Cours de Strat´ egies Industrielles Antoine Bou¨ et 28 janvier 2010 2 Table des

Cours de Strat´ egies Industrielles Antoine Bou¨ et 28 janvier 2010 2 Table des mati` eres 0.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 1 Le monopole 7 1.1 Cas g´ en´ eral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 1.1.1 La fonction de revenu du monopole . . . . . . . . . . . 8 1.1.2 La maximisation du profit par le monopole . . . . . . 11 1.1.3 La perte s` eche pour la soci´ et´ e . . . . . . . . . . . . . . 13 1.1.4 Le monopole choisit le prix du bien qu’il vend . . . . . 15 1.1.5 L’effet d’une taxation du bien . . . . . . . . . . . . . . 16 1.1.6 Exercice d’application . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 1.2 La discrimination . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 1.2.1 Le cas g´ en´ eral de discrimination . . . . . . . . . . . . 18 1.2.2 Exercice d’application - Kirman et Lapied, 1982 . . . 21 1.3 Une analyse temporelle du monopole . . . . . . . . . . . . . . 22 1.3.1 L’effet Goodwill . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 1.3.2 Le th´ eor` eme de Coase dans un cadre simplifi´ e . . . . . 24 1.3.3 Biens durables et discrimination intertemporelle par les prix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 1.3.4 Un exemple de limitation du pouvoir monopolistique par les biens durables : le recyclage . . . . . . . . . . . 29 1.4 La s´ election du produit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 1.4.1 Diff´ erenciation verticale du produit . . . . . . . . . . . 32 1.4.2 Diff´ erenciation horizontale du produit . . . . . . . . . 34 2 Le duopole 39 2.1 Le duopole de Cournot . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 2.2 Le duopole de Bertrand . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 3 4 TABLE DES MATI` ERES 0.1 Introduction Le titre de ce cours n’est pas choisi au hasard 1. Le terme ’Industrielles’ se r´ ef` ere ` a la th´ eorie de l’offre de biens dans le secteur industriel (on n’´ etudiera pas ici le secteur agricole ni celui des services ; on pourra par contre ´ etudier le secteur minier qui est souvent caract´ eris´ e par un monopole ou un oligo- pole international) ; strat´ egies ` a des environnements strat´ egiques : en th´ eorie des jeux on appelle environnement strat´ egique un environnement compos´ e d’acteurs, c’est-` a-dire d’agents ´ economiques qui ont un pouvoir de march´ e. Autrement dit dans un environnement strat´ egique, quand certains indivi- dus -ceux qui ont un pouvoir de march´ e- prennent une d´ ecision, cela affecte leur r´ esultat -utilit´ e, profit-, mais aussi celui d’autres agents. Au contraire, dans un environnement concurrentiel, il n’y a que des agents qui lorsqu’ils prennent leur d´ ecision, n’exercent pas une influence, positive ou n´ egative sur les autres agents. Quelques exemples d’environnements strat´ egiques : - le march´ e mondial du p´ etrole, caract´ eris´ e par quelques grands pays producteurs qui lorsqu’ils d´ eterminent leurs production ont une in- fluence significative sur le prix mondial du baril de p´ etrole et donc sur l’´ economie de nombreux pays. - la construction d’avions long-courriers civils est le fait de deux en- treprises, Boeing et Airbus. Quand une des deux prend une d´ ecision cela affecte le profit de l’autre entreprise mais aussi la situation de nombreuses compagnies a´ eriennes et de consommateurs de ce service. - le transport a´ erien entre Paris et Pau est un monopole : lorsque la compagnie d’exploitation de la ligne d´ ecide des tarifs, cela affecte de nombreuses personnes et entreprises. L’ ´ economie industrielle est en plein d´ eveloppement depuis 1970. Jusque l` a, l’´ etude des strat´ egies industrielles ´ etait le fait d’une ´ ecole empirique, l’ ´ ecole de Harvard, men´ ee notamment par Joe Bain et Edward Mason. Leur para- digme central ´ etait de caract´ eriser un secteur par un ensemble de variables ´ economiques, comme le nombre de vendeurs, le nombre de demandeurs, la structure des coˆ uts, le degr´ e de diff´ erenciation du produit . . . , d’en d´ eduire un comportement notamment de la part des entreprises, en termes de prix, de d´ epenses en Recherche et D´ eveloppement . . . , finalement de conclure sur des indicateurs de performance : profit, marge prix/coˆ ut, taux d’innovation . . . On en d´ eduisait ainsi que tel secteur devait avoir tel niveau de profitabi- lit´ e parce que ce secteur pr´ esentait ces caract´ eristiques, exog` enes. 1. Je ne suis pas un sp´ ecialiste de l’´ economie industrielle, je l’utilise plutˆ ot dans d’autres domaines. Ce cours a ´ et´ e fortement inspir´ e par trois livres : (i) Tirole, J., Concurrence imparfaite, Paris, Economica ; (ii) Tirole, J., 1988, The Theory of Industrial Organization, Cambridge, The M.I.T. Press ; (iii) Mas Collel, A., Whinston, M., and Green, J., 1995, Microeconomic Theory, Oxford University Press. Les ´ etudiants voulant approfondir des ´ el´ ements du cours pourront consulter ces ouvrages. 0.1. INTRODUCTION 5 C’´ etait donc une d´ emarche essentiellement d´ eterministe qui ne laissait pas place ` a une v´ eritable analyse th´ eorique, strat´ egique du comportement des acteurs, mais se contentait de d´ ecrire, sans analyser. En outre on peut souli- gner que ce sch´ ema est restrictif et que certaines variables exog` enes sont en fait endog` enes (comme le nombre de vendeurs ou le degr´ e de diff´ erenciation du produit - si la profitabilit´ e du secteur est forte par exemple, le nombre de vendeurs devrait s’accroˆ ıtre). A partir de 1970 des micro-´ economistes se sont int´ eress´ es ` a l’´ economie industrielle et la th´ eorie des jeux s’est d´ evelopp´ ee et a enrichi l’´ economie industrielle. La th´ eorie des jeux est l’´ etude des environnements strat´ egiques. A partir du moment o` u l’´ economie industrielle s’int´ eresse en particulier au secteur o` u certains acteurs ont un pouvoir de march´ e, l’utilisation de la th´ eorie des jeux est in´ evitable. Elle va permettre de d´ efinir des nouveaux ´ equilibres d´ ecrivant des situations de march´ e, de comprendre des probl` emes de r´ eputation, de cr´ edibilit´ e . . . Nous ´ etudierons successivement le monopole, puis le duopole, puis nous ´ etudierons des situations d’information asym´ etrique et de comportement cach´ e. A propos du monopole et du duopole, il est important de comprendre que dans une situation concurrentielle on sait que les prix d’´ equilibre sont tr` es bas, alors que dans un monopole les prix d’´ equilibre sont tr` es hauts. C’est un ´ el´ ement fondamental pour comprendre les politiques ´ economiques (en particulier les politiques de la concurrence). On peut se demander si c’est toujours le cas (le monopole gagne beaucoup de profit), et si une situation de duopole offre une situation interm´ ediaire. Nous verrons notamment que d’une part le monopole peut gagner peu d’argent, parce qu’il offre un bien durable, ou parce qu’il est concurrenc´ e par un secteur secondaire ; et nous verrons aussi que certaines situations du duopole sont caract´ eris´ ees par un prix ´ egal au coˆ ut marginal. Donc il est assez difficile de d´ egager des g´ en´ eralit´ es. 6 TABLE DES MATI` ERES Chapitre 1 Le monopole Nous consid´ erons d’abord le cas d’un monopole. Nous ´ etudions donc un secteur de l’economie o` u il y a une seule entreprise qui offre un bien ` a une infinit´ e - c’est-` a-dire un tr` es grand nombre 1- de consommateurs. Un monopole peut donc augmenter son prix de uploads/Industriel/ eco-indus-1-2-pdf.pdf

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