1 Chapitre I. Génie de gestion des déchets solides I.1. Généralités. I.1.1. Éty

1 Chapitre I. Génie de gestion des déchets solides I.1. Généralités. I.1.1. Étymologie du concept déchet Le terme déchet vient du verbe «déchoir» qui traduit la diminution de la valeur d’un bien, d’une matière ou d’un objet jusqu’au point où il devient inutilisable en un lieu et en moment donné. I.1.2. Synonymes Rognure, copeau, chute, scorie, le reste, loupé de fabrication, rejet, résidu, effluent, détritus, immondices, sous-produit, coproduit, produit annexe, produit hors-usage, …etc. I.1.3. Définitions du concept « déchet » a. Concept littéraire (selon le dictionnaire le petit Robert)  Perte, diminution qu'une chose subit dans l'emploi qui en est fait.  Ce qui reste d'une matière qu'on a travaillée.  Résidu impropre à la consommation, inutilisable (et en général sale ou encombrant). b. Concept environnemental Du point de vue de l’environnement, un déchet constitue une menace à partir du moment où l’on envisage un contact avec l’environnement. Ce contact peut être direct ou le résultat d'un traitement. c. Concept économique Sur le plan économique, un déchet est une matière ou un objet dont la valeur économique est nulle ou négative pour son détenteur à un moment et dans un lieu donné. Cette définition exclut une bonne part des déchets recyclables, qui possèdent une valeur économique, même faible. d. Concept juridique (extrait du Journal Officiel de la République Algérienne Démocratique et Populaire « JORADP ») L’article 3 de la loi 01/19 du 12 décembre 2001 relative à la gestion, au contrôle et à l’élimination des déchets définit le déchet comme suit : « tout résidu d’un processus de production, de transformation ou d’utilisation, toute substance, matériau, produit ou, plus généralement, tout objet, bien meuble dont le détenteur se défait, projette de se défaire, ou dont il a l’obligation de se défaire ou de l’éliminer ». 2 La (Figure. 1) ci-après illustre le concept déchet; ses sources habituelles de production et son statut (nuisance ou gisement de matière première). Figure.1. Schématisation du concept déchet (Sources habituelles de production du déchet ou sous-produit) I.1.4. Rudologie ou science des déchets Selon le petit Robert : Rudologie (du latin rudus, ruderis: décombres ; terme introduit en 1985) : La rudologie est une science qui étudie les déchets, leur gestion et leur élimination. La rudologie ou science des résidus est née en 1884 lorsque Eugène-René POUBELLE (Figure.2) décréta que les Parisiens ne jetteraient plus leurs ordures par les fenêtres. Figure.2. Eugène POUBELLE (1831-1907). 3 Un peu d’histoire… 1884 : invention de la poubelle Eugène POUBELLE (1831-1907), préfet de la Seine (Paris) qui, par arrêté du 16 janvier 1884, imposa aux Parisiens, l’usage de la boîte à ordures. Cette boîte à ordures en tôle galvanisée a pris le nom de poubelle et l’a conservé lorsque le plastique a remplacé la tôle. Le rudologue, spécialiste de la gestion des déchets industriels ou ménagers et de la prévention des pollutions de l’environnement, travaille généralement pour les organismes publics et parapublics. Il analyse la production des déchets et les nuisances qu’ils génèrent, pour proposer des solutions de traitement des déchets. I.1.5. Cycle de vie d’un déchet Le cycle de vie d’un déchet peut être présenté comme suit (Figure. 3) Figure. 3. Cycle de vie d’un déchet Qu’est-ce qu’un déchet ultime ? Est ultime un déchet, résultant ou non du traitement d’un déchet, qui n’est plus susceptible d’être traité dans les conditions techniques et économiques du moment, notamment par extraction de la part valorisable ou par réduction de son caractère polluant ou dangereux 4 I.2. Types et origine des déchets solides I.2.1. Origines de la production des déchets La production des déchets est inéluctable pour les raisons suivantes : a. Biologique : Les déchets d’origine biologique sont définis par le fait que tout cycle de vie produit des métabolites (matière fécale, cadavre…). b. Chimique : Toute réaction chimique est régie par les principes de la conservation de la matière et dès lors si l’on veut obtenir un produit C à partir des produits A et B par la réaction A + B → C + D ; D sera un sous- produit qu’il faut gérer si on n’en a pas l’usage évident. c. Technologique : Quelles que soient la fiabilité et la qualité des outils et procédés de production, il y a inévitablement des rejets qu’il faut prendre en compte tels que chutes, copeaux, solvants usés, emballage, etc. d. Économique : La durabilité des produits, des objets et des machines a forcément une limite qui les conduits, un jour ou l’autre à leur élimination ou leur remplacement. e. Écologique : Les activités de dépollution (eau, air, sol) génèrent inévitablement d’autres déchets qui nécessiteront eux aussi une gestion spécifique, … et ainsi de suite. f. Accidentelle : Les inévitables dysfonctionnements des systèmes de production et de consommation sont à l’origine des déchets aussi. I.2.2. Classification des déchets solides Les déchets peuvent être classés en 2 grandes catégories (types) :  selon l'origine du déchet ;  selon la nature du danger. I.2.2.1. Classification en fonction de l'origine du déchet  Déchets ménagers et assimilés (DMA).  