Chapitre III : Les formes galéniques et leurs contrôles de qualité USTO-MB/Facu

Chapitre III : Les formes galéniques et leurs contrôles de qualité USTO-MB/Faculté de Chimie/GC (M1-Génie Pharmaceutique) Page 1 III-1- COMPRIMES : III-1-1- Définition: Les comprimés sont des préparations solides contenant une unité de prise d’un ou plusieurs principes actifs. Ils ont obtenus en agglomérant par compression un volume constant de particules. Les comprimés sont soit :  Absorbés tels quels par la voie orale,  Dissous dans l’eau (comprimés dits effervescents, par exemple).  D’autres doivent séjourner dans la bouche afin de: - Exercer une action locale - Permettre l’absorption directe du médicament (comprimés sublinguaux).  Certains comprimés peuvent être placés dans une autre cavité naturelle de l’organisme ou encore être introduits sous la peau (comprimés d’implantation). III-1-2- Avantages: - Emploi facile : les comprimés sont d’un volume réduit et leur solidité est suffisante pour subir les manipulations de conditionnement et de transport. - Dosage précis par unité de prise. - Milieu sec et condensé, favorable à une bonne conservation. - Forme particulièrement intéressante pour les principes actifs peu solubles. - Fabrication industrielle à grande échelle d’où prix de revient peu élevé. - La saveur désagréable des principes actifs peut être complètement masquée par enrobage. - Les comprimés à couches multiples permettent de résoudre des problèmes d’incompatibilités. III-1-3- Inconvénients : - Le comprimé constitue une forme concentrée, ce qui peut être irritant pour le tube digestif, si le délitement n’est pas rapidement assuré. - La mise au point est délicate. - Les principes actifs liquides ne peuvent pas y être incorporés s’ils sont en trop grande quantité. Chapitre III : Les formes galéniques et leurs contrôles de qualité USTO-MB/Faculté de Chimie/GC (M1-Génie Pharmaceutique) Page 2 III-1-4- Classification des comprimés: Les comprimés destinés à la voie orale peuvent être classés en : - comprimés non enrobes. - comprimés enrobes. - comprimés spéciaux : effervescents, solubles, dispersibles, à utiliser dans la cavité buccale, gastro-résistants, à libération modifiée. III-1-5- Les excipients utilisés dans la fabrication du comprimé: Ils sont classés en plusieurs catégories et ils apportent au principe actif les qualités qui lui manquent. a) Diluant: Ce sont des poudres inertes. Ils jouent un rôle de remplissage lorsque la quantité de principe actif est insuffisante pour faire un comprimé de taille convenable. Exemples: lactose b) les liants : Leur rôle est de lier les particules entre elles. Leur présence permet de réduire la force de compression. Ils sont utilisés soit à l’état sec, ou en solution aqueuse ou alcoolique. Exemples: gomme arabique. c) Les lubrifiants: Ils jouent un triple rôle dans la fabrication : - Améliore la fluidité du grain (pouvoir glissant) - Diminution de l’adhérence du grain aux poinçons et à la matrice (pouvoir anti adhérent) - Réduction des frictions entre les particules pendant la compression (pouvoir anti friction). d) Adjuvants divers : - Les substances tampons : elles sont ajoutées soit pour protéger les principes actifs contre les variations du pH au cours de la conservation, soit pour réduire leur action irritante au niveau des muqueuses. - Les colorants : ils sont ajoutés pour améliorer l’aspect ou pour éviter des confusions entre comprimés différents. IV-3-6- Fabrication des comprimés : Chapitre III : Les formes galéniques et leurs contrôles de qualité USTO-MB/Faculté de Chimie/GC (M1-Génie Pharmaceutique) Page 3 Figure 01 : Procédé de fabrication des comprimés. a) Compression directe: Le terme « compression directe » est utilisé pour définir le processus par lequel les comprimés sont obtenus directement par compression de mélanges de poudres de principes actifs et d’excipients appropriés.  Les étapes de compression directe: - Pesée des matières premières: (PA+Diluants+ désintégrants+Lubrifiants+liant). - Traitement des matières premières (Tamisage, broyage…) : Granulométrie homogène des différents constituants - Prémélange - Mélange - Compression Chapitre III : Les formes galéniques et leurs contrôles de qualité USTO-MB/Faculté de Chimie/GC (M1-Génie Pharmaceutique) Page 4 b) Compression après granulation : La granulation est une opération qui a pour but de transformer des particules solides en agglomérats plus ou moins poreux. Cette granulation peut se faire par voie humide ou par voie sèche.  