C ETTE ETTE FICHE FICHE PRA PRATIQUE TIQUE propose un rappel des techniques et

C ETTE ETTE FICHE FICHE PRA PRATIQUE TIQUE propose un rappel des techniques et des produits utilisables puis présente les contraintes réglementaires actuelles. Elle propose enfin une démarche de prévention pour faire face à ces mutations importantes et ai- der les utilisateurs à choisir le produit et la tech- nique de mise en œuvre les plus adaptés à l’opé- ration spécifique de nettoyage à entreprendre. LES PRODUITS ET LES TECHNIQUES Pour le dégraissage chimique, il existe une large variété de produits que l’on peut classer en trois familles : Q les solutions aqueuses, Q les solvants organiques halogénés, Q les solvants organiques non halogénés. Les principales techniques de mise en œuvre sont les suivantes : Q opération manuelle ou automatique, Q trempage ou pulvérisation, Q application à chaud ou à froid. Pour traiter des pièces de petites dimensions, un procédé mécano-chimique est également appli- cable. Dans ce type de traitement, les pièces sont agitées au contact d'un abrasif, éventuellement en présence de solutions dégraissantes ou décapantes. Les solutions aqueuses (ou lessives ou produits lessiviels aqueux) Il s'agit de mélanges complexes contenant des phos- phates, silicates, hydroxydes, agents tensio-actifs en solution dans l'eau. La formulation de ces pro- duits est généralement adaptée à l'opération spéci- fique à réaliser. Les solutions aqueuses sont effi- caces pour une majorité de salissures organiques. Les deux procédés principaux sont l'immersion ou traitement « au trempé » et l'aspersion. Dans le cas de l'immersion, les pièces peuvent être accrochées sur un support, placées en vrac dans un panier si elles n'offrent pas de possibi- lité de rétention (présence de cavités) ou mises dans un tonneau rotatif si elles supportent des chocs légers. Les bains sont fréquemment chauf- fés entre 50°C et l'ébullition. Cependant, il existe des produits de dégraissage qui travaillent à basse température. L'immersion a lieu en bain mort ou en bain agité. L'agitation est assurée par différents moyens tels qu'un agitateur méca- nique, une pompe de circulation, l'injection d'air comprimé ou l'action des ultrasons. Dans le cas de l'aspersion, la solution dégraissante est projetée sur les pièces dans des installations fixes telles que des enceintes ou des tunnels sous une pression de 1 à 4 bar, à une température voi- sine de 60°C. L'aspersion peut se faire également à la lance avec de la lessive seule ou par projection mixte de vapeur et de lessive sous 30 ou 40 bar. Après traitement il est souvent nécessaire de sé- cher les pièces. Vis-à-vis de l'environnement, ce mode de dégrais- sage met en œuvre des volumes importants de bains qu'il est nécessaire de traiter avant rejet. Les risques pour la santé sont essentiellement liés au caractère caustique ou irritant de ces pro- duits. Le risque est important lors de la manipu- lation des produits concentrés, en particulier au moment de la préparation des bains où il faut craindre des projections. Les bains à 60°C et plus émettent des aérosols alcalins irritants pour les voies respiratoires. Dégraissage des métaux Choix des techniques et des produits 30, rue Olivier-Noyer 75680 Paris Cedex 14 Tél. : 01 40 44 30 00 Fax : 01 40 44 30 41 Internet : www.inrs.fr e-mail : info@inrs.fr FICHE PRATIQUE DE SÉCURITÉ ED 48 Par J.-C. Mahieu et C. Boust - Département RCB I L’arrêt total de la production de certains solvants halogénés tels que le 1,1,1-trichloroéthane (T- 111) et le 1,1,2-trichloro-1,2,2-trifluoroéthane (CFC-113) qui étaient largement utilisés pour le nettoyage des pièces industrielles en raison de leur ininflammabilité et de leur action modérée sur la santé a imposé aux industriels la recherche de solutions nouvelles. De plus, des réglemen- tations concernant l’environnement et la santé de l’homme au travail, récemment adoptées, augmentent les contraintes imposées aux in- dustriels. Toutes les personnes concernées par la prévention des risques professionnels sont im- pliquées dans la recherche de solutions pour prendre en compte dans les meilleures condi- tions ces nouvelles contraintes. Les solutions en- visageables peuvent entraîner des modifications importantes au poste de travail nécessitant de réévaluer la nature et le niveau de risque et d'adapter les mesures de prévention. FICHE PRATIQUE DE SÉCURITÉ ED 48 1 La réglementation européenne définit une clas- sification et un étiquetage des produits chi- miques dangereux (directive 67/548/CEE) tout en identifiant les produits cancérogènes. Parmi les solvants utilisés en dégraissage, le tri- chloroéthylène vient d’être classé, par la com- mission européenne, cancérogène catégorie 2 (R45 « Peut causer le cancer ») et deux autres sont classés en catégorie 3 (R40 « Peut provoquer des effets irréversibles »), il s'agit du dichloro- méthane et du perchloroéthylène. Le décret du 1er février 2001, établissant des règles particulières de prévention des risques cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la re- production, a renforcé les contraintes liées à l’utilisation de ces produits en introduisant no- tamment une obligation de substitution par un solvant moins dangereux. FICHE PRATIQUE DE SÉCURITÉ ED 48 2 Les solvants organiques halogénés Il s’agit d’hydrocarbures comportant un ou plu- sieurs atomes d’halogènes, principalement de chlore (Cl), de fluor (F) ou de brome (Br). Les solvants chlorés sont largement utilisés in- dustriellement. Ils sont d’excellents nettoyants pour les huiles et cires minérales et végétales, les goudrons, les polymères… Ils sèchent rapide- ment et sont ininflammables. Les plus courants, principalement pour les opérations de dégrais- sage des métaux, étaient, jusqu'à l’application des nouvelles réglementations, les produits sui- vants : Q 1,1,1-trichloroéthane (T 111), Q tétrachloroéthylène (perchloroéthylène), Q trichloroéthylène, Q 1,1,2-trichloro-1,2,2-trifluoroéthane (CFC 113), Q dichlorométhane (chlorure de méthylène). Leur mise en œuvre s'effectue à froid ou à chaud, au trempé, en phase gazeuse ou en dégraissage mixte (trempé et phase vapeur). Les ultrasons sont également utilisés pour faciliter l'action des solvants. Il a été mis en évidence, il y a quelques années, que certains solvants halogénés avaient une ac- tion destructrice sur la couche d’ozone, ce qui a amené les autorités environnementales des Na- tions Unies à interdire la production de plusieurs solvants chlorés dont le T111 et le CFC113. Par ailleurs, les solvants halogénés sont nocifs ou toxiques pour la santé humaine. En cas d’inges- tion ou d’exposition par inhalation, aiguë ou chronique, ils peuvent avoir un impact sur le sys- tème nerveux et sur des organes comme le foie. Quelques solvants chlorés sont suspectés d’être cancérogènes ou mutagènes. Les solvants organiques non halogénés Ces produits agissent par dissolution ou émul- sion. Les solvants hydrocarbonés tels le toluène, le xylène, le white-spirit ou le kérosène avaient été progressivement abandonnés au profit des solvants chlorés. Seuls subsistaient le white-spi- rit et des hydrocarbures lourds à température d'ébullition au moins égale à 200°C et à point d'éclair supérieur à 80°C. Un retour vers les solvants pétroliers est actuel- lement amorcé. Ils interviennent le plus souvent dans des compositions en association avec d'autres solvants. Des mélanges d'hydrocarbures et de solvants chlorés sont proposés aux utilisa- teurs. Des émulsions d'hydrocarbures en milieu aqueux sont également présentées. Les risques pour l'environnement proviennent de la volatilité de ces solvants dont les vapeurs se re- trouvent dans l’atmosphère et réagissent, sous l’ef- fet de la lumière, pour créer de l’ozone et divers composés nocifs. Tous ces polluants présentent des effets plus ou moins néfastes sur la faune et la flore ainsi que sur la santé humaine. De nombreux produits de cette catégorie sont in- flammables. Le personnel appelé à les manipuler est donc exposé directement à des risques d'incendie et d'explosion. De plus, une exposition aiguë ou chronique aux vapeurs de solvants entraînera des troubles neurotoxiques (atteinte du système nerveux) et psychophysiologiques (insomnie, troubles du comportement…). LES CONTRAINTES RÉGLEMENTAIRES La santé des salariés Tous les solvants ont un effet néfaste sur la santé humaine. Les solvants organiques utilisés indus- triellement sont, pour la plupart, susceptibles de provoquer des maladies professionnelles et appa- raissent dans les tableaux des maladies profes- sionnelles du régime général de la Sécurité so- ciale. Les tableaux correspondants aux solvants utilisés dans le domaine du dégraissage sont : Des valeurs moyennes de limites d’exposition des salariés sont recommandées pour la prévention des maladies professionnelles. Elles correspon- dent aux niveaux de concentration de solvant dans l’atmosphère à ne pas dépasser. VME ppm 50 50 75 100 200 VME mg/m3 180 335 405 375 600 1000(1) VLE ppm 100 200 150 VLE mg/m3 350 1080 550 Dichloro- méthane Tétrachloro- éthylène Trichloro- éthylène Toluène Méthyléthyl Cétone (MEC) Vapeurs Hydrocarbures en C6 - C12 Exemples de valeurs limites d'exposition de solvants dans l'air des lieux de travail (VME : valeur moyenne d'exposition : valeur moyenne maximale admissible pour 8 h/j) (VLE : valeur limite d'exposition : valeur maximale mesurée sur 15 minutes) Classification CE des substances cancérogènes Q Catégorie 1 : substances que l’on sait être cancérogènes pour l'homme ; phrase de risque R45 « Peut causer le cancer » Q Catégorie 2 : substances devant être assi- milées à des substances cancérogènes pour l’homme ; phrase de risque R45 « Peut causer le cancer » Q Catégorie 3 : substances préoccupantes pour l'homme en raison d’effets cancérogènes possibles mais pour lesquelles les informa- tions disponibles ne permettent pas une éva- uploads/Industriel/ degraissage-des-metaux-fiche-pratique-securite.pdf

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