Cours D’Economie Générale I 20 Chapitre 2 : La pensée économique La compréhensi
Cours D’Economie Générale I 20 Chapitre 2 : La pensée économique La compréhension de l’analyse économique passe par l’étude de son historique, autrement dit, il faut savoir comment la pensée économique s’est progressivement élaborée au fil de l’histoire. Il s’agit alors de remonter aux origines de cette pensée et de passer en revue les principales écoles et par la suite les auteurs qui ont le plus fortement marqué la formulation de l’analyse économique contemporaine, de montrer aussi comment s’articulent les idées et de présenter les apports de chaque courant. La multiplicité des définitions de la science économique à été la conséquence de la diversité des courants de pensée économique, ces derniers peuvent être regroupés en deux grands discours : le discours de l’économie politique (les classiques, les néoclassiques et les keynésiens) et le discours critique de l’économie politique (les marxistes). Le premier courant considère que les lois de fonctionnement économique sont des lois naturelles ou encore universelles et éternelles, par conséquent le système capitaliste est universel et éternel, répondant dans son fonctionnement à l’harmonie de la nature, c’set à dire sans contradiction. Par contre le second courant considère que les lois de fonctionnement économique sont historiques puisque l’activité économique est un fait humain et donc social. Nous étudierons d’une façon successive les mercantilistes, les physiocrates, les classiques, les néoclassiques, les keynésiens et les marxistes. I- Le mercantilisme Le terme mercantilisme correspond à un regroupement d’auteurs ayant pour principal point commun de traiter de la phase de transition entre le féodalisme décadent et le capitalisme ascendant. 1- Les principales idées mercantilistes Les principales idées des mercantilistes sont : - Prendre des mesures favorisant les marchands (source d’enrichissement du peuple et du souverain). Cours D’Economie Générale I 21 - Obtenir un excédent commercial : encourager les exportations afin d’avoir une balance commerciale excédentaire. - Bénéficier d’une entrée d’or sur le continent provenant de ce commerce extérieur excédentaire. - Enrichir l’Etat en proportion des nouvelles rentrées fiscales émanant de ce commerce. - Avoir en conséquence un souverain puissant et une nation forte. 2- Les mesures de politique économiques Ces mesures sont liées à un objectif ultime qui consiste à accumuler de l’or par le biais d’un commerce extérieur excédentaire : · Il faut développer des industries modernes en vue de stimuler les exportations. · Il faut inciter les industriels à exporter tout en créant des barrières protectionnistes : éviter la sortie d’or et d’argent du royaume par l’interdiction de la sortie des matières premières et la limitation d’entrée des produits étrangers. · Il faut conserver les richesses minières et agricoles afin de favoriser l’industrie nationale qui doit disposer facilement des matières premières. · Il faut mener une politique coloniale et du développement du territoire national pour accroitre la puissance de l’Etat. Le mercantilisme qui s’est prolongé sur une période de trois siècles à été caractérisé par la naissance de l’Etat moderne qui s’enrichie à travers la monnaie, l’industrie et le commerce. Certaines des théories développées sont aujourd’hui d’actualité. II- Les physiocrates Le terme physiocratie résulte de la fusion de deux mots grecs : physis : la nature et kratos : la puissance, il signifie puissance de la nature. Les physiocrates sont en opposition manifeste avec les mercantilistes, pour eux l’économie ne doit plus être au service des seuls puissants (le souverain) mais elle doit servir les producteurs et les citoyens. A l’encontre des mercantilistes qui privilégient la raison d’Etat, ils avancent une philosophie plus libérale. 1- Les physiocrates contre les mercantilistes Les physiocrates s’opposent aux mercantilistes sur plusieurs points : Cours D’Economie Générale I 22 - Ils s’opposent au protectionnisme mercantiliste et à tous les privilèges fiscaux. Ils favorisent la notion de circulation des biens afin de stimuler la production st la richesse de tous. - Les physiocrates pensent à l’inverse des mercantilistes ‘l’accumulation physique de l’or est source de richesse) qu’il faut une agriculture riche, créatrice d’un surplus qui bénéficie aux propriétaires et aux artisans. - Le mode de représentation en termes de circuit de Quesnay (l’inspirateur de l’école des physiocrates, l’économiste français François Quesnay) démontre que tout obstacle à la circulation des richesses limite la croissance de la production. - Les physiocrates privilégient l’agriculture et non l’industrie. Leur idée est que l’initiative privée ne doit pas être affaiblie par des règlements ou encore par l’intervention des pouvoirs publics. 