DE MESURER LA CROISSANCE L’indicateur quantitatif qui a été retenu pour étudier la croissance est soit le PIB soit le RNB (qui a remplacé le PNB dans le nouveau système de comptabilité nationale) Définition : Le PIB mesure la somme des valeurs ajoutées produites par les entreprises implantées dans le pays (la richesse créée) Il faut ajouter à cette somme des valeurs ajoutées, la TVA grevant les produits et les droits de douanes puisque ces données figurent dans la valeur des utilisations finales correspondantes (consommation et exportations). Rappel : la valeur ajoutée est la différence entre : • le chiffre d’affaires( valeur de la production : prix x quantité ) • et les consommations intermédiaires (valeur des biens et services détruits lors du processus de production), en prenant en compte la variation des stocks VAB = CA - CI + ∆ S Le PNB mesure la valeur ajoutée réalisée par les entreprises ayant la nationalité du pays étudié quelle que soit leur lieu d’implantation. Re marque : Le PIB est donc basé sur un critère géographique (le territoire), le RNB sur un critère de nationalité. Définition : RNB = PIB - revenus versés par les entreprises étrangères implantées dans le pays à l’extérieur + revenus reçus des entreprises ayant la nationalité implantées à l’étranger. Re marques : Pour pouvoir comparer la valeur du P .I.B. d'une année sur l'autre et voir si elle augmente, il est nécessaire d'enlever les effets de l'inflation sur la mesure du P .I.B., c'est-à-dire de le calculer à prix constants. En effet, comme le P .I.B. est calculé en utilisant les prix des produits, si ce prix augmente, on peut croire que le P .I.B. augmente alors que ce n'est pas vrai réellement. Le plus souvent, la croissance économique est donc mesurée par le taux de croissance annuel du P .I.B. réel (c'est-à-dire corrigé de l'inflation ). 3 - L’HISTORIQUE DE LA CROISSANCE (1p 16) a - une croissance forte depuis deux siècles Constat : on peut opposer : • les sociétés traditionnelles ( dites aussi pré-capitalistes ou pré-industrielles) étaient des sociétés statiques qui ne généraient pas de croissance auto-entretenue. On constate (dans le tableau ci-dessous) qu’entre l’an 0 et l’an 1000 le PIB mondial a stagné passant de 102 à 116.8 milliards de dollars de 1990. et qu’entre l’an 1000 et 1820 le PIB mondial est passé de 116.8 à 694.4 milliards de dollars c'est-à-dire une multiplication par 6 en 820 ans qui correspond à un TCAM de 0.22% seulement . 2 Niveau et taux de croissance du PIB (en milliards de dollars internationaux 1990 et en %) • Les sociétés industrielles se sont par contre avérées capables d’assurer une croissance de leurs richesses très importante . Ainsi dans le long terme , le PIB du groupe A qui correspond aux pays développés a été multiplié entre 1820 et 2000 par 42.5 ce qui correspond à un taux de croissance annuel moyen de 2.1 % soit un TCAM 10 fois plus élevé qu’il ne l’était entre l’ann 1000 et 1820. Le TCAM de la France a été supérieur à 2 % entre 1870 et 1990 . On constate dans le graphique ci-dessous que la croissance s’est accélérée depuis 1945 : lindice du PIB n’a été multiplié que par 5 entre 1820 et 1950, il a été multiplié par 7 entre 1950 et 2000 Le PIB et le PIB par habitant en volume depuis 1820 (indice 100 en 1820) b – mais une croissance économique très inégale Indice du PIB par habitant - indice 100 pour la zone développée : États-Unis et Allemagne France et Royaume- Uni 3 o En 1820 les écarts entre le centre qui commençait son développement et les pays qui stagnaient dans le sous développement étaient relativement faibles : le PIB/ hab de la périphérie européenne n’était inférieur que de 18 % , l’Afrique avait un PIB /Hab un peu moins de tois fois plus faible. Durant le vingtième siècle les écarts se sont considérablement accrus : le PIB/hab de l’Afrique est en 1989 est 8.5 fois plus faible. o Mais comme le montre le tableau ci-dessous , cela ne signifie pas que les PVD (ou PED) se soient appauvries entre 1820 et 2000, cela signifie seulement que leur PIB a augmenté moins vite, alors que leur population connaissait la première phase de sa transition démographique. B – LES SOURCES DE LA CROISSANCE . 1 – LA CONTRIBUTION DES FACTEURS DE PRODUCTION : UNE CROISSANCE EXTENSIVE Définition : Une croissance extensive est une croissance qui résulte du seul accroissement quantitatif des facteurs de production. On produit 2 fois plus car on utilise deux fois plus de facteurs de production (main d’œuvre et capital). Cette croissance se produit donc sans gains de productivité. Dès lors, elle bute inéluctablement sur des goulots d’étranglement, comme ceux que connaissaient les sociétés traditionnelles. A priori on pourrait considérer que la croissance économique est d’autant plus forte que l’utilisation des facteurs de production est importante : o Les ressources naturelles peuvent contribuer à la croissance d’un pays grâce à l’utilisation des terres cultivables, les ressources piscicoles (la pêche), la sylviculture (exploitation des forêts) , l’extraction des minerais ou les forages pétroliers et gaziers . Des pays riches peu peuplés comme le Canada , l’Australie ont basé leur croissance économique sur leurs dotations en ressources naturelles . Mais les ressources naturelles s’épuisent progressivement au fur et à mesure qu’on les utilise ( ex :pétrole ) et ne permettent donc pas d’assurer un développement durable ( voir plus loin dans le chapitre et thèmes de cours) o L’accumulation des facteurs de production : capital et/ou travail peut assurer une croissance économique soit par l’augmentation de la population active employée qui dépend dans le long terme de la croissance démographique , soit par l’accroissement du stock de capital qui lui,provient de l’investissement . Mais , ce type de croissance ne permet pas d’assurer une augmentation durable de la production en raison des rendements décroissants . 4 uploads/Industriel/ chapitre-terminale-croissance-jay-ses-2007-2008.pdf

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