12 Dossier L’ÉLEVAGE DANS LA PEAU L’ÉLEVAGE DANS LA PEAU Plaines herbeuses, boc
12 Dossier L’ÉLEVAGE DANS LA PEAU L’ÉLEVAGE DANS LA PEAU Plaines herbeuses, bocages parsemés de haies, hautes ou moyennes montagnes, mais aussi vergers ou bords de mer. À chaque paysage son agriculture et son élevage, en symbiose avec l'environnement. C'est une activité économique majeure, puisque la France est le premier producteur de bovins en Europe et, en 2012, toutes les productions animales progressent en valeur. Avec une offre variée quant aux prix, aux qualités et aux provenances, le consommateur est gagnant : poulet de Bresse ou canard de Challans, veau de l'Aveyron ou agneau de pré-salé, bœuf du Charolais, jambon de Bayonne ou d'Auvergne... La caractéristique de l'élevage français, c'est la diversité des races. Partout les éleveurs se mobilisent pour offrir le meilleur, sécurité sanitaire et traçabilité en prime. Être éleveur aujourd’hui est un engagement fort ! 1554 OCTOBRE/NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2012 sif bovin ou ovin. 13 Les campagnes françaises, dans la diversité de leurs territoires, sont propices à l'activité agricole, dont l'élevage représente une part importante. Toutes les productions animales y sont pré- sentes, élevage bovin (lait ou viande), porcin, ovin, caprin, volailles, mais aussi équin et cuniculture. L'élevage en France, c'est aussi quelques chiffres qui attestent d'une dynamique bien réelle. Avec près de 200 000 exploitations en élevage bovin , au dernier recensement 2010,– et malgré un certain repli du cheptel laitier – la France est le 1er producteur de l'Union européenne de viande bovine. Elle occupe la 3e po- sition pour l'élevage porcin, et la seconde pour la volaille. Les bons résultats à l'export – viande ou bêtes sur pied – participent du dynamisme de la France dans le secteur de l'agroalimentaire. Les équidés, chevaux et poneys, quant à eux, sont à 77 % consa- crés aux loisirs et aux sports, avec 452 000 têtes recensées. L'élevage joue également un rôle essentiel pour les régions rurales, tant sur le plan de l'emploi que pour l'aménagement du territoire. Les troupeaux contribuent à l'entretien des espaces et à forger l'identité des paysages, en s'affirmant comme une activité économique fondamentale pour les zones difficiles d'ac- cès ou de moyenne montagne, avec notamment l'élevage exten Aujourd'hui, cette activité montre sa capacité d'adaptation aux évolutions de la société : les pratiques, les équipements et les bâtiments évoluent afin de mieux prendre en compte le bien- être animal (nouvelles normes européennes en 2012 pour les élevages de poules pondeuses, et en 2013 pour les truies ges- tantes) et la préservation de l'environnement. L'élevage est aussi une activité concernée par la mondialisation et les évolutions climatiques. Avec les déplacements accrus des animaux, de nouvelles maladies apparaissent, véhiculées par des agents ―exo- tiques‖ (virus eux-mêmes véhiculés par des insectes, notam- ment)quis’adaptent désormais à nos régions. La récente épizootie due au virus de Schmallenberg l'a encore récemment montré. La réactivité des services vétérinaires sur le terrain, la création d'une plateforme d'épidémiosurveillance, ainsi qu'un plan Ecoantibio, qui incite à l'évolution des pratiques des éle- veurs et des vétérinaires en intervenant sur l'évaluation et la ré- duction des antibiotiques, sont des atouts essentiels dans la lutte contre ces maladies (voir article page 8). La mondialisation se manifeste également par l'évolution des prix mondiaux, celui des céréales en particulier, et par ses conséquences sur les éle- veurs. Stéphane le Foll s'est montré particulièrement attentif à ces difficultés, en lançant en septembre dernier un plan d'action pour lutter contre cette hausse, protéger l'élevage et la polycul- ture élevage dans les zones reculées. L'activité agricole est en effet le secteur qui représente le plus d'emplois dans ces territoires où il est souvent la seule activité économique d'envergure : si la production est fragilisée, c’est tous les emplois induits qui sont menacés. À l'heure de la renégociation de la PAC, dont le rôle demeure fondamental dans le soutien à l'élevage, tant pour le revenu des éleveurs qu'en matière de régulation des marchés, le Ministre a affirmé son soutien à l’élevage pour que les moda- lités de la réforme préservent et renforcent la viabilité écono- mique des exploitations. CHIFFRES Consommation Les achats de viande représentent 21 % de la consommation des ménages en 2010 pour un total de 34 md d'€, suivie de la consommation des fruits et légumes (21 %) et des produits laitiers 12 % (19,4 md d'€). Gaëlle Josse-Alaterre ● OCTOBRE/NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2012 1554 Dossier L’ÉLEVAGE DANS LA PEAU 14 14 1554 OCTOBRE/NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2012 OCTOBRE/NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2012 1554 LE VEAU DE L’AVEYRON La qualité pour tous INFO+ Viande de bœuf : qu’est- ce qu’on mange ? On appelle “viande bovine” la viande issue