2- L’économie politique des physiocrates Cette économie consiste en une théorie de la production, une théorie de la circulation et une théorie de la répartition. a) Théorie de la production Les physiocrates insistent sur la productivité exclusive de la terre « mère de tous les biens » selon Mirabeau, seule richesse à pouvoir se multiplier et à fournir un produit net, c'est-à-dire un surplus économique. Ils considèrent l’industrie et le commerce comme de activités stériles. b) Théorie de la circulation F. Quesnay eut la pensée que l’activité économique toute entière était animée par la circulation du produit net entre les différents groupes sociaux. Cette circulation du produit net décrit le tableau économique établi par Quesnay. Il propose d’éviter toute sorte d’imposition et d’empêcher tout ce qui limite la circulation des biens et des services pour que le flux de richesse irrigue parfaitement tout le corps économique. c) Théorie de la répartition Les physiocrates divisent la société en trois classes de citoyens selon le critère de la participation à la richesse nationale : w La classe productive : tous ceux qui travaillent la terre. Cours D’Economie Générale I 23 w La classe des propriétaires fonciers : qui comprend le souverain, les propriétaires des terres et les collecteurs d’impôt. w La classe stérile : constituée par les artisans, les industriels et les marchands. III- Les classiques Au cœur de la révolution industrielle et principalement au royaume uni, se constitue la pensée classique qui marque encore largement les théories économiques modernes. L’apparition du courant classique dans la pensée économique s’est accompagnée par de nombreuses transformations structurelles qui ont touché la mentalité, les techniques et les modes de production. Quatre économistes tiennent une place centrale dans le courant de pensée classique : A. Smith, J. B Say, T. R Malthus et D. Ricardo. 1- Les apports de Smith A.Smith a élaboré un système économique et social basé sur la liberté et l’intérêt individuel. Pour comprendre les fondements du système de Smith, il y a lieu de savoir ses idées sur la main invisible, la source de richesse te la notion de valeur. a) Théorie de la main invisible Smith affirme que « l’individu en poursuivant son propre intérêt sert de manière plus efficace l’intérêt de la société sans y penser ». c’est la théorie de la main invisible de Smith qui signifie que l’intérêt individuel permet d’assurer l’intérêt collectif. Cette main invisible n’est que la concurrence. b) La source de richesse Dans son ouvrage « recherche sur la nature te les causes de la richesse des nations », Smith montre que la véritable richesse réside dans la production matérielle. Les moyens permettant d’accroitre cette dernière sont : - La spécialisation et la division du travail : Smith a montré que la division du travail est le seul véhicule du progrès puisqu’elle permet d’accroitre la productivité. - Le libre-échange : une autre voie d’enrichissement selon Smith passe par le libre- échange : selon Smith « laisser faire laisser passer », c'est-à-dire favoriser le commerce à travers la libre circulation des marchandises. Il s’agit pour une nation de se procurer les produits au meilleur prix, la spécialisation internationale est alors nécessaire. Cours D’Economie Générale I 24 - Le non interventionnisme : si on laisse le marché fonctionner librement, il aboutit au meilleur état possible pour la société, l’Etat ne doit pas intervenir dans son fonctionnement. c) La théorie de la valeur Dans la conception de Smith, le travail est le fondement de la mesure de la valeur, autrement, la valeur d’un bien dépend de la quantité de travail nécessaire pour produire ce bien. Pour Smith, il faut tenir compte aussi du profit du capital et de la rente foncière incorporés dans chaque produit. 2- Les apports de J. B Say J. B Say souligne que « c’est la production qui ouvre des débouchés aux produits ». Il a marqué la pensée économique par sa loi des débouchés largement reprise aujourd’hui par les théoriciens de l’offre : « l’offre crée sa propre demande » ou encore « les produits s’échangent contre les produits ». Selon Say, l’achat d’un produit ne pouvait être fait qu’avec la valeur d’un autre produit : Pour une marchandise qui est offerte sur le marché, des salaires ont été versés à ceux qui ont contribué à la production de cette marchandise. Ces salaires vont être dépensés, ils serviront à acheter d’autres marchandises, de nouveaux revenus sont ainsi payés et enfin la marchandise offerte trouvera sa propre demande. 3- Les apports de D. Ricardo Les éléments les plus célèbres de l’analyse de Ricardo sont essentiellement : la théorie de la valeur, la théorie de la rente, qui commande la répartition des profits et des salaires et la uploads/Industriel/ cours-economie-generale-chp-2.pdf
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- Publié le Fev 24, 2022
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