Economie du travail – Ressources Humaines L3 AES Page | 1 A.Closse Economie du
Economie du travail – Ressources Humaines L3 AES Page | 1 A.Closse Economie du travail L’économie du travail est une spécialité de l’économie qui est apparue relativement tard mais qui concerne la majorité des individus. C’est le cas des ménages, des chefs d’entreprise, des représentants syndicaux… Cela explique en particulier que l’économie du travail s’est très longtemps concentrée sur le salariat. Aujourd’hui, la plupart des actifs sont salariés (90%). Cette économie du travail a connu des évolutions très importantes au cours du 19e et du 20e siècle et elle couvre des domaines très divers. On peut parler de la rémunération, du travail des femmes, la discrimination, les questions du chômage, l’insertion dans la vie active, la formation… Il y a une opposition de deux clichés : la France du 19e et la France actuelle. Elle vient d’un ouvrage d’Olivier Marchand et de Claude Thélot, « Le travail en France de 1800 à 2000». Dans cet ouvrage ils opposent cette France du premier tiers du 19e siècle à celle d’aujourd’hui. Dans le premier tiers du 19e siècle, la France est rurale : - la majeure partie des français habitent la campagne (plus de 90 %). C’est également l’époque où la majeure partie de la main d’œuvre se concentre dans l’agriculture, il y a deux tiers de paysans. La seconde caractéristique est que le décollage industriel est propre. La journée de travail se calle sur le jour. - La majorité des actifs sont illettrés (deux tiers). - La productivité est faible. A ces caractéristiques on oppose les caractéristiques du 20e et début du 21e siècle. : - Aujourd’hui, les citoyens habitent la ville, trois français sur quatre sont des citadins. - Ces villes ne sont pas habitées par des paysans mais par des salariés (ouvrier ou employé majoritairement) et qui travaillent de façon majoritaire dans les services (deux tiers). - Le temps de travail est devenu minoritaire par rapport au temps de loisir et la journée est entre coupée de déplacements qui permettent de faire la différence entre le temps de travail et le temps de loisir. - Un actif sur cinq a un diplôme du supérieur. Il y a eu une explosion de la formation. Il y a une croissance de la productivité, l’heure de travail est 28 fois plus productive aujourd’hui. Enjeux de la flexibilité : Est-ce que la flexibilité est réellement susceptible de créer des emplois ? Est-ce que la flexibilité est un moyen d’aboutir à une société égalitaire ou est-ce qu’au contraire elle est le moyen d‘aboutir à une société non égalitaire ? L’économie du travail se rapporte à l’aspect macroéconomique, l’économie des ressources humaines est un raisonnement microéconomique (au niveau de l’entreprise). Page | 2 A.Closse Economie du travail – Ressources Humaines L3 AES Chapitre 1 : L’évolution de l’emploi I- L’é vo lution de l’em plo i Tableau ‘E mploi total par secteur regrou pé de 1968 à 2009’ Pour la période de 1968 à 1974, période d’avant crise, on est passé de 20 millions à 21 millions. On crée globalement des emplois. On a une création nette de plus de 200 000 emplois par an. V a ria t ion nette d e l’em p l oi en mo y en n e : emplois créés – emplois détruits / nombre d’années de la période 100 000 N = 900 000 – 800 000 100 000 - 0 La première remarque renvoi au flux sur le marché du travail. Si on obtient une variation nette de l’emploi de plus de 400 000 emplois par an, ils peuvent avoir été créés de différentes manières. On peut donc avoir un premier scénario dans lequel on a fait que créer des emplois sans en avoir détruit. Un second scénario peut représenter une création d’emplois de 800 000 emplois avec une destruction de 400 000 emplois. Ces scénarios ont à voir avec les flux sur le marché du travail. Ils ont à voir avec la flexibilité. Quand on parle de variation nette de l’emploi en moyenne on exclu les scénarios, on ne s’occupe pas du « stock ». Quand la crise éclate, sur la période de 1968 à 1974, le secteur qui est en destruction d’emplois est l’agriculture. Cela va marquer le secteur agricole sur toute la période. Il y a moins 130 000 emplois dans l’agriculture, plus 30 dans l’industrie et plus 230 dans le tertiaire. Quand une entreprise créer 1 emploi, c’est 9 mouvements d’entrées et sorties (5 sorties, 4 entrées), ce qui donne 7 000 embauchés par an. Stock : 3 000 / 200 000 = 15 ans pour résoudre le chômage (c’est une vison