granulation par voie humide: elle comporte les étapes suivantes: - Humidification ou mouillage : Le mélange pulvérulent à granuler est additionné d’un liquide de mouillage dans un mélangeur. Le liquide de mouillage est le plus souvent l’eau additionnée ou non de liant mais aussi des solutions de sucre ou l’alcool quand le principe actif est incompatible avec l’eau ou y est trop soluble. - Granulation proprement dite : Cette opération s’effectue au moyen de granulateurs dont le rôle est de soumettre la masse humidifiée ou pâte précédemment obtenue à une pression mécanique qui la fait passer de force à travers une surface perforée ou grille. Granulateur oscillant granulateur rotatif - Séchage : Le granulé humide obtenu est ensuite séché soit dans des étuves à plateaux soit dans des séchoirs à lit d’air fluidisé jusqu’à un taux d’humidité résiduelle déterminé. - Calibrage : Son but est d’avoir des grains de dimensions bien déterminées. On opère à l’aide de tamis ou dans un granulateur oscillant qui peut réaliser en même temps broyage et tamisage, ce qui a pour effet de séparer les grains qui ont pu se coller entre eux. c) La granulation par voie sèche : La granulation par voie sèche n’est utilisée que lorsque le principe actif ne supporte ni l’humidité ni le séchage par la chaleur ou qu’il est trop soluble dans l’eau ou l’alcool. Ce procédé est plus long que la granulation par voie humide. Cette granulation comporte deux phases : La compression et le broyage – tamisage La compression se fait soit dans: Chapitre III : Les formes galéniques et leurs contrôles de qualité USTO-MB/Faculté de Chimie/GC (M1-Génie Pharmaceutique) Page 5 - Des machines à comprimer alternatives qui donnent des comprimés très durs appelés « briquettes » - Des presses à cylindres ou compacteurs qui transforment la poudre en plaques très dures. - Les briquettes ou les plaques son ensuite broyées puis tamisées dans un granulateur. d) Les différentes phases de la compression :  Machine alternative: - Alimentation en grain par simple écoulement. - Elimination de l’excès de grain par arasage au moyen du sabot. - Compression par abaissement du poinçon supérieur. - Ejection du comprimé par remontée du poinçon inférieur. Figure 02 : Machine alternative.  La machine rotative : Dans ce type de machine, le sabot reste fixe alors que l’ensemble matrice et poinçon (environ 16), mobile, se déplace horizontalement. Figure 03 : Machine à comprimer rotative.  Le rendement pour une machine: - alternative est de l’ordre de 6000 comprimés par heure ; - Rotative: il dépasse 100000 comprimés par heure. Chapitre III : Les formes galéniques et leurs contrôles de qualité USTO-MB/Faculté de Chimie/GC (M1-Génie Pharmaceutique) Page 6 Les comprimés terminés sont ensuite dépoussiérés par passage sur une grille ou par aspiration. Ils sont conditionnés soit dans des tubes, soit dans des flacons, soit dans des blisters (constitués de deux feuillets : un en matière plastique transparente, un en aluminium). III-1-7- Enrobage des comprimés Les comprimés obtenus « comprimés nus » ou « noyaux ». Peuvent être entourés par une « couverture » appelée enrobage. Son intérêts est de : ‐ Améliorer la présentation du comprimé et sa conservation. ‐ masquer une saveur désagréable, ‐ favoriser la conservation (protection contre les agents externes de dénaturation : eau, air, microorganismes) ‐ Protéger la muqueuse gastrique contre l’action irritante de certains PA exemple l’aspirine. ‐ Protéger le PA ‐ permettre l’administration de deux principes actifs incompatibles qui se trouvent ainsi isolés dans le même comprimé. Il existe deux méthodes essentielles d’enrobage : enrobage au sucre et enrobage par film. III-1-8- Contrôle qualité des comprimés : Le contrôle de qualité est donc un outil de vérification qui se fait : a) Contrôle des matières premières : Contrôles identité, pureté, propriétés physiques et mécaniques des matières premières. Les méthodes d’identification du PA les plus citées par les pharmacopées sont : Infrarouge, Ultraviolet et le visible et HPLC. Chapitre III : Les formes galéniques et leurs contrôles de qualité USTO-MB/Faculté de Chimie/GC (M1-Génie Pharmaceutique) Page 7 b) En cours de fabrication : b-1- Sur le grain : ‐ Vérification de l’homogénéité par dosage du principe actif sur une prise d’essai. ‐ Dosage de l’humidité résiduelle (4 à 6 %). ‐ Contrôle de la fluidité du grain. b-2- Sur le comprimé : Pour vérifier que la machine ne se dérègle pas au cours de son fonctionnement, on fait des prélèvements périodiques de comprimés (tous les 15min) sur lesquels on vérifie la dureté et le poids.  La dureté des comprimés : Ce test est destiné à déterminer dans des conditions définies, la résistance à la rupture des comprimés, mesurée par la force nécessaire pour provoquer leur rupture par écrasement. La dureté des comprimés est un paramètre qui influence le délitement, pour cela il doit être contrôlé à intervalle de temps régulier au cours de la compression pour ajuster la force de compression si nécessaire. L’appareil est constitué de mâchoires se faisant face, l’une se déplaçant vers l’autre. La surface plane des mâchoires uploads/Industriel/ controle-forme-galanique-1.pdf

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