Déchets industriels banals (DIB) et spéciaux (DIS).  Déchets de l’agriculture.  Déchets de la construction et de la démolition (déchets inertes).  Déchets d’activité de soins (DAS) ou déchets infectieux (DASRI).  Déchets des équipements électriques et électroniques (DEEE).  Déchets de l’automobile. I.2.2.2. Classification en fonction de la nature du danger  Déchets radioactifs. 5  Déchets dangereux.  Déchets inertes.  Déchets ultimes.  Déchets non dangereux. I.3. Caractéristiques analytiques des déchets Le choix d’une filière de traitement d’un déchet ou d’un sous-produit nécessite la bonne connaissance de ses caractéristiques analytiques. À l'origine, la notion de filière désigne un enchaînement d'opérations. Dans le domaine du traitement des déchets, il s'agit de l'ensemble des opérations à mettre en œuvre pour aboutir aux résultats souhaités :  valorisation du déchet ;  et/ou rejet éco-compatible d'effluents dépollués ;  et/ou stockage d'un déchet ultime. Les différentes caractéristiques suivantes sont nécessaires à la bonne connaissance d’un déchet ou d’un sous-produit : I.3.1. Composition (pour tous types de déchets) :  Composition chimique élémentaire (Métaux, C, H, N, P, S, Cl…) et moléculaire (Benzène, phénols, protéines, sucres… ; sels minéraux, oxydes, polymères…).  Composition minéralogique (nature des minéraux constitutifs) dans le cas des déchets solides.  Nature des différentes phases constituant un déchet poly-phasique (gaz résiduaire, mélanges liquide-liquide, liquide-solide, solide-solide) et composition chimique de ces phases. I.3.2. Propriétés physico-chimiques  Pouvoir calorifique inférieur (PCI) et supérieur (PCS) : correspondant à la chaleur dégagée par la combustion d'une unité de masse de déchet (ou enthalpie de combustion, changée de signe), l’eau étant formée à l'état de vapeur, pour le (PCI) et à l'état liquide pour le (PCS). PCI et PCS sont en kJ/kg.  Humidité. « L’humidité et le pouvoir calorifique sont très importants dans la détermination de la manière de traitement (incinération ou compostage) parce que quand le pouvoir calorifique est en dessous de 1500 kcal/Kg l’incinération ne conviendra plus. En revanche, quand l’humidité est entre 45 – 65% le compostage est plus approprié». 6  Inflammabilité.  Points de fusion et d'ébullition.  Solubilité.  Masse volumique (ou densité). I.3.3.Propriétés physico-mécaniques, minéralogiques et structurales  Granulométrie.  État structural (amorphe, vitreux, cristallisé).  Indice de plasticité, qualité de compactage, teneur optimale en eau.  Propriétés mécaniques (dureté, broyabilité, résistances mécaniques). I.3.4.Propriétés spécifiques  Rapport C/N, couleur, biodégradabilité…  Toxicité pour les êtres vivants (cyanures, phénols, chromates, chlore, soufre, H2S, CO, sels de métaux lourds (Pb, Cd, Hg, Cu,...).  Réactivité chimique et agressivité.  Comportement en lixiviation (leur comportement vis-à-vis de l’eau).  Radioactivité. I.4. Collecte et tri des déchets (cas des DMA) I.4.1. Système de collecte des déchets ménagers et assimilés I.4.1.1. Définition La collecte désigne l’ensemble des opérations qui consistent à regrouper les déchets, depuis leurs sources de production (maisons et appartements des habitants d’une commune) puis à les transporter jusqu’aux centres de traitement. C’est aussi l’ensemble des opérations d'évacuation des déchets de l'entreprise vers un lieu de tri, de regroupement et de valorisation. I.4.1.2. Types de collecte On distingue deux manières de collecter les déchets ménagers : a. La collecte traditionnelle : Ramassage de tous les déchets mélangés. b. La collecte sélective (ou séparative) : Ramassage de certains déchets récupérables préalablement séparés (papiers et cartons, métaux, verre, …), en vue d’une valorisation ou d’un traitement spécifique. La (Figure.4) suivante illustre les deux types de collecte des déchets ménagers et assimilés ou ordures ménagères. 7 Figure.4. Types de collecte des déchets ménagers et assimilés I.4.2. Tri (ou séparation) des déchets ménagers et assimilés Le tri des déchets est intéressant à divers titres :  La récupération et recyclage de certains composants (verre, métaux, papier matières plastiques, etc.) ;  L’élimination de matières gênantes pour les procédés de traitement ultérieurs. I.4.2.1. Centres de tri Un centre de tri comporte quatre parties :  une zone de réception des déchets et de chargement sur les chaînes de tri.  une zone de tri mécanisé.  une zone de tri manuel.  une zone de conditionnement uploads/Industriel/ cours-genie-ecologique-chap-i.pdf

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