I FICHE TOXICOLOGIQUE N° 17 93 Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécu

I FICHE TOXICOLOGIQUE N° 17 93 Cahiers de notes documentaires - Hygiène et sécurité du travail - N° 190, 1er trimestre 2003 FT 17 Fiche établie par les services techniques et médicaux de l'INRS (N. Bonnard, M. Falcy, A. Fastier, J.C. Protois) Cyclohexane Caractéristiques Utilisations [1, 2] Le cyclohexane est utilisé principalement comme matière première dans l’industrie chi- mique : c’est un intermédiaire de synthèse de l’acide adipique, du caprolactame, du 1,6-hexaméthylènediamine , matériaux de base pour la fabrication du nylon. Il est utilisé dans la formulation de colles notamment colles polychloroprène qui en renferment 10 à 30 %, dans les peintures et encres d’imprimerie. C’est également un solvant de résines, huiles, graisses, bitumes, solvant d’extraction des huiles essentielles, utilisé dans la chimie fine, l‘industrie pharmaceutique. Propriétés physiques [1-3] Le cyclohexane est un liquide incolore et mobile, d’odeur âcre, pratiquement insoluble dans l'eau (58 mg/l à 25 °C), miscible à de nombreux solvants organiques. C’est un produit volatil. Ses principales caractéristiques physiques sont les suivantes : Masse molaire : 84,16 Point de fusion : 6,5 °C Point d’ébullition : 80.7 °C à la pression atmosphérique Densité (D20 4) : 0,779 – 0,784 Densité de vapeur (air = 1) : 2,9 T ensions de vapeur : 10,3 kPa à 20 °C 24,6 kPa à 40 °C Point d’éclair (en coupelle fermée) : – 20 °C T empérature d’autoinflammation : 245 - 260°C Limites d’explosivité dans l’air (en volume %) limite inférieure : 1,3 limite supérieure : 8,4 Propriétés chimiques [1] Le cyclohexane est un produit stable dans les conditions normales d'utilisation. Il ne corrode pas les métaux usuels. Il peut réagir violemment avec les oxydants puissants (risque d’incendie et d’explosion). Récipients de stockage Le stockage du cyclohexane s’effectue généralement dans des récipients métalliques. Le verre est également utilisé pour de petites quantités ; dans ce cas, les bonbonnes seront protégées par une enveloppe métallique plus résistante, convenablement ajustée. Les emballages en matière plastique sont déconseillés. Valeurs limites d’exposition professionnelle Des valeurs limites indicatives de moyenne d’exposi- tion pondérée (8 heures par jour ;40 h par semaine) et des valeurs limites indicatives d’exposition à court terme (15 min au maximum) dans l’air des locaux de travail ont été établies pour le cyclohexane. G France : 300 ppm soit 1050 mg/m3 (VME) ; 375 ppm soit 1300 mg/m3 (VLE) G États-Unis (ACGIH) : 100 ppm (TLV-TWA) G Allemagne (Valeurs MAK) : 200 ppm soit 700 mg/m3 Numéro CAS N° 110-82-7 Numéro CE (EINECS) N° 203-806-2 Numéro INDEX N° 601-017-00-1 C6H12 CYCLOHEXANE R 11 - Facilement inflammable. R 38 - Irritant pour la peau. R 50/53 - Très toxique pour les organismes aquatiques, peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l’environnement aquatique. R 65 - Nocif : peut provoquer une atteinte des pou- mons en cas d’ingestion. R 67 - L’inhalation de vapeurs peut provoquer somnolence et vertiges. S 9 - Conserver le récipient dans un endroit bien ventilé. S 16 - Conserver à l’écart de toute flamme ou sour- ce d’étincelles - Ne pas fumer. S 33 - Eviter l’accumulation de charges électrosta- tiques. S 60 - Eliminer le produit et son récipient comme un déchet dangereux. S 61 - Eviter le rejet dans l’environnement. Consulter les instructions spéciales/la fiche de données de sécurité. S 62 - En cas d’ingestion consulter immédiatement un médecin et lui montrer l’emballage ou l’étiquette. 203-806-2 - Etiquetage CE. F - F acilement Inflammable Xn - Nocif N - Dangereux pour l’environnement FT 17 Méthodes de détection et de détermination dans l’air [9-11] G T ubes réactifs à réponse instantanée : Dräeger, cyclohexane 100/a ; Gastec, cyclo- hexane 102 H et 102 L ; MSA, cyclohexane PR 806 ; G Prélèvement par diffusion passive (badge) ou par pompage de l’atmosphère sur tube de charbon actif. Désorption par le sulfu- re de carbone. Dosage par chromatographie en phase gazeuse, détection par ionisation de flamme. Risques Risques d'incendie [1, 3] Le cyclohexane est un liquide très inflam- mable (point d'éclair en coupelle fermée = – 20 °C). Les vapeurs sont plus denses que l’air. Elles peuvent former des mélanges explosifs avec l’air. En cas d'incendie, les agents d'extinction préconisés sont le dioxyde de carbone, les poudres chimiques et les mousses spéciales. L’eau n’est pas recommandée ; on pourra toutefois l’utiliser sous forme pulvérisée pour éteindre un feu important. Refroidir à l’aide d’eau pulvérisée les fûts exposés ou ayant été exposés au feu. Les intervenants, qualifiés, seront équipés d'appareils de protection respiratoire isolants autonomes et de combinaison de protection spéciale. Pathologie – T oxicologie Métabolisme [1] Absorption