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MESURES 808 - OCTOBRE 2008 - www.mesures.com 35 Solutions IDENTIFICATION AUTOMATIQUE La RFID s’est déjà fait une place en production  L’identification automatique par radiofréquences (RFID) s’engage peu à peu sur le terrain de la grande distribution et de la logistique. Mais bien avant l’essor de ces applications, la technologie a fait ses preuves dans le domaine industriel. Et depuis, les applications se sont là aussi multipliées. Sur les chaînes de production, lecteurs et étiquettes participent discrètement au suivi des opérations, à la traçabilité, à l’identification des outils, et même à la maintenance. Pour répondre à ces applica- tions, les fournisseurs ont développé des produits spécifiques. Robustes, faciles à intégrer et capables de communiquer avec tout le reste de la chaîne, ils ont su s’adapter aux contraintes industrielles. A u même titre que le code à barres ou le Datamatrix, la RFID fait désormais partie du paysage in- dustriel. En quelques années, son champ d’applications n’a cessé de s’ac- croître. Du télépéage au marquage du bétail en passant par la lutte contre la contrefaçon ou le suivi de bagages, tous les secteurs, ou presque, en ont profité. Reste que certaines applications ont été plus “médiatisées” que d’autres. Lorsqu’un fournisseur important de la grande distribution décide de déployer la technologie sur une dizaine de magasins à travers le monde, ce sont tout de suite des centaines de milliers d’étiquettes qui sont en jeu. Du coup, on en finit presque par oublier les applications plus “traditionnelles” de la technologie. Bien avant la grande distribu- tion ou la logistique, l’identification par ra- diofréquences avait déjà fait ses preuves dans le domaine de la production. Des fournis- seurs présents sur ce marché depuis plus de vingt ans en témoignent. « Jusqu’à présent, l’es- sentiel des applications de la RFID concernait le suivi de production. L’automobile, par exemple, a cru en cette technologie dès 1980 ! Chez Balogh, nous avons lancé nos systèmes d’identification RFID pour le suivi de production en 1982, et c’est aujourd’hui encore une grande partie de notre chiffre d’affaires », indi- que Etienne Balogh, président du directoire. Même chose chez Balluff. « Les premières appli- cations de nos systèmes RFID dans les machines outils et les machines à commande numérique remontent au début des années 80 », témoigne Laurent Maréchal, responsable produits RFID. Seulement voilà… Peut-être parce que ces applications tournent la plupart du temps en boucle fermée (à l’intérieur d’un même site), peut-être aussi parce que la RFID n’est arrivée à la mode que tout récemment, le déploiement de la technologie en produc- tion est longtemps resté dans l’ombre. Mais la donne est en train de changer. Grâce à l’évolution des normes, à la diminution du coût des composants et aux progrès réalisés dans la technologie, la RFID se démocratise. Il faut dire aussi que des contraintes régle- mentaires de plus en plus fortes imposent aux industriels de maîtriser la traçabilité de leurs produits. Du coup, la RFID est à la mode, et toutes les applications en profitent. De nombreux fournisseurs de capteurs ou d’automatismes sont venus rejoindre les ac- teurs “historiques” du marché en proposant à leur tour des lecteurs et des étiquettes spé- cialement destinées aux applications indus- trielles. Pour Leuze Electronic, Turck Banner, Contrinex, IFM Electronic, Schneider Electric et bien d’autres, le lecteur RFID est presque devenu un capteur comme un autre. Grâce à lui, l’industriel suit le cheminement de ses produits tout au long de la chaîne de fabri- cation. A chaque étape, les opérations subies par le produit sont inscrites dans la mémoire de l’étiquette RFID. Lorsqu’une palette ou un convoyeur aérien rempli de pièces semblables arrive au niveau d’un poste d’assemblage ou d’usinage, il suffit alors de lire les données inscrites dans l’étiquette pour identifier les pièces, savoir d’où elles viennent, et connaître les opérations à effectuer avant de les trans- mettre au poste suivant… A la fin de la chaîne, le contenu des étiquettes est le plus souvent transféré au superviseur, qui ar- chive toutes les infor- mations. Une fois sa mémoire à nouveau vide, l’étiquette repart alors pour un nouveau cycle. La RFID est aussi utilisée au cœur des machines outils. Le système de lecture/ écriture permet d’identifier le bon outil (parmi tous ceux qui sont dans le maga- sin), de lire les infor- mations contenues dans son étiquette, et d’inscrire éventuelle- ment d’autres don- nées. « En incrémentant au fur et à mesure le nom- bre de tâches réalisées  La technologie RFID est utilisée depuis plusieurs années sur les lignes de production.  Pour s’affranchir des contraintes industrielles, les lecteurs et les étiquettes ont gagné en robustesse et en simplicité d’intégration. Ils offrent aussi une grande variété d’interfaces pour se raccorder aux réseaux industriels.  