COLLECTION DOSSIERS AGRONOMIQUES Edition 2016 LE SECTEUR AGROALIMENTAIRE EN ALG

COLLECTION DOSSIERS AGRONOMIQUES Edition 2016 LE SECTEUR AGROALIMENTAIRE EN ALGERIE (Tome 1) Recueil réalisé par Djamel BELAID 1 SOMMAIRE LA FILIERE AGRO-ALIMENTAIRE EN ALGERIE 3 LE MODELE ALIMENTAIRE EN ALGERIE 19 AGRO-ALIMENTAIRE : ENTREPRENDRE EN ALGERIE 65 ALGERIE VERS DE NOUVEAUX ALIMENTS 67 ADDITIFS ALIMENTAIRES 72 AGIR SUR LES HABITUDES DE CONSOMMATION 76 VIDEOS ET LIENS 78 2 CHAPITRE LA FILIERE AGRO-ALIMENTAIRE EN ALGERIE 3 ALIMENTAIRES EN ALGERIE L LA FILIERE AGRLA L LLLLLLLLLLL LE MARCHE DES INDUSTRIES ALIMENTAIRES EN ALGERIErie Etude réalisée par UBIFRANCE bureau d’Alger 2015 Introduction Agroline n°97 E.Cherif Les Industries Agroalimentaires (IAA) en Algérie ont connu leur essor dans les années 70 avec les programmes publics de développement visant à la création de sociétés nationales, notamment dans les filières céréales, lait, eaux et boissons. Ces filières restent les plus importantes mais sont suivies maintenant par celles du sucre, des corps gras, des conserves, des viandes, etc. Les IAA connaissent un développement remarquable depuis 15 ans et les perspectives de croissance sont encore plus importantes pour le futur, compte tenu de l’importance de la demande algérienne et des possibilités d’exportations dans certains secteurs. Un programme de développement des IAA est en cours, afin d’en accroître le nombre et de les mettre à niveau. Les moteurs du développement sont l’investissement, la modernisation des équipements, l’acquisition de savoir-faire, les partenariats, l’innovation, la gestion de la sécurité sanitaire, la normalisation, la certification,… L’Algérie veut profiter des revenus pétroliers pour favoriser le développement de la production dans les secteurs fortement déficitaires (céréales, lait, viandes, …) et favoriser la transformation. L’objectif du gouvernement algérien est de réduire la dépendance vis-à-vis de l’étranger, en veillant à ce que le marché intérieur soit suffisamment approvisionné et à des prix acceptables. Aux yeux du gouvernement, les IAA ont une grande importance parce qu’elles visent à assurer la sécurité alimentaire du pays, mais aussi parce que l’agriculture et les IAA emploient près de 23% de la population active et contribuent pour 12% au PIB de l’Algérie (dont 2% pour les IAA). Les IAA représentent au moins 17 000 entreprises et génèrent plus de 140 000 emplois mais le secteur exporte très peu, malgré le potentiel pour certains produits. Pour y arriver, l’industrie doit continuer à se développer, à se moderniser et à améliorer ses standards. Agroline n°97 E.Cherif LE MARCHE DES INDUSTRIES ALIMENTAIRES EN ALGERIE Etude réalisée par UBIFRANCE bureau d’Alger Agroligne N° 97 - Novembre / Décembre 2015 l On dénombre plusieurs milliers d’entreprises alimentaires, de tailles très différentes et qui opèrent dans des secteurs très divers. Plusieurs filières comptent des centaines de producteurs mais, d’une façon générale, l’essentiel de la production est assuré par quelques grosses entreprises et quelques dizaines d’entreprises de taille moyenne. C’est le cas dans les boissons où l’on compte près de 700 entreprises, avec seulement une trentaine d’entreprises importantes, dont quelques leaders (Castel, Fruital, ABC Pepsi, Hamoud Boualem, IFRI,…) qui assurent l’essentiel de la production. La situation est analogue dans le secteur de la transformation des céréales avec quelques moulins publics (Eriad), des dizaines de moulins privés et quelques gros producteurs, dont certains sont devenus des groupes alimentaires (SIM, Benamor, Amour, Metidji, Harbour, Sopi, Moula, La Belle, Sosemie,…). Dans le secteur laitier, on compte les 15 entreprises du groupe public GIPLAIT et plus de 100 entreprises privées de taille très variable. Certains secteurs, comme celui des yaourts sont totalement dominés par quelques industries : Soummam (40%), Danone (25%), Hodna, Trefle,… La situation est analogue dans le secteur des fromages fondus, marché sur lequel Bel domine largement devant quelques entreprises algériennes (Algérie crème, Fitalait, Priplait,…). Dans certains secteurs plus nouveaux, il n’y a que quelques producteurs : Simpex Afric/Koft, 3 Primaviandes, Mag Delices, Bellat pour les viandes transformées, Alitech et Inalca pour les plats préparés surgelés. En revanche, dans les secteurs traditionnels comme le cachir (produit de type mortadelle) ou la production d’huile d’olive, il existe de nombreux petits producteurs (l’exception pour le cachir étant Bellat, qui représente à lui seul la moitié de la production). Dans chacun de ces secteurs, le niveau qualitatif des leaders est pratiquement aux normes internationales, alors que la production des petits producteurs peut être de qualité variable ou médiocre. Les grands producteurs pourraient se développer à l’international mais, dans la majorité des cas, ils partent en retard par rapport à leurs concurrents. D’autre part, les prix intérieurs sont souvent plus rémunérateurs (marché algérien demandeur et moins exigeant). L’industrie agroalimentaire dispose de capacités importantes et est même en surcapacité dans certains secteurs comme la meunerie ou la production de boissons. A