Par voie orale ou inhalatoire, le cyclohexane est absorbé en quasi-totalité. Par voie der- mique, le pourcentage d’absorption varie en fonction de la concentration de substance ; on peut estimer à 5% l’absorption de cyclohexane liquide mis en contact de la peau. Distribution La distribution à tous les tissus est rapide avec une préférence pour les tissus adipeux (sans évidence d’accumulation) Métabolisme La voie principale de métabolisation est hépatique. Une première hydroxylation conduit à la formation de cyclohexanol. Ce métabolite sera oxydé en cyclohexanone ou hydroxylé en 1,2-cyclohexanediol ou en 1,4-cyclohexanediol. La répartition entre ces différents métabolites et les éventuelles glucurono- ou sulfo-conju- gaisons dépendent de la dose administrée et de l’espèce considérée. Chez l’homme, la voie principale du métabo- lisme aboutit à la formation de 1,2-cyclohexa- nediol glucuronoconjugué et de 1,4-cyclohexa- nediol excrété tel quel. Le rapport 1,2- / 1,4- cyclohexanediol est indépendant de la dose et du sexe. Le métabolisme fait intervenir cer- taines enzymes du cytochrome P450. Élimination L’élimination du cyclohexane est essentiel- lement pulmonaire, sous forme inchangée ou, après métabolisation complète, sous forme de CO2. On retrouve principalement trois métabo- lites dans les urines : le cyclohexanol, le 1,2-cyclohexanediol et le 1,4-cyclohexanediol qui représentent respectivement 0,5%, 23,4% et 11,3% de la dose réellement absorbée [4]. Chez l’homme, la demi-vie d’élimination du 1,2-cyclohexanediol est de 16 heures, celle du 1,4-cyclohexanediol est de 18 heures. Le passage dans le lait maternel est égale- ment possible. T oxicité expérimentale Le cyclohexane présente une toxicité expéri- mentale modérée qui se manifeste à des doses assez élevées par des signes neurocomporte- mentaux. On n'a pas mis en évidence d'effet mutagène, cancérogène ou de toxicité pour la reproduction. Aiguë [1] Le cyclohexane s'est révélé peu dangereux lors des essais de toxicité aiguë. Chez le rat, la DL 50 par voie orale est de l'ordre de 20 g/kg. La pénétration cutanée est faible puisqu'il faut une quantité de plus de 100 g/kg pour pro- voquer la mort des lapins d'expérience. les signes observés sont neurologiques (ataxie, trouble de l'équilibre et coma), digestifs (diarrhée) ; il est parfois noté une atteinte hépatique et rénale . La CL50 n’a pas été déterminée ; toutefois, des lapins exposés durant 8 h à une concentra- tion de 18 500 ppm ou à 26 600 ppm pendant 1 heure meurent. Des concentrations de l’ordre de 500 ppm ne provoquent pas d’anomalie chez les animaux exposés. Par inhalation, chez le rat, le cyclohexane peut provoquer des perturbations neurocom- portementales dès 2 000 ppm. Ces effets aug- mentent progressivement en fonction de la dose (difficultés de concentration sur une tâche à effectuer, effets narcotiques, tremble- ments, troubles de l’équilibre…). Aucun effet n’a été observé à la dose de 400 ppm. Le cyclohexane, comme de nombreux sol- vants, possède des propriétés dégraissantes. Un contact répété avec la peau favorise le développement progressif d’une irritation par- fois sévère. Le cyclohexane est faiblement irritant pour les yeux. Un test cutané chez le cobaye ne montre pas d'effet sensibilisant du cyclohexane. Chronique [1] Chez le rat, une étude récente montre que l’administration de cyclohexane, par inhala- tion, pendant 90 jours, à la concentration de 7 000 ppm, provoque une légère toxicité hépatique. Aucun effet n’a été observé à 2 000 ppm. Une partie des animaux de cette étude a fait l’objet d’une évaluation spécifique des éven- tuelles propriétés neurotoxiques du cyclohexa- ne. Des tests d’activité neurologique fonction- nelle, d’activité motrice et des examens d’au- topsie n’ont pas mis en évidence de neurotoxi- cité chronique. La même étude réalisée chez la souris a donné des résultats similaires : la dose sans effet neurologique peut-être évaluée à 500 ppm et une hypertrophie hépatique n'est observée qu'à 7 000 ppm. Une étude plus ancienne chez le lapin montre qu'une concentration de 440 ppm, 8 h/j pendant 6 mois, n'entraîne aucune anomalie. Il faut une dose de 780 ppm, 6 h/j à 50 reprises, pour obtenir une altération modérée du foie et des reins. Dans une autre expérience, la concentration de 3 300 ppm dans les mêmes conditions ne provoque aucune anomalie chez cet animal. Génotoxicité [1] D’après les tests réalisés, le cyclohexane ne présente pas de profil génotoxique. Il n’est pas mutagène dans un certain nombre d’essais in vitro : deux tests d’Ames, deux tests de mutation génique sur cellules de lymphome de souris, un test d’échange de chromatides sœurs sur cellules ovariennes de hamster chinois, un test de synthèse non pro- grammée de l’ADN sur lymphocytes humains. Dans uploads/Industriel/ cyclohexane.pdf

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