mathématique). On ne peut pas raisonner comme ça, car ce n’est pas juste un ordre d’idée. Pour montrer que le problème du chômage ne va pas s’arrêter du jour au lendemain. La période suivante, le segment de la crise de 1974 (21 millions) à 1979, a 22 millions emplois total. On est toujours dans une logique de création nette d’emploi de + 100 000 par an. On sent qu’il y a un ralentissement mais cela reste positif. L’agriculture continue à détruire des emplois (- 70) et l’industrie est touchée par l’explosion de la crise (- 90), le tertiaire continue à créer des emplois (+ 261). Page | 3 A.Closse Economie du travail – Ressources Humaines L3 AES Le deuxième segment de la crise de 1979 à 1984 connait un emploi total de 21 millions. On perd 100 000 emplois détruits de façon nette par an. C’est une période très difficile car la crise prend de l’ampleur et produit ses effets sur des secteurs. Au niveau des secteurs les choses se poursuivent, dans l’industrie on est pratiquement à – 200 000 emplois et le tertiaire continue de créer des emplois mais de manière moins forte que la période précédente (+ 200). L’agriculture continue de perdre des emplois (- 60). La dernière période on divise de 1984 à 1996 où il y a à nouveau une hausse d’emplois avec 22 millions, il y a une création d’emplois de 100 000 par an. L’industrie connait des destructions d’emplois mais qui ralentissent (- 100). Le tertiaire lui accroit ses emplois (+ 200) et l’agriculture continue à chuter (- 50). La période de 1996 à 2007 a un emploi total de 25, 26 millions. Les créations nette d’emploi est de + 300 000 par an. C’est encore une fois le secteur tertiaire qui porte la création d’emplois. L’agriculture est à – 20 000, l’industrie – 20 000 et le tertiaire + 300 000. Il y a environ 3 millions de chômeurs. II- Les m utations du travail Article ‘Les mutations du travail’, Olivier Marchand, paru dans les Enjeux Les Echo de juillet août de 1998. Publication plus récente par IRES, ‘La France du travail’, 2009. Ce qui a marqué le travail sur les 40 dernières années : le développement des emplois précaires, les mutations dans les différents secteurs, le développement du travail des femmes, le taux d’emploi, les jeunes qui entrent dans la vie active plus tard avec les études, usages des pré-retraites, la spécialisation des âges de la vie (pic d’activité entre 20 et 25 ans), la formation continue, … Il y a 4 grandes mutations : - Le gonflement du secteur tertiaire au détriment de l’industrie - Le développement des emplois atypique - Le développement du travail des femmes - La spécialisation des âges de la vie 1- Le déclin de l’in dustri e et le gonflement du tertiaire Tableau ‘Emploi total par secteur’ Agriculture : 3% Industrie : 20% Tertiaire : 77% Page | 4 A.Closse Economie du travail – Ressources Humaines L3 AES Depuis les années 70 on a créé 11 millions d’emplois dans le tertiaire, en détruisant environ 2 millions d’emplois dans l’agriculture et l’industrie. Service : mise à disposition d’un bien, d’un savoir faire, difficile à mesurer dans le système industrielle. C’est quelque chose qui inquiète les économistes. La désindustrialisation est un phénomène qui concerne tous les pays développés. Des travaux montrent que c’est lié au taux de croissance de l’économie. Article de Lorenzi, « La France face aux délocalisations », revue Regard sur l’actualité en 2005. Ce n’est pas inquiétant en soi. En revanche ce qui est inquiétant c’est le fait que la France aurait ratée sa spécialisation industrielle. Il y aussi le fait qu’on détruit des emplois en déstructurant des entreprises. Dans le PIB une grande part provient du secteur tertiaire, il y a une corrélation qui augmente le PIB + l’augmentation du secteur tertiaire + les affaires à des pays développés. La maintenance, la machine avant l’industrie, ce développe maintenant dans le tertiaire, externalisation. Dans les services il y a des emplois industriels, le visage de l’industrie à changer. L’industrialisation n’a peut être pas fait les bon choix. Ex dans le domaine de l’automobile Française, on a du mal a changer le mode de travail. Ex : une partie de Renault a été délocalisé au Maroc. Il y a tout un ensemble de services sur lesquels uploads/Industriel/ economie-du-travail.pdf
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- Publié le Fev 25, 2022
- Catégorie Industry / Industr...
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