l’inverse, la production est faible et le nombre d’entreprises réduit dans d’autres filières : conserves de poissons, production de surgelés, panification industrielle, déshydratation, production de levures. Certaines branches dépendent essentiellement de l’importation pour leurs approvisionnements en matière première. C’est le cas de l’industrie du sucre, des huiles et margarines, du café, qui importent la quasi-totalité de leurs matières premières. C’est aussi, en grande partie, le cas des moulins de blé tendre (BT), dont l’activité repose essentiellement sur du blé importé, et des semouleries, dont les approvisionnements sont complétés par des importations de blé dur. Dans le secteur laitier, les besoins de l’industrie sont encore couverts pour 70% par des importations de poudre, mais la part du lait produit en Algérie augmente régulièrement. L’industrie des jus et boissons utilise essentiellement des concentrés importés (Espagne, Brésil,..). Les producteurs de steaks surgelés travaillent surtout des viandes importées congelées. Dans le secteur du lait et de la tomate, de gros efforts sont réalisés pour développer la production algérienne et favoriser l’utilisation de matières premières locales. Pour y arriver, l’Algérie essaie de favoriser les relations contractuelles entre les producteurs agricoles et les industriels pour que ceux-ci soient assurés des volumes dont ils ont besoin, dans les qualités qu’ils demandent et à des prix compatibles. Pour quelques produits, on voit apparaître des embryons d’interprofessions mais les approvisionnements de l’industrie de transformation restent une question centrale. La dernière caractéristique de certains secteurs des IAA algériennes est qu’elles doivent parfois gérer elles- mêmes la distribution de leurs produits car les réseaux de distribution sont souvent traditionnels et parfois archaïques. La chaîne du froid n’est maîtrisée que dans certains secteurs. Ainsi, les grands producteurs de produits laitiers ultrafrais ont souvent dû mettre en place leur propre réseau de distribution ou aider leurs grossistes régionaux à s’équiper. Les producteurs de crèmes glacées équipent les points de vente de congélateurs. Souvent, l’industriel maîtrise la qualité jusqu’à la sortie de son usine mais ne contrôle pas la distribution, ce qui est un problème important dans le cadre d’une démarche qualité. En revanche, les grands producteurs tendent tous vers la certification afin de pouvoir approvisionner les grandes collectivités, les hypermarchés… et potentiellement les clients étrangers. Malgré ces évolutions, le commerce informel et les ventes sans facture restent très importants et ceci retarde les évolutions dans le secteur agroalimentaire. Un secteur dominé par les industries privées Le gouvernement a entamé, il y a 15 ans, la privatisation des entreprises publiques car, malgré des plans de relance et de modernisation, la plupart n’ont jamais réussi à être compétitives et à répondre aux besoins du marché algérien. Par l’ordonnance n° 01-04 du 20 août 2001, les autorités algériennes ont engagé le processus de privatisation de 942 entreprises publiques (sur un total de 1 280 entreprises, tous secteurs confondus) dont 268 entreprises agroalimentaires : IAA (corps gras, laiteries, minoteries, brasseries, boissons, eaux, viandes,…), fabricants de matériel agricole, industries avicoles, abattoirs, entreposage, commerce, sociétés d’études,.... Toutes les tentatives visant à réhabiliter les entreprises agroalimentaires publiques auparavant s’étaient soldées par des échecs et c’est pourquoi elles ont été privatisées. La part de marché des IAA publiques est passée en moyenne de 24 % en 1999 à 13 % en 2001 et à 5% actuellement. Les ERIAD « Entreprise régionale des industries alimentaires et dérivés », ont ainsi été proposées à la privatisation dès 2001, dans le cadre d’un programme de restructuration du secteur public. Ce plan a été étendu à d’autres secteurs comme le groupe GIPLAIT « Groupe interprofessionnel du lait », l’ENCG « Entreprise nationale des corps gras », l’ENASUCRE « entreprise nationale du sucre - raffinage de sucre » et l’ensemble ENAJUC «boissons- jus-conserves ». Dans tous ces secteurs, les entreprises privées dominent désormais. Cependant, les entreprises publiques continuent d’assumer certaines missions comme la fourniture des produits à prix administrés dont la production n’est souvent pas rentable (lait pasteurisé en sachets LPS, farine, semoule). Les entreprises publiques n’ont pratiquement joué aucun rôle dans la diffusion du progrès technique dans les IAA, dans l’accroissement de productivité et dans la 4 promotion de la qualité (les partenariats publicprivé, type Eriad/Benamor ou Cegro/Lesaffre, sont récents). La crise du secteur public a été accentuée par des politiques d’approvisionnement basées sur le recours systématique aux importations dans le domaine alimentaire. Cette politique, qui s’expliquait pendant la période du terrorisme, a été poursuivie au-delà. Ce n’est que grâce à la privatisation que certains secteurs ont pu se moderniser, grandir, devenir compétitifs et évoluer vers des normes de qualité uploads/Industriel/ livre.pdf

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