de jeune bovin (entre 8 et 12 mois). La viande de veau vient d’animaux âgés de 8 mois au plus. Des informations que l’on retrouve sur les étiquettes dans les magasins. Dans l'Aveyron et le Ségala, grandes terres d'élevage réputées pour la qualité des viandes qui y sont produites, une production de veau Label rouge, également reconnu en IGP, s'est dévelop- pée. Un veau à la viande rosée, vendu depuis 1 7 ans chez Au- chan, aux termes d'un partenariat qui semble convenir à tous : éleveurs, transformateur et distributeur. « C’est une démarche unique, et exemplaire, affirme Thierry Lirot, chef de groupe chez Auchan, responsable des achats en produits carnés. Elle l’est, car elle repose sur le dialogue permanent et la confiance. » Un dialogue à trois voix, en l’occurrence, qui permet au distri- buteur de proposer, dans toute la France, des produits d’une qualité exceptionnelle, aux éleveurs de veau d’Aveyron et du Ségala élevé sous la mère, de trouver des débouchés pour leur production, et à l’industriel Bigard – responsable de l’abattage et de la découpe en gros – de poursuivre son activité d’inter- médiaire essentiel dans l’ensemble du processus. Romain Bastide, jeune éleveur à Rieupeyroux depuis quatre ans, et à son compte depuis un an, partage bien cette opinion. « Ensemble, nous travaillons à l’amélioration constante de nos produits, ce qui demeure notre priorité. Pour cela, nous sommes très impliqués dans la relation avec le consommateur. Cela re- présente environ 350 journées par an d’animations dans les grandes surfaces de toute la France. À chaque fois, nous en établissons un bilan, puis un bilan annuel pour l’ensemble, et c’est à partir de cette écoute des clients que nous cherchons à nous adapter au plus près de leurs attentes, qu’il s’agisse de type de produits, de conditionnement, etc. » Les chiffres sont éloquents : 400 éleveurs aveyronnais contri- buent à la démarche SA4R (pour Responsabilité, Rigueur, Régularité, Réussir) et quelque 11 000 têtes de bétail ont été fournies en 2010, soit 5 % de plus que l’année précédente. Une réussite qui permet, dans ce département, une installation de jeunes pour trois départs. Qui permet également aux éleveurs de diversifier leur activité et d’envisager des activités complé- mentaires : équipement des exploitations en panneaux photo- voltaïques, développement de gîtes et de chambres d’hôtes… « Il y a certes un cahier des charges, conclut Thierry Lirot. Mais la confiance entre les hommes ne se décrète pas. Elle vient naturellement, ou non. » Est-il nécessaire de préciser qu’en ce qui concerne leur partenariat, la réponse est « oui » ? ZOOM Les exportations Les éleveurs français bénéficient de la situation favorable du marché mondial : cours élevé pour la poudre et le beurre, demande extérieure soutenue pour les produits laitiers industriels et les produits de grande consommation. Les exportations de viandes et abats ont quasiment doublé depuis 1990 pour un total de plus de 1 milliard d'euros en 2011. Les exportations de bovins vivants et de viandes bovines sont en hausse grâce à la demande de la Turquie, l’Algérie, du Liban et du Maroc. La France est le 1er producteur Alice Billouet ● L'Italie reste le principal client de la France avec près de 4 bovins maigres achetés sur 5. de viande bovine de l'Union européenne, suivie de l'Allemagne et du Royaume-Uni. Les exportations de produits laitiers augmentent. Entre 2000 et 2011, le solde de la balance commerciale Dossier L’ÉLEVAGE DANS LA PEAU 15 15 1554 OCTOBRE/NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2012 OCTOBRE/NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2012 1554 est passé de 1 836 à 2 900 millions d'euros pour le lait. Dossier L’ÉLEVAGE DANS LA PEAU 16 16 1554 OCTOBRE/NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2012 OCTOBRE/NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2012 1554 aches n France ! e 40 races bovines sont répertoriées sur du territoire. Une diversité exceptionnelle éliard ais Camargu C G Pa Ro B No ©IRVA ©Christophe de Heaulme/min.agri.fr www.alimentation.gouv.fr/veau-de-l-aveyron www.irva.asso.fr PORC NOIR Le trésor de Bigorre Rouge Flamande Blanc Bleu Bleue du Nord Prim’ Holstein Le Noir de Bigorre appartient à la grande famille des cochons noirs d’ascendances méditerranéennes que l’on retrouve aujourd’hui en Corse, en Espagne, en Italie ou au Portugal. Comme ses cousins à peau noire, c'est un animal rustique, mar- cheur, qui vit en semi-liberté, doté d’un caractère affable, proche de l’homme, et qui fournit, au terme d’une croissance lente, une viande persillée et fondante, aux parfums uniques. Voilà pour le portrait. Pendant des siècles, parfaitement adapté à son milieu naturel, l'animal développe des qualités qui ont suffit à pérenniser sa large descendance. On le trouvait partout dans les pâturages et uploads/Industriel/ 134909181-1554-dossier-alim-agri-cle0ba222 1 .pdf
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- Publié le Dec 20, 2021
- Catégorie Industry / Industr...
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