Grâce à l’évolution des normes, les protocoles d’échanges de données s’uniformisent peu à peu.  A l’avenir, les applications en boucle ouverte devraient se multiplier. L’essentiel ➜ Les lecteurs et les étiquettes RFID sont couramment utilisés dans le suivi des opérations de production. Ils participent aussi à la gestion des outils et à leur maintenance. Balluff MESURES 808 - OCTOBRE 2008 - www.mesures.com 36 Solutions par l’outil, on peut alors optimiser les opérations de maintenance préventive », indique Yves Colone, directeur général de Contrinex France. « La RFID conduit à automatiser intégralement toute la gestion des outils, du banc de préréglage à la fabrication, ajoute Laurent Maréchal (Balluff). En remontant les informations au centre de gestion de l’usine, on peut avoir une vue d’ensemble des outils déployés, et optimiser leur durée de vie. Par ailleurs, la suppression des saisies manuelles contribue à la diminution des temps d’arrêt machine, et donc à l’amélioration glo- bale de la productivité. » Un seul mot d’ordre : la robustesse Pour répondre à ces applications, les fabri- cants ont dû développer une offre spécifique capable de s’adapter aux contraintes indus- trielles. Ce qui distingue avant tout ces pro- duits, c’est donc leur robustesse. La plupart des systèmes RFID présents sur le marché bénéficient d’un indice d’étanchéité élevé (IP67, IP68, voire même IP69K dans certaines versions). Ils résistent ainsi aux environne- ments poussiéreux, humides, ou même aux lavages (dans les chaînes agroalimentaires, par exemple). Ensuite, chaque fournisseur, ou presque, a sa solution. Contrinex a misé sur des étiquettes et des systèmes de lecture/ écriture intégrés dans des boîtiers métalliques. Leur portée est peut-être inférieure aux sys- tèmes traditionnels en plastique, mais « ils sont plus résistants aux environnements agressifs et aux chocs mécaniques, souligne Yves Colone. Il est possible de placer des étiquettes RFID sur des ba- lancelles qui passent ensuite dans des bains de traite- ment thermique. » Autre approche : les étiquettes sont noyées dans leur support et se trouvent ainsi protégées d’un éventuel arrachement. « Nos systèmes RFID sont par exemple utilisés pour suivre les différentes étapes de remplissage, de nettoyage et de maintenance des bouteilles de gaz domestique. Pour cette application, les étiquettes ont été directe- ment injectées dans le moule du plastique au niveau de la poignée », indique Angéline Fraud, res- ponsable marketing communication chez Tagsys. On trouve aussi des lecteurs et des étiquettes utilisables dans des températures négatives (pour une utilisation en zone froide) et dans des températures élevées. Les systèmes de lecture/écriture RFID de la gamme RFM de Leuze Electronic, entre autres, affichent une température d’utilisation allant de - 25 à 60 °C, avec un modèle “hautes températures” qui supporte jusqu’à 200 °C. Autre exemple chez Turck Banner qui propose « des étiquettes spécifiques résistant à 210 °C pendant 30 minutes. Elles sont destinées notamment aux applications en cabine de peinture, dans l’industrie automobile », précise Didier Folin, responsable produits. Grâce à ces modèles spéciaux, les étiquettes RFID restent solidaires des produits quel que soit l’environnement dans lequel ils sont placés. « Nous proposons des étiquettes avec un en- capsulage en verre pour une utilisation en autoclave jusqu’à 126 °C », note Laurent Maréchal (Balluff). D’autres modèles sont conçus spécifique- ment pour être encastrés dans une structure métallique, ou posés directement sur le métal (dans ce cas, ils sont encapsulés dans un autre matériau dont l’épaisseur les “éloigne” du métal). Pour s’affranchir des perturba- tions électromagnétiques ou liées aux envi- ronnements métalliques, certains fournis- seurs jouent également avec les fréquences de communication. En règle générale, les appli- cations de RFID industrielles en boucle fer- mée utilisent les basses fréquences (moins de 135 kHz) ou la haute fréquence (13,56 MHz). L’UHF (ultra-haute fré- quence) est plus rarement utilisée dans l’univers de la production. On la réserve davantage à la logistique. « Elle est employée notamment dans le secteur du textile, pour lire à grande distance des étiquettes placées sur des produits serrés les uns contre les autres », précise Angéline Fraud (Tagsys). Entre les basses et les hautes fréquences, le choix est conditionné par l’environnement (présence de métal, d’eau, de perturbations électromagnétiques…), mais aussi par des critères décisifs de l’appli- cation. Plus la fréquence de communication est élevée, plus la portée est importante. En contrepartie, le système est aussi plus sensible aux perturbations électromagnétiques… uploads/Industriel/ 808-solutions-rfid.pdf

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